INTÉRIEUR.
JOURNAL D'YPRES
DE L'ARRONDISSEMENT.
7e ANNÉE. N0' 652. 7
JEUDI, S A01IT 1817
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cépteurs des [wstcs du royaume.
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VIRES ACQUIRIT EUNDO.
Y 1*15ES le 4 Août.
tin aperçu rétrospectif de la conduite du parti
clérical tenue l'égard des fonctionnaires poli
tiquespendant son omnipotence, pourrait
piquer la curiosité dans le momeut actuel. Au
jourd'hui, que les élections du 8 juin ont forcé
le ministère catholique d'abdiquer, il est inté
ressant d'examiner de près les arguments que
la presse rétrograde rabâche, pour prouver que
les fonctionnaires politiques de son choix
doivent continuer rester en place. Cependant,
la révolution, un certain nombre do gouver
neurs et de commissaires de district apparte
naient la nuance libérale et mesure que le
parti clérical est parvenu se fortifier cl ac
quérir la prépondérance sur le libéralisme les
fonctionnaires qui, par leurs opinions, ne don
naient pas une garantie pleine et entière d'une
Coopération efficace, furent doucement mis de
côté. Tel fut le sort de M. Duchalelet, commis
saire d'arrondissement Tournai. D'autres re
çurent une nulre#mission, et M. Dejaghere
commissaire «l'arrondissement Audenarde
fui nommé consul près d'un état de l'Amérique
du sud, et M. Rodenbacb, consul général en
Suisse. Bien d'autres furent déplacés sans qu'on
ait allégué d'autres motifs, qu'un manque de
confiance de la part du ministère catholique.
11 en fut de même pour les gouverneurs et
jamais l'opinion libérale ne voulut astreindre
une administration catholique des pla
ces de confiance des hommes qui ne pou
vaient partager les idées de leurs supérieurs.
Lorsque MM. Rogieret Lebeau, en 1840, don
nèrent leur démission «le gouverneur, quand
un dissentiment s'éleva entre eux et M. De
'J'heux, l'occasion de la réintégration de Van-
dersmissen dans les cadres de l'armée, question
qui amena la chute du ministère catholique
l'opinion libérale applaudit celle détermi
nation cl ne mil pas en avant la thèse qu'un
fonctionnaire devait servie la chèvre libérale et
le chou catholique. Aujourd'hui, autre temps,
autres principes. Ce qui ne valut rien l'époque
de l'omnipotence cléricale, doit devenir la
règle de Conduite de l'opinion libérale.
La distinction que nous avons faite entre les
fonctionnaires de l'ordie administratif pur ou
judiciaire, et les postes politiques, est loin d'être
arbitraire. Les attributions et les devoirs d'un
fonctionnaire «le la première catégorie sont dé
finis par les lois et les règlements d'administra
tion générale. Du moment que vous avez satis
fait ce que les dispositions législatives ou les
arrêtes ministériels sur la matière vous pres
crivent, vous avez rempli la tâche que vous
Vous étiez assumée. Il n'en est pas de même du
fonctionnaire politique. Outre la partie admi
nistratif de sa besogne, il lui en incombe une
autre c'est d'appliquer dans l'arrondissement
ou la province confié ses soins, la pensée po
litique du ministère qui lui a délégué une par
tie «Je son action gouvernementale dans ce but.
Or, nous le demandons tout homme de
bonne foile servilisme consisle-l-il vouloir
que les fonctionnaires accomplissent fidèlement
et loyalement les devoirs qui leur sont imposés
par les lois et les usages constitutionnels?
L'opinion libérale ne demande pas autre chose.
Les employés de l'ordre administratif et les
membres de l'ordre judiciaire sont ici hors de
cause, bien que le parti clérical n'ait pas tou
jours admis ces principes et que souvent des
anciens fonctionnaires aient été sacrifiés par
esprit de parti.
Qui prône le servilisme des fonctionnaires
politiques ou le parti qui veut qu'ils restent au
service de toutes les administrations possibles,
libérales, mixtes ou cléricales, ou l'opinion qui
exige que les hommes qui acceptent des fonc
tions politiques ne soient pas hostiles au sys
tèmeauquel ils doivent leur concours s ils
restent en place, sous peine de forfaiture. Le
libéralisme ne prétend pas que les agents poli
tiques se consacrent au triomphe d'un système
qui n'a pas leur assentiment. Mais il veut être
l'abri des trahisons, des machinations sourdes
de la part des dépositaires du pouvoir et qui ne
peuvent rendre la mission d'un ministère libé
ral difficile, qirà raison de l'influence que leur
«Jonne la place qu'ils occupent. Si leurs con
victions ne leur permettent pas de concourir
activement et spontanément appliquer la
pensée politique du ministère, ils peuvent don
ner leur démission et si la conduite du fonc
tionnaire a été telle qu'un ministère libéral ne
peut placer en lui la moindre confiance il est
de son deVoir de le destituer.
