2 NOUVELLES DE FRANCE. Vous ne pouvez pas faire que M. le duc d'Or léans n'ait pas, la tête des colonnes françaises, enlevé le col de Mouzaïa. Vous ne pouvez pas faire qu'il n'ait pas, pendant 10 ans, donné le tiers de sa liste civile aux pauvres. Vous ne pouvez pas faire qu'il n'ait pas deman dé la grâce des condamnés mort, et qu'il n'ait pas obtenu, force de prières, quelques-unes des grâces qu'il demandait. .Si l'on serre aujourd'hui la main de Barbes, qui doit-on cette joie?au duc d'Orléans. Interrogez les artistes qui ont suivi son convoi, faites venir les plus considérables d'entr'eux, Ingrès, Delacroix, Scheffer, Gudin, Bario, Nevvkerke, Ma- rochelli, Calamatta. Appelez les poètes et les historiens Hugo, Thierry, Lamartine, De Vigny, Michelet, moi, qui vous voudrez enfin demandez-leur, deman dez-nous, si nous croyons qu'il est bon que cette statue soit replacée où elle était? Et nous vous dirons Oui, car elle a été la foi» élevée, au soldat, l'artiste. A l'âme grande et éclairée qui est remontée au ciel, au cœur noble et bon qui a été rendu la terre. La république de 1848 est assez forte, croyez- moi, pour consacrer cette sublime ànomalie d'un prince restant debout sur son piédestal, en face d'une royauté tombant du haut de son trône. 7 mars. Tout vous, A. Dumas. On cite un mot de M. Dupin qui ferait des mots sur les débris du monde. En apprenant la nomina tion de M. Crémieux la justice, le député de Cla- mecy se serait écrié, en parodiant Athalie Dieu des juif*tu l'emportes En lisant le journal anglais qui annonce l'embarquement de Louis-Philippe, M. le président Sauzet, plus brave cette fois qu'au jour où il a cédé la présidence de la chambre M. Dupont (de l'Eure), aurait dit son tour, qu'en effet la mo narchie de i83o avait eu trop de favoris, et qu'elle devait finir faute de toupet. M. Dupin a dit La révolution s'est commencée par deux mois mis dans l'adresse avec répugnance, et elle a finie par un banquet auquel on n'allait qu'à contre-cœur en somme, la monarchie est tombée presque sans qu'on la poussât, et la répu- blique est venue sans qu'on l'appelât. Citoyen et Monsieur. Les titres sont supprimés. Ce n'étaient que des mots. On rétablit par ordre l'allocution de citoyens. Des mots, rien que des mots! .Nous n'avions pas de litres, nous n'en avons ja mais demandé. Mais nous demandons la liberté de dire monsieur qui bon nous semblera, et celle liberté, nous la prendrons. Il n'était pas défendu, sous la monarchie, de haranguer une assemblée en appelant les assis tants citoyenspourquoi la république défendrait- elle l'allocution de messieurs Admettons même que la monarchie eût défendu le citoyen, faudrait-il que la république suivît les errements de la monarchie? Faudrait-il que je fusse aveugle parce que mon voisin est borgne? Je le repète, si M. Caussidière ne veut pas nous donner plus de libertés que M. Gabriel Delesserl, la république n'est qu'un habit retourné fait de la même manière. Nous sommes Français, c'est-à dire des hommes libres, polis et universels. Notre loi est le bon sens, nous n'en reconnaîtrons jamais d'autres, car le bon sens c'est la liberté constituant l'ordre. Que ceux qui veulent s'appeler citoyens, usent de la liberté comme ceux qui désirent rester rnes- be comte de Charolles devra s'adresser pour l'obtenir. Mais si cet amour n'existait pas... si l'ou avait voulu me tromper... je repren drais mes droits de Canoé, et pour dot je donnerais ma femme une couronne royale. Encore cette idée! interrompit Alix avec la même anxiété qu'elle avait déjà laissée paraître. Pourquoi cet ctonnemeut, Alix Ne vous ai-je pas dit que j'ai découvert dans le nurd de l'Amérique un continent plus vaste que la France, qui u'a encore été exploré par aucune'puissance euro- péi nne 3 Pourquoi n'irais.je pas en prendre possession? Avec six bàtinunls de la force de la Reine-Jeanneje.puis aller planter mon pavillon sur celte terre laquelle j'apporterai les bienfaits du chris tianisme. I-es naturels de ce pays ont un caractère doux, il sera facile d'établir au milieu d'eux notre colonie, et peut-être deviendrai-je ie fondateur d'un grand empire C'est une lâche difficile, mais quel que chose me dit que je réussirai... Il me semble que je suis appelé gouverner les hommes. Persévérez dans ces nobles desseins. Mousieur de Frapesles c'est une sublime ambition que celle qui vous anime et le ciel pro tégera l'homme qui se dévoue faire briller le flambeau de la foi parmi les peuples