Les circonstances sont difficiles pour la casts elle a été battue, mais battue ce qu'on appelle battue la lutte électorale du H juin; elle a perdu tous ses combattants. La victoire s'est fait sentir jusqu'au sein de la Flandre, la pépi nière cléricale, le foyer du rebroussemenl, l'obstacle iuFrancbi.ssable du progrès cependant celle contrée échappe rapidement la domi nation cléricale: les esprits commencent ou vrir les yeux la lumière, et voir la vérité. L'évèque de Bruges est trop infirme, son âge est trop avancé pour qu'il puisse, alors même qu'il le voudrait, conjurer l'orage qui menace |e parti clérical d'une destruction com plète. Il faut pour cela un homme actif, sus ceptible de bien ourdir l'intrigue et de la con duire avec habileté, et, sous ce rapporton assure que le chanoine proposé répondrait pleinement l'attente de ses amis. M Malou est il'Ypres, c'est donc là qu'on peut le juger en toute connaissance de cause, et c'est ainsi qu'il y a été apprécié. Mais quoiqu'on fasseet quel que soit le coadjoteur que l'épiscopat ■puisse infliger I évêque de Bruges, que ce soit ce M. Malou tant désiré par le Propagateur oa tout autre ou ne parviendra pas entra ver ou empêcher l'émancipation des popula tions flamandes Aux promesses, aux menaces, aux prières, elles répondront, en étalant aux yeux du parti clérical, leur hideuse misère, elles leur reprocheront les maux que son adminis tration néfaste et pernicieuse leur fait journel lement endurer. Voilà quoi doit s'attendre M. Malou ou tout autre qui viendra pour remplacer ou pour assister le vénérable prélat du diocèse. [Impartial de Bruges.) ASSASSINAT DE EVENEPOÊL ET DE SES SERVANTES. Nous sommes aujourd'hui même de donner un historique plus exact de la découverte des auteurs de l'assassinat de Mlle Evenepoel et de ses servantes, et de faire connaître quelques faits importants qui s'y rapportent, nous nous sommes procuré ce sujet quilques renseigne ments dont nous pensons pouvoir garantir l'exac titude. C'est bien le détenu Sylvestre qui a rendu la justice les premiers indices qui aient mis sur la voie des auteurs du crime. Au mois d'août dernier, cet homme venait d'être condamné par le tribunal correctionnel une amende et un emprisonnement subsidiaire pour un fait de chasse. F.n sortant de la salle dàudience. il fut accosté par Vandenplas (et non Vandenplassche) qui était alors sans travail et fréquentait les audiences des tribunaux pour tuer le temps. Vous venez d'être condamné, lui dit Vanden plas, mais ce n'est rien, on vous laissera tran quille, car vous n'avez pas de quoi payer en attendant, allons toujours boire un demi-litre. Sylvestre consentit; ils vidèrent ensemble quel ques verres de bière, et Vandenplas offrit au campagnard de lui faire voir un peu la ville. Ils *e rendirent ensemble au passage Saint- Hubert et dans quelques-unes des rues les plus fréquentées dans l'une de celles-ci ils rencon trèrent un homme auquel Vandenplas adressa la parole. Sylvestre se tint un peu l'écart et il n'entendit que la fin de la conversation, qui paraissait assez animée; il comprit les mots Passe-port; charrette pleine d'or; il y va de la vie. Et puis la réponse de Vandenplas: Ainsi, il y va de la vie Ils se séparèrent, et Sylvestre quitta bientôt après Vandenplas, après avoir parcouru encore quelques rues. Vandenplas disait au campagnard que l'homme avec lequel il venait de causer était un Allemand. Ce sont ces circonstances que Sylvestre fit connaître M. Van Beersel, commissaire cen tral de police, qui avait été délégué pour rece voir les déclarations de cet homme, déclara tions que l'on considérait probablement comme devant être insignifiantes, comme il en avait été de même de beaucoup d'autres dans cette grave affaire. Il était déjà nuit lorsque ces indices furent connus. M. le commissaire central, se rendit aussitôt chez M. le juge d'instruction Bemelmans, qui depuis la retraite de M. Louvat avait été chargé de l'instruction de l'affaire. Ce magistrat, après avoir reçu communication des révélations de Sylvestre, se rappela la poursuite qu'il avait dirigée contre Vandeplas du chef de l'incendie de la maison qu'il habitait, et