les lieux les plus tarés. Ce qui caractérise le
scribe clérical, c'est la hardiesse dans le men
songe, la fécondité des imputations calomnieu
ses et ce talent de prêter aux autres les mauvais
penchants qui dévorent cet être. Personne n'i
gnore que les évèqucs ont institué une con
frérie de St-Joseph pour le soutien de la bonne
presse: presque toutes les feuilles cléricales sont
subsidiées sur ce fonds de St- Josephqui ne
laisse pas que d'avoir une drôle de destination
quand on considère les instruments qu'on paye
l'aide de cet argent.
Eh! bien croirait-on que ces gens qui sont
grassement payés par les évèques (c'est une
justice leur rendre, ils payent bien) osent ac
cuser la presse libérale d'être l'encan et d'autres
turpitudes semblables. Oui, vraiment la presse
cléricale, sans initiativesans volonté autres
que celles du trafiquant en dévouaient» ca
tholiques, reproche au journalisme libéral
d'être souillé de la lèpre dont elle est couverte et
de n'écrire que guidé par un vil intérêt. C'est
d une impudence si outrecuidante que Bazile
lui-mêmele modèle des Nini-Moulin de la
presse jésuitique, doit rougir de l'excès d'effron
terie dont ses disciples font preuve.
La presse modtirée a fait une découverte, qui
dépasse de beaucoup celle faite par M. Lever-
nier ou d'autres astronomes célèbres décou
vrir une planète, voire même un nouveau
monde, n'est qu'une misère en comparaison des
exploits d© ce genre accomplis par la presse
des honnêtes gens. Au fait, nous devons dire de
quoi il s'agit. A Anvers existe un juge d'instruc
tion, M. Colins est son nom. Ledit juge d'in
struction est peu zélé dans l'accomplissement
de ses devoirs. Plusieurs fois il a manqué d'être
remplacé, mais comme c'est un parfait catho
lique-politique mais mauvais juge d instruction,
les ministères catholiques et mixtes qui se sont
succédé, l'ont maintenu dans ses fonctions.
Ce grand homme, révoqué par le ministère
libérals'est avisé d'adresser aux officiers de la
police judiciaire de l'arrondissement une circu
laire d'adieu, comme s'il espérait que son rem
placement allait faire verser des torrents de
pleurs. La circulaire était déjà quelque chose
d'assez insolite, mais pour lui donner un grain
de sel de plus, on avait ajouté en forme de no
tice, que M. Colins était démissionné pour opi
nions politiques. Le tout brillait dans la colonne
la plus apparente du journal enragé modéré de
HI. Jules Rlalou et des RR. PP., le Courrier
d'Anvers.
Le procureur-général delà cour d'appel s'est
ému de celte bonne grosse calomnie et a voulu
savoir si M. Colins était l'auteur du commen
taire, ainsi qu'il l'était de la circulaire. Comme
il était dans 1 intention de faire poursuivre-
disciplinairement RI. Colins, pour avoir com
promis la dignité du magistrat, s'il y avait lieu,
l'éditeur du Courrier d'Anvers a été appelé
comme témoin devant le juge d instruction
pour faire sa déposition concernant fauteur de
la circulaire et de la note qui y était jointe.
C'est ce fait si simple que la presse catholique
vient de transformer en attentat contre la
presse. Cela commence, dilleJournal du Lim-
bourg. feuille d'un fanatisme trente six karats.
Le Journal de Bruxelles évoque le souvenir de
Laubardemontl'instrument des meurtres ju
ridiques du cardinal de Richelieu. La pauvre
cervelle de Y Organe des Flandres riz pu résister
la sublime occasion qui s'offrait si miraculeuse
ment, de faire du tintamarre tous les journaux
catholiques font la grosse voix et montent sur
des échasses pour se grandir encore. Quelques
uns montés sur un dada qui doit avoir quel
ques liens de parenté avec la rossinante du fa
meux don Quichotte, s'élancent fond de train,
la lance au poing, sur le ministère qui, de ce
coup hypocritement monté, devait rentrer dans
l'abime. Mais hélas ces pauvres feuilles en se
ront pour leurs jésuitiques clameurs. Nous ne
sommes plus en 18-11, et la comédie de l'irri
tation générale de M. Dechamps et C®, n'aura
plus de succèst nous en prévenons les beats
cotnédieus.
