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l'Allemagne par la voie du Rhin n'en suit pas
moins de plus en plus un mouvement progressif.
En lil iG. il avait été introduit, [tassant par
liinmerik, 5,747,000 quintaux de marchandises.
En 1847, le chiffre a été de 6,150,000 quin
taux par conséquent un excédant de 400,000
quintaux ou 10,000 lasts comparativement
1846.
Bois de teinture, couleurs, épiceries,harengs,
café, garance, huiles, riz, graines de colza et
autres, souffre, slockvùchlégumes et poisson
fumé, poisson frais, tabac, goudron, sont les
principaux articles dont le commerce néerlan
dais a expédié par le Rhin pour l'Allemagne une
plus grande quantité en 1847 qu'en 1846.
En 1847,on aexpédiéenviron88,000quin-
taux de café, ce qui fait près de 3,000 lasts de
plus qu'en 1846.
Pour le riz l'exportation a été de 128,000
quintaux ou 3,200 lasts.
AFFAIRE DES TROUBLES DE RIEUPORT.
Dans son audience du 10 février 184#, le tribunal
de Bruges, siégeant correclionnellement et en in
stance d'appel, a rendu le jugement suivant, dans la
cause poursuivie charge d'Henri-François-Joseph
Paris, major, et consorts
Attendu que l'ordonnance de la chambre du con
seil du tribunal de Fumes, en date du 9 novembre
1846, n'a renvoyé tous les prévenus militaires et
bourgeois devant le juge correctionnel que comme
accusés d'être les auteurs ou complices de coups,
blessures, sévices et mauvais traitements, de nature
correctionnelle, exercés Nieuport, réciproquement
par les militaires sur les bourgeois, et par les bour
geois sur les militaires, durant une rixe qui, le 11
juin 1816, a commencé entre les militaires et les
bourgeois, vers les ciuq heures de relevée, et conti
nué jusque fort tard dans la soirée.
Attendu que les différents coups, blessures et
violences imputés aux uns comme auteurs, et les
différents faits de complicité ces délits imputés
aux autres, soit pour y avoir provoqué par abus d'au
torité ou menaces, soit pour avoir donné des in
structions pour les commettre, soit pour avoir
procuré les armes qui y ont servi, soit enfin pour
avoir aidé ou assisté l'auteur ou les auteurs dans les
faits qui les ont préparé, facilité ou consommé,
doivent nécessairement être envisagés comme com
mit en même tempe, durant une teule et même rixe
par plutieurt pertonnes réunies, et que, d'ailleurs,
ces laits sont tous de même nature, sont tous la
cause, la suite ou le résultat les mis des autres, sont
tous liés entr'eux par des liens si intimes et s'édenti-
fient tellement les uns avec les autres, qu'on ne
pourrait les soustraire la même instruction ou en
diviser la connaissance, sans nuire la manifestation
de toute la vérité.
Attendu que, d'après cequi précède et en présence
des dispositions qui ne permettent pas de scinder
l'instruction ou de diviser la connaissance de plu
sieurs délits connexes et qui soumettent la juri
diction ordinaire les militaires qui conjointement,
avec les individus non militaires, sont accusés d'un
même délit ou de plusieurs délits indivisibles, par
suite de connexité, le tribunal de Furnes en se dé
clarant incompétent pour connaître des délits im
putés aux prévenus non militaires, a violé les règles
en matière de compétence.
