NOUVELLES DE FRANCE. 9 Jes mains du receveur du lieu de leur domicile, qui ils remeltronl leurs avertissements en échange d'un reçu provisoire des sommes payées. La sociélé des joueurs aux caries, établie la Tête d'argentrue de Lille, Ypres, fera .Mercredi prochain, sous la direclion de son chef M. Thiebault-Ferricx, sa distribution an nuelle de 126 pains aux pauvres. COUR D'ASSISES DE LA FLANDRE OCCIDENTALE. Présidence de M. Van Severen. Audience du 3 mars. Le nommé Denis Yanden Boire, fils de Jean, âjvé de 49 ans, ca- barelier, né Avelghem el domicilié Ypres, convaincu d'avoir commis, Ypres, le 16 no vembre 1847, l'aide d'un pistolet, un homicide volontaire, sur la personne de Calhérine-Pélagie l'inet, a élé condamné aux travaux forcés perpétuité, l'exposition et la marque chs lettres T. P. NOUVELLES DIVERSES. Les journaux de Suisse con6rment la nou velle qu'une agitation extrême régnait le 1er mars dans tout le canton de Neuchâlel. Le co mité central patriotique, composé des délégués de toutes les parties du pays, devait se réunir la Chaux-de-Fonds le 1" mars. Un post- scriptum d'une lettre particulière, confirmée par la Suisse, journal de Berne, annonce que la république a été proclamée le 20 février la Chaux-de-Fonds et au Locle. Un grand mouve ment devait éclater le lendemain dans toutes les autres parties du pays. On lit dans le Constitutionnel: Le canton de Neuchâlel. en Suisse, vient de secouer le joug du roi de Prusse et de nommer un gouvernement provisoire. Les enrôlements dans les bataillons de la garde nalionale mobile parisienne ont pris un développement prodigieux. Daprès le décret d'organisation du gouvernement provisoire l'effectif de chacun de ces bataillons doit être de 1056 hommes pour les 24 bataillons. Le nombre des enrôlés s'élevait hier au-delà de 31,000, en sorte que les conseils de révision de vront faire un choix pour conserver seulement les hommes les plus valides. Une réunion générale de tousles officiers- généraux de marine, a eu lieu hier au minis tère de la marine, afin de s'enlen Ire sur les dispositions des marins l'égard du prince de Joinville. Rien n'a transpiré sur les résultats de celle réunion. On sait seulement que plusieurs officiers-généraux, Ionien reconnaissant la po pularité dont jouissait le prince dans la (lotte, ont exprimé leur conviction que la république française serait saluée avec transport par tous les marins qui font partie de la marine royale françaie. On espère recevoir des nouvelles d'Alger de main au ministère de la marine. Tout le monde se demande comment le gouvernement provisoire de la république par viendra faire face aux dépenses énormes que l'on prévoit. Nous croyons que le gouverne ment serait entendu de la nation entière s'il faisait un appel aux contribuables et s'il enga geait tous ceux qui sont en position de le faire, d'offrir la patrie, de payer le double de leurs contributions. Dans ce cas les receveurs parti culiers seraient chargés de dresser la liste des citoyens qui auraient donné cette preuve de patriotisme et leurs noms seraient affichés dans les communes et les arrondissements dont ils font partie. Troubles Cologne. La Gazette de Colo gnedans un supplémentextraordinaire, publie la communication officielle suivante du prési dent de la régence La tranquillité de la ville de Cologne a élé malheureusement troublée hier soir. Un cer tain nombre de personnes ont osé se présenter l"Hôte!-de-Ville, où le conseil communal était réuni, et ont voulu forcer, par la violence, le conseil communal réclamer, au nom du peu ple, les droits suivants: 1° Que le peuple fasse ses lois et se gouverne lui-même droit d'élection pour la commune comme pour l'état 2° Liberté absolue de la parole etde la presse; 3° Plus d'armée permanente, armement gé néral du peuple et élection des officiers par le peuple lui-même 4U Liberté d'association; 5° Protection pour le travail et existence assurée aux travailleurs; 6° Que tous les enfants soient élevés aux frais de l'état. Le conseil communal a été assiégé jusqu'à l'arrivée de la force armée qui a fait évacuer la place. Un des principaux émeuliers a été arrêté et l'instruction de cet attentat inouï se pour suit avec activité. On