On a été généralement étonné de ne pas voir MM. De Muetenaerc et d'Huart partager le sort des gouverneurs de Liège, de la Flandre orien tale et du Hainaul. Ces Messieurs étaient pour le moins aussi compromis, que les fonction naires destitués. M. De Muelenaere surtout, dans les dernières élections, a jete le masque et semblait faire une question personnelle de la réussite du parti clérical dans les comices du mois de juin. On dit que le ministère a envoyé son pro gramme aux gouverneurs en fonction pour avoir leur adhésion. Nous sommes bien certain que M. De Muelenaere ne se laissera pas tirer l'oreille pour adhérer. 11 a toujours adhéré tout ce que le pouvoir demandait, quitte le trahir dans l'occasion. Nous sommes convain eus que telle sera la conduite du gouverneur de la Flandre occidentale l'endroit du ministère libéral. 11 peut y compter. s <X»q ,r-r - M. Liedts, le gouverneur du Brabanl, est nommé ministre d'état et M. T. Flechet est nommé commissaire de district de 1 arrondis sement de Liège, en remplacement de M. Lekeu, qui n'est resté en fonction que quelques jours. Le collège d'Ypres s'est distingué celte année au concours. Un élève de quatrième, M. Jules Kilsdonck vient d'être placé au 18e rang des concurrents par 491 bons points la 1" épreuve et 695 la 2a épreuve. Il a obtenu, avec un total de 1,186 bons points, le 12" accessit. Cela fait honneur notre établissement communal, ainsi qu'au jeune élève, qui remporte pareille distinction pour la seconde fois. EXPOSITION DE TABLEAUX ET DESSINS A L'ACADÉMIE. Depuis quelques années, la solennelle dis tribution des prix aux élèves de l'académie, la direction a jugé convenable de joindre une exposition pour donner la facilité aux artistes j.. uuiic «iitc, Uc faire connaître leurs œuvres leurs concitoyens, en même temps qu'on y sou met l'appréciation du public, les travaux des élèves de l'académie. C'est une mesure qui est très-agréable au public et tout fait favorable aux artistes qui rien ne fait plus de bien, que la publicité qu'on parvient donner leurs productions. Cette année on n'a pas failli ce qui est pour ainsi dire, devenu une habitude. La classe de l'architecture a été installée en salon d'exposi tion. Tous les jeunes artistes ont été invités produire leurs œuvres au grand jour et nous devons ledire, beaucoupont répondu l'appel. Commençons par la sculpture. Nous pouvons compter dans celte partie difficile de l'art plas tique un jeune homme M. Fiers, qui donne les plus belles espérances. Il nous a exposé quatre objetsmais en premier lieu nous devons parler du buste de M. V. D. P., le président de la chambre de commerce. Il est trop frap pant, pour qu'il y ail indiscrétion le nommer, personne de tous ceux qui l'auront rencontré une fois, ne pourra voirce buste sans que le nom du modèle ne lui vienne aux lèvres. Cet ou vrage est très-bien réussi et sous le rapport de la ressemblance, il est parfait. Nous ne pouvons en dire autant de la statuette en pied de l'honorable capitaine des Sapeurs-Pompiers. Comme exéculiou, elle n'est pas sans mérite, quoique la pose en soit quelque peu théâtrale et que la ressemblance fasse défaut. 11 nous reste parler des deux ouvrages en plâtre en forme de bas relief du même artiste. Ce ne sont que des études, mais nous avons un reproche adresser l'auteur, c'est que nous croyons les poses de ces statues en demi-relief trop raides. A ce défaut près le dessin en est bien tracé et l'exécution soignée. Passons la peinture; le tableau le plus grand est l'œuvre de Delbeke, jeune artiste, élève de l'académie d'Anvers. C'est un portrait de famille dont la disposition et le dessin accu sent une entente déjà profonde de son art. Les figures se détachent très-bien et si nous pou vons nous permettre une critique, nous dirons que le fond du tableau est trop bleu. Les por traits sont très-ressemblants et dans l'exécution du tableau nous trouvons ce coloris vif et chaud qui caractérise l'école d'Anvers. M. Bohm fils, n'oublie pas la ville d'Ypres et chaque exposition nous trouvons toujours de lui quelques paysages qui prouvent que son talent ne reste pas stationnaire. Les deux ta bleaux qu'il a exposés, peuvent être rangés parmi ses meilleures productions. Nous avons surtout remarqué que son coloris a subi une métamorphose complète depuis quelques an nées. Déjà, il a abandonné ce ton terne et bru meux qu'on rencontre surtout dans les œuvres des paysagistes français. L'exposition est veuve de tout œuvre de M. Bohm père, et cela s'explique facilement. Cet artiste a trouvé l'occasion de la fête civique offerte au magistral par les habitants notables de la ville, une occurrence favorable pour don- non oal'i'iôro ooo ^éaic pour la peinture de décoration. Il