clérical de la localité. M. De Neckere se serait
donc jugé incapable de rédiger une pièce aussi
sublime.
En faisantconnailrel'auteurprcsumé de celte
circulairenous ne voulons pas disculper M.
De Neckere. Il l'a corrigée et signée et il est im
possible qu'il refuse ainsi tien assumer toute la
responsabilité. .Mais nous avons cru nécessaire
de faire connaître le rédacteur de ces procla
mations incendiaires et l'officine de laquelle
elles émanent. Désormais le commissariat peut
compter un employé de plus, Mre Smaelen. si
célèbre pour la fabrication des homélies politi
ques et autres écrits dont le stile négligé accuse
la légèreté d'impressions fugitives (sic).
II parait que le commissaire de district, M.
De Neckere, la perle des administrateurs, ne
fait que parcourir le canton de Messines, inti
midant les uns, injuriant les autres, et menaçant
de destitution tous ceux qu'il lui plaît de vexer.
Nous croyons devoir rappeler M. De Neckere
au calme, et la modération, en le priant de se
souvenir que ceux au nom desquels il parle de
vengeance, sont les vaincus du 8 Juin et que
celui qui n'a que le mol de destitution la bou
che, pourrait bien le premier la subir.
S'est-on occupé de la question de la disso
lution de la chambre: a-l-on rêvé l'espoir de
faire annuler les élections de Soignies au profit
de M. Dumoilier? S'est-il agi d'une affaire plus
grave encore dans laquelle on réservait le prin
cipal rôle M. DeGerlache? c'est ce que l'on
ignore jusqu'aujourd hui mais ce conciliabule
prouve toute évidence que le parti catholique
se remue de plus belle et qu'il voudrait
méconnaître le vœu du pays si clairement
manifesté le 8 juin. Le retard apporté dans la
formation du ministère est sans doute le résultat
des espérances chimériques d'un parti incorri
gible qui n'a jamais rien appris ni oublié et
contre lequel le pays ne saurait trop se mettre
en garde.
WARCHÉ DO 24 JUILLET 1847.
11 se passe quelque chose d'incompréhensible dans la manière
dont les prix du fiomenl baissent et remontent périodiquement. II
faut qu'il y ait uce coalition sur une grande échelle entre les mar
chands. les commissionnaires d'un côté et les détenteurs de l'autre.
L'approvisionnement du marché était médiocre. 1 Gô hectolitres
•de fromeul ont été mis en vente. Les opérations ne se faisaient que
difficilement, cependant nue hausse s'est fait sentir au commence
ment du marché, et nous voilà revenus au prix d'il y a quinze
jours Le froment s'est vendu de fr. 57-60 fr. 41 -60, prix moyen,
fr. 59-10, et par conséquent une hausse de fr. 4 50.
77 hectolitres de seigle se trouvaient au marché mais la vente a
élé difficile et aveo foi te baisse. Les prix ont varié de fr 15-60
17-60 Le prix moyen du dernier marché était de fr. 24-20. Les
avoines étaient bien demandées: 20 hectolitres ont élé rapidement
enlevés eu baisse cependant les prix ont varié de fr. 12-75, fr.
15-75, prix moyen 15 25.
Les feves ont eu une légère faveur de 40 centime!. 36 hectolitres
•ut été vendus uu prix moyeu de 23 fraucs.
Lea pommes de terre dont l'approvisionnement était assez consi
dérable, ont trouvé des acquéreurs fr. 7-50 les 100 kilogrammes,
ou environ 5 fr. l'hectolitre.
8<ï'0 C~.i
On lit dans le Modérateur:
On assure qu'un conciliabule des principaux
chefs du parti catholique a eu lieu Soignies,
le mercredi 14 de ce mois. Il paraît que les
questions qu'on y a traitées étaient bien im
portantes, puisque la conférence se serait pro
longée jusqu'à deux heures du malin. On avait
choisi Soignies d une part comme point central
entre Bruxelles, Namur et Tournay, et d'autre
part, parce que, voulant s'entourer de mystère,
on espérait que la démarche ne serait pas
connue. A cet égard on s'est étrangement
trompé, puisque le public connaît parfaitement
aujourd hui les noms des principaux auteurs
de celle ténébreuse réunion. On citeentr'aulres:
Monseigneur Labis, les deux frères Dubus et
M. Barlhélemi Dumortier M. Malou ministre
des finances, et M. Brabant, de Namur.
figurera tres-honorablement, et Maguette Moiuaud restera la fille
d' Auuette Moinaud.cequieat uue origiue très-suffisante pour épouser
Pierre Pierrot.
