ir f V il IM i !i|J 11 le m f Ïfliï ,Kt ,i I i| - i l i On nous écrit de Messines, 8 novembre: La journée d'hier a été une vraie fêle pour Messines. Notre estimable Bourgmestre, qui vient de s'unir Mademoiselle Euphrasie De Keyser a fait sa rentrée d uu voyage d'agrément. De mémoire d'homme jamais fêle n'a été plus brillante et plus animée Messines. Le conseil communal, le bureau de bienfaisance, la société d'harmonie, celles de S' Georges et de S1 Sébastien, leurs drapeaux en tète, l'insti tuteur communal escorté de ses élèves, et plus d'un millier de spectateurs, «ont allés au-devant des heureux époux plusieurs discours ont été prononcés. Sur leur passage, une longue ave nue plantée de sapins, se trouvaient ornée de sept portes triomphales surmontées de chrono grammes analogues la fêle. Le soir, une illumination a eu lieu, et on a pu juger, par l'empressement des habitants prendre part cette manifestation, que la satisfaction a été générale. Le bal a été des plus animés et le nombre de» assistants n'a j amais été aussi nombreux; un second bal aura lieu ce soir. Voilà comment se manifeste, Messines, l'opinion publique envers ceux qu'elle estime et qu'elle aime. A ce double litre, nul plus que M. le Rourgmeslre n'a su mériter les sympathies de ses administrés. C'est la fois, uu flatteur encouragement, et une leçon qui, osons l es- pérer du moins, ne sera pas perdue. On nous écrit de Roulers, le 6 novembre 18 47: Monsieur le rédacteur, Prêcher la charité évangélique I horreur du mensonge et de la calomnie est très-méritoire sans douteces préceptes du divin maître ne peuvent assez se propageret ne perdent même rien être mis en pratique, c'est ce que nous montrent tous les jours les zélés pas teurs de nos âmes, en voici un nouvel exemple Dans son numéro du 3 novembre dernier, le Propagateur d'Y près contient une lettre datée de Roulers. Celte épitre a un air de famille au quel il serait difficile de se méprendre si ces MM. du petit-séminaire ont cru devoir garder l'anonyme par esprit d humilité, personne ici ne songe leur disputer honneur de la pater nité, on sait que ces MM. sont trop bons pères pour laisser leur œuvre sans défense si quelque téméraire osait y porter la main Il serait difficile, mes pères, de mieux outra ger la vérité que vous ne le faites dans votre «ligne mission Le génie d'Escobar a dû pâlir devant cette flagellation publique que vous administrez fièrementcourageusement cette pauvre vérité, cela n'est peut-être pas fort charitable, mes pères, mais qu'importe Celte maudite vérité vous blesseentrave vos saints exploits.... et certes le cas est pendable! Le Propagateur n'a eu qu'un tort, mes révé rends il s'est permis de réléguer votre petit chef-d'œuvre dans un coin du journal qui sent diablement l'affiche... C'est très-mal, sans doute, votre épitre est de trop bon goût, vous y avez mis trop de verve et trop d'esprit, pour que la charité chrétienne ne nous commande de la retirer du milieu des affiches du saint journal il faut que le public goûte un peu de cette manne. Vous nous faites la gracieuseté de parler de l'apparition du Fabricant et vous dites ce journal est imprimé Thieltaucun impri- meur ne voulait se charger de son impres- sion Vous oubliez une toute petite cfiose, mes pères.... MM. nos imprimeurs n'ont pas dû se donner la peine de refuser, vu qu'au cune proposition concernant l'impression du Fabricant ne leur ajatnais été faite! Par un coq-à-l'àne des plus spirituels vous quittez le Fabricant pour entamer l'association libérale.... Pauvrepauvre association L'As- socialion libérale de Roulers est trop extra- vaganle pour qu'elle puisse durer trois mois. Nous avions la simplicité de croire que l'ordre des prophètes s'était depuis longtemps éteint, faute de membres... vous le faites revivre.. Honneur vous! l'entreprise est belle, nous vous en félicitons de tout cœur nous verrons dans trois mois, si le Saint-Esprit vous a bien inspiré. Il serait bon savoir, mes pères, si notre salle de réunion, que nous n'oublions pas dans vo tre revue, périra comme Sodome et Gomorrhc car il faudrait prendre ses précautions. La salle brillait par ses absences....» Oui, mes pères, tout comme votre lettre brille par la vérité. Vous avez un goût prononcé pour les cita tions latines; celle dont vous lardez votre lettre est du meilleur goût.... Elle me rappelle cer taine citation flamande qu'un mien ami ap pliqua l'autre jour certain curé, qui venait de faire un fort beau sermon, où il était beaucoup question de charité, de pudeur, d'humilité et autres vertus chrétiennes: Volgd mynen raeJ, Et» niet Qiyncn daed. UN MEMBRE DU CLUB. On écrit de Messines, 10 novembre: La nuit dernière, vers les onze heures, un incendie a éclaté quelques minutes de Mes sines; deux meules de blé appartenant J.