7e ANNÉE. - N° 690. INTÉRIEUR. JELDI, 16 DECEMBRE 1847. JOURNAL D'YPRES ET DE L'ARRONDISSEMENT. ET LE JOURNAL DES BAZILES. Ou s'abonne ïpres, Marché au Beurre, 1, et chez tous les per cepteurs des postes du royaume. prix de l'abonnement, par trimestre. Pour Y prèsfr. 5-00 Pour les autres localités 6-00 Prix d'un numéro0-25 LePro Tout ce qui concerne la rédac tion doit être adressé, Jranco% l'éditeur du journal, Y près. Le Progrès parait le Diman che et le Jeudi de chaque semaine. prix des insertions. Quinze centimes par ligne. VIRES ACQU1RIT EUNDO. l'PBES, le 15 Décembre. Nous avons promis, dans un précédent n°, d'examiner le moyen auquel voulait recourir le ministère déchu, pour rétablir l'équilibre entre les recettes et les dépenses ordinaires et celui que propose dans le même but le cabinet actuel. Chacun le sait, de l'aveu de l'honorable Monsieur Malou, alors ministre des finances, le cabinet De Theux-Malou allait proposer un projet de loi qui rendait obligatoires les assu rances par l'Etat et qui devait procurer au tré sor un revenu annuel de 5 6 millions. Ce projet présentait un premier inconvénient il apportait une certaine perturbation dans les fortunes privées ou bien son exécution devait coûter une somme énorme l'Etat. Les assurances,en effet, sont aujourd hui l'ob jet de spéculations privées; sous la foi des dis positions législatives qui laissaient ces sortes d'opérations dans le domaine du commerce, des compagnies se sont formées et aujourd'hui, moins de fouler aux pieds les droits acquis des actionnaires, l'on nesaurait les indemniser sans y sacrifier des capitaux immenses. Les primes d'assurances, restreintes d'ailleurs par les effets d'une concurrence sans bornes, sont peu élevées et il n'est point rare de voir des compagnies d'assurances ne point donner d'intérêts ou être obligées de liquider; tandis que les assurances par l'Etat devant, déduction de tous remboursements pour sinistres, rap porter l'État une somme de 5 6 millions, le taux de la prime devra nécessairement être établi en conséquence et de quelque nom qu'on la décore elle ne sera en réalité qu'un impôt, et. un impôt qui, dans les circonstances actuel les, frappera particulièrement la petite bour geoisie. Avant tout, nous répéterons que nous voyons toujours regret la création de nouveaux im pôts; mais puisque la nécessité d'en établir a été léguée au cabinet actuel par ses prédéces seurs, et qu'il ne s'agit que d'opter, nous n'hé sitons pas préférer un droit sur les succes sions en ligne directe aux primes d'assurances obligatoires par l'État. Et en effet, il ne faut pas perdre de vue que depuis quelques années, il s'est opéré un chan gement notable dans notre organisation sociale; le nombre des pauvres s'est considérablement accru; la classe moyenne au contraire a dimi nué et tout tend la faire disparaître insensi blement et ne laisser que des riches et des indigents. Ce résultat doit être attribué en partie no tre système d'impôt qui pèse particulièrement sur cette classe de la société sans rien posséder qui lui vaille des revenus certains, le petit marchand, outre tous ses impôts de consom mation, paie pour lui-même une contribution personnelle et mobilière, et décharge du propriétaire, un impôt foncier. Sans doute ces impôts sont sa charge par suite des clauses de son bail; mais depuis 50 ans, ces impôts ont successivement augmentéet la surcharge en est restée pour compte des occupants, sans aucune compensation. Eh bien les assurances obligatoires pari État ne serontqu'une nouvelle aggravation pour les personnes de cette condition elles imposent le paiement d'une redevance annuelle, quien présence des'clauses usuelles de tous les baux, tombera charge, non des propriétaires, mais des simples occupeurs c'est-à-dire des culti vateurs, marchands, cabaretiers, artisans et même des simples ouvriers. Au contraire, l'impôt sur les successions est supporté par le propriétaire et reste en défini tive sa charge; il n'atteint point le pauvre il n'atteint même point, tel qu'il est proposé, celui qui hérite peine de quoi monter un modeste établissement; il ne frappe que le ri che, celui surtout que le hasard de la naissance a assez richement doté. Nous faisons toutefois une réserve; si le prin cipe de la loi nous paraît justenous croyons dans son application qu'il faut asseoir l'impôt, non pas sur le montant de la succession, mais sur le montant d« chaque part héréditaire. Qu'importe, en effet, qu'une succession com porte 12,000 francs, s'il y a douze enfants et que chaque enfant n'hérite qu'une somme de 1,000 francs. Cet héritier n'a-l-il pas droit d'être exempté plutôt que l'héritier unique d'une succession de 9,000 francs; cependant aux termes du projet de loi, le premier devrait payer, tandis que le second serait exempt. Pour faire disparaître celte anomalie, il suffit d'exempter de l'impôt la part qui sera recueillie par un héritier en ligne directe jusqu'à une somme fixe, soit 5,000 francs l'impôt de 1 p. °j0 ne serait prélevé qu'à partir de celte somme et jusqu'à 