9 provisoire, avant de faire des lois. Jamais le pays n'eut plus besoin de son armée pour assurer au dehors son indépendance et au dedans sa liberté. Le gouvernement appel aux lois, fait appel au patriotisme de l'armee. Signé Garnier-Pagès, maire de Paris, et Lamartine» On lit dans le Moniteur, partie officielle, au noin du peuple français Le gouvernement provisoire arrête: La cham bre des députés est dissoute. 11 est interdit la chambre des pairs de se réunir. Une assemblée nationale sera convoquée aussitôt que le gouverne ment provisoire aura réglé les mesures d'ordre et de police nécessaires pour le vote de tous les ci toyens. Paris, le 24 lévrier 1848. Au nom du peuple français. Le gouverne ment provisoire arrête Il est interdit aux membres de la chambre des pairs de se réunir. Paris, le 24 février 1848. Signé Dupont (de l'Eure), Lamartine, Ledru- Rolliti, Ad. Crémieux, Marie, Arago. Tout ce qui concerne la direction des Beaux- Arts et des Musées, autrefois dans les attributions de la liste civile, constituera une division du minis tre de l'intérieur. Le jury, chargé de recevoir les tableaux aux expositions annuelles sera nommé par élection. Les artistes seront convoqués cet effet par un prochain arrêté. Le salon de 1848 sera ouvert le i5 mars. (Signé) Ledru-Rollin. Le colonel Dumoulin, ancien aide-de-camp de l'empereur, est chargé du commandement supérieur du Louvre et de la surveillance particulière du Louvre, de la bibliothèque du Louvre et du Musée National. M. Félix Bouvier lui est adjoint. Le 24 février 1848. Par délégation du gouvernement provisoire le ministre provisoire de l'instruction publique. Signé Carnot, Lamartine, Ad. Crémieux, Le gouvernement provisoire nomme M. Saint- Arnaud, capitaine de la première légion, comman dant du palais des Tuileries. Les membres du gou vernement provisoire signé Ad. Crémieux, Garuier Pagès, Ledru-Rollin, Dupont (de l'Eure). Le gouvernement provisoire vient d'ordonner que le Coq Gaulois serait supprimé sur la coiffure de la garde nationale on supprimera sans doute la couronne de la coiffure de l'armée. La bourse a été ouverte 2 heures et demie. Les agents de change étant de service comme gardes nationaux -, elle a été immédiatement fermée sans qu'il se soit fait d'affaires. Au milieu de ses travaux, M. de Lamartine s'occupe avec une persévérance ir.ouie d'un mani feste de la France tous les états de l'Europe. La banque de France a remboursé aujourd'hui pour dix millions de billets. Correspondance particulière.) Paris, le 26 février. On lit dans le Moniteur-Universel, journal offi ciel de la république française Circulaire adressée par M. le ministre provisoire de rinslruclion publique, MM. les recteurs des académies Paris, le 25 février 1848. Monsieur le recteur, Le grand événement politique qui vient de s'ac complir, ne doit être une cause d'interruption dans aucun service. Il importe que toutes les éludes sui vent leurs cours ordinaire. I<es conséquences de la révolution, qui donne la France les institutions républicaines, se dévelop peront graduellement en tout ce qui concerne l'in struction publique et les intérêts du corps univer sitaire. Une de ces conséquences les plus immédiates, et que vous n'aurez pas mauqné de pressentir, est de faire cesser désormais toutes les craintes qui avaient inquiété l'université, pendant ces dernières années. La réunion, sous une direction unique des deux administrations de l'instruction publique et des cultes, est une garantie de la juste conciliation qui s'établira entre ces deux ordres, d'intérêts égale ment respectables. L'université comprendra aisément qu'elle ne peut que s'affermir et grandir sous l'influence de la république, qui compte nécessairement au nombre de ses principes les plus essentiels, l'extenlion et la propagation active des bienfaits de l'instruction dans toutes les classes de la société. Je compte sur votre concours