NOUVELLES DIVERSES.
la persécution, tantôt on ameute tous les in
térêts privés contre le gouvernement, et en
dernière analyse,que l'administration soit libé
rale ou cléricale il faut que le trésor ne reste
pas vide, si l'on veut venir efficacement au se
cours des Flandres.
Heureusement que dans les rangs du parti
catholique, il y a des hommes plus justes qui
s'inscrivent en faux contre les clameurs calom
nieuses de la presse cléricale. Dans la séance du
23 janvier, M. Rochnbach, bourgmestre de
Rurabeke, qui certes ne passe pas pour un libé
ral, a rendu pleinement justice au ministre de
l intérieur. Voici textuellement, d'après le Moni
teurles paroles de M. Rodenbach
Messieurs, je suis très-satisfait d'entendre M.
le ministre de l'intérieur déclarer qu'on s'occu-
pera sérieusement des Flandres.
M. le Ministre de l'intérieur. On s'en
occupe sérieusement.
M. Rodenbach. «J'en conviens, j'allais dé-
clarer que, quoiqu'on ait dit, jusqu'à présent,
qu'il n'y tavait rien eu de fait, je savais tout le
contraire. Je sais que des actes ont été posés, des
arrêtés ont été pris pour venir en partie au se-
cours des populations flamandes. Sous ce rapport
je déclare que je suis très-satisfait des premiers
arrêtés pris par le gouvernement, d'autant plus
que le ministre vient de nous promettre qu'il
sera bientôt présenté un projet qui rendra des
services plus efficaces aux F landres.
Parqui ces mois.qui rendent hommageà l'acti
vité du miuislre de l'intérieur, ont-ils été pro
noncés? Par un député libéral, un soutien de
la politique nouvelle? Eh! non par M. Roden
bach que le Journal des Baziles ne reniera
pas pour un des siens, par ce même député
qui, l'an passé, adressa en plein parlement,
M. De Tbeux, cette interpellation énergique et
sanglante: Vous voulez donc laisser mourir les
populations flamandes de faim! M. Rodenbach
se loue de M. Rogier et accusait M. De Theux
d'une inaction cruelle et inconcevable, eu pré
sence des souffrances du pays.
■■ar
La Société des Chœurs, avec la coopération
de la musique du corps des Sapeurs-pompiers,
se propose de donner, au profit des pauvres,
en la salle de spectacle, un concert suivi d'un
bal, Mercredi, 2 Février. La carte d'entrée est
fixée un franc cinquante centimes, et moyen
nant cette rétributionchaque souscripteur
pourra disposer de trois cartes valables pour
lin pain chacune, qu'on pourra se procurer
chez un boulanger au choix.
On nous informe qu'une liste de souscription
restera déposée chez Mr Aug. de Beaucourt, rue
d'EI verdi ngliejusqu'au 2 Février, jour de
l'exécution.
La Société de St-Sébaslien, de Poperinghe, a
voulu relever, dans celle saison rigoureuse la
célébration de sa fêle patronale par une œuvre
philanthropique; une liste de souscription en
faveur des pauvres a été mise en circulation
parmi les membres qui la composent La pro
position de cet acte de charitéfaite d'abord
par l'un des sociétaires connu par son hu
manité, a été aussitôt accueillie avec empresse
ment, et une distribution de pain a eu lieu le
surlendemain de la fête pour une somme d'en
viron 150 francs, produit de la souscription.
nécrologie.
Lundi dernier, est décédé Poperinghe,
l'âge de 90 ans, le Nestor du corps médical
belge. M. Antoine-Joseph Ledieu, chirurgien-
accoucheur en celte ville, né Neuvillyen
1757, et diplômé Ypres, en 1781. Cet hono
rable praticien comptait 67 années d'exercice
dans l'art de la chirurgie et dans celui des ac
couchements.
Plusieurs professeurs attachés aux universités
vont être consultés par M. le ministre de l'in
térieur sur le meilleur mode de formation du
jury d'examen. La loi qui règle celte matière
expire au mois d'avril.
On lit dans la Démocratie pacifique
On nous assure que les commissaires de
police de Paris font en ce moment des visites
chez les armuriers pour s'assurer que leurs
armes, conformément l'ordonnancesont te
nues dans un état incomplet et indisponible.
Ordinairement, ces visites n'ont lieu qu'aux
approches des fêtes de juillet et se réduisent
une simple information sur parole. Ce matin,
l'improvisleune visite très-longue et très-
minutieuse a été faite dans la rue Notre-Dame-
de-Lorette.
Ceci prouve que la défiance du dedans est
une passion croissante chez le ministère.
On lit dans la Sentinelle de Toulon
La translation des prisonniers Arabes du
fort Malbousquet au fort Lamalgue semble
avoir relevé un peu leur courage abattu. Abd-
el-Kader a assisté leur arrivée et tous sont
allés successivement lui baiser les piedsles
mains et le front. Cette entrevue offrait un tou
chant spectacle; tous ces prisonniers retenaient
avec peine leurs larmes.
