INTÉRIEUR. LA CHATELAINE DE WAGRAM. 7« ANNÉE- - N# 679. DIMANCHE, 7 NOVEMBRE 1847. JOURNAL DTPRES ET DE L'ARRONDISSEMENT. VILLE DTPRES. CONSEIL COMMUNAL. On s'abonne Ypre», Marchi «u Beurre, 1, et chez tous les per cepteurs des postes du royaume. PRIX DE L'ABONNEMENT, par trimestre. PourYprejfr. 5-00 Pour les autres localités 6-00 Prix d'un numéro0-25 Tout ce qui concerne la réJac- tion doit être adressé, Jrnnco, l'éditeur du journal, Yprcs. Le Progrès paraît le Diman che et le Jeudi de chaque semaine. PRIX DES INSERTIONS. Quinze centimes par ligne. tires acquirit eundo. YfPRES le 6 Novembre. LA. SESSION PROCHAINE. C'est mardi, 9 novembre, que le Parlement belge se réunit de plein droit: la session qui va s'ouvrir, sera curieuse plus d'un tilre. En effet, un changement essentiel s'est opéré dans le gouvernement belge. Pendant dix-sept ansle parti clérical a eu la majorité la chambre et au sénat, et c'est comme minorité qu'il figurera dans les luîtes parlementaires. L'opposition, de libérale est devenue cléricale; les rôles sont changés. L'opinion libérale s'est enfin saisi des rênes du gouvernement qu'elle aurait toujours dù tenir et qu'on ne lui a arra chées des mains que par surprise. La session prochaine présentera donc un intérêt inaccou tumé. 11 sera curieux de voir rélégués sur les bancs de la minorité ces fiers députés catholi ques, ces rodomonts qui aussi longtemps qu'ils avaient la majoriténe reculaient devant rien ne bronchaient jamais quand le mot d'ordre était parti de Malines. Quelle conduite tiendra l'opposition cléricale c'est là une question que beaucoup de monde se fait et qu'il est très-difficile de résoudre. Si nous devons en juger par ses journauxelle sera furibonde échevelée systématique. Ce- pendaut d'autres indices tendent faire croire que le parti clérical est abattu, découragé et bien convaincu qu'il ne pourra jamais ran ger de son côté l'opinion publique, de quelque masque qu'il s'affuble, de quelque nom qu'il se décore. Quelques-uns de ses membres émi- nents l'ont ditils ne combattent plus que pour l'honneur, car on doit considérer la des tinée du parti catholique comme accomplie. Ainsi donc, d'après ces renseignements, on pour rait croire que 1 opposition se dérobera toute discussion politique, qu'elle tâchera d'esquiver nn vote qui fixerait les forces respectives des partis. Quant nous, nous croyons que l'oppo sition fera comme ses journaux, qu'au début de la session elle se tiendra peut-être coite et humble, mais qu'au bout de quelque temps, elle reviendra ses anciennes allures et qu'elle sera plus acharnée que jamais. Nous avons trouvé dans le Journal des Baziles une lettre datée de Roulers qu'on nous assure n'être qu'un tissu de contre-vérités, et nous ajoutons foi celle assertion, car celui qui écrit dans un journal quicontrairement sa devise, ne propage cjue le mensonge et i'erreur, ne peut avoir eu qu'un intérêt, celui de déna turer les faits qui ont eu lieu Roulers la première séance de l'Association libérale. Du reste, nous attendons des renseignements qui nous permettront de présenter les faits sous leur véritable jour. o <n On nous écrit de Rousbrugge Le commissaire de district s'est rendu jeudi dernier, dans quelques communes de l'arron dissement et entre autres Rousbrugghe, où il a été accueilli avec la plus grande cordialité. Un cortège avait été organisé pour le recevoir l'entrée de la commune. Précédé de la musique et entouré de toutes les autorités, le commissaire a été conduit l'Hôtel-de-Ville de ce bourg, et là on s'est occupé des intérêts com munaux de celle localité. Tout le monde a été satisfait d'avoir pu faire uneovalion an nouveau fonctionnaire qui paraît vouloir s'occuper sé rieusement de la situation administrative