»1IUUL_I
Puisque M. Colins veut de la célébrité tout
prix, nous lui viendrons en aide, en reprodui
sant le rapport de RI. De Bavay, concernant
celte affaire.
M, le ministre,
J'ai l'honneur de vous adresser en réponse
votre dépêche du a5 octobre, secrétariat, premier
bureau, n* 361quelques explications sur les infor
mations que j'ai fait prendre au sujet d'un article
inséré dans le n" 715 du Courrier d'Anvers et qui
concernent RI. le juge Colins.
Cet article reufermait une circulaire assez in
solite que RI. Colins a cru devoir adresser, en aban
donnant le cabinet d'instruction, tous les officiers
de police de son arrondissementet la pièce elle-
même était précédée delà mention suivante :«Nous
recevons copie de la circulaire adressée MM. les
juges de paix, bourgmestres, commissaires de po-
lice et agents de la force publique de l'arrondis-
sement d'Anvers, par M. Colins juge d'inslruc-
liou démissionné pour opinions politiques.
Cette éuonciation était matériellement fausse,
comme le prouve mon rapport du ai septembre,
n® 46i3, puisque je m'étais uniquement attaché
des considérations de service j'ai eu l'honneur de
vous proposer de remplacer M. Colins par M. Tirn-
mermans, et M. Colins lui-même connaissait mieux
que personne les véritables motifs de son rempla
cement puisque j'avais dû lui adresser le 29 mai
dernier, n° 2671, une réprimande officielle dans
laquelle je lui disais M. le proenreur du roi de
voire ville vient de me communiquer le dossier
de la procédure que vous auriez dû instruire en
exécution de son réquisitoire du 29 mars, au sujet
de la rébellion main armée, commise le i4 du
mèine mois, par le nommé Thomas Scott, et par
d'autres matelots d'un navire américain, contre
des agents de la force publique Anvers. Quoique
Scott n'ait quitté le port que le 7 du mois de mai,
c'est-à-dire plus desix semaines après le réquisi-
i) toire du ministère pubiic vous n'avez fait aucun
acte d'instruction dans l'intervalle, et, par votre
négligence, vous avez assuré l'impunité aux au-
teurs d'un fait grave, etc.
Celle réprimande était basée sur l'article 2S0
du code d'instruction Scriminelle, et je faisais con
naître plus loin M. Colins, qu'aux termes des ar
ticles 281 et 282, une nouvelle négligence dans
l'année, l'exposerait des mesures plus rigoureuses.
Dès ce moment, M. Colins a dû être convaincu de
l'opposition qu'il rencontrerait de ma part dans le
renouvellement de son mandat. Je dirai même que
ce mandat avait été renouvelé en i8ii et 1847,
contrairement l'opinion bien formelle que nous
avons exprimé, mon honorable prédécesseur et moi,
dens nos rapports du 28 août i84i, 11° et du 4
octobre i84 4, n*4,;65.
J'avais cependant certaines raisons de croire que
M. Colins lui-même avait pu remettre au Courrier
d'Anvers la copie de sa circulaire d'adieu et attri
buer des causes politiques un remplacement qui
avait un tout autre motif. Si mes soupçons venaient
se réaliser, M. Colins aurait bien certainement
compromis sa dignité de magistrat en faisant insérer
dans un journal un fait qui était matériellement
faux et dont la fausseté lui était personnellement
connue et, de ce chef il aurait été passible de
peines disciplinaires, aux termes de l'article 4g de la
loi du 20 avril 1810. Riais avant de le dénoncer
son tribunal, et pour ne pas entamer la légère une
poursuite aussi grave, la prudence m'obligeait
prendre quelques informations, et m'assurer si
c'était M. Colins qui avait remis la circulaire au
Courrier, et si c'était lui ou d'autres qui avaient at
tribué son remplacement des causes politiques. Je
pense même que j'aurais commis une faute grave
envers la magistrature si j'avais requis une pour
suite disciplinaire charge de M. Colins, avant de
ni'être éclairé par une instruction préalable; et
celle instruction ne pouvait se faire que dans la
forme ordinaire, pnisque la loi de 1810 est muette
cet égard. J'ai donc fait assigner, en qualité de té
moinle rédacteur du journal, et je pense que j'en
avais le droit, puisqu'il n'y a, quant l'obligation
de déposer en justice, aucune expression en faveur
delà presse. Cette mesure a d'ailleurs des précé
dents nombreux et je ne pense pas qu'elle ait
jamais rencontré d'opposition.