a arrangé les Halles de la ma nière la plus brillante, avec un goût parfait et de manière faire concevoir, qu'à l'aide de quelques dépenses, il serait possible de conver tir les Halles en salle de danse ou de banquet, dans un moment donné. Nous lui pardonnons donc de n'avoir rien exposé, en faveur du motif qu'il peut alléguer, car les'décorations qu'il a exécutées aux Hallesnous ont fait voir son talent sous un nouveau jour et d'une manière grandiosecar bien des artistes eussent été effrayés de devoir embellir une partie de l'an cien théâtre de la splendeur commerciale d'Ypres. M. De Bruck qui n'avait rien produit depuis quelques années, a exposé deux intérieurs de l'église S'-Martin. Rarement nous avons ren contré deux tableaux qui nous aient fait autant de plaisirprobablement parce qu'il s'agit du magnifique monument religieux dont la ville d Ypres peut être fière. M. De Bruck nous pa raît avoir fait des progrès immenses depuis que nous n'avons plus eu l'occasion de voir des productions de son pinceau. Disons que dans par un sourire de dédaio. Chose étrange l'un et l'autre, pour ainsi dire électriquement s'honoraient au premier abord d'une suprême antipathie. Pourquoi Sans doute parctque l'un paraissait être le maître chez Béatrix, maître absolu, et que Guillaume pressentait que pour arriver librement jusqu'à Béatrix, jusqu'à sou amie d'enfance, il aurait combattre l influence du baron. Mais de quelle nature pouvait être cette influenoe C'est ce que Je passé devait expliquer sans doute c'est ce que nous allons entreprendre de chercher. En 1805, M. Hoffmann le pere de Mœe Stilier était un fort modeste commerçant de Vienne. Lorsque après la bataille d'Aus- terlitz l'empereur François 11 dut s'humilier et demander la paix M- Holfman se chargea de fournitures importantes pour les troupes victorieuses et s'acquitta de ce service avec autant de zèle que de Loabeurjusqu'au jour où les Français évacuèrent les états delà maison d'Autriche. On sait que dans ce temps là nous nous étions fait de la gloire on Les >in trop impérit us pour que la paix fut de longue durée. Aussi 1 au née n'était pas écoulée que la guerre éclatait de nouveau. Cette luis c'était sur la Prus -e qu'allait tomber le tonnerre. Au moment d'entrer en campagne l'iuleiidanl-général de la giande armée se souvint de M. Holïman, chez lequel il avait reconnu uou sans éton- nemrntil faut le direautant «le probité que de capacité. La réputation des foui uisseurs était en effet solidement établie depuis longtemps. M. llaru tnanJa doue auprès de lui le père de Béatrix qui n cut garde de refuser une si belle occasion de fortune. Fendant la campagne de Piusve, M. lioflraan réalisa d'immenses bénéfices eu tout bien tout honneur et resta depuis fors pour toujours dévoué ia cause ftançri-e. Sujet autrichien, il dut en 1809 rester l'écart ces évéoercaot», mais en 1812 il fut chargé de nouveau par son le tableau qui représente la grande nef de la cathédrale d'Ypres, un effet de soleil a été saisi avec une fidélité qui a excité l'admiration des connaisseurs. Le second tableau de M. De Bruck, figurant la nef latérale gauche de l'église est peint avec autant de bonheur que le premier qui cependant plait davantage par le sujet qu'il représente. M. Roffiaen a exposé un paysage qui ne le fait pas déchoir du rang qu'il occupait parmi nos jeunes artistes. Son talent ne paraît pas avoir fait de progrès ou du moins l'exécution de son tableau n'en accuse pas. Du resteM. Roffiaen est jeune et nous croyons qu'il lâchera de regagner le temps perdu par celte halte dans sa carrière artistique. Deux tableaux de M. Cleemverck sont ex posés, croyons-nous, pour la seconde fois, nous n'en dirons donc rien. Occupons-nous de deux portraits de M. Deruelle qui ne sont pas sans mérite, mais dont le coloris n'est pas assez vif pour un élève de l'académie d'Anvers. Du reste, ce jeune artiste a de l'avenir, ses études ne sont que commencées et le succès les a cou ronnées. Parmi quelques bons dessinsnous avons remarqué deux poses académiques dessinées par M. Autricque, professeur l'académie. C'est probablement cette qualité que les productions du crayon noir de M. Autricque ont eu les hon neurs de l'exposition, car réellement ces dessins ne sont rien que dignes d'un professeur. Les proportions ne sont point observées, des vices de forme se montrent nu et l'on ne doit point être un dessinateur très-hùppé pour découvrir combien ces dessins sont fautifs. Nous aurions passé sous silence les productions de M. Au tricque, s'il n'avait le tort de faire un grand étalage du soi-disant talent qu'il s'octroie si li béralement lui-même. Un peu de modestie n'est jamais de trop, quand même on y join drait du