INTERIEUR. 78 ANNÉE. - N° 691. DIMANCHE, 19 DÉCEMBRE 1847. JOURNAL D'YPRES ET DE L'ARRONDISSEMENT. Feuilleton. NOUVELLES DIVERSES. CHARLES VIII A TOSCANELLE. Ou «'«bonne Tpreb Marché au Beurre, 1, etchexloua les per cepteurs des postes du royaume. PRIX DE l'abonnement, par trimestre. Pour Y prèsfr. 5-00 Pour les autres looalités 6-00 Prix d'un numéro0-25 Le Pro Tout ce qui concerne I* rédac tion doit être adressé, Jramco, A l'éditeur du journal, A Y près. Le I'xobxii parait le Diman che et le Jeudi de chaque semaine. PRIX DES INSERTIONS. Quinxe centimes par ligne. TIRES ACQUIRIT EUNDO. YPBE8le 18 Décembre. DISTRIBUTION DES RÉCOMPENSES A L'OCCASION DE L'EXPOSITION PUBLIQUE DES PRODUITS DE L'AGRICULTURE ET DE L'INDUSTRIE. Jeudi dernier a eu lieu Bruxellesla dis tribution des distinctions accordées aux indus triels et agriculteurs qui ont pris part l'expo sition nationale. Celte solennité avait attiré lin grand nombre de personnes Bruxelles et la fêle a eu lieu avec toute la magnificence possible. LL. MM. y ont assisté et le Roi lui- même a décerné les distinctions aux ouvriers et les décorations de son ordre, aux personnes qui ont mérité celte distinction. Nous croyons être agréable nos lecteurs en donnant les noms des industriels et agriculteurs de l'arrondissement, qui se sont distingués. AGRICULTURE. froment blanc. De Heeger, Watou, médaille de vermeil. houblon. De Block, Watou, médaille de vermeil. tabac. Descamps, Comines médaille de vermeil. Verstraele, Bas-Warnêtonmédaille d'ar- CenL Delrue, Wervicq, médaille de bronze. Calteau, Comines, médaille de bronze. INDUSTRIE. rubannerie. De Poorter-Roffiaen Ypres, rappel de la médaille de bronze de 1° classe. cuirs forts et cui^s corroyés. Polley, Ypres, rappel de la médaille de bronze de 1® classe. Van Alleynnes-SchockeelYpres, médaille de bronze de Ie classe. DelobelMessines rappel de la médaille de bronze de 2e classe. Tibaux-GodtschalckMessines, mention honorable. formes et embauchoirs. Couvreur, J., Messines, médaille de bronze de 2e classe. Une ouvrière née Ypres, a été décorée. C'est une dentellière nommée Justine Griffon, travaillant pour la maison Dausaert Bruxelles. Un certain nombre de décorations de l'ordre Léopold ont été conférées des personnes qui se sont distinguées ou comme membre du jurv ou comme exposants. Nous avons remarqué parmi ce nombre MM. De Graeve, cultivateur, bourgmestre Sluyvekenskerke et membre du Conseil provincial de la Flandre occidentale, et Ernest Peers inspecteur provincial du haras et membre du Conseil provincial de la Flandre occidentale. Ces distinctions qui ont été accor dées avec mesure, ont été accueillies par des applaudissements unanimes. En somme, jamais fête semblable n'a été mieux organisée et n'a produit de meilleur effet. Quelques personnes ont fait la remarque, qu'aujourd'hui qu'un ministère libéral dirige les destinées de la Belgique, la ville d'Ypres ne peut être trop favorisée, au gré de certains ca fards, tandis que du temps que le cabinet De Theux-Malou était au pouvoiron déaiait notre cité la plus minime part aux faveurs minis térielles, parce qu'on n'y était pas assez favora ble aux opinions politiques que représentait M. Jules Malou. Nous pouvons nous attendre bien d'autres palinodies. Les mêmes gens qui eussent consommé l'appauvrissement de ja ville d'Ypres, si cela eut été en leur pouvoir, ne se ront jamais contents de tout ce que le ministère libéral pourra nous accorder. Us seront d'au tant plus exigeants maintenant, qu'ils étaient plus satisfaits quand le ministère De Theux- Malou refusait d'écouter les plus justes demandes de la ville. A l'occasion de l'annhfersaire de S. M. le Roi, un Te Deum a été chanté hier matin la ca thédrale les autorités civiles et