des communes de l'arrondissement d'Ypres et favoriser toutes les améliorations pratiques possibles. Un sinistre a manqué d'avoir lieu ce matin Ylamertinghe. Uns femme s'était mis au lit avec son pot au feu et avait eu l'imprudence de se laisser surprendra par le sommeil. Le feu a pris au lit et de là s'sst communiqué la maison. Heureusement on s'en est aperçu temps et les voisins sont accourus pour étein dre un commencement d'incendie, La femme, auteur involontaire de cet accident, en a été quitte pour quelques brûlures, mais qui, dit- on, De présentent pas de gravité. Séance publique fixée au Lundi, 8 Novembre 1847, 3 heures de relevée. ORDRE DU JOUR: 1® Communication des pièces. 20 Emettre un avis sur la demande adressée la dépulalion permanente du Conseil provincial par le sieur Pollin-Ghesquiere, l'effet d'être autorisé ériger une fonderie de suif sur un terrain exlra- muros. 3" Délibérer sur l'opportunité d'établir un droit de péage sur la route vicinale d'Ypres Zillebeke, de concert avec l'autorité communale de cette commune. 4° Emettre un avis sur l'autorisation demandée par l'administration des hospices civils, de vendre des arbres hors de croissance sur ses propriétés. 5° Arrêter la liste des élèves qui recevront l'in struction gratuite pendant l'année scolaire 1847-48. ■■ncu m—m Par suite de l'art. 3 de la loi du 0 mai 1847, qui fixe l'autorité l'âge de 19 ans auquel on doit désormais satisfaire aux lois sur la milice, il n'y aura point de levée pour l'année 1848 et par conséquent point de réunion de conseils de milice il s'ensuit donc que les miliciens exemp tés celle année pour un an auront seulement comparaître en 1849 devant le conseil de mi lice afin de faire valoir leursdroits l'exemption s'il y a lieu. Marché d'Ypres, du 6 novembre 1847. L'époque des achats des grains pour les semailles est passée; aussi le marché n'était plus si follement approvisionné que les trois marchés précédeuts. La vente a été animée, niais s'est faiie avec baisse. 387 Hectolitres de froment ont été présentés eu vente des prix qui variaient de fr. 19-20 fr. 22-00; moyenne, fr. 20 60;. baisse 20 centimes. 66 Hectolitres de seigle ont trouvé preneurs des prix qui ont flotté entre fr. 13-20 et fr. 14-40; moyenne fr. 13-80 baisse 40 centimes. L'avoine s est maintenu au même prix environ, La moyenne est de fr. 8-76; au marché précédent elle était de fr. S 87; baisse 12 cs» Les feves se sont vendus connue au marché précédent. 15 francs. Les pommes de terre ont subi une légère augmentation de 25 centimes par 100 kilogr.; 3.100 kilogr. ont été vendus raison dô 8 francs les 100 kilogrammes. Le nommé A. Reaodeyn de Bruges, a été trouvé mort, hier matin, au Geadbrugge. Il paraît qu'il aurait été tué la veille en duelpar un capitaine de la garnison de Gand. NOUVELLES DIVERSES. Les mesures que la situation actuelle de la Grande-Bretagne va décider probablement lord J. Russell présenter au parlement dès les premiers jours de la session, sont en ce moment le sujet de toutes les conversations des hommes politiques et des financiers anglais. Lord J. Russell, depuis qu'il s'est décidé suspendre la charte de la banque de 1844, consulte chaque jour les économistes et les financiers les plus éminens de la Grande-Bretagne, il a vu tour tour M. de Rotschild, le célèbre banquier; M. Iludson, surnommé le roi des chemins de fer et M. James Wilson, l'économiste distingué, et chacun d'eux a été appelé développer ses plans pour sauver la Grande-Bretagne d'une banqueroute générale. La principale mesure qui a été, dit-on, adop tée par le ministre serait le changement du système monétaire de la Grande Bretagne. On sait que l'Angleterre, se plaçant pour ainsi dire en dehors des échanges monétaires des autres paysfait toutes ses transactions au moven de monnaies d'or et de bank-notes. L'or seul et le papier de la banque d'Angleterre ont cours légal, et les monnaies d'argent ne sont admises que pour les fractions de souverains. 