talent. Quelques! amateurs ont exposé des tableaux; un d'entre eux a fait deux petits tableaux de circonstance. Après une kermesse aussi bril lante que celle que nous avons eueon peut parler difficilement demisèreet disette. Pour ce motif, nous ne parlerons pas des tableaux de cet artiste-amateur. En finissant notre compte- rendu nous faisons des vœux pour que dans deux ans, nousayonsune exposition qui ne soit pas inférieure celle de celte année. MARCHÉ D'YPRES, DU 14 AOUT 1847. Par suite des travaux de la récolte, le marché était peu approvisionné. iy3 hectolitres defroment, dontlesdeux tiers en froment uou veau, ontété ven dus des prix qui ont varié de fr. 2 2-40 fr. 07-20, donc un prix moyen de fr. 29-80 et avec une baisse de fr. 4-20. 35 hectolitres de seigle ont été mis en vente des prix qui ont flotté entre fr. 12-00 et i5-2o. 16 hectolitres de fèves ont été rapidement enlevés fr. 22-20, prix moyen. L'a voine s'est vendue en baisse; 38 hectolitres ont été livrés des prix qui ont varié de fr. 8-00 fr. i3-5o. 39 hectolitres de pommes de terre ont été vendus 4 fr. on i> fr. les 100 kilogrammes. ancien patron de réunir sur divers points de l'Allemagne des four nitures néce.'saires aux corps d'armée qu'on allait lancer «ur la Russie. Comme d'habitude il réussit parfaitement dans celte tâche difficile; puis il accompagna le prince Schwarzenberg, qui comman dait le contingent de l'Autriche dans la croisade européenne, et ne rentra dans ses foyers qu'au mois de janvier 1813. Les événements de celte fatale année sont trop connus du leoleur pour qu il soit nécessaire de rappeler ici la conduite oauteleuse du cabinet dirigé par le prince de Melternich. Les profonds politiques de l'époque ne se trompèrent pas sur l'iutention perfide cachée sous l'offre de médiation niais Vienne comme en France, ceux qui ne tenaient pas de trop près la diplomatie ne devinèrent pas qu'il s'agissait seulement d attirer le lion dans une erobûohe et de garder le masque jusqu'au moment où l'on se croirait sur de l'abattre sans danger. La curée fut un peu plus sanglante un peu plus difficile qu'on ne l'avait espéré, Aussi lorsqu'il eut enfin roulé dans la pous sière l'ivresse et les ressentiments de ses hardi3 vainqueurs ne connurent plus de bornes. Les fables de proscription furent partout dressées et les noms les plus humbles ne furent pas épargnés. Comme pendant le temps où l'Autriche était restée flottante M. Hoffmau n'avait pas craint d'afficher s* sympathie pour la Fiance on l'accusa d'avoir été l'un des agents secretsde Napoléon. Ses biens fuient mis sous le séquestreet la police de l'archi-chancelier lui donna huit jours pour sortir des états héréditaires. Au temps de sa fortune M. Hoffmann avait épousé la fille d'un émigré, dont la famille habitait la Normandie. Proscrit, il se relira dans le pays d'où sa femme était originaire, racheta l'ancien château de sou beau-père arec des fonds, qu'il avait, heureusement pour lui placés sur des banques étrangères et devint ainsi yoisin de la famille de. Gardeville. Sa fille Béatrix était plus jeune de cinq ans que Guillaume. Les deux entants grandireut côlé l'un de l'autre et tout fier de la différence d'âge qui lui donnait le droit de se poser en proteoteur de sa jeune compagne l'héritier des Gardeville la couvrait dans leurs jeux de la plus tendre et de la plus ingénieuse sollicitude; A cette époque le séquestré des biens de M. Hoffmann fut levé, et le gouvernement autrichien poussa la gracieuseté jusqu le prévenir qu'il pouvait revenir Vienne sans avoir craindre d'être iuquiélé. Rien ne retenait en France M. Hoffmann veuf depuis plusieurs années. Plus la patrie nous a été dureplus sou souvenir est resté vivant au fond de notre cœur et plus a de puissance le charme qui nous attire vers elle. Heureux de rentrer en Allemagne, M. Hoffmann voulut donner son bonheur quelque chose de sacré en faisaut son tour uu heureux. Il ne restait plus qu'un représentant de la famille de sa femme parent fort rapproché du reste. Reutranten possession d'une fortune considérable, le bon Allemand pensa qu'il ne pouvait mieux honorer la mémoire de son beau-père et de oelle qui lui avait donné les plus beaux jours de sa vie qu'en rendant leur vieille terre patrimoniale celui qui pôrtait leur nom. Cette action géuéreuse eut été du reste un excellent calcul* s'il n'eût pas eu le cœur trop bien placé pour calouler l'effet de cette munificence qui ne faisait sa richesse qu'une brèche insignifiante. Ne gagnait-il pas eu effet en considé ration personnelle, en rendant son ancien lustre la famille dont il était l'allié [La suit* au prochain n°.)

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Le Progrès (1841-1914) | 1847 | | pagina 2