Marché d'Ypres, du 13 novembre 1317.
NOUVELLES DIVERSES.
Le Conseil a décidé en outre que des pa
trouilles seront organisées partir du 15 novem
bre prochain et a voté un règlement qui sera
soumis l'approbation de la députation per
manente. Nous ne pouvons qu applaudir ces
mesures et nous croyoru (pie les administra
tions communales de Hollebeke, Houthem et
Comines pourraient également employer leurs
pauvres la construction des parties de ce gra
vier qui traversent leurs communes respectives.
Nous avons appris que M. le commissaire d'ar
rondissement a réuni dans ce but MM. les bourg
mestres de ces communes. pour s'entendre avec
M. le bourgmestre de Zillebeke sur l'exécution
de ce projet, et que rien ne paraît s'opposer
sa réalisation immédiate sicomme tout le fait
supposer, le gouvernement consent donner
un subside proportionné l'importance de la
dépense et l'utilité du travail.
Celle roule établirait en effet, une des plus
utiles communications pour notre arrondisse
ment; outre qu'elle relierait, en ligne directe,
Commines et la frontière de France Ypres,
elle donnerait un débouché aux communes de
Hollebeke et de Houthem, qui, pendant quatre
mois de l'année, sont placées dans I impossibilité
de conduire leurs denrées un marché quel
conque.
Dans la dernière séance du conseil commu
nal Je Commines une somme de quinze cents
francs a été allouée pour les travaux de la
roule en gravier projetée de Commines Ypres.
M. le ministre de la guerre, le baron Chazal,
doit arriver dans nos murs demain (dimanche),
vers 2 heures de relevée. Le but dj son arrivée
en notre ville est probablement le désir de vé
rifier par lui-même, la situation des établisse
ments militaires et l'état des bâtiments affectés
au casernement de la garnison.
Le marché était bien approvisionné malgré le mauvais temps.
477 Hectolitres île froment ont été exposés eu vente. Au commen
cement, la vente a été assez animée, mais vers la fin elle s'est ra
lentie et quelques parties n'ont pas trouvé preneurs. es prix ont
varié de fr. 20-40 fr. 22 40 j moyenne fr. 21-40, hausse 89 ca.
37 Hectolitres de seigle ont été mis au marché. Les prix ont
flotté de fr. 13-60 fr. 14 40 moyenne fr. 14-00, hausse 20 c*.
48 hectolitres d'avoine ont été vendus: Ie qualité, fr. 9-25, der
nière qualité, fr. 8-00, moyenne fr. 8 62, baisse 15 cenlimes.
Les fèves se sont vendues en baisse, fr. 14-40. Le prix moyen
du marché précédent s'élevait fr, 15-00.
Lis po ornes de terre se sont vendues sans variation de prix,
8 fr. les 100 kilogr. 3,700 kilogr. ont approvisionné le marché.
La séance de la Chambre des Représentants
a été entièrement occupée avant-hier par la
présentation des rapports des commissions de
vérification de pouvoirs. Aucune élection n'a
été contestée, et les nouveaux membres ont été
admis. 11 reste encore quatre rapports qui se
ront présentés demain. Il est probable que la
Chambre pourra procéder dans celte même
séance la formation de son bureau définitif.
Le sénat a entendu avant-hier presque tous
les rapports des commissions de vérification de
pouvoirs les conclusions en ont été adoptées,
et la plupart des membres nouvellement élus
sister la tciilation de la garder. Vous avoir là, sous les yeux, sur
mon cœur, chaque instant, c'était un bonheur que je ne me sen
tais pas le courage de repousser, et je dérobai ce médaillon.
C'est mal, Monsieur de Gardeville 1 Ce portrait pouvait être
découvert chez vous. Que vouliez vous qu'on pensât de moi
Oh! Béatiix, je le cachais soigneusement! C était le compa
gnon de ma solitnde, le consolateur de mes ennuis, le soutien de
mes espérances, mes amours eu un mot. Une seule personne l'a vu,
une seule qui sait de quelle manière il est tombé en mon pouvoir.
Et cette personue? demanda Béalrix aveo anxiété.
Vous est presque aussi dévouée que moi-même: c'est le duc
de Rcichstadt.
Le duc
Oui. Si vous saviez cornmc il l'admirait Si vous saviez comme
il paraissait me l'envier II me demandait quelquefois le voir et
ne pouvait plus t-n détacher les yeux. De la part de tout autre, cette
admiration religieuse m'eut irrité et rendu jaloux, mais de la part
de ce pauvre malade, si bon et qui n'a plus qu'un souffle de vie, je
nie sentais ému d'une douce pitié et même je songeais parfois loi
donner mon trésor. Mais il ne m'appartient pas, je le considérais
comme un dépôt, et je n'osais en disposer-sans votre aveu.
