5 - NOUVELLES DIVERSES. L'autopsie du cadavre de la victime de la vengeance de Vandenborre a fait découvrir de quelles matières se trouvait chargé le pistolet. On a trouvé dans la tête des morceaux d'une cuillière d étain dont un entre autres avait pénétré au travers du crâne et traversé le cer veau jusqu'à la paroi opposée de la tète. Mercredi dernier, a eu lieu l'enterrement de la femme Pélagie Pinet, assassinée par Vanden borre et nous avons le regret de le dire avec la plus haute indécence. Nous ne savons si la police était prévenue de ce qui devait avoir lieu, mais dans tous les cas, elle ne devait pas to lérer une inhumation accomplie avec des for mes aussi inconvenantes en plein jour, et l'heure où tout le monde se trouve sur la rue. Marché d'Ypres, du 27 novembre 1847. Le marché d'Ypres, s'il continue être approvisionné comme il l'était aujourd Lui et les trois samt»dis précédents, deviendra très-important, surtout pour le froment blanc. 774 hectolitres de froment ont été exposés en vente. Celle-ci s'est faite en baisse, roais avec plus d'animation qu'on n'aurait pu s'y attendre. D'assez fortes quantités sont cependant restées invendues. Les prix ont varié de fr. 19-20 fr. 21-60 qioyeuue, fr. 20 40} baisse, fr. 1-20. 66 Hectolitres de seigle ont approvisionné le marché et se sont vendus des prix qui out flot té entre fr. 13 60 et fr. 14 20; moyenne, fr. 13-90; baisse, 50 centimes. L'avoine ne se trouvait pas en grande quantité au marché. Les prix ont varié de fr. 7-74 fr. 9 23; moyenne, fr. 8-30; baisse, 37 c. 47 Hectolitres de fèves ont été vendus en hausse de 90 centimes, fr. 14-90. Les pommes de terre par nonliuualion ont trouvé preneurs 8 francs les 100 kiiogr. 2,700 kilogr. ont été exposés çn vente, découverte des assassins de hlle evenepoel et de ses servantes. nouveaux détails. On lit dans l'Indépendance Rosseel (l'ancien locataire de Mu" Evenepoel) est un petit homme dans le genre de ce que le peuple appelle een dobbel jongen il a des yeux de feu et une grande mobilité dans la figure. Cet homme, ou plutôt ce monstre, raconte son crime tout en riant, et il dit qu'il serait tout pràl recommencer si la chose était encore en son pouvoir. Deux ou trois joursavant lecrime, Rosseel avait rencontré dans un cabaret le nommé Vanderplassche, homme, ce qu'il pa raît, non moins cruel que lui. Ce Vanden- plassche, qui n'a qu'un œilacceptaet ils concertèrent un plan qu'ils ont mis exécution et qui leur a réussi Rosseel devait se rendre le premier dans la maison, et son complice quel ques minutes après, dans le cas où lui, Rosseel, ne serait pas revenu ce qui était le signe qu'aucun obstacle ne se trouvait dans 1 intérieur pour s'opposer leur projet, qui était l'assassi nat immédiat des personnes de la maison. Voici, nous dit-on, peu près dans quels ter mes Rosseel aurait fait l'aveu de son horrible crime et en aurait indiqué les circonstances Je sonnais la maison, une servante m'ou vrit; je lui demandai si MUe Ëvenepoel était chez elle, que je venais lui payer mon compte elle me conduisit dans la chambre haute, au bout d un corridor où je trouvai celle demoi selle assise devant son bureau Je lui répétai le motif de ma visite elle ouvrit le livre et me dit mon compte. Je lui fis des observations sur le montant, afin de gagner du temps. Alors j'en tendis sonner, et je me doutai bien que c'était mon compagnon car dans le même moment j'entendis un coup comme si on abattait un bœuf. Je me mis causer plus haut, et alors j'entendis encore un autre coup répété plusieurs fois. Jugeant qu'il était temps que j'allasse re joindre mon compagnon je dis la demoiselle Evenepoel que je n'avais pas de l'argent sur moi, que j'étais pressé défaire une commission et que je reviendrai demain. Je sortis précipi tamment de la chambre, etdans le corridor, je rencontrai Vanderplassche. En as-tu fini là- haut me dit-il, avec la vieille? Non il sauta de colère et nous nous précipitâmes tous deux dans la