-R. Couvreur, boucher en celte ville, ont été la proie des flammes. Ce sinistre est généralement attribué la malveillance. yille d'ypres. conseil communal. Séance publique du Lundi, 8 Novembre 1847. Présents MM. le baron Vanderslichele de Maubus, Bourgmestre, président, Alphonse Vanden Peereboom, Iweins-Hynderick éohe- vins Gérard Vandermeersch, Louis Annoot, Théodore Vanden Bogaerde, Martin Smaelen, Roedt-Lucien Legraverand Charles Vande Brouke, Ernest MerghelynclcPierre Beke Ile nri hveius-Eonteyne, Auguste De Ghelcke, conseillers. M. le secrétaire donne lecture du procès-ver bal de la séance précédente. La rédaction en est approuvée sans observations. M. le président donne communication au Conseil d'une lettre qui lui est adressée par M. Huard, l'ancien directeur du théâtre de Bruges. Il propose l'administration de venir donner des représentations scéniques Ypres pendant les trois mois d'hiver, sous condition d'obtenir lin subside de soixante et dix francs par soirce. Sa troupe serait composée de dix douze su jets et donnerait un spectacle de vaudevilles et d'opéras-comiques. L'examen de celle proposi tion est remis la discussion du budget pour l'exercice 11148. A11 nom du collègeM. l'échevin Vanden Peereboom donne lecture d'un rapport sur la situation financière de la ville. Le Conseil dé cide que ce document sera communiqué MM. les conseillers domicile. M. lechcvin Vanden Peereboom fait connaî tre an Conseilqu'on ne peut nourrir l'espoir «le voir commencer pendant cet hiver les tra vaux de l'embranchement de Poperinghe Courlrai, du chemin de fer de la Flandre occi dentale. La crise financière qui agite si doulou reusement l'Angleterreforce la compagnie concessionnaire arrêter les travaux et solli citer du parlement Belge la prolongation du délai endéans lequel les voies ferrées concédées devaient être achevées. Un seul moyen de voir poursuivre les travaux sur notre embranche ment existe, et c'est au gouvernement exami ner s'il veut venir en aide nos populations indigentes, en faisant une avance de quelques millions la compagnie qui payerait les intérêts de la somme prêtée, en donnant pour gage les travaux déjà exécutés. Le collège échevinal a cru devoir, dans l'intérêt de notre classe ou vrière, et pour créer de l'ouvrage pendant la saison rigoureuse, prier M. le ministre des tra vaux publics, de vouloir examiner si une pa reille combinaison est possible, afin de doter notre arrondissement du chemin de fer qu'il attend depuis si longtemps. Le Conseil, sur la proposition du collège, vole la Société des Chœurs, en témoignage de la satisfaction qu'il a éprouvée de voir nos chan teurs remporter par deux fois, la première palme au grand concours de Bruxelles, un éciHson sculpté et doré, pour y conserver les médailles, gages de leurs triomphes. M. le président informe l'assemblée que quel ques saules têtards hors de croissance plantés sur les berges du canaldoivent être abattus la demande de l'ingénieur, qui désire exécuter quelques améliorations aux bords de cette voie navigable. Le Conseil autorise la vente de ces arbres. I f serment, et je lie vous en aimerai pas davantage. Elle déganta sa main, une main de fée, blanche et rose comme une balsamine, et la lui abandonna. Je savais bien, moi, dit-elle d'un ton passitmné et cliarmaut, que vous ne o;e refuseriez pas celte preuve de votre dévouaient pour moi.