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Marché d'Ypres, dd 2 octobre 1847.
NOUVELLES DIVERSES.
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ner dimanche une fêle improvisée. Les deux
chœurs qui lui ont fait gagner le premier prix
Bruxelles seront exécutés devant un audi
toire composé de tous les membres des sociétés
qui ont concouru lui faire une ovation et
suivi d'un bal. Ce sera une véritable fêle de
famille.
Nous avons reçu la pièce de poésie qui suit,
avec prière de vouloir l'insérer dans les colon
nes du Progrès.
Fers en l'honneur de la Société des Chœurs cTYpres,
sous la direction de M. Félix Dtthayon couron
née au grand concours de chant d'ensemble
Bruxelles, le 26 Septembre 18-1.7.
A peine des fils d'Eulerpe fut proclamé la gloire,
Déjà la Renommée annonce leur victoire;
De ces nombreuses voix, remplissant la cité,
Et qu'un laurier nouveau est par eux remporté.
La joie est aussitôt empreint sur les visages,
On dirait que de tous, leur gloire est le partage
Que le prix obtenu parleurs accents divins,
Doit être l'héritage de tous nos citoyens.
Heureux que dans ces murs, tristes et languissants,
Des arts, brille parfois le flambeau éclatant.
Fille de Jupiter, déesse de l'harmonie
Toi qui de Duhayon, dirigeât le génie;
Grâces toi qui pour nous, allaitât son enfance
Les succès de nos fils, sont dûs sa constance:
C'est lui, qui par ses soins, son jtèle et ses talents,
Forma et fit briller la société des chants.
Lui qui par sa méthode, facile, plein d'attraits,
Leur fit un vrai triomphe de leurs premiers essais,
De tes concitoyens, Félix, puisse l'estime
Être la récompense de ton travail sublime.
Et vous, dont l'union et franche et fraternelle,
Savez de votre ami, apprécier le zèle.
Puisse l'éclat qui brille sur les Chœurs en ce jour,
En resserrant vos liens, les cimenter toujours,
Que de nos magistrats les augustes suffrages,
En stimulant vos cœurs, redoublent vos courages,
Que des palmes nouvelles, acquises par vos voix,
Fassent longtemps encore, briller le nom Yprois!
Offert par un habitant de la ville.
Nous avons reçu une lettre de Poperinghe
que nous aurions insérée avec empressement,
si elle ne nous avait été remise trop tard. Elle
ne nous est parvenue que samedi, vers deux
heures de relevée, et i'inserliou dans notre nu
méro de ce jour est devenue impossible par
suite de I heure avancée laquelle elle nous a
été apportée. Ce sera pour le prochain n°.
Bien que l'approvisionnement du marché ait été
plus qu'ordinaire, nous devons constater une légère
hausse. Au commencement la vente s'est faite avec
peu d'animation. Mais la différence entre le prix de
l'hectolitre de froment sur notre marché comparé
celui des autres marchés régulateurs, faisait prévoir
une légère augmentation. 921 hectolitres de fro
ment ont été vendus des prix qui ont varié de
fr. 21-60 fr 25-6o; moyenne fr. 23-6o; hausse
40 centimes sur le marché précédent.
89 hectolitres deseigle onlété présentés en vente.
Les prix ont varié entre fr. i4~àoet i5-6o; moy
enne i5 lr.; augmentation sur le marché précé
dent fr. 1-20.
Les lèves sont restées au même prix, fr. i5-20.
L'avoine est augmentée de 2a centimes sur la moy
enne du marché précédent; 28 hectolitres ont été
vendus.
4,3oo kilogrammes de pommes de terre ont été
écoulés raison de fr. 7~5o les cent kilogrammes.
Telles étaient les amères pensées de Béatrix au moment où
Guillaume commençait sa promenade avec M°* de Laverney*
A l'approche d'un bonheur que l'on croit certain, il arrive souvent
que l'on éprouve un vague besoin de changer de lieux, comme si
I on allait ainsi au-devant de la fortune. Le même instinct agite
l'âme, quand elle est obsédée de douloureux retours sur le passé et
qu'elle a peu d'espoir dans l'avenir.
Béatrix éprouva ce besoin sans ch sonder la oause. Elle ne comprit
pas que l'aspect des lieux où elle avait vu Guillaume aggravait ses
tourments, mais il lui sembla qu'une course Vienne lui serait une
distractiou salutaire. Elle ordonna de mettre les chevaux ta voi
lure, et lorsqu'ils furent prêts, elle les fit lancer toute vitesse sur
la route de Vienne. La fortune se fit nn jeu de conspirer en faveur
du baron. Mme Sliller ne conserva plus de doute lorsqu'elle eut avisé
l'élégante ealéche où la comtesse de Liivertiey était auprès de Gar-
deville dans un mol abandon.