Attendu que le tribunal deFurnesa retenudevers
lui la connaissance des faits imputés aux prévenus
non militaires, qu'il ne s'est déclaré incompétent
relaliveinent aux faits imputés aux prévenus inti
més q\t raison de leur qualité de militaire et qu'en
cet étal le juge d'appel en infirmant le jugement i
quoet en reconnaissant la compétence de la juridic
tion correctionnelle de Furnes ne peut révoquer
et statuer au fond
Par ces motifs
Le tribunal siégeant en dégré d'appel, ouï mon
sieur Verplancke, substitut du procureur du roi,
faisant fonctions de procureur criminel, ainsi que
maître Guiltery, avocat Bruges, pour les intimés
en leurs conclusions, met l'appellation elle jugement
dont appel au néant en tant que le juge quo s'est
déclaré incompétent pour connaître des faits mis
charge des prévenus intimés, émendant, dit pour
droit que le jugei quo.est.compétent pour instruire
au fond et statuer l'égard de tous les prévenus mi
litaires et bourgeois suivant l'ordouuauce de renvoi
de la chambre du conseil du Tribunal de Furnes en
date du 9 novembre 184G, eu conséquence renvoie la
cause et les intimés devant le tribunal de Furnes
pour par ce tribunal être instruit au fond et statué
simultanément et par un seul jugement sur tous les
faits mis charge tant des prévenus militaires in
timés que des prévenus non militaires, et vu les
articles 5a et 53 du code pénal et 193 du code d'in
struction criminelle, coudamue les intimés solidai
rement et par corps aux frais des deux instances,
mais relatifs seulement l'incident.
Charge le ministère public de l'exécution au
présent jugement.
ACTES OFFICIELS.
Par arrêté royal du 12 février, le sieur Louis-
Vincent Raoulprofesseur émérile de l'univer
sité de Gand, est nommé chevalier de l'ordre de
Léopold.
Un arrêté royal du 3 février porte qu'à
partir du 20 février 1848, les caries de circu
lation dans les stations et sur le chemin de fer
de l'état seront frappées d'un droit de cinq fr.
par carte individuelle, et de dix francs par
carte collective, valable pour trois personnes.
Ces cartes ne seront valables que jusqu'à l'ex
piration de l'année dans laquelle elles auront
été délivrées.
M. Weustenraad, auditeur militaire du
Brabant,est nommé chevalier de l'ordre Léopold.
Un arrêté royal du 12 février porte
Art. 1er. Indépendamment des subsides al
loués antérieurement aux communes ci-après
désignées, il leur est accordé, savoir
Flandre occidentale. 1° A la commune de
Deerlyck, un subside de 1,000 fr. pour l'aider
organiser un hôpital destiné recevoir les
indigents malades ou convalescents;
2° A la commune d'Ardoye, un subside de
5,000 francs;
3° A la commune de Cachtem, un subside
de 1,000 francs;
4° A la commune d'Ouckene, un subside de
1,000 francs;
5° A la commune de Vichte, un subside de
800 francs
6* A la commune de Passchendaele, un sub
side de 1,000 francs;
7° A la commune de Gitsun subside de
1,000 francs.
NOUVELLES DIVERSES.
Le Moniteur Parisien publie la dépêche
télégraphique suivante
Turin, le 8 février.
Par une proclamation de ce jour, le roi de
Sardaigne a promis une constitution son peu
ple et en a posé les bases. Elles sont analogues
la constitution française.
M. le prince et Mme la princesse de Join-
ville, avec leurs enfants et leur suite, sont arri
vés Perpignan, d'où ils se sont rendus Port-
Vendresoù ils vont s'embarquer pour Alger.
Ou assure que dans la lettre qu il a écrite,
il y a quelque temps, au roi Louis-Philippe,
Abd-el-K.ader réclame instamment qu'en exé
cution du traité fait avec lui, on le conduise
soit la Mecque, soit Alexandrie. Depuis qu'il
a écrit celte lettre l'émir n'a pas varié dans son
langage ni dans ses prétentions.
Une discussion s'est élevée dans les cir
constances suivantes: Trois navires anglais,
ayant enfreint le blocus de Buenos-Ayres, ont
été capturés par l'escadre française. Les capitai
nes des navires capturés ont réclamé et malgré
leurs réclamations le contre-amiral Lepredour
a maintenu sa saisie. L'amiral anglais, auprès
duquel ils se sont pourvus, a déclaré n'avoir pas
les instructions nécessaires et a envoyé lord
Palmerston la réclamation de ses compatriotes;
de sorte que la question se trouve pendante
Londres.