10,000 francs, et une fois les 10,000 dépassés, l'impôt serait dû sur la somme entière. Moyennant ces modifications que la saine raison commande et auxquelles le cabinet ne refusera point sans doute de souscrire, nous croyons en présence de la nécessité de majorer les impôts, que le droit sur les successions en ligne directe doit être préféré tout autre et surtout celui qui serait perçu au moyen des assurances par l'Etat. "fl L'ÉCOLE MILITAIRE D ÉQUITATION RÉORGAKISEE ET ÉTABLIE A YPRES. La nouvelle de la signature de l'arrêté royal qui réorganise l'école d'équitation et la fixe Ypres, a pu être communiquée nos lecteurs par le dernier numéro du Progrès. Nous nous attendions surprendre agréablement nos con citoyens en leur annonçant l'acquisition que la cité faisait d'un nouvel établissement mili taire mais en vérité nous ne comptions pas sur une explosion de contentement aussi spon tanée, de satisfaction aussi vive que sincère de la part de la presqu'unanimilé des habitants de la ville. On se félicitait du témoignage de bienveillance et, qu'on nous permette d'ajouter, de la justice du ministère libéral, qui n'avait pas oublié la ville d'Ypres, bien que dans la répartition des garnisons entre les diverses vil les du pays nous n'avions pas trop eu nous louer du lot qui nous était échu. Répétons que cette bonne nouvelle a fait le tour de la ville en un clin d'œil et qu'elle a été accueillie avec bonheur. Depuis si long temps la ville était accoutumée être traitée avec injustice et défaveur par l'autorité su périeure que le nouvel établissement qui sera créé Ypres, fera naître d'autant plus de recon naissance pour le ministère qu'il n'a pas suivi les traces des précédents cabinets. On n'oubliera jamais que du temps du minis tère De Theux, nous avions quelque motif de pouvoir compter sur la sympathie du cabinet, et c'est sous le règne de cette combinaison mi nistérielle laquelle le nom d'un de nos dépu tés restera attaché, que nous avons vu con sommer le retrait de notre garnison de cavalerie. C'était une injustice flagrante, commise en dépit de promesses formelles d'un ministre de la guerre et les commentaires dont cet acte a été l'objet de la part des adhérents du parti cléricalétaient faits pour humilier nos conci toyens. Ils n'ont pas oublié la joie cynique du Journal des Bazilesl'annonce du coup qui frappait, non pas les habitants attachés au parti libéral, mais la généralité de la population Yproise. Nous savons bien que plus lard on a taché d'amoindrir la portée des phrases les plus signi ficatives des articles de la béate feuille. Mais il il n'en reste pas moins coustant, pour nous comme pour la presqu'unanimilé de nos conci toyens, que le retrait de la garnison de cavale rie a été un acte de vengeance politique. Mais laissons nos malheureux adversaires qui, du bout des lèvres laissent échapper un mur mure de satisfaction pour la bonne aubaine qui vient de tomber en partage la ville d'Ypres, bien qu'au fond du cœur ils maudis sent la faveur qu'on lui accorde, et réjouissons- nous de posséder bientôt dans nos murs une institution militaire stable et permanente au moins pour un certain laps de temps, au lieu de quelques escadrons de cavalerie qui se dé plaçaient tout moment. Nous ne connaissons pas encore l'arrêté de réorganisation du cours d équilation mais d'après tous les renseigne ments quand celte institution sera en plein exercice, elle-répondra nos justes espérances. Si le moment de tenir compte la ville d'Ypres du mauvais vouloir dont elle a été vic time pendant si longtemps, est enfin arrivé, c'est un ministère libérai que nous le devons, un cabinet qui ne compte dans son sein aucun membre né dans nos provinces tandis que celui qui l'avait précédé, comprenait un député de l'arrondissement d'Ypres. Le ministère actuel vient de réparer la perle que nous avions su bie tandis que le cabinet dont M. Malou était un des ministres influents, a retiré celte gar nison pour laquelle la ville avait fait tant de sacrifices. Le ministère libéral a bien mérité de la ville d Ypres, tandis que si nous étions aussi bilieux que nos adversaires nous devrions maudire le cabinet dessix-Malou, qui, dans tou tes les occasions au lieu de venir en aide notre cité et de la favoriser dans une juste me sure, l'a poursuivis avec un acharnement in croyable et lui a rendu tous les mauvais services qu'il a été en son pouvoir de lui infliger. LE BUDGET DE LA Y1LLE La feuille jésuitique devient de plus en plus curieuse pesachanl comment se tirer avec hoii- neur d'une mauvaise et indigne plaisanterie elle appelle son secours la logique de la com plainte de M. Delà Palisse, de joyeuse mémoire S'il est vrai que /«Progrès ne raisonne jamais, il est vrai aussi, qu'il déraisonne toujours. Ou croirait, après avoir énoncé cet apophlhegme, que le Journal des Baziles donnera des preu ves l'appui de cette assertion. Que vous le connaissez peu! Il se met divaguer et finit par enfourcher son vieux dada: la moralela reli-

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