EXTÉRIEUR. FRANCE. 17C2' Variétés. Les Jésuites. m. les pieds du duc de Praslin qui avait de violentes douleurs d'entrailles. En ce moment, tout est calme et tranquille autour de la prison, gardée militaire ment pour le duc et pair qui s'y trouve écroué. On lit dans la Gazelle des Tribunaux Nous avons dit hier que l'état de santé du duc de Choiseul-Praslin avait inspiré quelques inquié tudes. L'ébranlement apporté la santé du duc a été, ce qu'on assure, causé par une tentative d'empoi sonnement. Le duc de Praslin avaiteu effet avalé une certaine quantité de laudanum. On ne dit pas quel moment et comment il a pu accomplir cette tentative mais il paraît qu'à côté d'une autre fiole pleine d'acide nitrique on a retrouvé le flacon qui contenait le poison. Dès que les premiers symptômes se sont dé clarés, les remèdes les plus énergiques, les antidotes les plus actifs lui furent administrés et on parvînt paralyser les plus dangereux effets du laudanum, sans toutefois le neutraliser complètement ainsi il se manifesta de fréquents vomissements et M. de Praslin demeura comme frappé d'une sorte d'atonie laquelle, peut-être,il y a lieu d'attribuer l'altitude silencieuse et abattue qu'il a conservée vis-à-vis des magistrats qui l'interpellaient. La Gazette de France prétend que les débats de cette horrible affaire auront lieu huis-clos. Cette nouvelle nous paraîtquant présent invraisem blable. Ou lit dans la Presse M. le duc de Choiseul-Praslin, dont le nom fixe en ce moment, d'une manière si fatale l'attention publique est le chef de la troi sième branche ducale de la maison de Choiseul !a seule qui reste, le dernier duc de Choiseul de la deuxième branche mort gouver neur du Louvre, n'ayant point laissé d'enfauts mâles. Le duc de Praslin est né en 1804 il a épousé en 1825 Fanny fille d'Horace Sébastiani, aujourd'hui maréchal de France, et d'An toinette Françoise-Jeanne de Coiguy morte jeune cousine de la jeune captive qu'ont immortalisée les vers d'André Chéuier. De ce mariage sont nés neuf eufaus dont six Cilles et trois gar çons le sixième de ces enfaus, qui est un garçon, s'appelle Gaslon- Louis-Philippe de Praslin. Le duc de Praslin est petit-Cils du duc de Praslin membre des états-généraux, qui se rallia la minorité de la noblesse, et embrassa avec modération !a cause des réformes, et Cils du duc de Praslin, chambellan de l'impératrice colonel de la lre légion de la garde nationale de 1814, dont on trouve le nom honorablement mêlé, lors des deux invasions, aux projets de résistance de la ville de Paris. Nommé pair pendant les Cent-jours exclu la deuxième restaura tion M. de Praslin ne fut rappelé qu'en 1810 par M. Decazcs. Il est mort le 29 juin 1841. La terre de Praslin avait été érigée en duché-pairie dans l'année Le duc de Praslin a un frère, le comte Edgard de Praslin né en 1800 lequel a épousé M11" Schickler, et trois sœursmariées aux héritiers des grands noms de l'ancienne monarchie. M. le procureur général DelangJe et M. le préfet de police ont quitté l'hôtel Sébastiani aujourd'hui cinq heures. On disait partout que M. le duo de Praslin s'était brûlé la cervelle. Ce bruit a été démenti par les magistrats eux-mêmes. Le suicide est, en effet, impossible avec la .surveillance rigoureuse dont il est l'objet. On ajoutait que le duc piessé par les magistrats, avait avoué son crime. Ce bruit n'est pas plus vrai que le premier. Il a peine prononcé quelques mots dans cette journée et encore a-t-il fallu l'insistance des juges instructeurs pour obtenir des réponses Ieur3 questions qui n'étaientdit-on que de simples renseignements obtenir On assure que Mlle de Luzy a eu une violente attaque de nerfs quia nécessité une saignée et les soins des hommes de l'art. M,le Latire de Luzzi et non «le Luzy, qui était la maîtresse de M. de Praslin et qui a été écrouée la Conciergerie, n'étant pas protégée comme son amant par la plus singulière législation HDl« Laurede Luzzi, appartient une famille italienne noble. Mlle Lain e de Luzzi est d'une table médiocre. Ses cheveux sont d'un beau blond cendré, et disposés en tire bouchons, ses dents un peu séparées et très belles, sa peau très-blanche. Elle a le front bas le nez quelque peu retroussé. Son cou est un peu courtsa poitrine et son buste sont bienfaits. Elle a toujours passé pour avoir un caractère très-résolu. MIIc Laure de Luzzi excelle dessiner et peindre les fleurs. NOUVELLES DIVERSES. Madrid, 