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2" A Mr De Blackle l*r prix du houblon
(prix unique médaille en vermeil);
3° A Mme Français Lyoen le 6° prix du
beurre (médaille en brouze)
4° A \\me Louis Lyoen. une médaille d'encou
ragement en vermeil, offerte par la commune.
T-jxSxy»—
M. le Ministre des affaires étrangères vient
d'adresser la lettre suivante au Politique
Bruxelles, 21 jauvier 1848.
A M. le rédacteur du Politique.
Monsieur,
Un article publié dans votre journal de ce jour, en
reproduisant les attaques dirigées contre moi par
plusieurs organes de la presse, me force sortir de
ma réserve habituelle pour vous faire une courte
réponse.
Vous dites que l'examen de la situation d'un
banquier de Mons aurait établi que je suis proprié-
taire de 3oo actions de la section de Jurbise et de
3oo actions du chemin de fer du Luxembourg.
Je n'aurais, ce me semble qu'à m'applaudir d'une
semblable découverte, si elle était réelle, et, comme
vous le reconnaissez vous-même, ce fait n'aurait
rien que de fort innocent mais je dois la vérité de
déclarer de la manière la plus formelle que je ne
suis propriétaire d'aucune action dans les compa
gnies du chemin de fer.
Je pourrais borner là ma réponse, s'il ne s'agissait
point d'-une polémique qui s'adresse bien plus aux
affaires privées qu'aux actes publics du ministère.
Pour qu'il ne reste donc aucune prise l'équivoque
ni au malentendu, je veux ajouter encore une ex
plication.
Lorsque en r845, après le vote de la loi de con
cession, une société anonyme se forma pour l'exé
eut ion du chemin de fer de Tournay Jurbise, je
m'inscrivis pour un nombre peu élevé d'actions.
Peu de temps après je fus appelé faire partie du
ministère Van de YYeyer je renonçai, pour ce mo-
tif, ma souscription, et en conséquence les actions
de cette société ne m'ont jamais été remises et ne
m'ont jamais appartenu.
Voilà, monsieur, pour ce qui concerne la section
de Tournay Jurbise, et quant au chemin de fer du
Luxembourg, je n'y ai jamais eu ni une seule action,
ni un intérêt quelconque.
Tout ce qu'on pourrait vous dire de contraire
ces affirmations, monsieur, serait erreurmensonge
ou calomnie.
Mon intention est de ne plus répondre aux allé
gations dictées par l'erreur ou le mensonge; mais
si, sortant des borues des insinuations perfides
et malveillantes dans lesquelles ils semblent
se complaire, les personnes et les organes de la
presse qui ont pris l'initiative de celte polémique
portaient l'audace ou la passion jusqu'à la calomnie,
je me réserverais alors d'user des moyens que m'of
friraient les lois répressives du pays.
Agréez, monsieur, l'assurance do ma parfaite
considération.
Signé C. d'Hoffschmidt.
Les mêmes dissentiments qui existaient
dans le sein du conseil communal de Coulure-
Saint-Germain subsistent encore'aujourd'hui.
La majorité persiste demander l'éloignement
du secrétaire communal la minorité persiste
enfant qui avait toute son affection, qui lui servait d'intermédiaire
dans ses rapports habituels avec l'équipage, et qui jouissait en un
mot de toutes les prérogatives attachées un poste de ooufiance au
près du maître. Ce favori qui, par son âge, était presqu'un enfant,
et qui avait sollicité avec un incroyable acharnement la faveur de
faire partie de l'expédition, se sentait sans doute appelé de gran
des destinées. Il devait devenir en effet le navigateur le plus célèbre
du siècle de François 1er, et doter la France du Canada. Ce jeune
homme se nommait Jacques Cartier tout simplement.
