1 l'empire du joug clérical qu'on esl parvenu les fausser. Que conserve donc ce parti conser vateur? rien, puisque lui seul voulait boulever ser, jésuiliqucmenlà la vérité, ce qui existait. Le danger était d'autant plus pressant qn il en était l'ennemi occulte, tandis (pie les libéraux voulaient conserver ce qu'on avait acquis. M'oublions jamais la définition du conservateur donnée par l'auteur des Guêpes, elle est d'une vérité incontestable Le conservateurdit-il est celui qui veut conserver ce qu'il tient et prendre ce que les autres ne conservent pas assez. LA VILLE DE WARNÊTON ET LE lI UlEttl DU PLOEGSTEERT. Comme depuis quelques années déjàle Conseil provincial aura s'occuper celte fote d'une question de séparation de commune, qui a eu beaucoup de mal être instruite. Nous voulons parler de la division en deux commu nes de celle de Warnêton et l'érection du hameau le Ploegsteert en village, jouissant d une administration lui, sous le rapport civil, comme déjà il avait une existence distincte sous le rapport spirituel. Depuis longues années une demande de sé paration existait, mais toujours elle avait été écartée. En principe, un ménage deux doit être plus prospère que l'existence séparée de deux communes, qui auront chacune des dé penses ordinaires supporter, tandis que pen dant l'annexion une seule devait les payer. En outre au lieu d'une commune belle, étendue, riche en population et en ressources, par suite de la séparai ion il y aura deux communes rétrécies et dont les voies et moyens seront minimes, en présence des charges qui pèsent aujourd'hui si durement sur les habitants de la campagne. Mais la séparation est un point décidé en principe les deux fractions y ont consenti et depuis longtemps une décision en ce sens aurait pu intervenir, si le commissaire de district d Ypres n'y avait mis obstacle par une négli gence impardonnable, dit-on. Comme membre de la députalion permanente, celle affaire était son rapport, et le dossier lui avait été remis. Nommé commissaire d'arrondissement, il quitta Bruges; un an se passe, on n'entend plus par ler de l'affaire du Ploegsteert; deux ans se passent et celle question parait totalement oubliée, même on ne trouvait plus trace de dos sier. Enfin, on reclame, on pétitionne de nou veau, on fouille les archives, rien, il n'y existait pas l'ombre d'un dossier qui concernait celte affaire. Enfin, par le plus grand des hasards, dit-on, le dossier fut retrouvé. Un des membres de la nombreuse famille de M. le commissaire devait se rendre en pension et il s'agissait de descendre une malle du grenier. Le domestique revint dire qu'il en avait trouvé une mais remplie depaperasseson lesexamina. C'élaientles pic- ces du dossier du Plorgsleert, dit on, qui, sans cette heureuse trouvaille, devaient èlrj recueil lies nouveaux frais. niez lire couramment et même que vous sachiez un peu écrire avaut d'entrer dans un pensionnat. Dans un pensionnat! répéta-t-elle avec une douleur mêlée d'effroi; avec des personnes que je ne connais pas... et il faudrait quitter Mn,c Pavonuet, et je ne vous verrai plus tous les jours peut- être... Ah! non, non, j'aime mieux rester sotte et ignorante toute 111a vie. Ces derniers mots causèrent Raoul une joie inexprimable; il crut voir dans ces naïves répugnances un regret amer de le quitter. Jamais Maguette n'avait manifesté ses sentiments avec tant de véhémence; ainsi que l'avait dit la mère Moinaud, elle était silen cieuse, peu expausive, et presque toujours son sourire, sou beau iégard exprimaient seuls sa pensée. Vous vous trouvez donc heureuse ici, mon enfant lui dit Raoul aveo une tendresse contenue. Heureuse comme eu paradis, répondit-elle vivement, et si ce n'était le souvenir de nu pauvre mère dont je porte encore le deuil, je ne pleurerais jamais. A ces inots sa voix s'altéra et s'éteignit dans les larmes: elle pleu rait toujouis ainsi quand ou parlait de la pauvre bonne femme dont la mort lui avait causé uue si amère douleur. Raoul attendri n'essaya pas de la consoler c'était un souvenir ravivé qu'il fallait laisser •'assoupir de nouveau. La Pavounet savait mieux que lui ce qui pouvait en distrait e Maguette Mon enfant, lui dit-elle simple ment, prends Ion ouvrage. E le essuya ses yeux et obéit docilement. A ec moment le docteur Valérion arriva; il venait voir la pupille comme il l'appelait. Ah ça! dit-il en regardant les yeux humides de Maguette, il Alors l'examen de la question avança rapi dement. Le Conseil provincial décida que la séparation n'aurait point lieu, si la commune actuelle de Warnêton voulait faire