18 août. Le bruit courait hier parmi les amis de M. Salamanca qu'il avait déjà formé son ministère pour le cas où M. Pacheco donnerait sa démission. Le nouveau cabinet serait composé comme suit: aux finances avec la présidence M. Salamanca; affaires étrangères M. Aflon; justice, M. Vahen; intérieur, M. Es- cosura: guerre, le général Cordovà; instruction publique, M. Llorente marine, M. Posa de Olano. On assure que la reine devait réunir les ministres en conseil au palais, et prendre l'ini tiative dans la queslion du palais. D'un autre côté, on dit que S. M. aurait déclaré au prési dent du conseilque si la démission des mem bres du cabinet, soit collective, soit individuelle, était offerte, elle serait acceptée par la couronne. Les journaux de Londres sont remplis de détails sur l'excursion de la reine en Ecosse. La reine est descendue mercredi au château dln- verary, l'un des beaux sites du bord du fleuve, où elle s'est arrêtée quelques instants pour recevoir les hommages des autorités du voisi nage. Le prince YValdemar de Prussequi se trouve aussi en Écosse, doit rejoindre sa majesté dans un des châteaux des Highlands, où elle doit s'arrêter. L'infant don Juan d'Espagne second fils de don Carlos et frère du comlede Montemolin, est arrivé hier Londres. Ce prince vient faire un séjour de quelques semaines en Angleterre Le duc de Bi oglie, ambassadeur de France, est en ce moment Edimbourg. Le duc a l in— tenlion de faire une excursion dans l'intérieur de l'Ecosse. Un journal de Dublin YEvening-Posl assure que l'opinion est généralement répandue parmi le bas peuple de Dublin que Daniel O'Connell n'est pas mort et que les funérailles auxquelles la population de Dublin a assisté n'étaient qu'un vain simulacre. Le Constitutionnel annonce aujourd'hui d'après une lettre de Bologne du 14 août, que les autrichiens ont occupé le 13 tous les postes, et les barrières de Ferrare l'exception du Cas- tello, résidence du cardinal légat et des prisons. Le cardinal Ciacchi a fait une protestation que le Pape a fait insérer dans le Diario de Roma quoique les ambassadeurs de France et d'Au triche ont fait des démarches pour empêcher cette publication. Ainsi, les troupes Autrichiennes occupent maintenant la ville de Ferrare, et ils ont même braqué des canons sur la principale place de la ville. Cet acte a produit la plus vive agitation Bologne et dans toute la Romagne. Le Courrier des États-Unis raconte qu'un jeune marin portugais, nommé Antonia Francis, aimait une jeune fille qui logeait avec lui dans une pension de Franklin-Square, h New-York, et elle lui avait promis de l'épouser son pro chain retour. Mais elle changea d'idée, et lorsque son fiancé revint elle refusa de tenir sa pro messe. Le Portugais saisit un couteau, l'en frappa, et alla au pied de Dover-street se jeter dans la rivière de l'Est. Double sottise, ajoute le journal américain car il s'est noyé, tandis que sa volage amante survivra sa légère blessure. Une feuille canadienne rapporte la fin malheureuse d'un jeune homme nommé Kea- ting, du district de Filzroy, qui a été tué dans les bois par un ours. On ignore s'il a ou non attaqué l'animal le premier, mais il paraît que pour échapper, il se réfugia sur un arbre. L'ours l'y poursuivit, parvint l'atteindre et le blessa grièvement au pied, la jambe et l'abdomen. Le malheureux jeune homme se cramponna aux branches tant que ses forces le lui permi rent, mais épuisé par la perte de son sang, il finit par se laisser tomber terre l'ours le croyant mort se retira. Keating a néanmoins pu survivre quelques jours ses blessures, et c'est lui-même qui a donné des détails de cette tra gique histoire. L'Indépendant des Pyrene'es-0rientales raconte une anecdote de chasse qui a le droit de figurer sur la liste des mystifications com plètes la scène se passe dans le canton de Céret. Depuis quelques semaines, un loup énorme désolait la plaine de Saint-Georges. Les bergers voyaient tous les jours diminuer le nombre de leurs brébis,et des toisons éparses dans la cam pagne attestaient les ravages du féroce animal. 