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faire tomber la manne du ciel, peut-on accom
plir de si grandes choses, sans faire d'importants
sacrifices d'argent, dont une gêne momentanée
dans les finances doit être la conséquence iné
vitable?
A Gruges, où la population pauvre est, il est
vrai, évaluée 15.000 âmes, la ville a été obli
gée de faire un emprunt de 130 180.000 fr.,
pensons-nous et ces sacrifices n'ont même pu
prévenir les désordres dont celte ville a été le
théâtre.
Loin de critiquer l'autorité communale, ne
devrait-on pas lui décerner les éloges qu'elle
mérite, d'abord pour les mesures qu'elle a pri
ses lors de la crise et même pour les décisions
qu'elle a arrêtées, l'effet de faire face la situa
tion des finances communales. En ltî-46, une
souscription volontaire avait été faite par les
habitants; en 1847, aucun fonds extraordinaire
n'a été la disposition de l'autorité, et bien que
d'immenses dépenses aient été faites, aucune
charge nouvelle ne vient peser sur les habitants.
On cherche réaliser des économies qui auront
pour résultat de ramener l aide de circon
stances meilleures, la situation financière de la
ville dans lin état normal.
Toutes ces mesures ne sont-elles pas sages et
touables et les quelques individus hargneux
qui exploitent le Journal des Baziles au gré
de leurs rancunes ne craignent-ils pas de se
rendre ridicules et méprisables, en faisant deux
fois par semaine mentir celte feuille sa devise
Vérité et Justice. C'est au nom de cette devise
que nous crovons pouvoir écrire ces lignes.
D'ailleurs, l'approche d'un hiver qui peut eu-
core avoir ses rigueurs, il importe qu'une con
fiance mutuelle règne entre les administrateurs
et les administrés. Décourager les premiers
irriter les seconds, serait entraver, peut-être,
l'exécution des mesures qui devront être prises
encore et susciter des embarras qui pourraient
avoir de fâcheuses conséquences.
Dans la dernière séance du Conseil commu
nal, un conseiller a proposé, vu la situation
difficile des finances communales, de suppri
mer, pour une année, les subsides non-obliga
toires que la ville veut bien accorder tous les
ans au clergé. Le Journal des Bazilesqui
cherche sans cesse fausser l'opinion publique,
a présenté encore celte affaire sous un aspjct
entièrement faux.
Il résulte du compte-rendu de la séance, que
la proposition tendait retirer pour une année
tous les subsides que la ville n'est pasaux
termes de la loi, tenue de fournir au clergé, et
non pas de supprimer seulement, comme ledit
ce journal, les allocations destinées aux curés et
vicaires des seules paroisses de St-Nicolas et de
St-Jacqueset ce pour cause électorale. 11 est
inutilé de porter la question sur le terrain des
élections, chacun, selon sa manière de voir, a
pu juger la conduite de quelques membres du
clergé en cette circonstance, mais on peut dire,
qu'en accordant Îe3 subsides dont il s'agitle
Conseil pose un acte de libéralité, et on le
prouvera la loi la main.
L'article 117 de la Constitution, porte: les
traitements et pensions des ministres du culte
y compris les vicaires, sont charge de l Etat.
La loi du 9 Janvier 1837, art. 2, en fixe le
montant. Donc si ces traitements sont insuffi
sants. c'est l'Etat les majorer.
La commune n'est obligée qu'à fournir aux
curés et desservants un logement ou une in
demnité (loi du 18 Germinalan X; loi du
30 Mars 1836, art. 131. n° 13.). Toutefois il
est facultatif aux communes et aux fabriques
d'églises d'accorder des suppléments de traite
ments aux curés, desservants, vicaires et cha
pelains (loi du 9 Janvier 1837 - 18 Germinal,
an X, art 67
Les subsides que l'on proposait de retirer
pour un an, étaient les suppléments facultatifs
dont il s'agitle Conseil pouvait donc légale
ment retirer ces subsides non-obligatoires En
les maintenant comme il la fait, en donnant
au clergé, dont l'organe Ypres se montre le
le plus violent et le plus injuste ennemi de
l'administration actuelle, plus que la loi n'or
donne d'accorder, cette assemblée prouve que,
mue par des sentiments vraiment chrétiens,
elle sait pardonner les offenses, rendre le bien
pour le mal, et se montrer géuéreuie et libérale
pour ceux qui ne négligent aucune occasion de
rendre sa tâche difficile.