Nous savions depuis longtemps que les mots
n'avaient plus leur signification ordinaire dans
lè langage clérical. Le mot «le servilisme qu'on
a voulu appliquer au principe qui exige que 1e
fonctionnaire politique né soit pas hostile ou
vertement ou secrètement au ministère qui lui
a confié ou continué son mandat, en est une
nouvelle preuve. Dans son acception véritable,
le servilistne d'un fonctionnaire politique ne
peut se dire que de l'agent dont les convictions
se modifient au gré du pouvoir qui domine et
prêt se mettre au service de tous les systèmes
poIili«|ues. Mais n'attachons pas trop d impor
tance celle légère erreur, nous en trouvons
l'explication dans celle invocation bacchi«]ue
en haine du servilisme et qui termine l'élucu-
bralion du Journal des Baziles. Du reste, ce
liquoreux appel n'aura d'écho, qu'à la cantine
de la congrégation où I on se donne une pointe
dévotement.
CONCERT
DONNÉ PAR LA SOCIETE DES CHOEURS.
Comme toujours, la fête donnée parla Société
des Chœurs a été magnifique. Quelle ado
rable réunion Quel doux parfum de fleurs et
de toilettes! Par où commencer, et «]ue dire
d'un concert où il n'y a eu que des bravos mé
rités et une admiration générale; essayons
cependant
L'ouverture de l'opéra Ne touchez pas la
Reine, a été exécutée avec beaucoup d'ensemble
et de perfection.
La fantaisie pour flûte, exécutée par M. De
Mcrseman, nous a permis d'admirer l'aurore
d'un beau talent. Nous ne sommes plus étonnés
que, si jeune encore, il ait pu remporter le
premier prix du Conservatoire de Paris.
Pour la seconde fois, nous avons entendu M"e
Charpentier, et, bâtons-nous de le dire, celle
jeune pianiste nous a révélé de nouveau de
sérieuses éludes, et nous pensons qu un si beau
talent n'a pu être développé que par de grauds
maîtres.
Le duo de dopera Ne touchez pas la
Reinepour soprano et basse, a été chanté par
M,le M**" et Mr Edm. Brunfaut, qui stimulés
par la présence de l excellent chanteur JV1. Cor
nélis, se sont surpassés, et ont pu revendique?
ajuste litre leur part des bravos de la soirée.
M. Cornélis, professeur de chant au Conser
vatoire de Bruxelles, est un artiste connu en
Belgique, et nous savions d'avance n'avoir lui
exprimer que de l'admiration pour sa voix si
douce et si belle et sa méthode parfaite. En
écoutanlsa romance Enfants n'y touchez pas,
nous avons vu de douces larmes briller dans de
beaux yeux. L'air du Déserteur a été chanté
avec un cachet qui n'appartient qu'à lui. Ses
autres morceaux ont lous été accueillis avec
un enthousiasme «fifficile décrire. Heureux
l'artiste qui nous force lui jeter des bouquets!
Enfin le sextuor de l'opéra Lucie de Lam-
mernioor, a couronné cette bellesoirée musicale.
Celle exécution quoiqu au simple accompa
gnement de piano, a produit un grand effet.
Honneur donc aux aimables artistes qui en
venant jouir des plaisirs de notre kermesse, ont
bien voulu charmer nos cœurs de leurs suaves
mélodies. Mille grâces aussi Mr Duhayon-
irunfaut de nous avoir procuré cette boane
fortune.
Après le concert a commencé le bal, un bal
charmant! Une expression de bonheur animait
les jolis visages de nos dames et les danses se
sont prolongées jusques une heure fort avancée
de la nuit.
Nous apprenons avec un extrême plaisir que,
sur la proposition de la commission de la So
ciété des Chœurs, M. Cornélis, et les autres
talents distingués qui se sont fait entendre
dans celle deruièjjp soirée ont bien voulu dif
férer leur départ, afin de contribuer organiser
un Concert que la Société des Chœurs se pro
pose de donner au bénéfice des pauvres de la
ville le Jeudi5 dn courant6 1/2 heures
du soir, en la Salle de Spectacle.
Voici le programme de celte nouvelle fêle:
programme:
Hommage aux magistrats Yprois, chœur pour
voix d'hommes sans accompagnement, (demandé).
2° Fantaisie pour violoncelle, sur des motifs de
Guillaume Tell, exécutée par M. Teinturier, de
Bruxelles.
3° Vainement Pharaon, air de l'opéra Joseph^
chanté par M. Cornélis, professeur de chant au
Conservatoire de Bruxelles, (Méhulj.
4° Concerto pour piano, exécuté par M11" Char
pentier, de Valenciennes, (C.-M. VV'eber).
5" Kenihvorth, duo pour deux sopranos, chaulé
par Mme Iweins et M"° Moltzbergkr, (Concone.)
6° Ah quel plaisir d'être soldat air chanté par
M. Corn kl.(Boëhlieu).
7°- La Tarentelle, de Rossini, pour piano, exécu
tée par M"a Charpentier, (Dœhler).
8° Chant allégorique, solo et choeurs, chantés par
MM. les membres de la Société des Chœurs, paroles
de M. A. Denoyelle musique de M. Duhayon—
Brunfaut, (demandé).
q° Romances chantées par M. Cornélis, (généra
lement redemandées).
.t
Ce concert sera suiVi d'in bal.
N.B. Comme le temps manque pour faire circu
ler des listes de souscription, ou pevurra se pro
curer des Cartes d'entrée, i francs, chez M.
Thiebaull- Ferrix, Hô'.el de la tête d'or. Uu burcati
sera aussi établi a Feutrée de la salle.