M. le colonel Daumas qui est arrivé dans
nos murs, s'est rendu au fort Larnalgue.
Il n'y a encore aucune décision prise au
sujet d'Abd-el-Kader et d'après ce qui se passe,
il ne paraît pas devoir être de sitôt extrait du
fort. Le gouvernement a sans doute compris
combien il serait imprudent d'exécuter la pro
messe que nos généraux ont faite Tex-émir.
Nos prisonniers ont perdu un très-jeune en
fant, qui était d'ailleurs maladif. Après avoir
fait toutes leurs cérémonies religieuses, ils l ont
laissé emporter au cimetière, où il a été enterré.
On lit dans le Contemporaneodu 13
janvier
On lit dans une lettre de Naples que le 9,
la plus grande partie des troupes expédiées par
la Calabre était revenue. Le soir du 12 il devait
y avoir une grande fêle, le roi allait au théâtre
S'-Charles, et la police avait déjà pris 300 bil
lets. On craignait qu'il n'y eutquelque tumulte,
si dans cette journée les concessions promises
n'étaient pas accordées. La presse clandestine
travaille; il circule une adresse au peuple dans
laquelle on cherche lui rappeler Masaniello.
de conciliation qu'il avait si laborieusement préparée.
Il déplorait sur'out la mort malheureuse du sire de Bizien, sur
la sagesse duquel il avait particulièrement compté pour résoudre les
difficultés qu'avait fait naître l'arrivée d une garuisou française dans
le château de Saiut-Malo, et il sentait bien que l'exaspération des
habitants devant rendre impossible la soumission volontaire la
quelle il avait espéré les amener, il lui faudrait avoir recours des
moyens plus énergiques, pour faire reconnaître l'autorité royale dont
il était le représentant.
Néanmoins, quoiqu'il se vit obligé de renoncer un système de
temporisation qui ne lui paraissait plus opportun, il voulut encore
donner aux Malouius une preuve des bonnes intentions dont il était
animé leur égard, en assistant aux funérailles de leur Prévôt, dé-
maicbe qui précéda l'euvoi de son message aux notables, et qui les
eût certainement disposés accepter les conditions qui leur étaient
fixées, si le retour de la Heine-Jeanne ue tût venu raviver loul-à-
coup les idées d'indépendance de ces tiers bourgeois.
Le gonveineur ne s'était pas coutenté d'adresser son fils un
blâuie sévère, il lui avait retiré le commandement des arquebusiers,
jusqu'à ce que l'enquête qu'il se proposait de faire sur l'événement,
l'eût éclairé plus complètement sur les causes de la collision, et il
lui avait intimé l'ordre de ne pas sortir delà citadelle, sous quel-
quepiétexte que ce fût.
Le jeune capitaine ne chercha pas faire valoir des justifications
qui eussent pu calmer L'irritation de son père; il aurait pu lui objec
ter qu'il avait considéré comme un point d'honneur, comme uu
devoir de ne pas humilier la bannière de Frauce devant celle de
ne; que l'agression venait des miliciens et non des soldats;
t du sire de Bizien était l'etTet d'un malheureux hasard
'il u'espcràt pas fléchir l'inflexible volonté du comté
de Charolles, soit qu'il eût des raisons personnelles de ue pas s'ap
pesantir sur ce sujet, il ne prêta au discours de son père qu'une
attention fort distraite, et s'empressa de se retirer lorsqu'il se fut
entendu condamner ne pas franchir l'enceinte du château.
En entrant dans sou appartementClément de Charolles y
trouva deux arquebusiers de sa compagnie, spécialement attachés
sa personne, et qui l'attendaient aveo grande impatience. En aper
cevant ces deux hommes, la joie et l'anxiété se peignirent simulta
nément sur son visage.
Eh bien leur demanda-t-il, avez-vous réussi
Mieux que nous ne l'espérions, monseigneur. Il y a vainement
une providence pour les amoureux.
Trêve de plaisanterie, Patrice. Cette affaire prend une tour
nure si sérieuse, que je suis presque me repentir de me l'être mise
sur les bras.
Je ne reconnais pas monseigneur! Se repentir d'avoir en sa
puissance la plus jolie fille qu'il y ait sous la calotte du ciel
Eh! nous ne sommes pjs ici Paris, et les Maloums sont gens
trouver mauvais qu'un gentilhomme enlève leurs filles.
Hlonseigneur estime donc bien peu les Malouins, pour les
croire susceptibles de se formaliser d'uue bagatelle
Encore une fois, Pati icc, empêche ta langue de plaisanter sur
ce sujet, ou bien je te l'arrache, aussi vrai que tu mourras de la
corde.
Monseigneur ne veut-il pas quitter cette jaquette et la rem
placer par un pourpoint?