chambre de Mlle Evenepoel. Elle n'eut pas le temps de nous dire: Qu'est-ce que nous la prîmes tous deux Vanderplassche lui asséna un coup de son marteau sur la tête, et moi je lui coupai la gorge. Elle n'a jeté que deux faibles cris. Maintenant, me dit Vander plassche, allez achever les autres. Je courus vers la porte de la rue et je trouvai le corps de la première servante qui respirait encore je lui passai mon poignard dans la gorge et je la traî nai jusque dans la cuisine où je trouvai le corps de l'autre servante qui donnait également encore des signes de vie; je lui coupai aussi la gorge, en voyant qu'elle avait de la peine mourir, je lui ai donné une quantité de coups de poignards, telle fin que je m'en suis donné un a la cuisse, et cependant j'ai fait cela avec le plus grand sang-froid et tout eu riant comme je vous le raconte maintenant. Nous sommes remontés dans la chambre de M11® Evenepoel et nous avons pris les clés dans ses poches alors nous avons ouvert les armoires dans toutes les chambres et enlevé tout ce qui s'y trouvait de précieux. J'oublie de vous dire que, pendant que nous étions occupés dans la chambre de M11® Evenepoel, on a sonné une seconde fois mon compagnon eut peur, et moi je me disposai ouvrir, si l'on avait sonné de nouveau, et passer mon poignard dans le cœur de celui qui se serait présenté. Mais on n'a plus sonné c'était probablement le facteur. Nous avons été en haut avec de la lumière, et après avoir tout parcouru, j'ai pro posé mon compagnon de nous régaler dans la maison même, mais il a jugé propos de partir. Il m'a remis quelques pièces d'argent, et moi j'ai pris dans le moment, de crainte d'être frustré par Vandenplassche, deux petites chaînes en or. J etais couvert de sang, et j'ai traversé, pour aller chez moiune rue où il y avait une espèce d'illumination. En rentrant chez moi, ma femme, qui ne savait rien du fait, me demanda d'où je venais, je lui dis que je m'étais battu pour un autre la campagne et que pour être arrangé ainsi j'étais bien mal payé. Je lui ai donné une pièce de cinq francs, et j'allai rejoindre mon compagnon au rendez- vous que je lui avais donné. Le lendemain j'ai été dans la maison Evenepoel avec le public, et j'ai entendu tous les raisonnements qu'on fai sait sur ce meurtre et je me suis mêlé de la conversation comme les autres. Je vous assure que cela ne m'a absolument rien fait et que j'aurais recommencé encore. - Je n'ai plus vu mon compagnon, que jë n'avais qu'entrevu une ou deux fois avant le fait. C'est un homme très- violent et peu propre ces coups c'est moi qui lui ai fait la proposition de l'affaire Evenepoel.)» Jusqu'ici son complice continue nier obsti nément; mais il est difficile qu'il puisse persis ter dans ce système après la confrontation qui a dû avoir lieu aujourd hui. Hier, la rue de la Paille a été encombrée par une foule de curieux, avides de contempler les traits des deux assassins; mais ceux-ci ne quittent point les Petits-Carmes, où les magis trats instructeurs se rendent pour procéder aux interrogatoires. Tous deux ont déjà eu, dit-on, de graves démêlés avec la justice; Rosseel doit avoir été condamné pour coups avec guet-à-pens, et l'autre poursuivi pour avoir mis le feu la maison qu'il habitait. Après leur crime, les prévenus ont enfoui les objets volés dans un monceau de sable entre la porte de liai et la porte Louise. Le marteau qui a servi assommer les victi mes est entre les mains de la justice qui connait aussi le lieu où se trouve le poignard qui a servi achever la demoiselle Evenepoel et ses ser vantes Un ciseau de menuisier au moyen du quel l'effraction des meubles a été pratiquée est aussi saisi. Il avait été aiguisé de manière remplacer le poignard, si celui-ci avait manqué. Voici un fait nouveau qui corrobore ce que l'on sait déjà de la culpabilité de Rosseel, l'un des auteurs de l'assassinat de Mlle Evenepoel Récemment le nom de cet individu fut pro noncé devant un membre de la famille