11 en ré sulte que l'Angleterre a besoin, a elle seule, d'une plus grande quantité de monnaies d'or pour sa consommation que le reste de l'Europe réuni: Cet état de choses maintient sur le con- Feuillcton. Suite. X. le serment. Ce qu'allait faire M®« de Laverney Schœnbrunn.elle l'ignorait elle-même. Elle suivait au hasard l'inspiration de son caprice, comme c'est l'ordinaire des femmes frivoles et irréfléchies. Le duc de Reichstadt sou insu venait de la captiver, et elle s'élançait sur les traces du duc de Reichstadt. Mais si elle avait conçu l'espérance do le rencontrer, celte espérance fut trompée, et elle revint Vienne en se promettant de retourner souvent Schœubrunn. Cependant M™ Stiller avait regagné Wagram; mais elle ne re trouvait plus, hélas! le bonheur qu'elle y avait laissé le matin. Le destin refusait de lui être complètement propice, la pauvre Bea- trix. A peiue respirait-elle en liberté quelle se voyait privée des seuls ctres qui l'aimassent sincèrement et loyalement. Le vicomte blessé, le prince malade: pas un ami pour lui faire goûter sa nou velle et passagère indépendance. Ces réflexions l'attristaient et dé truisirent toute la joie de sa situation. En vain pour se distraire parcourait-elle les campagnes, portant ses aumônes et ses soins aux chaumières les plus pauvres et les plus affligées, toujours la tristesse et les eunuis galopaient en croupe avec elle. Les nouvelles qu'elle recevait sur l'état du duo et de Guillaume étaient loin d'être ras surantes. Guillaume depuis quelques jours se trouvait en proie une fièvre terrible et l'on craignait le tétanos; le duc s'affaiblissait de plus en plus comme une lampe qui commence manquer d'aliment. Ainsi le temps qu'elle avait compté passer dans la paix et l'espoir, elle le passait dans le trouble et les larmes. On n'est jamais si loin du bonheur que lorsqu'on croit l'avoir alteiut. Un jour le domestique qu'elle avait envoyé l'hôtel de Garde- ville revint avec une lettre. Cette lettre ne contenait que ces mots presque illisibles Madame, Je me sens mourir! Ne vous reverrai-je pas une dernière fois en ce monde? Par pitié laissez-moi vous serrer les mains avant de vous quitter jamais Guillaume de Gardeyille, Comment rendre la violence de la douleur qu'éprouva Béatrix la lecture de cette lettre. Le bulletin fatal qu'elle recevait chaque jour ne l'avait que trop bien préparée ce coup funeste, et pourtant elle en eut le vertige et demeura comme abîmée dans son désespoir. Alors seulement elle connut toute la fotee du sentiment qui l'atta chait Guillaume. Jamais peut-être elle n'avait fléchi sous un plus horrible abattement. Muette, immobile, le viaage ruisselant de lar mes, elle ressemblait une statue de la désolation. Ce ne fut qu'après de longs instants et avec une peine excessive qu'elle par vint recueillir ses forces et se dominer elle-même. Elle essuya résolument ses pleurs, donna l'ordre d'atteler et partit pour Vienne sans hésiter. Quaud Gardeville, qui depuis la veille n'avait donné que de ra res signes de vie, entendit annoncer M'te Stiller, il poussa un cri de joie qui fut suivi aussitôt d'un frémissement de douleur. Sa belle figure amaigrie se dilata, ses yeux éteints brillèrent d'un éclat radieux il tendit vivement une de ses mains mais celle main re tomba sans force, cet éclair du regard s'évanouit aussitôt et sa tête retomba blême et lourde sur l'oreiller. Lot-ce bien vous? murmurâ t il d uuç yoix presque inintclli-

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