L'équipage de la Reine-Jeanne, qui se composait au départ de
quatre-vingt-six hommes, n'en comptait plus que cinquante-cinq,
lors du retour en Euiope. Le capitaine Yorik dont la fortune était
trés-eonsidérable. n'avait pu parvenir recruter des matelots pour
une exploration si lointaine, qu'en leur offrant une paie beaucoup
plus forte que celle qu'ils touchaient pour leurs services ordinaires,
et telle était la conscience avec laquelle il remplissait ses engage
ments leur égard, que lorsque les maladies, les boulets et les haches
d'abordage diminuaient le nombre de ses hommes, il faisait béné
ficier les autres de la solde que les manquants laissaient disponible.
Quand on fut en vue de Saint- Malo et que le reflux de la mer
obligea la Reine-Jeanne de sa mettre en panne dans la rade, l'équi
page eu masse se porta sur le pont en poussant des cris de joie, en
tendant les bras vers la ville natale, et en s'abandonnaut,saus rete
nue, cette gaîté tuibuleute, particulière aux marins, qui ont si
rarement occasion de la faire éclater, et qui veulent se dédommager
des misères qu ils ont éprouvées.
Au milieu de toutes ces voix infernales huilant la fois, le sifflet
du contre-maître fit entendre sa note aiguë et perçante, mais avec
une intonatiou singulière, et qui fit succéder tout-à-coup, par une
de ces brusques transitions que l'esprit a peine comprendre, au
tumulte le plus étourdissant le silence le plus absolu. Ce coup de
sifflet était le signal par lequel ou aunonçait que le capitaine allait
monter sur le pont, et que l'équipage devait se préparer le rece
voir, Aussitôt les hommes s'alligucrent sur deux rangs cl oublièrent
le maintenir; et M. le gouverneur de la pro
vince de Brabanl persiste penser qu'il esl sans
droit ni action pour faire cesser un conflit qui
laisse une commune importante sans adminis
tration.
NOUVELLES DIVERSES.
On esl surpris que, l'occasion de la mort
de la princesse Adélaïde, il n'ait pas été ques
tion de son mariage morganatique avîc le
général Athaliu, aide-de-camp du roi. mariage
dont le bruit esl fort accrédité l'étranger.
Voici ce qui a donné lieu ee bruit: Un ma
riage a été béni huis-clos un soir du mois de
juin 1837', dans l'église bainl-Rochen pré
sence de la reine des Français. Le lendemain,
le bruit se répandit que la princesse Adélaïde
avait épousé le général Athalin, avec le consen
tement du roi.
Mais il n'en était pas ainsi:
Dès avant la révolution de juillet, le général
Athalin avait ramené d'un voyage d'agrément
dans l'Alsace, sa patrie, une demoiselle admi
rablement belle qu'il avait placée dans un des
meilleurs établissements de Paris durant plu
sieurs années, et dont il avait fait plus lard sa
maîtresse. Instruit de cela la pieuse reine des
Français obtint qu'il serait déclaré au général
Athalin qu'il eût épouser sa maîtresse ou
quitter la cour. Le général préféra le premier
parti, et la reine assista la cérémonie du ma
riage pour avoir l'entière conviction que le
général avait obéi sa volonté.
Le mystère de celle cérémonie et la présence
de la reine ont accrédité le faux bruit dont nous
avons parlé plus haut.
Nous empruntons celte nouvelle la Gazette
d'Augsbourg. Le correspondant de ce journal
ajoute quïl connaît personnellement l'épouse
du général Athalin, laquelle a l'habitude de
donner l'hiver de brillantes soirées dans ses
appartements, au premier étage du Palais-Royal.
Il vient de se passer Paris un fait des
plus singuliers qui a donné lieu une foule
d'interprétations, et l'égard duquel on n'a pas
encore une solution bien positive.
Il y a une quinzaine de jours, une descente
de police fut faite chez une sage-femme.
Parmi les pensionnaires de la sage-femme se
trouvait une femme L... qui était accouchée
récemment, et que le commissaire de police
chargé de l'enquête interrogea séparément. Il
lui demanda ce qu elle avait fait de son enfant
et elle répondit sans hésiter qu'il était en nour
rice. Mais la sage femme qui la même ques
tion fut adressée, déclara elle, que l'enfant avait
élé abandonné par sa mère et porté I hospice.
