EXTÉRIEUR. France. La discussion sur le projet de loi du no tariat a continué dans la séance de la chambre des députés de ce jour. Les débats n'ont rien offert d'intéressant. lin comptant les adhésions récentes au vote de la majorité (sur la perception des con tributions), on a le chiffre de 155 voix, consti tuant définitivement la majorité favorable au cabinet dans le congrès. C'était chez un de nos littérateurs en ro mans. Le bruit de la sonnette se fait entendre. Mon enfant, va voir qui vient là, dit Mme Ch. N. sa fille, jolie et rose enfant de cinq ou six ans. Les visiteurs étaient M. Jal, l'homme de let tres, Mme Jal et leur fils. La petite fille envoyée au-devant d'eux revient auprès de sa mère et dit: Maman, ce sont les Jaux. La jeune fille avait été mise au pain sec la veille pour avoir dit des générais. {Corsaire.) La Gazette de Prusse publie les détails de la fête des ordres et du couronnement qui a été célébrée le 23 au palais royal de Berlin, le nombre des convives qui ont assisté au banquet royal a été de 800. Un grand nombre de déco rations de l'ordre de l'Aigle Rouge, de S'-Jean et de la croix-d'honneur ont été conférés par le roi, l'occasion de cet anniversaire. M. de Duesberg, ministre des finances, et M. Uhden, ministre de la justice, ont reçu l'Aigle-Rouge de première classe, M. de Rodowiz, ministre près la cour de Badechargé d'une mission spéciale pour les affaires de Suisse, et le comte de Koningsmarcqministre près la cour des Pays-Bas, ont reçu l'Etoile de l'Aigle-Rouge, de 2e classe, ainsi que le prince Philippe Croy, M. Ronne, président du bureau du commerce, M. Schaper, directeur-général de la poste, etM.de Sydowministre près la Confédération helvé- lique, ancien ministre Bruxelles; M. d'Ause- dom, envoyé Rome; M. de Werther, envoyé Athènes et le comte de Westphalie, envoyé près des cours de Hanovre et de Brunswick ont reçu l'Aigle Rouge de 3e classe, M. Bach, con sul de Prusse Oslende, et M. Aug. Camphau- sen négociant Cologne, ont été décorés de l'Aigle Rouge de 4e classe. Rome, 15janvier Un courrier extraordinaire qui arrive l'in stantapporte au gouvernement la nouvelle qu'une révolte générale a éclaté dans la Sicile. Parme a accédé l'union des douanes de l'Italie centrale. On lit dans VA/ba de Florencedu 19, sous la rubrique Notizie délia Serra D'après les derniers avis de iNaples, on don nait pour certains dans cette capitale l'insur rection de Messine, survenue le 12, Païenne. Le gouvernement provisoire est composé du Dr Ruggiero Settino, ministre des affaires étrangè res, sous la constitution du prince Villa Fiorita, de l'avocat Marocco et du comte Piélro Acelo. On lit dans la Patriasous la rubrique de Turin Le gouvernement du roi Charles-Albert, a ordonné la formation d'un camp, retranché sur les hauteurs de Valenza sur le Pô, afin de se défendre contre une attaque probable des trou pes autrichiennes, et pour tenir ainsi le gou vernement de Milan, sur le qui vive de peur d'une invasion des troupes Piémontaises. Le camp comprendra 30,000 hommes. LAlba du 18.) On écrit de Palerme La Sicile entière est soulevée, Messine, Tra- pani et Catane sont insurgées. {La Patria du 1 janvier.) On écrit de Turin, 14 janvier Hier, tous les directeurs des journaux ont été mandés au bureau de révision. Le président de la commission de censure M. Gozzera, les a engagés modérer l'ardeur de leurs journaux dans les polémiques contre l'Autriche. Le gou vernement désire la liberté de discussion dans les affaires intérieures. Mais il veut que les jour nalistes ne lui suscitent pas de difficultés avec les puissances étrangères. Des faits et non des paroles. {Patria.) D'après les correspondances de INaples, le prince Louis, frère du roi de INaples, a sous ses ordres, pour agir contre Palerme. neuf bateaux vapeur de guerre. L'ordre donné au prince, est de mettre tout feu et samj. Les neuf bateaux vapeur portent sept bataillons de chasseurs, deux parcs d'artillerie, un bataillon de pompiers; force effective 3,000 hommes. On lit dans la Patria 5,000 fusils percussion, sont arrivés de Toulon Livourne. Le gouvernement toscan les doit S. M. Louis-Philippe, roi des Français, qui a bien voulu répoudre avec une courtoisie tonte particulière et un empressement extraor dinaire, aux demandes de son royal neveu, S A. le grand-duc. Parme. 