Aprèa la rencontre du baron et la révélation qui lui en était faite
Guillaume était resté plongé dans une forte d anéantissement, il ne
comprenait ri* ilsinon qu'un grand pialheur venait de le frapper et
qu'il était le p'us malheureux des hommes. Des pleurs ruisselaient
silencieusement sur s es joues, et sa main se crispait de douleur et de
rage. Il ne pouvait plus en douter. Béatrix après la fatale rencontre
du matin, le croyait l'amant de M"5® de Lavcrney, ou tout au moins
«os soupirant, et l'accusait de trahison. Et c'était sans doute pour
Nous apprenons que le roi a fait connaître
son intention de visiter de nouveau vendredi
prochain, l'exposition agricole. En conséquence,
quelques objets qui étaient déjà emballés
seront replacés dans les salles.
Le conseil communal d'Alost a décidé la se
maine dernière qu'il ferait, auprès du ministre
des travaux publics, une démarche pour faire
rejeter la demande en restitution du caution
nement de deux millions versés par la société
du canal et du chemin de fer de la vallée de la
Dendre, et pour demander que les travaux
décrétés aient lieu et que les deux millions
versés servent de première mise de fonds.
On est toujours sans nouvelles de M. Dtipuis-
Delcourt, parti de Bruxelles avec M. le docteur
Van Hecke dans le ballon muni de l'appareil
destiné faciliter l'ascension et la descente
volonté, sans perte de lest ou de gaz.
Il est probable que M. Dupuis-Delcourt
remonté dans le courant que aérostat venait
de quitter pour descendre et déposer terre
son compagnon de voyage, aura fait dans ce
courant plus de chemin qu'il ne s'y attendait,
et ne sera descendu qu'à une distance énorme
du point de départ, loin de toute ligne de
chemin de fer, hors d'état, par conséquent, de
donner promptement de ses nouvelles. M. Van
Hecke vient de retourner au lieu de sa descente
pour prendre des informations et se mettre
la recherche de M. Dupuis-Delcourt. Indép
—£0 rX»
L'exposition agricole sera définitivement fer
mée le 1er octobre, et la distribution des prix
aura lieu le même jour que celle des récom
penses décernées la suite de l'exposition des
produits de industrie nationale.
La société du Lion de Flandre, instituée de
puis un an Bruxelles, dans le but de secourir
l'indigent de la Flandre occidentale habitant la
capitale, s'est signalée, samedi dernier, par une
fêle musicaleel dansante donnée dans les vastes
salons de l'Hôtel des Brasseursau faubourg
de Louvain. Plus de 400 personnes assistaient
celte fête. A minuit, au milieu des plaisirs et
de la joie Monsieur Deconinck, membre et
directeur de la société des chœurs, a dirigé avec
talent une cantate héroïque dont le sujet rap
pelle la célèbre et sanglante bataille des éperons
d'or. Des applaudissements enthousiastes ont
salué celte belle page de notre histoire, digne
ment couronnée par un discours prononcé par
le président de la société, dans le but de solli
citer des assistants une aumône en faveur des
flamands nécessiteux habitant la capitale. Cette
collecte confiée aux soins de l'élite des demoi
selles qui faisaient l'ornement de celte nombreuse
réunion, a produit un tel résultat que plusieurs
familles pauvres pourront être secourues pen
dant la rigueur de la saison prochaine.
Nous ne pouvons qu'applaudir la nouvelle
société philanlropiqoe et l'encourager renou-
veller un acte qui l'honore et la relève dans sa
patrie. Chronique de Courlrai.
Il est souvent question dans la presse d'un
mémorandum présenté au pape Grégoire
s'éloigner irrévocablement de lui qu'elle avait engagé sa parole au
baron. Pendant que ces rétlcxions inexorables se oroisaient dans son
esprit, il demeurait toujours immobile, absorbé dans sa douleur.
Enfin peu peu il parut se ranimer.
Oh! murmura-t-il avec accablement, il faut que toute faute
porte avec soi son châtiment Il faut que toute inconstance ait son
retour inévitable. J'ai oublié une heure la sainteté de mon amour, et
mon idote se relire devant moi saris pitié. Mais ma faute est-elle
donc si grande que je mérite le malheur qui me frappe Ai-je dono
flétri mon chaste et pur amour, att point d'être méprisé et maudit.
O Béatrix un moment d'erreur n'est pas toujours un crime irrémis
sible et je saurai te prouver que ma téte a pu s'égarer, sans que mon
cœur t'ait abandonnée Mes Sens ont failli se perdre un instant sur
la terre, mais mon âme était dans le ciel avec toi
Il suivait tin petit sentier herbeux et fleuri qui longeait U haie
vive du parc de Wagram. Le ciel était tout constellé, la lutie mon
tait radieusement dans l'étirer, noyant de son éclat les pries clartés
des étoiles qu'elle approchait. Une brise molle et tiede se jouait
capricieusement au travers des campagnes, et cherchait vainement
rafraîchir un peu le front brûlant de Guillaume. Il se faisait autour
de lui un calme champêtre, qui contrastait avec le secret boulever
sement de son âme, car la nature ne s'associe jamais nos chagrins,
et semble parfois se rire de nos peines éphémères et de nos joies plus
éphémères encore. Goillaume s'assit sur un tertre et cacha sa tête
XVI par les grandes puissances le 21 mai 1831.