Ëvene poel, qui, l'audition du nom de Rosseel, exprima sa surprise de ue pas encore l'avoir soupçonné. On recourut au livre de comptabi lité courante de la malheureuse victime, sans y rien découvrir; en feuilletant un autre regis tre plus ancien, on trouve sur la page contenant le compte des sommes arriérées dues par Ros seel (qui s'était introduit cfaus la maison sous prétexte de payer son compte), une tâche de sang, et entre les deux feuillets, les lunettes dont se servait M11® Evenepoel. Il est probable que cette demoiselle aura été frappée au moment qu'elle vérifiait ce qui lui restait dû par Rosseel, que dans la lutte le livre a été fermé, puis égaré au milieu du désordre inséparable d'aussi déplorables événements. Vanderplassche, l'autre accusé, sollicitait une autorisation de tenir une maison de prostitution. II se trouvait l'Hôtel-de-ville au moment même où l'autorité judiciaire se présentait son domicile pour opérer son arrestation qui ne put avoir lieu que quelques heures plus tard. Le cuirassier de Bruges celui qui a donné la justice de précieux détails dans l'affaire, se tenait hier matin devant la porte des cabinets d'instructionet il est probable que le magis trat instructeur a procédé son audition plu sieurs autres témoins ont été entendus par un second juge d'instruction. Il est difficile de se faire une idée de la joie que tout le monde éprouve eu songeant que précisément l'entrée de l'hiver, la justice ait pu mettre la main sur d'aussi grands criminels, qui avaient jeté l'épouvante dans le paysentier. {Observateur.) La Consulta d'État a été installé Rome, le 15 Novembre. Il y a eu celle occasion une grande fête dans la cité papale. Les vingt-qua tre députés des provinces se sont rendus au Vatican dans vingt-quatre voilures de gala et au milieu d'un immense concours de population. Des lettres reçues le 22 Pariiî, annon cent que le grand-conseil de Lucerne s'est assemblé pour agiter la question de la résis- tànce, et qu'après une délibération où l'arro gance des défenseurs du Sonderbund a paru singulièrement abattue, on s'est mis en com munication avec le général Dufour. On ajoute même que toutes les conditions posées par celui-ci ont été acceptées, et qu'une seule chose a été stipulée en faveur de Lucerne, le respect de son territoire. Le conseil de guerre fédéral s'est réuni Bernele 19, et on suppose que cette réunion avait trait précisément la capi tulation de Lucerne Ainsi, le but du général Dufour aurait été atteint, et il aurait triomphé du Sonderbund presque sans coup férir. D'après des nouvelles de la Toscanedu 15 novembre, les districts de Pontremoli et de Pietrasanla sont toujours en armes. Quant au duc de Modène, craignant un mouvement dans ses propres possessions, il donne les ordres les plus sanguinaires. Il annonce que les troupes ont carte blanche pour tirer sur tous les ras semblements, sans distinguer entra les malveil lants et ceux qui ri auront été attirés que par la curiosité, (textuel.) Voici une lettre adressée par le duc au com mandant de Carrare: J'ai appris avec une extrême indignation les scènes scandaleuses qui ont eu lieu aujour d'hui Carrare. Je suis décidé m'opposer de toutes les manières de pareils désordres et empêcher l'introduction dans mes États de la peste révolutionnaire qui les entoure; je vous avertis que j'ai donné mes troupes toute lati tude pour dissoudre et disperser tout tumulte séditieux, en faisant usage de leurs armes de telle façon qui leur conviendra, et sans aucune considération pour ce qui s'en suivra. A cet effet, la garnison de Carrare sera augmentée aux frais de cette ville; laquelle devra s'indemniser moyennant un impôt ex traordinaire répartir entre les citoyens, et qui sera réglé de concert avec le gouvernement, et ces troupes demeureront dans Carrare pendant un mois après chaque sédition, émeute ou tout autre acte subversif de 1 ordre public.

HISTORISCHE KRANTEN

Le Progrès (1841-1914) | 1847 | | pagina 2