Pour éclaircir cette contradiction, le com
missaire mit ces deux femmes en présence, et
la femme L... manifesta un profond désespoir
et éclata en reproches violent» contre la sage-
femme, quand elle sut que son enfant était
perdu. Ses récriminations étaient d'autant plus
vives, que la sage-femme avait présenté l'ac-
tout, la ville, les parents, les amis qui les attendaient là-bas, sur les
remparts, pour ne songer qu'à l'homme qui les avait si heureuse
ment et si vaillamment guidés dans tes hasards de la navigation.
Le capitaine Yorik parut avec les vêtements qu'il portait tou
jours dans ses communications avec l'équipage; seulement il u'avait
ni son poignard, ni sa hache, et il tenait sa loque la main au lieu
de s'en oouvrir la tête. 11 n'affeolait plus cet air de supériorité que
les exigences du comuiandemeut lui avaient jusqu'alors imposé, et
parle sourire affectueux et les salutations cordiales qu'il adressait
ceux qui l'entouraient, on pouvait voir que le commaudaut avait
disparu pour faire place l'homme.
Ce sourire qu'ils ne lui avaient jamais vu, ces bienveillantes dé
monstrations dont ils n'avaient pas encore élé l'objet d'une manière
qui parlât leurs yeux, furent pour ces hommes dévoués la plus
douce récompense qu'ils eussent obtenue de leurs rudes labeurs ils
savaient bien que le capitaine les avait traités avec uue souveraine
justice, qu'il les avait comblés de bienfaits, et que c'était lui seul
qu ils devaient d'avoir surmonté les mille obstacles de l'expédition
mais ce n'était que de ce moment qu'ils voyaient leur providence
dépouillée pour ainsi dire de ses attributs olympiens et qu'ils osaient
reconnaître que, sous cette provideuce, se cachait un homme, uu
homme supérieur eux sans doute par le génie et le savoir, mais
enfin un homme, leur semblable, leur ami, puisqu'il leur souriait et
se découvrait respectueusement devant eux...
Cette sympathie toute nouvelle qi'ils ressentaient pour le capi-
tàine Yorik, se révéla cil môme temps tous ces hommes qui, ne
se sentant plus retenus par la superstitieuse vénération qu'il leur
avait inspirée jusqu'à ce jour, l'accueillirent par des acclamations
aussi unanimes, aussi joyeuses, que celles qu'ils avaient fait en
tendre en voyant les murs de Saint-Malo.
Vie, santé et richesse au capitaine Noël! noèl pour le ca
pitaine Louanges la Reine-Jeanne
Yorik leur fît signe de se taire, et quand le silence fut peu près
rétabli
couchée une nourrice qui l'enfant fut remis,
et que la femme L... solda au moment de son
départ.
La sage-femme fut tenue de dire ce qu'elle
avait fait de cet enfant. Après beaucoup d hési
tation, elle finit par déclarer qu'une dame in
connue, appartenant, ce qu'elle croyait, la
haute classe de la société, était venue lui pro
poser de lui livrer, moyennant une somme
d'argent, un enfant mâle qu'on serait disposé
abandonner et au sujet duqtiel il ne serait jamais
fait de recherches. La femme L... accoucha sur
ces entrefaites, d'un garçon; la sage-femme,
séduite par l'appât de l'or qui lui était offert,
livra cet enfant sans scrupule, et fit paraître,
comme on l'a vu, devant la mère, une fausse
nourrice.
Celle affaire devenait grave l'usage qu'on
voulait faire de cet enfant, pouvait être crimi
nel. Voulait-on l'introduire frauduleusement
dans une famille? le substituer uu autre? il
y avait mille conjectures faire ce sujet aussi
le parquet s'émut-il, lorsquïl fut informé de
ces circonstances, et ordonua-t-il les recherches
les plus actives. Mais la dame inconnue n'avait
rien dit qui pût mettre sur ses traces ses dé
marches étaient toujours entourées de mystère,
et il n'était pas facile de la retrouver, moins
d'un hasard. C'est ce qui arriva.