annonçait hier dans la salledes Pas-Perdus que la magistrature était résolue de se démettre en masse de ses fonctions si l'inamovibilité était mise eti question par le retrail forcé d'un seul de ses membres. Ou écrit de Milan, le 24 Février, au journal la Correspondenza Des dissentiments ont éclaté entre le vice-roi et la vice-reine qui a fini par se rappeler qu'elle est Italienne et sœur de Charles-Albert, el les enfants qui ont pris parti pour leur mère. II en est résulté séparation provisoire entre le mari et la femme et l'arrestation d'un des fils qui a élé enfermé dans le palais dit la Villa. Hier une charette estarrivée Milan venant de Magenta et chargée de soldats blessés. On ignore encore ce qui a eu lieu, mais on parle de rencontres sanglants entre les différents corps de troupes. Les lettres de Brest, du 2 mars, donnent quel ques détails sur l'arrestation de Bou-Maza, qui a eu lieu le premier mars dans une auberge au haut de la grande rue de Brest. Bou-Maza conduit au bureau central de la police et mis en présence de plusieurs officiers du 2 i" de ligne qui l'avaient connu en Afrique, Bou-Maza s'est décidé décliner son nom. Questionné sur le motif qui l'avait porté quitter furtivement Paris, il a répondu qu'effrayé par la fusillade et ayant appris la déchéance de Louis-Philippe, il craignait de voir supprimer la pension qu'il recevait de la liste civile; qu'il avait résolu de s'enfuir en Angleterre et que dans ce but il s'était rendu Brest par les voilures publiques. Bou-Maza est un homme de i5 ans peu près, de taille moyenne, les yeux grands et fixes, le teint olivâtre, moustaches noires, il parle assez bien le français. Il était vêtu d'un habit et d'une capote par dessus, l'habit ayant au revers un croissant sur monté d'une étoile brodée en or-II a été mis la disposition de l'autorité et sous la surveillance de la police. On lit dans le National {Dépêche télégraphique BRUITS GÉNÉRALEMENT ADMIS A SARREBRUCK. Le duc de Hesse-Cassel est chassé et son châ teau brûlé. Le duc de Nassau est en fuite. Le grand-duc de Bade, contraint de donner dans les dix minutes une constitution oflrant les formes les plus démocratiques. Mayence en émoi, envoyant des protestations au grand-duc de Hesse-Uarmstadt altitude défiante de la population contre la garnison prusso-aulrichienne. A Sarrebruck, vive sympathie pour la révo lution française. A Sarrelouis, la garnison se bloque dans la place une bonne partie du jour. Elle fait rigou reuse garde pendant la nuit, et rase les arbres sur le glacis. Arrivée du roi Louis-Philippe et de la reine Marie-Amélie en Angleterre. Les lords de l'Amirauté, dit le Standard du 2 mars, nous ont transmis la communication importante suivante, que nous nous empressons de publier Nous pouvons assurer de source certaine que Louis-Philippe, accompagné de la Reine Amélie est arrivé en Angleterre dans un canot ouvert, débarquant d'un petit navire qu'on croit être la Forêtvenant du TYéport. Le roi a pris terre Newhaven, près de Brighton. Le duc de Monlpensier, ainsi que la du chesse de Nemours et ses deux enfants, sont arrivés Portsmouth, venant de Gucrnesey. Une dépêche télégraphique de Douvres nous informe que M. Guizot se trouvait au Schip-Hôtel, Douvres, deux heures après- midi, et qu'il comptait partir pour Londres par le convoi de quatre heures. Arrivée de la Duchesse d'Orléans Coblence. On écrit de Coblence, le 2 mars, la Gazette de Cologne La duchesse d'Orléans est arrivée hier soir, avec ses deux fils, le comte de Paris el le duc de Chartreset accompagnée du marquis de Montesquiou et de Morney. Ils étaient venus depuis Paris jusqu'à Aix-la-Chapelle dans un petit fiacre tin cheval. De là, ils avaient pris le chemin de fer jusqu'à Cologne. Ils avaient passé la nuit Deutz, dans le plus strict inco gnito, et de là sont venus ici par bateau va peur de Coblence Ils se sont rendus Ems, où ils ont l'intention de rester jusqu'à nouvel ordre. Ce matin, l'auguste princesse a reçu, avant son départ, la visite de la femme du général de Thile, commandant de la province, qui est lui-même arrivé hier soir de Berlin. Paris, 4 Mars. République française. Liberté. Égalité. Fraternité. Le gouvernement provisoire ses