Et vous aviez raison. Monsieur! dit Béalrix. Vous eussiez
commis là une troisième faute; c'est bien assez de deux, je vous
assure, mon indulgence est bout.
ont prêté serment. Il ne reste plus qu'un seul
rapport faire sur l'élection de M. le baron
Ghislain Delfosse d'Espierres, élu par le district
de Tournai.
L'heure avancée de la séance fait renvoyer
demain la formation du bureau définitif et la
nomination des diverses commissions.
La questure de la chambre vient de faire
distribuer le tableau des projets et des propo
sitions de loi arriérés. Il y en a 19 dont les
rapports sont faits 33 qui sont encore la sec
tion centrale 13 qui sont dans les sections 20
qui ont été renvoyées des commissions spé
ciales. Il y a encore -4 propositions qui ont été
ajournées, et sur l'examen desquelles il n'a pas
été statué. Il reste en outre 18 rapports de pé
titions qui n'ont pas été discutés.
M. le baron Merlens. prévenu de meurtre
sur la personne d'un enfant, vient de se consti
tuer prisonnier aux Petits-Carmes, Bruxelles.
On écrit de Rome, le 29 octobre, la Gazette
de Cologne:
Dans ma lettre du 23 octobre je vous ai
parlé de l'étrange déclaration que l'article inti
tulé le parti catholique publié dans le Con-
temporaneo du 23 septembre, a provoqué de
la part du Diario di Borna. Le pape aurait été
amené celte démarche par un article de
l'Univers qui lui a été soumis par les hommes
du parti réactionnaire. Il ordonna immédiate
ment la suspension de ses fonctions du censeur
professeur Betli, qui avait adopté l'argumenta
tion du Contemporaneo. Mais Belti n'est que
censeur politique. Après lui, le président du
collège de censure, le père dominicain Bultar-
nio, revoit les manuscrits pour les examiner
sous le rapport ecclésiastique et religieux. Or,
d après l'avis de 1 Univers et du pape aussi, c'est
justement sous ce dernier rapport que l'article
du Contemporaneo était inadmissible, Belti n'a
donc commis aucune faute, puisque confor
mément aux règlementsil a transmis, après
l'avoir vu, l'article au président du collège de
censure. Néanmoins, il est puni, et le Diario
rend publique la disgrâce qui l'a frappé.
Celte injustice a mis en mouvement tous
les journalistes de Borne. Betli a rempli gratui
tement, pendant deux mois, la difficile mission
de censurer tous lesjournaux romains, et lors
qu'on vantait la manière sage et libérale dont
la censure s'exerçait Rome, c'est Betli que
revenait surtout I honneur d'avoir interprêté et
appliqué de cette façon la loi du 13 mars re
lative la presse. En outre, les journalistes
étaient menacés de voir installer la place de
Betli un autre censeur qui eût donné un tout
autre sens aux dispositions de celte loi obscure
et susceptible d'une foule d'interprétations, un
homme enfin d'opinion dure et exclusive. Us
résolurent de se rendre tous auprès de Betti
pour lui exprimer leurs regrets profonds et
suspendre la publication de leurs journaux
jusqu'à ce que du moins la place de Belti eût
été plus convenablement remplie. En consé-
■---■»-
Elle cachait, ces mots, le médaillon sur sa poitrine.
Eh quoi, s'éoria Guillaume, vous me le reprenez? Oh! ren
dez-le moi
Non, Monsieur, non, répondit-elle avec une gravité char
mante; le bieu mal acquis ne profite jamais, et je veux vous punir
au moins un peu.
Eh bieu! dit Guillaume, revenant la généreuse pensée qu'il
avait conçue, puûissez moi tout fait, et permettez que j'offre ce
médaillon un plus digne.
Au duc de Reichsladt peut-être?
N'est-il pas notre ami le plus dévoué. N'avcz-vous pas accepté
de lui un camée l'effigie de l'Empereur? IN'allons-nous pas le
quitter sans doute pour ne plus le revoir jamais Ah laissons un
souvenir et une couso'.alion ce malheureux jeune homme qui nous
a bien aimés l'un et l'autre
Ce que vous me dites est étrange, Monsieur de Gardeville je
crois que peu de persounes seraient portées faite ce que vou» me
proposez. Mais je sens qu'il y a de la grandeur d'àtne dans le senti
ment qui dicte vos paroles, et je suis prête m'y associer.
Les petits esprits sont seuls susceptibles d'une jalousie mes
quine. Il est toujours noble de faire l'aumône d une joie l'infor
tuné qui se meurt.