*. Mais, reprit-elle avec un sourire adorable, ce n'est pas tout encore, et je veux me montrer exigeante jusqu'au bout. Vous ne pouvez plus rien me demander, Madame, que je ne puisse vous aocorder après ce que je viens de vous promettre. Ce dont je vais vous parler n'en est que le corollaire, Monsieur de Gardeville. Vous êtes homme, vous avez été militaire, c'est-à- dire susceptible sur le point d honneur. Dans celle susceptibilité, exagérée sans doute, il peut vous arriver d'interpréter mal un sou rire, de suspecter tort une parole innocente. A quelle anxiété ne serais-je point en butte si je devais craindre sans cesse que mon maii, que l'homme qui j aurai donné mon cœur, fût chaque in stant sur le point d'exposer sa vie en un combat singulier. Le sort de M. Sliller est toujours présent ma pensée. Celte fois je mour- lais d inquiétude. Donuez-moi donc l'assurance que vous vous montrerez prudent et léservé, et que vous ne risquerez point la légère le bonheur de votre femme. Je serai si heureux, Bcati ii, que mon âme n'aura guère de place pour le soupçon. Oui, oui, vous serez heureux, Guillaume dit M«"e Stiller aveo une tendresse enthousiaste. J'y uieltrai mon étuje et ma gloire. Nous uous ciérroos nous deux une existence intime, douce et suave, et que ne pourront troubler les vaincs rumeurs du duliurs* D'abord nous irons en France, cette patiic que je n'ai pas revue depuis si longtemps, et là nous retremperons nos souvenirs d'enfance aux lieux mêmes qui nous ont vu naître. Ce sera charmant. Avec vous, Béatrix, j'irai gaîment au bout du monde. Com bien ne serai-jedonc pas ravi de reparcourir en vous tenant la main les beaux vallons où nous avons joué sur l'héibe, et les deux vieux châteaux qu'habitaient nos familles. Vous ne les reconnaîtrez peut- être plus, vous, Béaliis. Je les reconnaîtrai comme si je les avais quittés hier. Châ teaux, bois, prairies, guérets, ruisseaux, j'ai tout la mémoire, tout jusqu'au verger où nous allions manger les fruits, peiae mûrs. Oui, je me souviens que vous me grondiez alors. Et que je vous imitais ensuite, car je ne valais pas beaucoup mieux que vous. Ah! nou3 le reverrons, t#us ces endroits aimés, et nous en ferons, si vous voulez, un de nos séjours habituels. Nous retrouverons là ma bonne grand'inère que je serai si joyeuse d'em brasser avant qu'elle ne meure. Ce sera une des plus grandes félicités de sa vie, que de vous revoir. Chère grand'mère! je l'ai bien négligée depuis quelques an nées. A peine lui ai-jc écrit. Les enfants oublient vite leurs vieux parents, le» iugtats! Je réparerai mes torts envers elle, s'il plaît il Dieu de la laisser vivre quelque temps encore. Elle est bonne, et vos torts vous seront bien vite pardonnés, comme vous savez si bien les pardonner aux autres, Béatrix, ces mots qui réveillaient un souvenir récent dans son cœur, fronça légèrement les sourcils, et posant avec une grâce div ine un de ses doigts sur ses lèvres Chut! dit-clic, uc me rappelez pas que yoas m'ayez mise dan* cette obligation: je ne m'en souvenais plus. Guillaume po^a vivement ses lèvres sur la main qu'il tenait tou jours. Je vous aime la folie, Béatrix dit-il avec ardeur, et je trouve que ce n'est point encore assez Vous ctes si noble et si ad mirable! Chut reprit-elle sur le même ton, ne me flattez pas tant vous allez me faire croire que vous étiez bien coupable. Ah! c'est l'être trop que de l'être un peu, Madame, quand il s'agit de vous l Tout est oublié, Monsieur de Gardeville, j 'ai foi en votre re pentir, et j'ai la conviction que vous ne blesserez plus mon cœur. Guillaume, avec une simplicité convaincante, répondit que son amour était désormais inaltérable. 11 me reste une chose vous dire, Monsieur de Gardevill?, reprit Béatrix au moment où M. de Winler allait partir pour l'An gleterre, je me suis formellement engagée l'attendre sans disposer de ma main, de ina destinée, au moins d'une manière définitive. Je ne pense pas que M. de Winler tarde revenir} sa dernière lettre, sur laquelle j'ai peine jeté les yeux, me fait pressentir sou prochain retour. Je 1 attendrai pour lui dire avec fermeté que j'ai résolu d épouser M. Guillaume de Gardeville. Sans doute sou ressentiment sera terrible, et il me menacera suivant son habitude de se venger sur vous. Mais je lui répondrai aveo tout le courage que je pourrai recueillir, qu'entre lui et vous je serai toujours l.i, et que pour arri ver jusqu votre poitrine, il faudra qu'il renverse une femme [La suite au prochain /T.)

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Le Progrès (1841-1914) | 1847 | | pagina 2