INTÉRIEUR.
JOURNAL D'YPRES ET DÏ'ARRONDISSEMENT.
Feuilleton.
On s'abonne Yprb8, Marché
au Beurre, 1et chez tous les per
cepteurs des postes du royaume.
PRIX de l'abonnement,
par trimestre.
PourYpresfr. 5-00
Pour les autres localités 6-00
Prix (l'un numéro0-25
JEUDI, 24 JUX 1S47.
Tout ce qui concerne I» réilao-
tion doit être adressé, franco, S
l'éditeur du journal, Ypies.
Le Progrès parait le Diioco.
che et le Jeudidecha ;u semaine.
PRIX DES lKSr.aTIONS.
Quinze centimes par ligne.
YPISES, le 23 Juin.
Grand nombre de journaux ont propagé des
bruits apocryphes concernant la crise mfnisté-
i telle. Le qu d y a de
parli clérical. Nous ne oons pas dire par là
qu il n existera plus l'iade minorité et que
comme opposition, son ne puisse encore
être utile, mais nous cV,ins fermement que
son règne est fini pour1 nglemps. Peut-être
modifiera-l-il ses principet alors autour du
VIRES ACQUIRIT EUNDO.
les faire
qui se don-
-1 -Jnt parvenus
'r °i ,r,p en P'si S3ns compter
ait pain- Ja Belgique, par leur incu
rie, d une disette factice ce qu'on nous
réelles?'8 souff™ces ne sont pas moins
Le parti dominant depuis 1030, ne peut en
core se figurer que, par les dernières élections
soit tombe a I état de minorité la chambre,'
comme il 1 était depuis longtemps dans le pays
égal. Il parait avoir été surpris par |e résultat
d,s dern.eres élections, les défaites de Tournay
t de Gand I ont abasourdi. Deux arrondisse
ments, ceux d Alost et, dp Scdcr
m
minisle
constant seulement ce 1
sont les démissions offertes par le ministère de noya.u "e l'ancien parti iholique, une autre
lieux, de triste mémoire. Il était temps que le ®P'9'ori se formera. Si ledées du libéralisme
système tbéocratiquc pur fut renversé carileut "ev'enQent trop progressa ou prennent une
mi par réduire la Belgique l'état de'misère le cou'eur trop avancée ei égard l'état des
p us profond, qu'aucun peuple de la terre eut esPf 'tsi 'a réaction qui s'œrera fera surgir un
jamais atteint. D une imprévoyance sans émilo v®n,aLIe parli conservatir. Aujourd'hui les
c.in.-, les questions matérielles, ne les comme- calh°li<iue9 politiques s'aublent de ce nom
naut souvent pas, ces ministres aui se dnn_ P°^r ra£>squer leurs mené rétrogrades.
Contentons-nous du réillat atteint par sept
années dun duel mort «Ire le libéralisme et
le parti clérical soulenuSar la haute aristo
cratie, les banques, les hérarchies gouverne
mentale et sacerdotale. Aec le ministère libé-
lal qui se formera, sera iironisé réellement le
pnncipe de l'indépendanc du pouvoir civil. Il
contient en germe loutesles autres améliora
tions. Mais qu'on ne s'effr.ye pas de la marche
nouvelle que suivra le cabinet qui devra sa
naissance aux élections dt 11147. Elle ne veut
point signifier,qu'on persécutera le clergé,qu'on
lui refusera toutes ses demandes justes ou exor-
Jilanles. Non, on n'agira pas ainsi, le clergé
ses rapports aveu 1 -
laquelle il a droit. Mais comme le clergé ne
sera plus maître de la situation, on repoussera
sort intervention politique, on ne l'écoutera
plus du moment qu'il s'immiscera, titre d'au
torité, dans des questions qui ne sont pas dans
ses attributions. Enfin l'archevêque de Malines
ne sera plus représenté dans le conseil des
ministres et ne dictera plusses lois la Belgique
entière.