11 n'était jusqu'aux jardins potagers qui n'eus sent souffrir de la cruelle dent du furieux quadrupède. Dans la nuit du 11 août, cinq jeunes gens des plus déterminés de la ville décidèrent une battue travers champs. Ils s'adjoignent un pâtre vigoureux qui doit leur servir de guide. Armés tous les six de fortes carabines chargées balle, ils s'avancent, intrépides, dans la plaine. A peine a-t-on fait mille pas l'herbe s'agite peu de distance; on voit briller au même en droit deux boules flamboyantes. C'est le loup. On se presse, on se heurte; une terrible déto nation se fait entendre. Rien ne bouge Le loup est mort. On s'élance, plein de joie; les buissons de la haie sont sou levés du bout de la carabine, et l'on aperçoit les cadavres de deux vers luisants... Paria, 23 Août. On affirmait ce malin dans des cercles ordinairement bien informés, que la négociation du nouvel emprunt de 330 millions de francs récemment volé par les chambres, aurait lieu le 10 novembre prochain, et que les adjudicataires auraient la faculté de payer la totalité de celte somme en l'espace de 38 mois, soit environ neuf millions par mois. On paraît avoir renoncé entièrement l'idée de faire cet emprunt par fractions. Le roil'occasion du dix-septième an niversaire de son avènement au trône, vient d'accorder un grand nombre de grâces. Près de six cents individus frappés par des arrêts de la cour d'assises, qui avaientsubi plus de la moitié de leur peine et dont la conduite avait été d'ailleurs exempte de reproches depuis leur condamnation, ont obtenu soit remise entière, soit réduction de peine. Le bagne de Toulon, qui compte 3,082 for çats temps et 823 forçats viea obtenu 39 grâces. Celui de Brest, dont la population se compose de 1,906 forçats temps et de 883 forçais vie, en a obtenu 63. Et celui de Rochefort, qui renferme 730 for çats vie, en a obtenu 21. Les diverses maisons centrales ont obtenu 433 grâces. Selon le désir du roi toutes ces grâces ont été notifiés le 9 de ce mois. On assure que pendant qu'on le jugeait Paris, le sieur Lagrange s'embarquait tranquil lement Anvers pour l'Amérique avec un pas seport parfaitement en règle. M. le minisire de la guerre a eu une longue entrevue avec M. Guizot. Ils doivent partir ensemble pour le château d Eu. Le Moniteur universel publie l'ordon nance qui nomme M. Thil, président de chambre la Cour de cassation, en remplacement de M. Teste; mais contrairement tous les précédents. M. Thil est nommé sans que l'ordonnance fasse mention du magistral démissionnaire ou défunt qui occupait avant lui ce poste éminent. {Suite et fin. Voir Je n° 654.) Je reprends mou sujet par cette épigraphe Qui non odit patrern Celui qui ne hait et matrem, insuper etauimam point son père et sa mère et suam non poteflt meus esse jusqu'à son âme, ne peut être discipulus(Chapitre iv, mou disciple. Constitutions des Jésuites Paulin, éditeur. Paris 1844.) Tels sont de Jésus-Christles vaillants défenseurs Tels sont de nos chrétiens, les grands dogmaliseurs Oh l mais, je ne crois pas que jamais l'évangile Ait semé par les siens de poison si subtile Je ne crois pas que Dieu comprit la trahison Pour faire ses enfants une religion. Je n'admettrai jamais qu'il commanda la haine Comme un dogme sacré pour une race humaine. Qu'il fit pour admirer et non pas pour soulfrir Qu'il créa pour aimer et non pour concourir A l'avilissement des lois que la nature Doune la brute même Eh bien cette loi pur* Hélas s'est transformée en cynisme effronté Depuis que ce grand saint, prophète dehouté 1 Fit du confessionnal un foyer de police 2 Où torturant l'esprit du pénitent novice 11 en fait un espion Qui doit pour bien mourir Abandonner ses biens, ses parents, l'avenir, Pour la gloire de Dieu mais surtout pour Véglise Quisuivant cet esprit avilit la prêtrise Et détruit pour toujours la grande illusion Dont s'entourait jadis notre religion. Hélas si Jésus-Christ revenait sur la terre Avec ses saints martyrs Ils verraient notre sphère Fourmiller de bâtards au teint frais et vermeil Au corps gras et pansu prêchant leur réveil Chasteté, continence, espoir en l'autre vie.... Et quand la veille encor, grouillant dans une orgie D'Epicure, ils suivaient le principe honteux Ou de Sardanapal l'élan voluptueux 1 Il a contre le niai sans çesSè"conîbattu Mais il chérit le vice-en prêchant lia vertu! '(.Bd. S1 £%»orp. L11 S1 Ignace de Loyola. [2j C'est une police infiniment plus exacte et mieux informée que ne la jamais été celle d'aucun État. Le gouvernement .de Venise lui-même se trouvait surpassépar les jésuites lorsqu'il les ctia^a en 1600, il saisit tous leurs papiers et leur reprocha h^r grande et pénible curiosité.

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Le Progrès (1841-1914) | 1847 | | pagina 3