Le clergé agirait-il ainsi l'égard de ses ad
versaires? Si un écrivain libéral, un clubisle
enfin sollicitait un subside sur le fonds com
mun, qui est le produit des cpllecles, quêtes,
souscriptions, retenues, offrandes etc., etc.,
prélevées sur les bonnes âmes cette demande
ne serait-elle pas traitée de folie et rejelée enfin
pour de pieux motifs sans doute, et au nom
de la religion d'un Dieu qui a dit aimez votre
prochain comme vous même pour l'amour de
moi! Communiqué
Le Bureau de Bienfaisance deLocre, a décidé
qu'il ferait convertir en bois taillis et en sapi
nière, plusieurs petites parties de terres restées
jusqu'ici incultes.
NOUVELLES DIVERSES.
Le journal anglais le Timesa fait quelques
révélations importantes au sujet du projet de
congrès qui doit avoir lieu Neuchâtel. Il nous
apprend que le gouvernement français a ac
quiescé un contre projet proposé par le ca
binet britannique, comme base de médiation
des grandes puissances dans les affaires de
Suisse. Il ajoute que le projet primitif du cabi
net français avait déjà obtenu l'assentiment des
trois cours du Nor i, et que si le plan de mé
diation britannique échouait malheureusement,
on a médité ailleurs d'autres projets infiniment
plus funestes l'indépendance de la Suisse.
M Guizol fait répondre l'article du Times
par le Journal des Débats et par le Conserva
teur, suivant ces feuilles ministérielles, l'initia
tive du projet de médiation Européenne pour-
la solution des affaires Suisses, a été prise pil
la France. Cest la date du -4 Novembre,
qu'une note relative cet objet a été remise
par M. Guizot aux représentants des grandes
puissances La réponse et l'adhésion de I Autri
che et de la Prusse, ont immédiatement suivi
la communication de cette note, celle de la
Russie ne pouvait être transmise aussi promp-
tement, mais son assentiment aux résolutions
proposées était hors de doute. L'Angleterre
seule a tardé s'expliquer, c'est le 16 Novem
bre que lord Palmerston a enfin répondu la
note de M. Guizot, par la proposition d'un
contre projet, ce contre projet a été examiné
des modifications ont été demandées, et le 26
Novembre, ces modifications ont été accueillies
par le gouvernement anglais.
Telles sont en peu de mots les explications
publiées par les deux journaux ministériels. Le
limes ne niait pas du tout que l'initiative du
projet de congrès fût venu du cabinet frauçais,
mais il reproche au projet primitif «l'elre funeste
1 indépendance de la Suisse. La seule réfuta
tion valable de l'article du Times serait donc
de faire connaître quelles étaient les proposi
tions primitives de la France, et quelles sont les
modifications introduites par le cabinet britan
nique. Or, c'est ce que l'on ne nous fait con
naître ni d'un côté ni de l'autre, on se contente
de nous dire que telle note a été envoyée, telle
date que la réponse a eu lieu telle autre,
mais qu importent ces renseignements? Ce qu'il
faudrait dire, c'est la teneur de ces notes, et
c'est ce que le cabinet français ne parait pas
se soucier de faire connaître. Nous ne saurions
rien cet égard que par les indiscrétions de
lord Palmerston, qui ne manquera pas comme
il l'a déjà fait dans d'autres circonstances de
faire connaître peu peu la vérité dans les jour
naux qui lui sont dévoués.
Le bruit se répand que l'ordre a été en
voyé M. de Bois-le-Comte de retourner
Berne.
On sait que le vice-roi d'Egypte a depuis
longtemps, fait présent au gouvernement An
glais de l'obélisque de Cléopâtre, dont la hau
teur est de 2lm 33e et qui pèse 180 tonnes.
Le gouvernement de S. M. Britannique n'avait
pris aucune mesure jusqu'à présent pour faire
transporter en Angleterre cet énorme blqc de
granit qui figure encore sur une des places
d Alexandrie. Il paraît que des ordres ont été
donnés des ingénieurs anglais pour opérer le
transport de l'obélisque d'Alexandrie Londres.
Laiguille de Cléopâtre est ornée de nom
breux hiérogliphes sculptés une profondeur
d'un pouce dans le granit.
On lit dans l Impartial de Smyrne du 24
novembre
Le refus de la médiation de l'empereur
Nicolas, dans le différend turco-grec, nous
écrit-on d'Athènes, paraît maintenant avéré.
S. M. I. a communiqué sa décision au roi
Olhon, par l'intermédiaire du roi Louis, qui
avait écrit au même sujet l'autocrate. Celte
communication porte, dit-on, l'avis défaire
droit, le plus tôt possible, aux exigences du
divan ou de s'en remettre ail besoin aux repré
sentants des trois puissances protectrices. On
donne celte note de I empereur Nicolas, une
portée plus étendue sur laquelle de hautes con
sidérations ne uous permettent pas de nous
étendre.