Voici ce médaillon, Monsieur de Gardeville. Donnez-le au
duc de lUuhatadl, puisque voua le dédiiez a lu i. Aussi bien, se; a-ce
quence, la Bilancia ne parut pas le mardi et
la Speranza le mercredi.
Pendant que cette affaire préoccupait les
Romains, on apprit tout coup que le cardinal
secrétaire d'état Ferretti avait donné sa démis
sion. On rattache cette démarche l'affaire du
Contemporaneo attendu que le nouveau cen
seur, Contre lequel celte protestation indirecte,
et qui aura probablement le succès désiré, était
dirigéeavait été nommé par le cardinal
Ferretti.
M le professeur Betli a été réintégré, par
le Saint-Père, dans ses fonctions de censeur.
Un fait remarquable c'est que le fameux
article du Contemporaneo n'émanait pas, com
me on l'a affirmé, de Gioberti, mais bien d'un
prélat. Mgr. Mazzola.
Ces jours derniers, Vienne, une fille a em
poisonné sa mère, âgée de 83 ans elle s'est
empoisonnée ensuite pour se soustraire l'écha-
faud. Avant d'expirer, elle a fait l'aveu de son
crime, et elle a dit qu'elle y avait été poussée
par la raison que sa mère vivait trop longtemps.
Pn lit dans la Gazette de IJâle
Dans la conférence qui a eu lieu entre les
commissaires fédéraux et les membres du gou
vernement, M. Siegwart-Muller a déclaré sé
rieusement que le seul moyen de pacification
lui paraissait être de diviser la Suisse en deux
parlies, l'une catholique et l'autre protestante.
Une pareille opinion n'est-elle pas de nature
désabuser les moins clairvoyants
On lit dans VHelvétie
Le Corpus catholicum collège catholique
du grand-conseil des Grisons, a adressé une
pétition au pape pour le prier de rappeler les
jésuites de Lucerne.
Les nouvelles de Mexico vont jusqu'au
28 septembre elles n'offrent qu'un médiocre
intérêt et sont d'ailleurs très-confuses comme
l'ordinaire. Il parait que la tranquillité s'est
rétablie Mexico et que les habitants, malgré
l'occupation de leur ville par une armée enne- 1
mie, ont repris leurs affaires comme par le passé.
Tout le monde se rappelle les deux jur
meaux Siamou. qui après avoir fait une ample
récolle de billets de banque et de guinées.en
France et en Angleterre, se sont retirés aux
Etals-Unis, où tous les deux sont mariés mal
gré la singularité de leur conformation. Les
deux frères Siamou Cliang et Eug demeuraient
au mois d'août dernier, dans une ferme qu'ils
ont achetée Mount-Airy (Caroline du Sud).
Chacun des deux frères est père de plusieurs
enfants, et leurs femmes qui sont âgées d envi
ron 25 ans paraissent fort intelligentes. Ils ont
ajouté leur nom celui de Bautier. Ils résident
tantôt leur ferme de Mount -Airy, et tantôt
leur plantation dans le comté de Wilkei. Ils
prennent beaucoup de plaisir aux travaux do
l'agriculture et faire valoir leurs terres. On
les voit souvent arriver l'église de la secte des
Baplistes, avec leurs femmes et leurs enfants.
Ils jouissent tous deux d'une parfaite santé, et
vivent dans la plus parfaite intelligence. Cepen-
comme en échange du camée que vous m'avez apporté de sa part.
Je vous remercie pour lui, Madame. Voilà qui va le rendre
heureux pendant ses derniers moments.
A peine avait-il prononcé ces mots qu'un domestique annonça
S. A. I. le duc de Reiohstadt.
Le prince fit un mouvement de surprise en apercevant M*1® Stil—
1er qui ne put s'empêcher de rougir.
Vous, Monseigneur? dit Guillaume en se soulevant avec peine.
J'avais entendu dire que vous étiez plus souffrant que jamais. Dieu
merci! ces bruits sont faux, et vous arrivez point nommé pour
donner plus de vivacité encore mon bonheur.
Le duc avait fait quelques pas vers Béatrix et l'avait saluée aveo
un profond respect.
La place des anges, Madame, dit-il, est auprès de ceux qui
souffrent
Puis se retournant vers Guillaume
Il s'en faut que ma santé s'améliore, mon cher Monsieur de
Gardeville, reprit-il en secouant la tête avec tristesse. Regardez-moi
bien en face.
En effet, son front violemment ridé, ses yeux éteints, ses joues
et euses; une pâleur morbide était répandue sur tous ses traits, et sa
Utile ac oourbail en daux comme celle d'un vieillard.
{La suite au prochain n°.)