Le Journal des Débats publie aujourd'hui sur
la teneur de celle pièce diplomatique les détails
suivants
Par ce document, dont on a parlé mais
qui n'a jamaisëlé officiellement publié, la France,
l'Autriche, la Prusse et la Russie demandent au
Souverain-Pontife d'adopter les réformes né
cessaires au maintien de la tranquillité dans ses
états. Si nos informations ne sont pas inexactes,
les demandes des puissances portaient sur quatre
points principaux
1° Application des réformes administratives
et judiciaires la capitale et aux provinces; 2°
admission générale des laïcs toutes les fonc
tions administratives et judiciaires; 3° établisse
ment d'un système de municipalités électives et
des conseils provinciaux aboutissant un con
seil central d'administration pris dans le sein
des nouvelles municipalités^ 4" création d'un
établissement central destiné surveiller l'ad
ministration des finances de l'état; celle junte
administrative, composée la fois de membres
élus par les conseils locaux et de conseillers
nommés par le gouvernement, devait foncti
onner d'accord avec un conseil d'état.
On lit dans la correspondance particulière
de Constanlinople du Journal de Francfort:
Les relations données par les journaux sur
l'affaire du ministre de Belgique avec un Ar
ménien sont toutes ou tellement incomplètes
ou défigurées qu'il est nécessaire de rétablir les
faits et de faire connaître la vérité.
Depuis quelque temps, plusieurs jeunes
Arméniens s'amusaient faire caracoler et ga
loper leurs chevaux sur le quai de Buyndéré,
au grand danger des passants. Un jour, l'un
d'enlr'eux faillit fouler aux pieds de son cheval
le ministre de Belgique. Au lieu d'exprimer ses
regrets et de faire des excuses, l'Arménien se
montra si insolent que le baron de Behr, poussé
bout, lui appliqua une volée de coups de canne.
Aux cris de l'Arménien, accourut son domes
tique, qui saisit la canne de M. de Behr et s'ef
força de la lui arracher. Mais alors survint le
cavasse du ministre, qui tomba sur le domes
tique et le rossa d'importance.
Voilà l'exacte vérité dont plus de cinquante
personnes oiit été témoins.
Son traverlissement par quelques journaux
est facile expliquer. Le ministre de Belgique
s'est plaint au reis effendi des communications
que les correspondants de ces journaux rece
vaient de la part de certains employés de la
Sublime-Porte, et l'on conçoit combien cette
démarche a dû les irriter contre lui.
Le reste des détails relatifs celte affaire
n'est pas moins controuvé.
Le ministre de Belgique n'a jamais menacé
de demander ses passeportscar le gouvernement
ottoman s'était empressé d'accueillir sa récla
mation. 11 n'a pas reçu de lettre d'excuses de
l'Arménien, mais le ministre des affaires étran
gères lui a exprimé par écrit les regrets du
gouvernementsur le danger auquel sa personne
avait été exposée, en l'informant que la police
venait de défendre de galoper sur le quai.
L'Arménien bâlonné a dû quitter Buyndéré, et
son domestique aurait été mis au bagne si le
baron de Behr lui-même n était intervenu en sa
faveur.
humilie entre ses mains frémissantes; puis bientôt il se leva, marcha
avec agitation, se rassit et se releva. Il était la proie d'une horrible
angoisse d'un inalaise inplaoable. Que faire A quoi se résoudre
Pénétrer cliei Mm" Stiller Mais elle ne voulait pas le recevoir!
Courir provoquer le baron Mais il pouvait être tué sans s'être dis
culpé Attendre nuit et jour auprès du château l'occasion d'aborder
Béatrix, d'obtenir son pardon? Ce fut cette résolution qu il s'arrêta.
Oui, dit-il, je ne quitterai pas ces lieux, que je ne l'ai revue je
lui expliquerai toutje m'accuserai fr.iuobeinent, je me traînerai
ses pieds et lui demanderai de m'absoudre. Apres quoi, si elle consent
épouser le baron, eh bien! je tuerai le baron ou il me tuera. Vivre
sans elle, m'est désormais impossible, mais je puis du moins mourir
A cause d'elle
Déjà il regagnait l'avenue du château avec la ferme intention de
ne sèn éloiguer qu'il n'eût vu Béatrix, lorsqu'un frôlement se fit
entendre daiis le parc le long de la baie près de laquelle marchait
Guillaume. Son cœur battit aussitôt aveo une violence inexprimable.
Il s'ariéta, et vit la faveur du clair de lune qui accusait tous les
objets d'alentour, une femme s'avancer pas lents,dans une altitude
triste et pensive. Elle se dirigeait de son côté sans paraître le re
marquer, et dans ses beaux yeux levés vers le ciel, brillait une larme
immobile comme une étoile.
C'est bien elle murmura Guillaume; et il sentit que ses jambes
fléchissaient sous lui.