On écrit d'Anvers:
La société rhétorique flamande de Olyftak
dans sa séance d hier vient de prononcer l ex-
pnlsion de trois de ses membres savoir MM.
H. Conscience. J. Delaet et L. V
M. Nolhomb est parti pour le Luxembourg,
où il va assister au mariage de son frère.
On écrit de Berne, 30 Novembre:
Le Valais a capitulé le 29, sans coup férir,
dont vous ttr» entouré.
te d uc hocha la tête selon son habitude.
Écoutez, Gardeville, dit-il en baissant la voix, on pouvait me
sauter si^on Pavait voulu. J1 suffisait pour cela de me faire voyager.
Sous le soleil brulaut de Pllalie, du la Grèce ou des Açores, ma vie
qui se desscche aurait pu reprendre un peu de sève et de force.
Loin des études arides de la politique, de l'agitation des partis, des
lèves dévorauts de l'ambition, pauvre maladc.il fallait me traus-
porter sous un ciel pur, où les souvenirs poétiques, où les beautés
pittoresques d'une nature variée eussent peut-être touché inon âme
et calmé mou imaginatiou bouillante. MaJfatli le conseilla-, PEm
pereur, mou grand-père, qui n'a cessé de m'aimer tendrement,
ordonna tous les préparatifs du départ. Quel bonheur voir l ltalis 1
peut-être la Franoe, ou du moins en passer bien près. J'étais impa
tient de me mettre eu route. Mais non 1 Une faction cachée derrière
le trône, et plus puissante que l'Empereur lui-même, parvint em
pêcher ee départ et tne força de rester Vienne.
Oui, la diplomatie «Yn est mêlée sans doute.
l.a Sainte*Alliance C'est la Sainte-Alliance qui m'a condam-
C'est elle qui m'a traité comme un esclave C'est clic qui a
décrété que je devais expirer dans ma prison Qui sait même si elle
ne m'a pas fait empoisonner H
Gardeville fiéinit, il y avait déjà pensé.
Oui, empoisonner répéta le ptince. J'ai toujours soupçonné
un crime... O mon pauvre père ajouta-t-il d'une voix sourde et
désolée, j'aurai donc ce trait de ressemblance avec toi Les miséra
bles!... ils nous auront fait maurir tous deux de la même manière
11 se tut et cacha dans ses mains sa figure pâle et souffrante. Gar
deville se sentit oppressé et garda le silence. Bientôt après, le prince
laissa retomber ses mains et reportant sur Gardeville ses grandi
yeux ternis par la douleur et les larmes
Je vous parle de moi, reprit-il aveo une touchante bonté,
quand e'est de vous que je devrais vousparler.il faut ni'exouser
mon ami, le malheur est toujours égoïste. Mais, dites-moi, Garde-
ville, pourquoi n'êtes vous point encore marié! Y a-t-il quelqu'oh-
stacle Mme Sliller s'y opposerait-elle On vous-même ne souge-
riez-vous plus celte union Vous ne m'avez pas encore dit un mot
de ce qui pourtant m'intéresse beaucoup. Voila cependant plusieurs
mois d'écoulés depuis la nuit mystérieuse. Expliquez-voui.
Gardeville parut un peu vuibarrasié*
Que dirai-je son Altesse répondit-il j sinon que le mariage
est une fête dans ta vie, et qu'on n'est pas en train d'être heureux,
quand ceux auxquels on est le plus dévoué souffreut et sont en dan- j1
ger. Ne doit-on pas attendre la guérison
ger. INe doit-on pas attendre la gi
Le visage du priuce s'anima d'un sourire angélique. Toute son r
âme vint se réfléler dans ses yeux. Use souleva sur ses coudes.
Ah! mon ami, mon ami t'écria-t-il, qu'il y a de nobles
cœurs en ce monde
Et d'un Ion plus bas, mais toujours passionné
Oui, vous ne voulez pas l'épouser encore, «H®» parce que vous
savez que moi aussi je l'aime! et vous craigne* de me causer uue
nouvelle douleur, un nouveau chagrin. AU merci
Sa tête retomba sur l'oreiller.
Mais patience, ami, ajouta-t-il avec a®c*blemeut. Je vous le
répète, vous n'attendrez plus longtemps-
Monseigneur dit Guillaume dont la voix se gonflait de san
glots, Monseigneur
Le prince l'interrompit par un g^ste, en lui montrant Malfatli et
r.tfchiiluc!ie§se Sophie qui s'apprC>c^a*ent d" Ht.
[La suiti au ^rajhai» n#-)
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