11 y a quelques jours, celle qu'on avait tant
cœur de voir reparaître se rendit chez la sage-
femme, dont elle ignorait l'arrestation, pour se
faire remettre l'acte civil de l'enfant qu'elle
n'avait pas eu l'idée de prendre d'abord elle
était venue en .chaise de poste, et s'apprêtait
quitter Paris dès qu'on lui aurait remis cette
pièce. Mais une surveillance était établie dans
la maison, et elle fut arrêtée.
Celte personne, qui est en effet une très-
grande dame, venue de très-loin pour faire une
acquisition si singulière, a élé conduite au dé
pôt de la préfecture, et traitée avec les égards
dûs son rang. Elle a déclaré n'avoir eu d autre
but que de faire œuvre de charité, et comme
aucun fait nouveau ne s'est élevé contre elle
la suite d'une enquête minutieuse, elle vient
d être relâchée.
La réflexion s'arrête naturellement sur la
destinée de ce malheureux enfant, qui, selon
toute apparence, allait jouir d'une grande for
tune, celle qui l'adoptait avait pour lui beau
coup de sollicitude elle lui avait acheté une
riche layette; en un mot, il jouissait déjà d'une
existence confortable et était entouré d un luxe
princier.
Mais ce qui n'est pas moins bizarre dans
celte affaire, c'est la conduite de la véritable
mère, qui, après avoir manifesté un violent
désespoir quand elle croyait son enfant perdu
ne voulait plus le reprendre quand on a voulu
le restituer, et qu'il a fallu contraindre en quel
que sorte faire son devoir.
M. d Israeli, l'un des écrivains les plus
distingués de l'Angleterre, est mort il y a deux
- Mes amis, leur dit-il, mes braves amis, je ne suis plus votre
capitaine, le voyage de ta Reine Jeanne est terminé; mais je n'ai
pas voulu me séparer de vous sans vous remercier du 'zèle que vous
avez tous déployé pendaut notre longue navigation. Si parmi vous
il s'en trouvait un seul envers lequel je me fusse, sans le vouloir
rendu coupable d'une injustice, qu'il s'approebe, qu'il se pldjoue
hautement, il me trouvera prêt réparer, autant qu'il est en uio° te
mal que je lui aurais fait.
Personne ne se plaint, tout le monde est content du capitaine
se mirent-ils crier en chœur.
- Mes amis, reprit Yorik. il faut qu'après un voyage aussi péril
leux que celui que nous veuous d'accomplir ensemble, de braves
gens comme vous puissent passer dans l'aisance et dans 'le repus le
reste de leur vie. Je ne crois pas m'ctre acquitté suffisamment envers
vous en tenant les conditions de votre engagement la Reine-
Jeanne revient d'Amérique aveo des richesses hicalculab'les et c'est
vous quelle les do.t en grande partie aussitôt que j'aurai réalisé
la valeur de 1 or, de 1 argent et des pierreries que je rapporte, cha
cun de vous pourra se présenter pour recevoir deux mille écus de
Bretagne, dont je me reconnais débiteur. J'espère que cette expé
dition ne sera pas la dernière que je suis appelé a entreprendre
mais quels que soient les résultats de mes autres voyages, je n'ou
blierai jamais les hardis marins qui m'ont suivi dans ma première
traversée, et jamais le pont de la Reine-Jeanne n'aura porté de plus
braves équipages.
Nous ne nous séparerons jamais de notre capitaine, répondi
rent les matelots, nous serons de tous les voyages de la Reine-Jeanne.
Vive notre capitaine!
Mes braves, interrompit Yorik, ce n'est pas cela qu'il faut dire-
Vive Saint-Malo vive la Bretagne!
- Vive Saint-Malo vive la Bretagne répétèrent les marins, en
agitant leurs chapeaux.
'\La euile au proe/win n'. j