Raoul fit un tour dans le cabinet puis revenant vers le bureau où
le médecin s'était remis écrire tout en continuant de l'observer
par-de&>us ses lunettes il lui dit avec un soupir Docteur j'ai
appris ce matin que vous me faisiez des mystères... Hier je vous
parle de M*'® de Nant» uilet vous ne me dites pas que depuis plu
sieurs mois vous êtes sou médecin.
C'était un secret entre elle et moi, répondit-il.
Apparemment elle vous a prié de ne jamais me parler d'elle.
La réromuiandalion était inutile; je ne parle aux gens que de ce qui
les intéresse. Al»! docteur vous aussi vous aidez a mou châti
ment Si vous saviez Je sais ce que je vois clairement,
interrompit le médecin vous êtes humilié désespéré furieux.
Raoul étendit la oiaiu comme pour protester contre ces allégations.
Furieux contre vous même, reprit le docteur, et amoureux... Il
s'interrompitavança au-dessus du bureau sa bonne grosse tête
carrée et ajouta du bout des ievres Amoureux de M"c de
IVanteuil.
C'est vrai c est vrai s'écria Raoul Ah misérable fou que je
suis,} ai moi-meme détruit mon bonheur!.,. J'ai brutalement pré
féré la forme I esprit, le corps a l'âme... et travers cette grossière
réaliié.je poursuivais une obimere... Ah! Maguelle a bien vengé
Marguerite 1
Le docteur laissa passer cette explosion de regrets puis il dit
Dans les mariages c'est comme dans les maladies aiguës il n'y a
point de cas absolument désespéré...
Docteur, interrompit Raoul, je ne puis demeurer ainsi entre la
vie et la mort... Il faut que mon sort se décide... Demain oui f
demaiu j'amai obtenu icoo pardon je reverrai Marguerite je me
UN ACTE DE M. DE THEUX.
M. de Theùx vient de poser un acte qui jus
qu'à ce jour est sans exemple. Un de nos jeunes
littérateurs de grand avenir, M. Louis Gerrils,
publia, il y a quelques semaines, un roman
historique intitulé Den zoon des volks (l'Enfant
du Peuple) et dont le sujet est pris dans la ré
volution brabançonne de 1790; il envoya un
exemplaire au ministère de l'intérieur, avec
prière de bien vouloir souscrirî son ouvrage.
A son grand étonnement, M. Gerrits reçut
la lettre suivante
Bruxelles, le 30 juin 1847.
Monsieur
J'ai l'honneur de vous renvoyer l'exemplaire de
votre roman hislorique que vous avez bien voulu
me communiquer, par votre lettre du 1" de ce
mois.
Je regrette, Monsieur,que voire ouvrage ne soit
pas au nombre de ceux dont le gouvernement peut
sic) encourager la publication.
Agréez, Monsieur, l'assurance de ma parfaite con
sidération. (Signé) comte de theux.
D'après celte lettre, on pourrait peut-être in
férer que l'ouvrage serait contraire aux mœurs
ou la religion. Il n'en est nullement ainsila
raison pour laquelle le ministère ne peut en
courager celte publication, est tout simplement
celle-ci M. Gerrits a pris le parti de Vonck,
l'homme du peuple, contre VanderNoot,
l'homme du parti théocratique qui ne com
battait les réformes de Joseph II que dans le
but de mettre la Belgique sous la domination
entière des évêques.
Le 21, pendant la revue des troupes de la
garnison, M. le général commandant la pro
vince a remis M. le lieutenant Boyaerl et au
maréchal-des-logis Biixis du corps de la gendar
merie, la croix de Léopold. Journal de Bruges.)