militaires y assistaient. Après le service divin, il y a eu pa rade des troupes de la garnison. Marché d'Ypres du 18 Décembre 1847. Le marché était abondamment fourni de froment et de seigle, aussi les transactions étaient lentes et se sont faites en baisse, 720 hectolitres de froment ont été exposés en vente les prix ont varié de fr. 18-40 20 francs; moyenue fr, 19-50 baisse 50 cent, La vente du seigle a élé saus animation et de fortes quantités sont restées invendues 136 hectolitres ont été mis au marché. Les prix ont varié de fr, 12-40 fr. 12-80; moyenne fr, 12-60; baisse 80 centimes. L'avoine a légèrement augmenté de prix 46 hectolitres ont été vendus de fr, 8-00 fr. 9-62 moyenne fr. 8-81 augmentation 6 centimes. Les fèves, dont 75 hectolitres ont élé vendus,sont restées sans variation fr. 14-20. 3,100 kilogrammes de pommes de terre ont trouvé preneurs fr. 8-50 les 100 kilogr,; celte denrée a été rapidement enlevée, mais sans variation de prix. Par arrêté royal du 13 décembre, le sieur Feys (Pierre-Norbert), notaire Woumen est nommé en la même qualité la résidence de Haringhe, arrondissement de Furnes, en rem placement du sieur Deleforlrie; et le sieur Floor (Charles-Louis), candidat-notaire Pope- ringheest nommé notaire la résidence de Woumen, canton de Dixmude. On écrit de Gand, 13 décembre Nous apprenons que le général-major De Holling vient prendre Gand le commandement de la brigade que commandait le général- major Crossée. Ce dernier prend Anvers la position qu'y occupait M. De Holling. On écrit de Bruxelles, 14 décembre: Nous apprenons avec une vive satisfaction que la santé de M. Devaux s'améliore de jour en jour, et que d'un autre côté tout danger de cécité a complètement disparu. La vue est fai ble encoremais s'il faut s'en rapporter aux nouvelles qui nous sont données, elle lui sera bientôt entièrement rendue. Peut-être dans le courant même de cet hiver, M. Devaux pourra- t-il reprendre le cours de ses travaux si long temps interrompus. La jeunesse aussi va avoir son journal Nous avons sous les yeux le spécimen d'un journal destiné la jeunesse et qui paraîtra tous les dimanches dater du mois de Janvier. Nous distinguons parmi les collaborateursMM.Brown, Giron, Guillery, C. Heger, professeurs l'athé née royal de Bruxelles; ce sont des noms chers aux familles et aux jeunes gens. Aussi prédi sons-nous un immense succès la Récréation. Toir aux annonces.) Le Courrier des Étals-Unis^']ovnna\ de New- York, nous apporte le récit d'un drame épou vantable qui aurait eu lieu en mer sur un navire. Voici les détails donnés par le capitaine Smith, delà goélette Carolinearrivée récemment Boston La Caroline avait quitté la rivière de Sa- vannah le 24 octobre dernier, destination de Bath. Le 26, le navire essuya une violente tem pête qui le désempara totalementetpour comble de malheur, jeta la mer les provisions et l'eau potable qui se trouvaient enfermés dans la cabine provisions placée sur le pont, l'exception d'une seule barrique d'eau. Le 3 novembre, l'eau était complètement épuisée, mais ce jour-là on parvint recueillir un peu d'eau de pluie; puis, partir de cette époque jusqu'au 10, l'équipage, composé de dix hommes, ne prit aucune espèce de nourri ture et n'eut plus rien pour satisfaire sa soif. On résolut alors délirer au sort et de tuer celui que le hasard désignerait, pour servir d'alimeut a ses compagnons d'infortune. Le sort tomba sur un Irlandais, nommé Charles Brown homme d'une force herculé enne, et pesant 180 livres. Aussitôt Brown I.e 15 mai, Tan 1495, Naples, folle de joie, célébrait le sacre pompeux de Charles VIII, couronné empereur d'Italie. Heureux autant que brave, une année lui avait suffi pour con quérir un royaume. Fresque sans combattre', il s'était