construire un sentier et un aqueduc pour la commodité des relations des habitants du hameau du Ploegsteert avec Warnêton. Ces conditions ne furent point remplies et actuellement, il s'agit de décider, s'il n'y a point lieu d'admettre la séparation et de fixer les limites de la nouvelle commune. La perle administrative, id estmon sieur le commissaire d'arrondissement, chargé de faire un rapport sur cette question pour préparer le travail que la députation perma nente devait présenter l'examen du conseil provincial, ne l'a envoyé que mardi dernier, Bruges, en temps utile comme vous voyez, pour être examiné avant la session qui s'ou vrait le jour même. Cependant le Conseil provincial désirant ter miner celte affaire, qui revient périodiquement chaque session depuis seize ans, tranchera dé finitivement celle année, les points dont la décision est dans ses attributions. Nous sommes informés que bien que la par- instruction ne soit pas terminée, par suite du relard que M. De Neckere a mis dans l'envoi de son rapport, la députation présentera son travail fixant la délimitation de la nouvelle commune du Ploegsteert, le partage des biens du Bureau de Bienfaisance et les ressources de la commune d'après la loi provinciale. Enfin le conseil provincial, désirant satisfaire aux dé sirs des deux fractions de la commune de Warnêton, tachera de concilier l'équité avec les droits qu'elles pourraient avoir respectivement et mettra la question de séparation en état de pouvoir être votée la prochaine session de la législature. Nous espérons que l'affaire décidée d'après ces données, le sera la satisfaction commune, mais nous douions que l'expérience donne raison ceux qui ont poursuivi la sépa ration. Nous craignons qu'au bout d'un cer tain laps de tempson ne vienne regretter d'avoir réussi et ceux qui auront montré le plus de zèle conseiller cette mesure, pourront bien plus lard recevoir des reproches pour l'avoir mise en avant, et soutenue avec tant d'ardeur. ii r 11 ii On remarque depuis quelque lemps dans les jardins de la maison de campagne de Monsieur Théodore De Gheus, Voormezeele, une cha pelle gothique entièrement en fer. Ce morceau qui sort des ateliers du sieur Valcke, fondeur Ypres, fait le plus grand honneur notre industriel qui en a conçu le dessin et l'a exécuté. De nombreux visiteurs vont admirer le gracieux édifice, et tous sont unanimes en faire l'éloge, tant sous le rapport du goût qui distingue le style architectural, que sous celui de l'exécution. On nous a communiqué les circonstances qui ont accompagné l'arrestation des nommés Hulin et Vervisch, deux hardis malfaiteurs évadés pen dant le trajet sur le chemin de fer de Bruges Gand. Trois jours après leur évasion, leur pré- me semble qu'on a pleuré ici. Est-ce que l'écolière ne savait pas ses leçons? Non, monsieur le docteur, pas très-bien, répondit la Pavonnet; elle ne mord pas la lecture. C'est dommage vraiment, reprit le médecin, je lui apportais une de ces belles pancartes qu'elle achète avec tant d'empressement quand elle entend crier dans la rue voici le bulletin de la grande victoire remportée en Afrique, etc., etc. A ces mots, il tendit Maguette,qui la prit en rougissant et sans y jeter les yeux, une de ces feuilles imprimées en gros caractères qui annoncent aux bons Parisiens nos Iriomphes en Algérie. Vous vous intéressez ce point aux exploits de nos guerriers dit Raoul avec quelque ironie. Eh bon Dieu qui vous a inspiré ces sentiments Ma mère, répondit la jeune fille; elle achetait toujours des bulletins de l'armée d'Afrique... Ah! je sais, je comprends, dit Raoul, satisfait de cette explica tion simple et véridiqne; la bonne femme pensait apprendre ainsi des nouvelles d'un grand garçon qui est au service.... c'était une idée naïve. Ça doit être un beau pays que cette Afrique observa Mme Pavonnet d'un ton capable, et en regardant le docteur, comme pour sollioiter une réponse celte remarque judicieuse et prolonde. Un pays de Turcs fit le médecin aveo le plus grand sérieux, un pays où les fiacres sont traînés par des chameaux... Oh! monsieur le docteur monsieur le docteur! interrompit Maguette en levant le doigt, permettez-moi de vous dire que vous... Allons! que vous mentez, acheva Raoul en riant. Ce n'est pas moi qui l'ai dit s'écria Maguette. sence a été signalée dans la forêt d Houlhulst, vulgairement nommée Vry-bosch. La femme du nommé Hulin et ses enfants ont leur domi cile sur le territoire de la commune de Sladen. Les gendarmes de l'arrondissement de Dixmude et les gardes champêtres des communes qui entourent le bois