Le docteur William Howley, archevêque
de Canterbury, primat d'Angleterre, est mort
ce matin deux heures et demie son palais
de Lambelh Londres, la suite d'une maladie
de quelques jours. Il était âgé de 83 ans il
avait été élu évêque de Londres en 1813 et oc
cupait le poste de premier dignitaire de l'église
anglicane depuis 1818. Le docteur William
Howley avait été professeur, l'université d'Ox
ford, du prince d'Orange aujourd'hui Roi des
Pays-Bas. Le très-révérend prélat laisse une
veuve et plusieurs enfants. Le revenu fixe de
l'archevêché de Canterbury s'élève 17,000
livres sterl. (425,000 fr.) par an. 11 a dans sa
dépendance 149 bénéfices.
On écrit de Thielt, 10 février:
Maintenant que nous avons le dégel, on re
marque que la gêlée du mois de janvier n'a fait
aucun mal aux produits de nos champs; les
plantes du froment, du seigle, du colza, etc.,
se présentent on ne peut plus belles.
On annonce que M. le vica-amiral Cécile,
va être appelé la pairie. Depuis quelque
temps cet officier-général a de fréquentes en
trevues avec M. Guizot et on assure que dans
le cas où M. de Montebello, viendrait, par suite
de combinaisons nouvelles, quitter le minis
tère de la marine, l'amiral Cécile serait appelé
le remplacer.
Hier, on a retiré de l'Escaut Audenarde,
le cadavre d'un homme inconnu, lequel était
déjà en étal de putréfaction.
Dimanche, Vive-Sl-Eloi, on a retiré de la
Lys, le cadavre d'un individu également iucou-
nu, paraissant âgé d'environ trente ans.
Dans la nuit d hier, un incendie a consumé
Sl-Nicolas la maison du sieur Vande Vyver.
Le mobilier a pu être sauvé. On évalue le dora-
mage 900 francs: la maison était assurée.
Dans l'audience de lundi, la Cour de cas
sation a rejeté le pourvoi du nommé De Wilde,
âgé de 30 ans, journalier, né Lokeren, domi
cilié en dernier lieu St-Nicolas, condamné
leur propre expérience, combien était trompeur l'éclat des gran
deurs mondaines, voulussent lui inculquer des idées tout fait con
traires celles qui présidaient, cette époque, l'éducation des
jeunes gentilshommes, dont les études avaient uniquement pour but
de les préparer aux exercices de la guerre. Yorik montrait les plus
rares a pl il odes retenir dans sa mémoire et comprendre les cho
ses qui lui étaient enseignées son caractère grave et réfléchi, non
moins que sa constitution frêle et maladive, semblait le rendre im
propre la carrière des armes, et servait merveilleusement les pro
jets que l'on formait, de faire de lui un savant, une sorte de philo
sophe chrétien.
Dans tous les entretiens qu'il avait avec sa marraine (e'était ainsi
qu'il nommait la princesse).celle-ci ne manquait jamais de l'éclairer
sur les déceptions cruelles qui attendent I homme qui fait dépendre
son bonheur des satisfactions de l'orgueil et de la vanité; elle lui
disait qu'il ne faut désirer les richesses que pour les faire servir au
soulagement des pauvres, et que la plus belle gloire consiste savoir
s'oublier soi-même pour se consacrer tout entier au bien universel.