Après le Te DeumM. lévèque de Bruges
s'est trouvé mal, il a dû être transporté dans la
sacristie où des soins lui ont été donnés. Le
mauvais état de la santé du chef de notre dio
cèse a pour cause le chagrin qu'il a ressenti des
malheurs des Flandres. Étranger aux luttes
des partis, comprenant comme il le doit, sa
mission évangelique, l'évêque de Bruges, dis
tribue aux pauvres la totalité de son revenu. Ce
sont là des exemples trop rares par les temps
qui courent pour ne pas être signalés. (Idem.)
EXÉCUTION DU VICAIRE GEPKENS PAR LE GLAIVE.
Nous avons rapporté (t. IV, p. 1189, 16 f 5 et
tome V, p. 244) dans tous ses détails, le procès du
vicaire Gepkens, accusé d'avoir altenté la vie d'une
fille qu'il avait séduite. La peine de mort prononcée
contre le coupable a élé commuée en une autre
peine, dont l'exécution était devenue excessivement
rare, le brandissement du glaive et vingt ans de dé
tention.
Le y juilletla pointe du jour les préparatifs
d'une exécution mort étaient disposés sur la
grand place d'Artihem le billot, le monceau de
sable sur lequel le patient devait s'agenouiller, le
cercueil qui devait recevoir ses restes sanglans et
mutilés, une hache, un glaive large et brillant. Une
foule immense composée de plus de 3o,ooo per
sonnes de la ville et de tous les environs était ac
courue et encombrait la place. Les habitans se
pressaient aux croisées des maisons et les toits
étaient couverts de inonde.
A midi précis arriva la charrette qui ordinaire
ment transporte les condamnés mort. Sur cette
charrette était Gepkens, en manches de chemise, la
tête et le cou nus Ie3 cheveux coupés très-court
derrière, el les mains liées sur le dos. A ses côtés se
trouvaient deux prêtres qui l'assistaient de leurs
exhortationset derrière eux l'exécuteur des arrêts
criminels, avec deux de ses valets La charrette était
suivie d'un carrosse dans lequel étaient le greffier
de la Cour royale et un employé du greffe, chargés
de dresser procès-verbal de l'exécution. Les deux
voitures étaient entourées de forts détachements de
gendarmerie.
Lorsqu'on fut arrivé l'échafaud, que gardait une
triple haie d'infanterie, Gepkens descendit de la
charrette, et monta d'un pas chancelant sur la plate-
formeavec les deux ecclésiastiques. Là, 011 lui banda
les yeux les aides de l'exécuteur le firent mettre
genoux sur le sable, puis l'un d'eux le saisit par les
cheveux comme pour préparer la tête recevoir le
coup, taudis que les deuxautresaides posèrent leurs
mains sur chacune de ses épaules afin de l'empêcher
de se relever. L'exécuteur saisit le glaive, le leva en
l'air, l'approcha de la nuque du patient, de manière
lui faire sentir le froid du fer et releva l'arme aus
sitôt. Ensuite, l'aide qui tenait le condamné par les
cheveux le lâcha, et l'exécuteur brandit pendant
cinq minutes le glaive en tous sens au-dessus de la
tête du patient, qui en entendait le sifflement. Gep
kens ne pouvant résister a son émotion, s'évanouit.
Ce simulacre d'exécution terminéon délia les
mains de Gepkens on le fit remonter dans la char
rette, où prirent place les deux ecclésiastiques ainsi
que l'exécuteur et ses aides et il fut reconduit àla
prison avec la même escorte qui l'avait amené la
place de l'exécution.
De mémoire d'homme une telle exécution n'avait
eu lieu en Hollande, et c'est le premier exemple qui
en ait élé donné Arnhem. La foule, qui était si
bruyante avant l'exécution s'est retirée silencieuse
et vivement impressionnée par ce spectacle. Dans
quelques jours, Gepkens sera extrait de la prison et
conduit dans un pénitencier. (Belgique judiciaire.)