emparé d'une foule de villes dont la plupart, soit crainte, soit haine pour la maison d'Aragon qui les opprimait, lui avaient ouvert leurs portes en le nommant leur libérateur. Mais, trop confiant dans s.i destinée, il oublia, au sein des plaisirs, les affaires de L'État, et, en moins de temps qu'il ne l'avait conquise, l'Italie lui fut enlevée. Honteux et découragé, il traversait en fugitif ces contrées que quelques mois auparavant il avait foulées en vainqueur, et, sur leurs ciéneaux menaçants, chacune des villes qui, son premier passage, l'avaient salué de mille cris d'allégresse, arborait le drapeau de Ferdinand l'endroit où l'étendard de Frauce avait flotté glorieux cl triomphant. Toscanelle, petite ville des États du Pape, se trouvait sur le che min de l'armée. Le roi, la voyant mal fortifiée, encore plus mal dé- feudue, résolut de l'enlever. -« Faible vengeance tirer des lâches trahisons d'Alexandre VI! Quelques coups de canon suffirent pour ouvrir une brèche, où les soldais avides de carnage et de bulin se précipitèrent en foule. Les habitants se défendirent quelques heures en désespérés; mais, accablés par le uombre, ils lâchèrent pied le sac de la ville fut complet. Eu vaiu Charles VU! voulut arrêter la fureur des Fran çais, tout fut massacré. Dans une petite chambre obscure, une jeune fille, la chevelure d'ébèue, se pressait contre le sein d'uu vieillard qui l'entourait d'un de ses bras, et de l'autre brandissait la lame d'un stylet en fixant sur elle des regards d angoisse. La porte ne tarda pas s'ouvrir; mais sur le seuil un seul homme se fit voir son armure, demi brisée, pendait autour de son corps chancelant. Sa main traîuail péniblement sa dague sanglante, et son front, que ne garantissait plus sou casque, était couvert de blessures. Carlo! s écria la jeune Italienne, eu se précipitant vers lui, Carlo, tu es blessé l Oh! ma Juanua! qu'importe! Ne faut-il pas que nous mou rions tous aujourd'hui, répondit le soldat. Nous avons combattu vainement; ces monstres n'épargueut rien, il ne nous reste plus d/tspoir Prions alors s'écria le vieillard en unissant ses bras aux étrein tes des deux amants,... car le beau Carlo n'était pas le frère de Juanna; et ce jour, le jour si désiré des fiançailles, devait être le dernier de leur yiel A peine ces deux mots: Prions alors! eurent-ils été prononcé d'une voix sonore et résignée par le père de la belle j uauua, qu'un affreux tumulte reteulit dans l'escalier qui conduisait la retraite des trois viclimcs, et presque aussitôt uue soldatesque avide de sang et de pillage se rua daus l'appartement. Le premier qui aperçut la belle italienne entre les bras de so<t père et de son amant, dont la main levait un stylet levé sur elle, poussa un horrible ori de joie que répéta en chœur la foule de ses compagnons, et, avant que Carlo eût eu le temps d'effleurer de la poiute de son arme la gorge de sa fianeée, elle fut arrachée de ses bras. Mais tout coup une voix terrible a reten'i dans l'éloignement, elle n'a prononcé qu'un root, niais ce mot a suffi... Les soldats ont lâché la belle Juanua, qui vient se réfugier auprès de son père et de l'infortuné Carlo. Une seconde fois, et plus fortement encore, U voix s'est écriée: Arrêter Les soldats, tournés vers la porte, s'inclinent avec respect leurs armes tombent aux pieds -lu héros qui les a cent fois conduits A U victoire, et qui daus oc jour veut leur épargner de» crimes. La Tré- mouille est devant eux... Le brave des bravej les regarde de l'œil sévère du juge puis, ange sauveur de la vierge et de sou innocence il s'approche de Juanua. Deux heures euviiou «près cette scène, la nuit vint cacher aux

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Le Progrès (1841-1914) | 1847 | | pagina 1