14 janvier. Le grand-duc est parti aujourd hui et il reviendra mardi; il fera une rentrée solennelle. Les dépouillles mortelles de la duchesse doivent partir lundi pour Vienne. Tous les journaux italiens, y compris la Gazette de Florencesont défendus ici. Patria19 janvier.) Paris, 26 Janvier. Le bruit de la retraite de M. Iegénéral Trezel a circulé dans Paris et y a pris une grande consistance. La discussion du projet d'adresse a été reprise hier par la chambre des députés. Elle a roulé sur l'agriculture et sur la situation finan cière. Incidemment, M. Berryer a demandé, sur les affaires de la Plata, des explications que M. Guizot a refusées Le débat s'est en général ressenti du caractère sérieux des questions traitées; il est resté sans animation pendant toute la séance. Il est rare que la chambre soit aussi vive ment intéressée qu'elle l'a été hier par une discussion sur les chiffres du budget. C'est que M. Thiers, qui depuis deux ans affecte de se tenir l'écart, s'est emparé de la tribune et l'a occupée pendant deux heures, pour faire voir combien le ministère nous trompelorsqu'il cherche dissimuler la position de nos affaires financières. M. Thiers nous a signalé un budget ordinaire de 1384 millions, un budget extraor dinaire de 150 millions et une dette flottante de 750 millions. En 1846 le budget ordinaire était de 1302 millions, en 1847 il s'est élevé 1338 millions, en 1848 il était de 1361 et pour 1849 il est de 1384 millions. C'est ainsi que d'année en année le chiffre augmente. L'augmentation des dépenses ordi naires a été de 300 millions depuis 1841. Quant aux receltes elles sont loin d éprouver un accroissement correspondant. La moyenne des augmentations des dépenses est de 60 70 millions, la moyenne des augmentations de recettes est de 40 millions seulement, ce qui nous constitue tous les ans un déficit de 20 30 millions. Dans cet état de choses le gouvernement augmente d'année en année le chiffre de la dette flottante et il engage indéfiniment les ressour ces de l'amortissement. Ainsi, depuis huit ans, le ministère a pris sur les fonds destinés au rachat du 5 p. °/0, du 4 1/2 et du 4 p la somme énorme de fr. 649.719.637-02 c. de plus, il a emprunté en 1841, 150 millions, en 1844, 200 millions, et en 1847 250 millions. C'est-à-dire qu'en huit ans on a dévoré 1250 millions, et cependant en présence de pareilles dépenses on vient nous dire que d ici 18 mois on n'aura aucune dépense imprévue, et Ion veut faire croire au pays que le budget de 184,9 restera en équilibre. En définitive, M Thiers a prouvé qu'après les versements de l'emprunt de 250 millions con tracté l'année dernière, il sera indispensable d'en contracter un nouveau et ni M. Dumon, ni M. Duchalel n'ont paru disposés nier une pareille hypothèse. La commission du banquet réformiste du deuxième arrondissement vient d'adresser aux journaux une note dans laquelle elle déclare persister dans l'intention de donner le banquet. Elle attend seulement pour fixer le jour la fin de la discussion de l'adresseles députés qui désirent assister au banquet étant eu ce moment retenus très-tard la chambre. VARIÉTÉS. ENCOHE LOLA. MONTES. Vous savez que l'illustre monarque sous lequel la Bavière a le bonheur de vivre,'est foncièrement ana- créontique et amoureux. Vous n'ignorez pas non plus les innombrables preuves de sensible tendresse dont ce prince ardent a accablé, surchargé, étouffé M11" Lola Montés, ou, si mieux vous aimez, la veuve morganatique de feu M. Dujarrier, de quelques au tres défunts et de pas inal de vivants. Eufin, il fau drait que vous fussiez né par-delà le Congo pour ne point savoir que la passion impétueuse, ingou vernable, fabuleuse