M. le lieutenant-colonel Beukers directeur
des fortifications dans la deuxième division
territoriale, est décédé Bruxelles, la suit#
d'une maladie pulmonaire qui l'a retenu pen-
retrouverai dans cette intimité charmante dont je sentais les dou
ceurs, même au milieu de ma folie, ou bien je partirai pour bien des
années pour toujours...
Le médecin sonna et demanda sa voilure.
Vou» me quittez docteur h'éoiia Raoul vous me quittez au
moment où j'ai si graud besoin de vos cousolatious, de vos conseils
Je vais il Meudon, répondit le médecin.
Raoul lui tendit la main silencieusement, mais avec un regard qui
expiimait mieux sa reconnaissance que les plus vifs remerciments.
Je monterai chez la coinles»e de Roquefavieres en passant
ajouta le docteur ce sera toujours un auxiliaire elle était si cour
roucée du vœu qu'avait fait M11* de Nanteuil,
Quel vœu demanda Raoul en tremblant.
Celui de ne jamais se marier répondit le docteur d'un ton sé
rieux, et je crois qu'elle le tiendra, si au lieu de vous accorder votre
pardon elle vous laisse partir... Alions, courage... Ce soir attendez-
moi chez vous et espérons que je vous rapporterai de bonnes nou
velles...
Raoul passa toute eelte journée dans les cruelles agitations de
l'attente, dans ces alternatives d'abattement et d'espoir qui épuisent
les forces morales et brisent les âmes les plus fermes. A minuit le
docteur Valérion n'avait point paru. Raoul ordonna son valet de
chambre de faire ses malles et le reste de la nuit s'écoula en pré
paratifs de voyage. Quand le j mr parut, Raoul envoya tout hasard
commander des chevaux de poste pour raidi. 11 se disait que tout
était fini; pourtant il y avait encore en lui comme une lueur d'espoir
qu'il craiguait encore de perdre; car il n'euvoya pas chez le docteur
Valérion pour savoir si quelque aocident ne l avait point retenu.
Vers dix heures du matin cependantune voiture s'arrêta la
porte et la canne du docteur retentit le long de l'escalier. Raoul s«
ïtfa pâle, hors de lui; mais il n'eut pas la force d'avancer.
Les domestiques étaient dispersés; il n'y avait personne dans l'an
tichambre eucombiée de malles. Le docteur ouvrit lui-même la
porte, et regardant Raoul, dont les traits altér as expiimaient toutes
les augoisses de cette cruelle nuit, il lui dit simplement Venez....
Un mois plus tard, le même jour et la même heure, on célébra
deux mariages. La belle Maguetle, en robe de mérinos les épaules
couvertes d'un chàle-lapis présent du docteur et son bonnet de
malines orné du bouquet de fleurs d'oranger fut conduite Pautel
par Pierre Pierrot lequel s' lait libéré du service moyennant une
somme pi élevée sur la dot s'était fait faire pour ce grand jour un
frac bleu boutons ciselés et se mariait dans une teuue tout-à-fait
digne du futur associé de la maison Pavonuet. On fit le repas de
noces dans un dés beaux restaurants du quartier Latin et les amis
de la Pavonnetles camarades iuvités par l'ex-grenadier procla
mèrent Mmp Pierrot la plus belle mariée qui eût jamais trôné dans
le salon de cent couverts du Chapeau d?Arlequin.
Le mariage de Raoul d'Agleville et de M^8 de Nanteuil se fit sans
aucune pompe et sans autre cortège que les deux témoins, Philippe
et le docteur Valérion. Marguerite portait nue simple robe de mous
seline blanche et sa couronne de fleurs d'oranger aux boutons de
perle. Après la cérémonie, elle monta en voiture avec son mari
tous deux partaient pour 1 Italie le même jour...
Au moment du départ, la Jeune mariée se jeta dans les bras de sa
belle-mère et lui dit les larmes aux yeux Chère maman, puisqne
vous ne voulez par noui acrompajoer dites-moi du moins quand
vous viendrez nous voir, quelle époque non» aurons le bonheur de
nous retrouver en famille...
A la fin de mon deuilquand j'aurai épousé M. de Glanzae
lui répondit la jeune veuve eu soupirant v« mon ange et sois
heureuse
M-' Csxntnt Ritiavs.