jugeant cet homme parfaitement capable de faire un coup aussi épouvantable que l'assassinat de la place Saint-Géry, ne tarda pas délivrer un mandat d'amener. D'après le signalement que Sylvestre avait donné du prétendu Allemand avec lequel Vandenplas avait parlé dans la rue, le juge d'instruction devina que cet homme n'était autre que Bosseel il se rappela que celui-ci avait eu avec Vandenplas des relaliorç, et que dans le temps il avait été poursuivi et condamné pour avoir blessé un individu qu'il avait guetté derrière un arbre. Ce nouvel et seul indice détermina le magistrat délivrer également un mandat d'amener contre Rosseel, et aujourd'hui on a vu combien la perspicacité de M. Bemelmans a servi dans celte circon stance. C'est la suite de ce mandat que Ros seel a été arrêté Bruges et que l'on a trouvé dans sa demeure cinq verres de montre et rien autre chose. C'est néanmoins sur ces cinq ver res de montre que le juge d instruction est parvenu, après un interrogatoire de près de douze heures, faire faire Rosseel des aveux qui ont amené la découverte de tout le reste. II est constant aujourd'hui que les révélations du cuirassier Bogaerts n'ont eu lieu qu'après l'ar restation de Rosseel. Deux faits fort curieux n'ont pas été rappor tés jusqu'à présent. Un agent de police déménageait quelques jours après le crime, et il avait pris pour l'as sister l'accusé Rosseel pendant l'opération l'agent reçut de la justice un ordre pour faire des recherches dans le but de découvrir les assassins; il fit part de cet ordre Rosseel, qui répondit de sang-froid; Mon cher, lâchez de découvrir ces gaillards-là, ce serait là pour vous une excellente affaire! Lorsqué Vandenplas était la kermesse de Vilvorde et y régalait des amis, l'un d'eux dit en plaisantant en montrant Vandenplas Je crois que si on mettait la main sur celui-là, on mettrait bien certainement la main sur l'un des assassins de Mlle Evenepoel. Vandenplas sourit et continua la régaladequi ne cessa que lorsqu'on eut vidé quarante bouteilles de via. (lIndépend On lit dans la Presse Les bases générales de la nouvelle convention passée entre la France et la Belgiquepour l'amélioration du service des correspondances entre les deux pays, reposent sur un système de taxe fixé pour l'échange des dépêches La France paye l'office belge 20 centimes par chaque lettre remise la frontière Française, de quelque point du royaume que vient cette let tre et la Belgique paye aussi l'office français 30 centimes par chaque lettre, que cette lettre vienne de Douai ou de Marseille, d'Arras ou de Bayonne. Ainsichacune des deux administrations adopte le système de taxe uniforme pour les lettres qu'elle expédie, et conserve la taxation graduée pour celles qu'elle reçoit et distribue. En d'autres termes, chaque pays fait jouir son voisin du bénéfice de la taxe uniforme sans l'appliquer ses nationaux. On peut s'étonner de ce contre-sensmais non s'en affliger; il militera très-puissamment sans doute, et dàns un avenir prochain, dans les chambres des deux payspour déterminer les administrations postales trouver bonnes, dans le rayon de leur service intérieur, les ré formes qu'elles admettent comme base de leurs conventions nouvelles dans leurs rapports avec l'étranger. Le curé de Roulers avait dit en prêchant l'occasion de installation du comité libéral que la punition ne se faisait pas attendre et que déjà quatre-vingt malades avaient reçu lëxlrême-onclion. Celte nouvelle ayant ré pandu la consternation dans la ville, une en quête fût ordonnée et l'on constata que l'état sanitaire de la ville n'avait jamais été plus satis faisant le typhus n'existait que dans l'esprit du prédicateur qui avait pensé tort que le bon Dieu se mêlait de nos querelles politiques. Nous apprenons que le bâtiment, compre nant grange remise et élable, détruit par un incendie Beernem le 30 Novembre dernier, était assuré par la compagnie d'assurances géné rales de Bruxelles, représentée Bruges par son agent M. Inghels-de Tilly. Ce bâtiment était la propriété de Madame de Schieter de Lophem-de Blauvve, et la perle paraît être de 2,000 francs. La récolle et les instruments aratoires