Pendant une grave maladie d'Yorik, la reine Jeanne fit un vœu
pour son rétablissement, et ce fut pour accomplir ce vœu qu'elle
institua Bourges l'ordre de l'Annonciade, dont elle prit 1 habit en
1504; l'année d'ensuite, elle rendit le dernier soupir entre les bras
d Alix et d'Yorik qui assistèrent ses derniers moments. Elle appela
sur «es deux têtes chéries toutes les bénédictions du ciel. Après avoir
eu avec la fille du baron de Kerloguen, une longue conférence, elle
fit venir Yorik, lui adressa les plus sages exhortations, et mourut au
milieu des caresses échangées avec cet enfant, qu'elle avait yu deve
nir grand, et si beau, qu'elle ne croyait pas qu'il pût avoir existé
jamais une tête aussi remarquablement belle.
La princesse morte, Alix de Kerloguen n'avait plus rien qui la
retînt dans le Berry. Elle passa cependant deux aunéeg enco
re au château de Frapesles, que sa bienfaitrice avait laissé par
testament Yorik, avec plusieurs autres domaines, et des richesses
très-considérables, et quand le jeune homuieii'eut plus rien appren
dre de ses deux précepteurs, les bénédictins, elle désira vivre en Breta
gne, pour se rapprocher de sa mère, qu'elle savait habiter la citadelle
de Saint-Malo, et vint se fixer dans cette dernière ville.
Alix n'en continua pas moins cette exislcnce uniforme et retirée,
qui était devenue pour elle une nécessité. Elle avait eherché faire
venir sa mère dans sa maifon, mais Berthe avait mis peu d'empres
sement reconnaître sa fille, et quand elle l'eut reconnue, ce fut
pour lui dire des duretés, et recommencer peu piès la scèue de
Frapesles qui avait déterminé la folie de la pauvre femme. Elle ne
voulut pas entendre parler de quitter sa tour de Quiquengiogne
mais la venue d'Alix eut du moins pour résultat de pourvoir d'une
manière moins éventuelle aux besoins de cette infortunée, qui
trouvait dans le réduit qu'elle s'était choisi, et toutes les fois qu'elle
en avait besoin, des vêtements convenables, qu'elle mettait sans
s'inquiéter comment ils lui arrivaient.
Personne, Saint-Malo, ne connaissait le véritable nom de Berthe,
non plus que le lien qui l'unissait Alix, l'exception du sire de
Bizieu qui avait été jadis l'ami du baron de Kerloguen. et auquel
Anne de Bretagne avait confié le secret de la folie de cette femme,
qui paraissait née pour un meilleur sort. Ce même sire de Bizien lut
la seule personne avec laquelle Alix consentit avoir quelques rela
tions Yorik les rendit plus intimes par l'affection qu'il éprouva tout
d'abord pour cet homme, auprès duquel il trouvait des conseils
pleins de sagesse, et dont la longue expérience lui était si précieuse
pour lui faire connaître le but vers lequel devaient tendre tous les
efforts d'une vie qn il voulait rendre utile.
La vue de l'Océan et des nombreux bâtiments qui partaient cha
que jour du port, avait fait naître chez Yorik, un goût si prononcé
pour la science nautique, qu'il fit son apprentissage de marin avec
une ardeur inexprimable, et avec un succès d'autant plus grand, que
les connaissances étendues qu'il avait précédemment acquises dans
les sciences exactes, lui rendaient facile la solution des problèmes
qui embarrassaient les marins les plus expérimentés.
Après avoir fait quelques voyages en Angleterre et sur les côtes
d'Espagne, après surtout s'être bien rendu compte des propriétés do
la boussole, oe puissant auxiliaire dont la découverte était récente,
la tête en fermentation par les choses miraculeuses qui lui avaient
été dites en Espagne, concernant l'immortelle expédition de Chris
tophe Colomb, il avait formé le projet de s'illustrer sou tour par
un grand voyage d'exploration, dont nous connaissons l'heureux
résultat.
Il eat inutile d'ajouter que le navire construit pour cette mission
avait reçu le nom de la Reine-Jeanne, en mémoire de la bienfai
trice du capitaine, qui irait conservé de la divine princesse un reli
gieux souvenir.
{La mite au prochain n°j