éclairé. Recevez, monsieur le recteur, et votre zèle l'assurance de ma considération très-distinguée. Le ministre provisoire de l'instruction publique, (Signé) Carnot. Monsieur le recteur, les élèves des établisse ments de l'université doivent désirer de s'associera l'éclatante manifestation de joie et d'espérance, qui en ce moment .acceuilledans toute la France la pro clamation de la république. Par la nature même de leurs études, tous sont préparés comprendre la grandeur du progrès que la patrie vient d'accomplir en relevant le drapeau républicain. Vous voudrez bien donner deux jours de congé dans tous les col lèges, les écoles normales et les écoles primaires, aussitôt que vous aurez reçu celte lettre. Recevez, monsieur le recteur, l'assurance de ma considération très-distinguée. Le ministre provisoire de l'instruction publique. (Signé) Carnot. Nous continuons enregistrer tous les faits qui nous parviennent sur les événements des dernières journées, sans chercher les co ordonner, ce qui d'ailleurs serait tout fait impossible. La journée d'hier, Vendredi, a été parfaite ment calme. Aussitôt qu'on a connu la procla mation, qui appelait les citoyens venir s'en registrer pour faire partie des 24 bataillons de la garde nationale mobile. Une foule immense s'est portée vers les mairies, et le nombre des enregistrements est considérable. On espère sous peu de jours, que ces bataillons formeront un effectif de 10 12,000 hommes. Tous les citoyens qui ne faisaient pas partie de la garde nationale, soit qu'ils fussent réfor més ou qu'ils n'eussent pas encore satisfait la loi, se sont présentés depuis hier toutes les mairies pour se faire inscrirecomme gardes na tionaux. Ce matin l'effectif de la garde natio nale qui ne dépassait pas 60,000 hommes pendant les derniers temps du gouvernement déchu, dépasse déjà 120 130,000 hommes. Depuis hier soir les citoyens ont commencé défaire les barricadesde sorte que la circu lation est rétablie sur presque tous les points. Les approvisionnements ont commencé arri ver la Halle et les voitures des maraîchers ont circulé dans les principales rues. De nombreux ouvriers sont occupés sur les boulevards réparer les conduites et les colon nes de gaz qui avaient été mises hors d'usage pendant les dernières journées. Cette nuit les détenus de la prison de la Ro quette se sont évadés, mais on est parvenu les rattraper et les réintégrer dans leur prison. M. le général Subervic, ministre delà guerre, a réuni hier tous ses employés et leur a an noncé que ceux d'entr'eux qui ne se rendraient pas le lendemain leurs bureaux, seraient re gardés comme démissionnaires. Le soir même du jour fixé pour le banquet, M. Courlais s'est rendu en bourgeois Vincennes auprès du duc de Montpensier pour lui faire connaître l'état des esprits et lui déclarer que le trône était en danger, si l'on ne se bâtait pas de faire des con cessions. Le prince a répondu nous ne som mes pas allés jusqu'au bout. Le service du chemin de fer du Nord avait été interrompu dans la journée d'hier. La sta tion de Sl-Denis avait été incendiée et le Pont- Canal détruit. Ce matin on a travaillé réparer les dégâts. En attendant que la circulation puisse être rétablie, on organise un service d'omnibus entre Paris et Enghien. On a écrit en craie rouge, sur les murs des Tuileries Hôtel des Invalides civils. La garde nationale de la banlieue occupe aujourd hui tous les forts détachés où se trou vent renfermées les troupes désarmées. Mme la duchesse d'Orléans, après avoir quitté la chambre des députés, s est d'abord réfugiée l'Hôtel des Invalides. Elle est partie ensuite avec ses enfants pour le château d Eu. Ce malin un rassemblement de 300 400 individus, s'est porté sur la place du Palais- Royal en criant Vive Henri V. Ce rassemble ment a été immédiatement dissipé sans effusion de sang. Que'ques individus ont été arrêtés. Une démonstration du même genre a eu lieu Montmartre, où quelques individus ont été ar rêtés, porteurs de proclamations en faveur du duc de Bordeaux. Le journal la Caricature a commencé re paraître. 