concitoyens. La république, en même temps qu'elle garantit fille, je mourrais jeune et de mort violente. Elle vous a prédit cela, mon enfant oh je comprends main tenant... Celte pauvre femme a eu l'imagination frappée par quelque réve sinistre, son affection pour vous s'en est alarmée, et c'est pour cela qu'elle aura employé trus les moyens possibles pour vous sépa rer de Raoulelte. Mais nous ne devons pas partager les terreurs de cet esprit malade; nous irons consulter ensemble monseigneur 1 évéque. et nous nous éclairerons de ses conseils. Dieu veuille que le malheur que je redoutais sé réduise aux craintes chimériques que Berlhe a couçues Au reste, vous allez pouvoir juger vous-même du degré de croyance que méritent les prédictions de celte femme étrange qui m'a paru jouir aujourd'hui de la plénitude de sa raison. Avant d'ajouter foi au pouvoir qu'elle s'attaihue de lire dans l'avenir, il faudrait être assuré qu'elle ne se trompe pas eu dévoilant les mystères du passé. Or, est*il vrai que je sois issu du sang royal de France J1 serait impossible de peindre l'effet que produisit sur Alix cette pjesiiou faite par Yorik du ton le plus calme. La foudre eût éclaté ur sa tête qu'elle n'eut pas ressenti une aussi profoude émotion, .'épouvante, l'élonnement, la stupeur donnaient son visage terri- cette expression d'idiotisme annonçant que toutes les facultés >1 aies de celle femme étaient anéanties, et qu elle ne vivait plus que d'une vie matériale et incomplète. Il lui fallut plusieurs minu tes pour se remettre du coup terrible qui venait de l'assaillir inopi nément. et tandis qu'elle gardait le silence et qu'elle essuyait ma chinalement les gouttes de sueur qui roulaient sur son front, Yorik tenait fixés sur elle, avec une ardente énergie, des regards qui sem blaient vouloir sonder les plus secrets replis de son âme. Est-il possible, dit Alix de Kerloguen en recouvrant un peu de sa liberté d'esprit, est-il possible que Berlhe ait pu vous appren dre une chose que tout le monde ignore? S'il en est ainsi, cette femme doit être en communication avec des intelligences supé rieures, et la sainte qui est dans le ciel me pardonnera, car ce n'est pas moi qui aura méconnu ses dernières volontés. Yorik ne put saisir complètement le sens de cette réponse, mais elle lui fit comprendre cepeudant que la vieille de la tour n'avait pas dû se tromper dans ses conjectures puisqu'elles étaient pour ainsi dire confirmées par Alix elle-même. Aussi, le vicomte de Fra- pesbs, oubliant la douleur que lui causait son amour déçu pour Raoulelte, s'abandonna-t-il tout entier la joie qu'il éprouvait en songeant sa haute naissance et aux projets de grandeur qu'il pou vait fonder sur cette illustre origine. Et puis, une autre pensée non moins puissante réagissait en ce moment sur lui, et contribuait en core faire revivre dans son cœur, tout l'heure si découragé, un doux seiitiraent de bien-être et de consolante quiétude; il allait pouvoir aimer Alix d'une tendresse toute nouvelle, il allait échanger désormais avec elle ces noms charmants que leurs lèvres n avaient jamais prononcés. Ce fut sous l'impression de cette idée qu'il dit Alix d'une voix suave et harmonieuse Il est donc vrai je puis donc enfin vous appeler ma mère! Moi... moi... votre mère? Berlhe vous a-t-elle dit cela Berthe m'a tout appris. Je sais que vous êtes sa fille... Je sais que le feu roi Gharles VIII était mon père... je sais que vous êtes ma mère, et, croyez-moi, je suis bien heureux de pouvoir embrasser ma mère. Yorik ouvrait les bras et allait demander Alix de Kerloguen ces tendres caresses qu'il avait si longtemps souhaitées, lorsque celle-ci le repoussa avec uu geste d'effroi. Je ne suis pas votre mère, Yorik, et j'en remercie le ciel» puisque vous seriez forcé de me mépriser. Aimez-moi, mou enfant* votre affection est ma plus chère récompense, et je vous aime, moi» de toutes les forces de mon âme. Mais je vous le répète, Alix de Kerloguen n'a jamais oublié son honneur et ses devoirs je ne suis pas voire racra,.. vous pouvez toujours m'estimer, monsieur de Frapesles. [La suite au prochain n°y

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Le Progrès (1841-1914) | 1848 | | pagina 2