C'est au Roi qu'incombe aujourd'hui la tâche
de former un ministère qui mérite la confiance
du pays et qui l'obtienne spontanément. Depuis
six ans tous les ministères qui se sont succédé,
ont été constamment en lutte avec l'opinion
publique et aujourd'hui dans les temps diffi
ciles que nous traversons, il serait désirable
qu'il y eut entente cordiale entre le ministère
et le pays. La situation indique un cabinet
libéral, sans mixture, sans alliage, et parmi les
représentants libéraux, le choix ne doit pas être
difficile. C'est au roi aviser maintenant et
nous croyons qu'il ne se refusera plus recon
naître les changements qui ont eu lieu dans
l'esprit public et qu'il sera convaincu de la
dernier coup ce parti clérical'sî aveugle si
obstiné. D'autres symptômes significatifs fe
raient comprendre une opinion clairvoyante
que l'heure de déclin est sonnée pour elle, et
entre autres, il faut citer seulement la lutte que
les candidats catholiques doivent soutenir dans
les districts où autrefois ils passaient sans en
combre et où aujourd'hui ils ne triomphent
que par les efforts inouis du clergé et des
agents du gouvernement. Ce sont des arron
dissements quiabandonnés eux-mêmes ne
demanderaient pas mieux que de faire choix de
députés libéraux et ce n'est que l'intrigue et la
corruption qui y font élire le parti clérical.
Pour nous, rien de ce qui arrive ne nous
étonne et depuis deux ans et plus, nous prenons
tâche de faire comprendre nos adversaires la
dangereuse situation qu'ils se sont crééepar
leur profonde ignorance de l'état et des senti
ments du pays. Jamais nous n'avons douté de
la victoire définitive que le libéralisme devait
remporter sur le régime des ténèbres et de l'ob
scurantisme. Celle confiance était telle, que
nous avons dans nos colonnes, prédit coup
sûr pour ainsi dire, la décadence prochaine du
nécessité d'abandonner l'idée des ministères
mixtes, pour adopter franchement la bannière
de la majorité du pays légal et de la nation
celle du libéralisme. Nous croyons qu il est
temps pour le chef de l'état de ne plus la re
pousser; jusqu'aujourd'hui, il pouvait dire avec
une apparence de raison, que le pays ne s'était
pas prononcé en faveur des doctrines libérales,
mais actuellement ce ne serait qu'une défaite
spécieuse, car la manifestation électorale du 8
juin et les circonstances qui l'ont accompagnée,
ne laissent plus le moindre doute sur la.fin du
règne du parti théocralique et du pouvoir
occulte ainsi que sur l'avènement nécessaire
indispensable du parli libéral.
Nous apprenons de bonne source, que le parti
clérical ne se tient pas encore pour battu et
qu'il espère recommencer la comédie de
1841 mais en faisant manœuvrer d'autres
ficelles. Nous croyons qu'il se trompe dans son
calcul, car nous tenons pour certain, que le
ministère libéral prendra ses précautions et
qu'il se mettra en garde contre la trahison des
fonctionnaires choisis et placés par l adminis-
tralion catholique des seize dernières années.
Il faut qu'on accorde au cabinet libéral les
mêmes prérogatives qu'au ministère catholique,
npnrilpi' les avenues du pou-
destilulion, il est juste que ses successeurs ne
soient point forcés d accepter le zèle tiède de
ces agents censés dévoués un système opposé
celui qu'ils veulent mettre en pratique.
Du reste, si le parti clérical compte porter
un coup de jarnac et nous battre par surprise,
nous le prévenons que ce ne sera pas facile et
surtout que les conséquences ne seront pas
fructueuses pour nos hargneux adversaires. Ils
ne doivent pas oublier qu'une modification
essentielle a eu lieu depuis {J341, dans la situa-
lion des partis, le libéralisme a le vent popu
laire en poupe et a triomphé dans les élections,
tandis que le parti clérical, depuis six ans, ne
marche que de défaite en défaite, et que ses
adhérents laïques, l'exception des fonction
naires, deviennent de jour en jour plus rares
et plus clair-semés.