du Gardeville se releva, le prince l'attira vers lui. Oui, oui, soupira-t-il, vous me regretUrez longtemps, bien longtemps, n'est-ce pas? et elle aussi, ajouta-t-il... Vous lui per mettrez de verser une larme mon souvenir... je vous eu prie. Vous serez si heureux Monseigneur, elle pourra pleurer en liberté celui qui s'est dé voué pour elle Si jamais je la trouble dans sa douleur, ce sera pour mêler mes larmes aux siennes 1 Bien, mon ami, bien Une faiblesse le Força de s'interrompre mais il reprit après un moment Un root encore, dit-il. Je veux vous parler de la France. Tous les coeurs vraiment français, Monseigneur, porteront votre deuil. Peut-être, hélas! Mais, dites-moi: bientôt sans doute vous retournerez eu France car, quelle que soit l'opinion d'un homme, il ne doit pas plus en vouloir sa patrie qu'à sa mère, fût-alle cou pable Et comme malgré lui il regarda Marie-Louise: Vous avez raison, Monseigneur, et je veux revoir mon pays répondit Gardeville. Eh bien, reprit le duo de Reicbstadt avec une subite exalta tion, dites a vos amis, aux miens, que je meurs avec le regret de ne pouvoir embrasser la colonne! rcs mots ses membres se teudirent e! sa tête demeura immo bile sur l'oroiler, comme si le dernier souffle se fût éteint en lui. Guillaume avait le cœur déchiré; il n'osait laisser un libre cours sa douleur, et fit un mouvement pour se retirer. Le prince s'agita au même instant, souleva péniblement ses lourdes paupièrea, et s'adressant encore Guillaume: France!... Béatrix! murmnra-t-il... Ah! rendez l'une heu reuse, Gardeville!... et n'oubliez pas de dire combien aussi j'aimais l'autre Puis le fils infortuné de Napoléon, en proie comme son père des souvenirs désespérants, consumé comme lui par l'effervcsoence d'une énergie refoulée sur elle-même, saDS issue et sans but, épuisé par de longues souffrances, mais conservant encore toute sa raison, passa lentement sa main sur von front déjà mort et proféra encore quelques paroles qui tombèrent de ses lèvres comme l'expression d'une pensée inaobevée. Oui!... sans gloire!... pour la France!... Ah! mon père!... mon père Ces mots furent les derniers qu'il prononça. Le duc de Reicbstadt n'est plus! dit Malfatti d'une voix poi gnante et solennelle. Et comme si l'on n'attendait que cette parole pour laisser éclater un désespoir péniblement contenu, Maiie-Louise, l'archiduchesse Sophie et tous les assistants s'agenouillèrent en sanglotant. Les obsèques du duc de Reicbstadt eurent lieu le 24 juillet 1852. La simplicité y présida, comme pour tous les membres de la famille impériale. Une division de hussards précédait une voiture de cocr six chevaux, dans laquelle se trouvait le commissaire de la cour qui, selon l'usage, fut obligé de frapper la porte des capucins pour obtenir l'entrée do défunt, en déclinant son nom et son rxng. Cette voiture était suivie du catafalque; des porteurs de torches mar chaient coté des grenadiers et des divisions de hussards fermaient le cortège. Les princes et les princesses de la famille impériale, ainsi que la haute noblesse, s'étaient déjà rendus l'église. Les princesses accompagnèrent le cercueil jusqu'au caveau. Le temps favorisait ces funérailles; une foule immense encombrait lesjrues, et toutes les classes témoignaient par leur tristesse la vive part qu'elles prenaient cette cérémonie funèbre. Il y avait au milieu de cette multitude trois personnes en grand deuil, trois personnes que nous connaissons. L'une, dans une élégante calèche armoriée, c'était Mme de Laver- ney, qui s'efforçait de regretter le duc de Reichstadt comme un caprice évanoui. La seconde était Mra« Stiller qui, cachée dans un landavr, stores fermés, pleurait un ami et priait pour lui du foud du cœur. Guillaume de Gardeville, enfin, suivait le convoi, fpied, tête nue, le désespoir dans l'âme* Nul sans doute n'était plus affligé! Nul ne devait regretter et pleurer plus longtemps le fils de l'Empereur que Gardeville et Béatrix. Us ne se marièrent qu'après six mois de deuil. Étiekke Ébault et Charles db Beaufort. \VE sprit public

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Le Progrès (1841-1914) | 1847 | | pagina 2