Le procureur général
De Bavay.
a .igL.n
On se rappelle qu'immédiatement après les
élections du 8 juin, les archers de la société de
S'-Sébastien Poperinghe ayant pourvoir
au choix de leur chef-homme, l'unanimité des
suffrages se porta sur un citoyen honorable,
RI. I .iévin Danneel, appartenant par ses opinions
au parti qui Poperinghe même, a repoussé
la candidature de M. Van Reninghe-Vercaemer,
bien que celui-ci fût en possession de la dignité
de vice-président.
Un fait qui vient d'avoir lieu dans la com
mune de Watou, prouve que si les Poperingois
ont jugé convenable de manifesterdans la
circonstance signalée, le peu de sympathie
qu'ils éprouvent pour leur bourgmestre repré
sentant, les habitants de la commune voisiae
ont voulu reconnaître le zèle et le dévouement
dont leur premier magistrat leur a donné
mainte preuve, en le nommant l'unanimité
chef-homme de leur société d'archers.
Cette décision, prise d'abord spontanément
et par acclamation, a été ratifiée par un scrutin
secret, ouvert la demande expresse du bourg
mestre.
Qu'on nous dise encore que l'esprit public
n'est pas en voie de progrès. Des faits de la na
ture de ceux que nous rapportons, font suffi
samment présager que dans un avenir peu
éloigné il 11e suffira plus, pour parvenir aux
honneurs, de posséder, par dessus l'incapacité,
l'appui de quelque meneur intéressé.
Par arrêté royal, en date du 26 octobre 1847,
le sieur Titeca (Edmond-François-Henri), can
didat notaire, Boesinghe, est nommé notaire
la résidence, de Beverenarrondissement
d'Ypres, en remplacement dn sieur Yande
Walledécédé.
Marché dYpres, du 30 octobre 1847.
Le marché était encore cette fois garni (l'un fort approvisionne
ment île froment. 911 hectolitres ont été présentés en vente elle a
été extrêmement lente et peu animée. Les acheteurs ne se pres
saient nullement et comptaient sur une forte baisse. Les prix ont
varié de fr. 19-20 fr. 22-40, prix moyen fr. 20-80; baisse fr. 1-00.
De fortes parties sont restées invendues et 85 hectolitres ont été
entreposés.
59 hectolitres de seigle ont été offerts eu vente des prix qui ont
flotté entre fr. 13-20 àt fr. 15-20, moyenne fr. 14 20; hausse 40
centimes.
46 hectolitres d'avoine ont été vendus îles prix qui ont varié
de fr.8-50a fr. 9-25, moyenne fr. 8 87; baisse 13 centimes.
Le prix de l'hectolitre de feves est baissé 15 francs- baisse
fr .1-20.
3,100 kilogrammes de pommes de terre ont trouvé des acheteur»
au prix saus variation, fr. 7-73.
Il paraît que le Courrier d'Anvers a fait
beaucoup de bruit pour rien, il a voulu se po
ser en victime de la politique nouvelle. L'in
terrogatoire qu'a eu subir l'éditeur de la
feuille anversoise n'avait nullement pour but
un commencement de poursuites son égard.
Voici ce que dit Y Indépendance en s'occu-
pant de cette affaire:
«L'assertion est de tous points inexactepour
servir d'un terme mesuré. Les motifs pour lesquels
M. Colins n'a pas vu renouveler son mandai déjugé
d'instruction sont entièrement étrangers la poli
tique. Des raisons de service parfaitement justifiées
ont seules motivé sou remplacement, et, en agissant
comme il l'a fait, M. le ministre de la justice n'a
pas seulement exercé un droit, il a posé un acte
impérieusement réclamé.
Le commerce anglais aux abois avait adressé
une députation de banquiers au conseil des
ministres, pour demander que le gouvernement
vint au secours de la place, en autorisant la
banque d'Angleterre adopter quelque me
sure en dehors de ses statuts. Comme la loi de
18 4 4 ne lui permet pas de faire une nouvelle
émission de billets au-delà de 14 millions de
sterling et que le ministère n'a pas voulu