Nous prions le Nouvelliste de vouloir recti
fier une assertion émise dans son dernier n°,
concernant les achats de grains fait par la ville,
l'imitation, insinue ce journal, de ce qui se fait
Bruges. Nous engageons le Nouvelliste croire
LUS ©HHM
IX. par un beau soir. {Suite,)
Us sortirent ensemble. Raoul, triste et agité, gardait le silence j
mais au premier mot que lui adressa le docteur Valérion, tous les
sentiments si longtemps refoulés au fond du cœur débordèrent.
Il est vrai, mou vieil ami, dit-il avec amertume, je suis ma
lade,! je suis feu...
Vous êtes amoureux, dit le vieux médecin c'est un mal qui
n'est pas s?ns remède...
Abl le ciel m'est témoin que j'ai tente de m'en guérirmais
la blessure est profonde, docteur Si je vous disais ce que j'ai souf
fert
C'est inutile, interrompit le médecin cette blessure-là s'en
venime mesure qu'on y touche. Les amants sont comme cerlaius
malades; leur état empire par le récit de leurs souffrances; les cou-
fidcncei et les consultations leur sont également fatales. Dites-moi
Seulement si vous êtes déterminé guérir de votre passion
Oui, sur l'honneur!... J'épouse dans trois semaines Mlle de
Nanteuil.
Pour bien des hommes ce ne serait pas une raison mais là-
dessus vous avez d'autres principes, je le sais; il s'agit donc d'appli
quer courageusement sur ce mal là un remède violent, douloureux.*.
Lequel demanda Raoul, en frissonnant.
L'absence, répondit le docteur.
Mais je ne veux pas partir.
Dans une ville comme Paris, l'on ne rencontre que les gens
qu'on cherche. Dès demain, si vous voulez, je me charge d'établir
Maguette dans quelque rue tranquille de mon faubourg, Saiut-
Germain; vous ne la verrez plus, vous n'en entendrez plus parler...
Eh bien oui, j'y consens, répondit Raoul avec une soudaine
résolution mais auparavant, docteur, je dois vous donner certaines
indications et vous mettre au fait des obligations dont vous vous
chargez. 11 s'agit de rendre cette enfant un nom, une famille...
Alors il lui raconta tout ce qu'il avait appris de la bouche de la
mère MoinaucLet les démarches qu'il avait déjà faites pour décou
vrir les parents de Maguette ensuite, poussé par une prévoyante
sollicitude, il ajouta
L'autre jour, celte pauvre vieille femme qui vient de mourir
m'avait parlé d'nae honnête ouvrière qui aurait pu enseiguer son
état Maguette. Elle s'appelle Séraphine Pavonnet; elle demeure
dans la rue des Marais-Saint-Germain. Docteur, c'est chez elle
qu'on pourrait conduire cette enfant.
Oui, c'est une assez bonne idée, répondit le médecin en tirant
son agenda pour écrire le nom et l'adresse de Mme Pavonnet on ne
peut pas mener dans uu pensionnat une fille de dix-huit aus qui
peut-être ne sait pas lire, mais oa peut la mettre en apprentissage.
C'est convenu, il'Agleville, je m'en «barge; ce soir même, je vais
tout arranger, et vous, mon ami, tranquillisez-vous et allez achever
la soirée l'hôtel de Nanteuil.
Ce serait un supplice répondit-il d'une voii étouffée; malgré
moi je laisserais voir ma préoccupation.
El» bien! alors prooicnez-vous daus Paris jusqu'à minuit, ou
allez pied jusqu'à l'Àrc-de-Triomphe, cette fatigue vous soulagera.
Raoul avait de bonne foi pris la résolution d'abandonner le rôle
de protecteur [d'une jeune fille belle miracle et dont le sort était
pour ainsi dire 9a merci mais mesure qu il s'affermissait dang