du roi Louis, pour la sylphide de la Porte-Saint-Martin, détermina un changement de ministère, un soulèvement clérical, d'humbles remontrances de toutes sortes, et plaça, l'an dernier, la Bavière deux doigts d'une révolution politique, religieuse et sociale. O amour, qui perdit Troie, voilà de tes coups Mais n'importe, je m'incline maintenant devant ta puissance, parce que quelque chose comme la liberté de la presse a jailli du choc des bêtises phé noménales que tu as fait faire sa majesté bavaroise. La source d'où provient la lumière est tant soit'peu bourbeuse, c'est vrai mais encore une fois, ça m'est égal j'adoie la lumière, n'importe d'où elle vienne; salut donc la lumière et M"0 Lola-Montès, com tesse de Lansfeld Mais je reviens. Le roi Louis jugeant dans sa haute sa gesse qu'il ne suffisait pas d'avoir enrichi, ennobli, blasonné, écus- sonné et prodigieusement ennuyé sa maîtresse, et que sa moralité, lui, roi Louis, exigeait que M11" Lola fût reconnue, en cette qualité dubarryenne et pompadourienne, par toutes les puissances amies et alliées de la Bavière, a résolu, après avoir entendu son conseil et écouté son confesseur, de donner, dans le courant du mois de février, un grand bal dont sa nymphe fera les honneurs, et auquel sont déjà invités, collectivement et individuellement, tous les membres du corps diplomatique résidant Munich. Or, les ambassadeurs et les ministres plénipoten tiaires étant assez généralement pourvus d'épouses légitimes, et le roi Louis, se trouvant lui-même dans cette respectable condition, les dames dudit corps diplomatique font mine de ne point vouloir polker et mazourker avec une usurpatrice avérée. Leur respect pour le principe sacré de la légitimité ne leur permet pas, disent-elles, d'abandonner dans une politique subversive au premier chef. Et voilà ce qui motive aujourd'hui un échange fréquent de courriers et de notes entre l'hôtel des Capucins Paris et la légation française Munich. M. Guizot s'était d'abord flatté d'éluder la diffi culté, en engageant madame de Bourgoiug vouloir bien prendre et garder la grippe pendant quelques semaines. Mais l'ambassadeur a répondu que la sus ceptibilité de Lola ne se laisserait pas prendre ce subterfuge que le monarque bavarois en rugirait que les rapports internationaux en souffriraient que le poste d'ambassadeur Munich deviendrait intenable, et que le seul moyen de sortir d'embar ras était de le rappeler en France pour trois mois, et d'envoyer sa place un simple chargé d'affaires, essentiellement et notoirement célibataire. Et encore, ajoute-t-il. Dieu seul peut savoir com ment tout cela fiuira. M. le baron de Bourgoing développe son opinion sur la gravité du cas, avec un luxe de détails tech niques qui ne permet pas de récuser sa compétence en pareille matière. Aussi le conseil a-t-il dû s'as sembler, vendredi, pour délibérer sur l'incident. Comment le videra—t—il je l'ignore, mais j'affirme qu'il existe, et que la politique extérieure de la France se complique d'une foule d'attentions pri vées. Là-dessus M. Guizot est intraitable. Il gravi rait tous les calvaires avant de permettre ses am bassadeurs de contrarier une fantaisie monarchique quelconque. Son amour appartient de droit toutes les têtes couronnées, et il ne s'en tient pas aux prin ces de l'Europe le sultan, le pacha d'Egypte, le bey de Tunis, l'iman de Mascate, l'émir du Liban, le kan des Tartares, le shah de Perse, etc., il les porte tous sur son cœur. Or, comme M"0 Lola-Montès fait aujourd'hui partie intégrante du principe monarchique et qu'elle a la main aussi leste que le pied, je parirais une ho mélie de saint Favier, ou les œuvres de M. Vatout, que M. Guizot ne s'écartera pas des égards qui sont dûs aux fonctions et qualités de cette intéressante Audalouse. M. Guizot, qui le croirait? a toujours eu pour les Andalouses un respect qui ne fait que croître avec les années. {Semaine.)

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Le Progrès (1841-1914) | 1848 | | pagina 3