d'HouthuIst se sont mis la poursuite des deux fuyards. Enfin, le trente juin, deux gendarmes de Dixmude, commandés par le maréchal-des-logis Brixis, se sont mis en embuscade, déguisés en déserteurs militairesnon pour frayer avec Hulin et Vervisch, mais pour ne pas être re connus par les habitants. Après avoir guetté ces deux mauvais drôles jusqu'au 4 juillet, ils les ont cernés dans une pièce de seigle conligue au bois. Vervisch s'est échappé avec une agi lité extraordinaire, bien que son bras démis gênât ses mouvements, mais Hulin a été abattu au moment où il sautait le fossé pour entrer dans le bois et arrêté. Mais il s'agissait de retrouver Vervisch qui n'était pas le moins dangereux des deux, et heureusement, le lendemain de bon matin, on l'a trouvé blotti comme un renard dans un terrier, où il ne manquait rien en fait de victuailles. Le mercredi, ils ont été conduits par trois gendarmes Ypres et écroués en la maison d'arrêt. Il paraît qu'avant d'entrer en ville ils ont fait la demande de pouvoir se couronner de fleurs, parce que, disaient-ils, ils étaient des voleurs du plus fin numéro. Les gendarmes ont eu le tort d'accéder celte demande, qui est une preuve surabondante que Vervisch et Hulin doivent être considérés comme du vrai gibier de potence. Un suicide a eu lieujeudi malin en celle ville, la grande caserne d'infanterie. Un sergent du 10°, par suite de la fracture d'un bras imparfaitement guérie, se trouvait dans la nécessité de ne plus pouvoir signer de nouvel engagement. Au désespoir d'être forcé par celle infirmité de quitter le service militaire et sans autre moyen d'existence, il s'est fait, l'aide de son fusil de munition, sauter la cervelle dans un accès de découragement. Marche du 10 Juillet 1847. Le marché au froment était assez bien approvisionné. 2-37 hectolitres ont été présentés en vente. 11 y avait peu d'animatiou, bieu que les boulangers des en virons ont acheté des prix plus élevés que n'offrirait la boulangerie de la ville, par suite des fournitures qui lui sont faites de froment acheté Anvers. Les prix ont varié de 39-20 45-20 l'hectolitre, prix moyen fr. 41-20. Presque tout a été vendu. Il y avait 55 hectolitres de seigle qui se sont vendus de fr. 24-40 fr. 26-40. 33 hect. d'avoine ont été présentés au marché. Les vendeurs les ont lâchés pour le prix de fr. 13-50 14 francs. Les fèves ont été vendus fr. 22-80 l'hectolitre. 70 hectolitres ont été lapidement eulevés. 11 y a eu une baisse marquante sur le prix des pommes de terre On pouvait les acheter 10 franc» les 100 kilog. -»(-3*>ooigglii" Au moment de mettre sous presse nous ap prenons qu'une ferme moutons, occupée par le nommé Van Winterghem, vient d'être dé truite par un incendie. Nous ne connaissons pas les circonstances ni les causes de cet événement. Monsieur le docteur a toujours le mot pour rire, observa la Pavonnet d'un air satisfait. Sans se rendre compte de son impression, Raoul était devenu pensif. En sortant il dit au docteur Comment Maguette sait-elle qu'en Algérie on ne fait pas ses visites dans une citadine attelée avec des chameaux Bon! répondit le médecin, est-ce qu'elle pouvait croire cette grosse plaisanterie?.. Il y a dans celte enfant des contrastes adorables, reprit Raoul dont les vagues soupçons s'étaient déjà dissipés; elle est fière et craintive, ferme dans ses sentiments, soumise dans sa conduite. II y a en elle une sérénité, une froideur qui parfois m'avaient épouvanté; mais ce soir, j'ai senti pour la première fois, en quelque sorte, pal piter son cœur... Oui, elle a de la sensibilité, de 1 élévation dans l'âme, de nobles instincts..* Oh! docteur, qui sait de quel sang elle sort, du qui elle a reçu la vie 11 n'y a pas d'apparence que vous le découvriez jamais, répon dit le médecin-, dans toute oette histoire romanesque, j'entrevois seulement une naissance illégitime. La tiièie est raorle, peut-etre... et le père aura sans doute abandonné cette enfant vous n'eu saurez pas d'avantage. 11 faut la prendre pour ce que vous croyez qu'elle était, lui laisser ignorer qu elle n'est point la fille d'Annette Moinaud et ne plus songer ces parents inconnus, qu'eu définitive ce serait peut-être un malheur pour elle de retrouver. Oui eJle tiendra tout de moi, dit Raoul avec exaltation; mon amour lui donnera tout ce qui lui manquerait jamais sans moi, un nom, une famille, et elle ne se doute metne pas que je l'aime, et que dans six mois je l'épouserai j cher docteur (La suite au prechain n°.j

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Le Progrès (1841-1914) | 1847 | | pagina 2