-« Michel, raconte-moi bien en détail comment la chose s'est
passée, et toi, Patrice, pas uu mot sans être interrogé. Mais ayant
tout, j'espère que la jeune fille n'a éprouvé aucun mal
Pas une égratignure, monseigneur. Voilà l'histoire Quanti
Le 2, il y a eu une émeute Messine, où
le peuple s'est défendu coups de pierres. Une
frégate vapeur est partie pour Siracuse. On
dit comme une chose certaine que le général
Landy, qui se trouve Messine, avait ouvert
unedépèche de l'ambassade anglaise. Dès qu'on
Ta su Naples, les deux frégates anglaises qui
se trouvaient dans ce port, sont parties immé
diatement pour Messine. On assure que le moins
qu'elles pourront demander sera la destitution.
Berlin, 22 janvier. Notre bourse a été
pendant toute la semaine dans une grande agi
tation une frayour panique s'était emparée du
public. Les capitalistes se pressaient de vendre
leurs fonds, aussi les cours ont-ils baissé d'une
manière sensible.
La cause de ce mouvement a été la baisse des
rentes françaises et en même temps les bruits
exagérés que les joueurs la baisse, ont eu le
soin d'exploiter leur profit. Les fluctuations
des cours ont été considérables.
Aujourd'hui, la bourse a repris plus de calme
et les fonds et les actions se sont relevés pro
gressivement de la dépréciation de ces jours
derniers,
L'assemblée des comités des états, dans sa
séance du 20dont la Gazette de Prusse ne
publie qu'une partie, s'est prononcée négative
ment sur la question de l'abolition de la peine
de mort dans le nouveau code. Celte décision
a été prise !a majorité de 63 voix contre 3
M. de Tanaro, agent du nouveau duc de
Parme, vient d'arriver Paris, se rendant
Londres. 11 est, dit-on, chargé par le prince de
négocier en son nom un emprunt en Angleterre.
Il est muni de tous les pouvoirs nécessaires pour
négocier cet emprunt.
On lit dans le Journal des Débats:
Le gouvernement français vient de donner
Tordre un des plus forts bâtiments vapeur
de l'état, de se rendre immédiatement devant
Naples.
Les compagnies d'assurances de Hambourg
viennent de conclure un arrangement pour
l'adoption d'un système communpar suite
duquel les conditions actuelles auxquelles les
différentes Compagnies font leurs assurances,
seront remplacées par une police uniforme pour
tontes les sociétés. Cette mesure a été, dit le
Boersenhallefavorablement accueillie non-
seulement Hambourgmais dans toutes les
autres villes maritimes avec lesquelles Ham
bourg est en relations d'affaires, et paraît de
nature opérer toute une révolution dans le
système des assurances. Les compagnies de
Slellin ont déjà adopté les statuts hambour-
geois et celles de Riga se disposent suivre leur
exemple,
Madrid, 30 janvier. M. D.-J. Domingo
Fagonza, frère du ministre de la banque de Sl-
Ferdinand, vient d'être nommé gentilhomme
de la chambre de S. M.
Hier, le bal du palais a été brillant mais
peu animé. 11 y avait moins de monde celte
réunion qu'aux précédentes. Le duc de la Vic
toire n'avait pas été invité. C'est une leçon que
lui a donné le palais, le duc n'ayant pas encore
rendu visili la reine-mère.
les miliciens ont commencé nous distr ibuer des coups de pique, et
que la mclce est devenue générale, Patrice et moi nous ne per-
dioHS pas de l'œil la jeune lille que monseigneur nous avait dési
gnée. Par saint Michel, mon patron, elle est reconnaissable entre
dix mille! Quelle fine fleur de gentillesse! Si bien que, profitant
d'un momeut où elle venait d'être séparée du vieillard barbe
blanche, et où chacun était trop occupé peur son compte pour
s'occuper des affaires des autres, je l'enveloppe dans mon manteau,
taudis que Patrice lui passe un mouchoir autour de la figure pour
étouffer ses cris. Cette précaution n'était, ma foi, pas inutile elle
se démenait comme le diable dans un bénitier, mais j'en fus quitte
pour serrer un peu pins mon manteau, et nous de courir dans la
direction du château, sans rencontrer âme qui vive. Il paraît que
tout le monde s'était donné rendez-vous sur la place de l'église. Il
faut vous dire, monseigneur, que le gibier s'est trouvé pris dans
mon manteau, absolument comme un poisson dans un filet, et que
ça s'est passé en rien de temps. Patrice et moi, nous disions tout
haut que nous emportions un des nôtres qui venait d'être blessé, de
sorte que nous étions l'abri de tout soupçon dans le cas où l'on
aurait remarqué que je portais sur l'épaule uu fardeau qui remuait
les bras et les jambes. Tout avait bien marché jusque-là. mais le
plus difficile restait faire, savoir, d'introduire notre capture daus
la citadelle sans que le factionnaire s'en aperçût. Que fait
Patrice
Si monseigneur veut bien le permettre, interrompit Patrice,
qui souffrait sans doute beaucoup d'avoir été condamné an silence,
je raconterai moi-même le reste de l'histoire; cela me revient d®
droit, puisque je fus le principal auteur dans le dénoûment.
{La suit4 au prochain n*. j