11 vient aussi de paraître un nouveau journal, sous le litre de la République Fran çaise. Quelques tentatives ont eu lieu celle nuit pour briser les presses du Moniteur Universel. Mais on est parvenu faire entendre raison au peuple et le Moniteur a paru avec un titre ad ditionnel Journal officiel de la République Française. L'Union Monarchiquefeuille légitimiste, a retranché la seconde partie de son litre et s'ap pelle simplement l'Union. Parmi les papiers qui ont été trouvés dans les Tuileries, on cite un document d'où il ré sulte que la liste civile a payée en secours de toute nature fr. 412,564-37 du mois de février au mois de septembre, q'est-à-dire en huit mois. On sait qu'il a déjà été décidé que les échéan ces du 22 février seront reportées jusqu'au 10 mars. Mais on croit généralement que ce sursis ne suffira pas et qu'un second délaidedix jours sera accordé. Le bruit était aussi répandu que la banque de France remettrait huit jours, tout remboursement de ses billets. Les banquiers, réunis chez M. Gonin, ont décidé qu'ils paieraient leurs acceptations, mais qu'ils accepteraient le sursis de dix jours au papier venant de la province. On annonce que le gouvernement provisoire vient d'engager M. l'archevêque de Paris et le clergé célébrer des services en commémora- lion de la révolution de Février. L'abbé Chatel vient de faire afficher un pla card dans Paris pour annoncer qu'il va rouvrir l'église française. Tous les théâtres seront rou verts ce soir. Partout la représentation a lieu au bénéfice des victimes de la révolution de Février. Cependant, au théâtre de la porte St- Martin, le spectacle sera gratis, et Frédéric Le- maître jouera dans les Chiffonniers. On dit que les citoyens veulent demander que l'on joue de préférence Vautrin. Au Théâtre français, on doit jouer ce soir les Aristocraties de M. Élienne Arago. L'ordre avait été donné hier tous les postes de Paris, de ne laisser circuler personne isolé ment avec des armes, partir de minuit. Ceux qui déclaraient demeurer dans le quartier, étaient reconduits par des hommes du poste. Quant ceux dont le domicile était éloigné, on leur donnait le choix de rester au poste jusqu'au lendemain ou de se retirer en abandonnant leurs armes. On assure que Louis-Philippe est tombé mort en arrivant Londres, l'émotion l'aurait tué. On ajoute que M. Thiers aurait été si profondé ment affecté des événements que sa raison en aurait été altérée. La statue équestre du duc d'Orléans, au Lou vre, vient d'être précipitée en bas de son pié destal par le peuple qui est toujours armé. A 2 heures, un ouragan épouvantable règne sur Paris, le vent, la grêle, la pluie, les éclairs et le tonnerre rendent impossible toute sortie dans la rue. Un courageux citoyen, gardenationaldela troisième légion, vient de conquérir contre ces forcenés, les trois couleurs nationales qu'ils vou laient, contrairement un arrêté du gouver nement provisoire, remplacer par la couleur rouge de si terrible mémoire. Après une vive opposition de la part de quelques gardiens d'une barricade sur laquelle flottait le drapeau rouge et le bonnet phrygien, cet honorable ci toyen, aidé d'un élève de l'école polytechnique, a fini, malgré les menaces très-significatives de ces hommes armés de fusils, par arborer au sommet de la barricade aux acclamations de la foule qui s'est immédiatement décorée des trois couleurs en repoussant le ruban rouge qu'on avait adopté le malin. On lit dans le post-scriplum du numéro du 23 février, de Impartial de Rouen Nous apprenons que le chemin de fer est coupé Nantes. La duchesse d'Orléans et ses deux fils sont prisonniers. La bourse devait être ouverte aujour-

HISTORISCHE KRANTEN

Le Progrès (1841-1914) | 1848 | | pagina 2