idolâtres. Oui, j'approuve votre désir de quitter la France, je vous suivrai partout, et j'emploierai mes efforts a secon der vos projets. Ixsrsque nous serons établis dans ces contrées loin taines dont vous me parlez, lorsque votre esprit ne sera plus occupé que de l'unique désir d accomplir la baute mission que vous vous imposez, peut-être prendrai je sur moi de vous faire connaître votre véritable nom... et vous vous trouverez si heureux alors de posséder sieurs. Imposer un nom, une dénomination quel conque, c'est imiter un culotleur de pipes qui voudrait empêcher uti camarade de fumer un ci gare, parce qu'il le trouve lui, délestable. NOUVELLES DIVERSES. Nous sommes heureux, dit le Timesde pou voir annoncer que la ligne de conduite adoptée par le roi de Prusse l'égard de la république française est précisément celle que l'on devait attendre de la part d'un monarque qui s'est montré l'intérieur de ses états animé d'un esprit si essentiellement constitutionnel et qui, tandis qu'il gouverne son peuple de la manière qu'il croit le plus propre assurer son bien- être, reconnaît aux autres nations le droit de se gouverner leur guise, pourvu que ce soit d'une manière qui ne mette point en péril la paix générale de l'Europe. Si nous sommes bien informé, l'ambassadeur prussien Londres, a fait samedi dernier une déclaration officielle au ministère anglais, por tant que la Prusse ne s'immiscerait pas dans les affaires intérieures de la France mais que si elle ne médite aucun mouvement militaire agressif contre la nouvelle république, elle est résolue résister toute tentative de la France de violer le territoire de ses voisins. Il est inutile d'ajouter que celte déclaration de la Prusse a été accueillie avec la plus vive satisfaction par le cabinet anglais, car elle con stitue en fait l'adhésion de la cour de Berlin au principe déjà proclamé par lord John Russell comme étant celui qui servira de base aux rela tions de la Grande-Bretagne avec le gouverne ment provisoire de France. D'après cette décla ration conforme de ces deux grandes puissan ces, la France peut se consacrera sa réorgani sation constitutionnelle sans crainte d'être gênée ou entravée par l'étranger. Le Journal de Francfort publie l'article suivant dans son numéro du 4 mars: La presse est libre! Le document suivant sera accueilli dans tout le territoire de cette ville libre par les plus joyeuses acclamations Nous, bourgmestre et sénat de la ville libre de Francfort, savoir faisons par les pré- sentes, en vertu de l'article 4, lilla D, de l'acte supplémentaire de la constitutionet par suite de la résolution prise constilutionnelle- ment par le corps législatif dans sa séance du 4 mars 1848: Le corps législatif a décidé aujourd'hui l'unanimité, sur la proposition du sénat con- cernant la loi sur la presse, la promulgation >3 de la loi qui suit La presse est libre. La censure ne pourra jamais être rétablie. Les délits ou crimes commis par la presse seront punis conformément au droit existant. 3> Tout imprimé devra être muni du nom de 33 l'imprimeur et de l'éditeur; tout journal, du 33 nom de l imprimeur et du rédacteur res- 33 ponsable. La promulgation de la loi précédente a été résolue dans l'assemblée plénière que vient de tenir le sénat. 33 La Gazette ijênéraie de Prusse, du 3 mars, annonce officiellement le départ du général Radowilz pour Vienne. Le prince de Prusse ce secret, qu'il vous semblera la plus douce récompense que vous pouviez espérer sur terre, eu attendant une rénuinéralion exempte de toutes vicissitudes. Adieu, Mousieur Frapesles, je vais prier pour vous. Et s'inclinant avec respect devant Yorik, Alix de Kerloguen rentra dans sou oratoire. Le jeuue homme, après s'être assuré qu'il avait un poignard sa ceinture, mit sa toque sur sa tête, sou manteau sur ses épaules, et sortit de la maison pour retourner au château. Lorsqu'elle reprit connaissance après la crise dont nous avons parlé la (in du précédent chapitre, Raoulette trouva pies d'elle la vieille Berlhe qui épiait le moment où elle recouvrerait 1 usage de ses facultés. La |eune fille fit un mouvement d'effroi en reconnais- saut celle femme qu'elle venait de menacer avec fureur. Allons, allons, dit Berthe d'une voix qu'elle tâcha de rendre affectueuse, n'ayez aucune orainte, je vous pardonne votre colère contre moi qui ne veut que le bien de l'eufant d'abord, et le vôtre ensuite. Voyous, quel mal vous ai-je fait l'enfant vous aime et vous l'aimez, je le sais, maison guérit de l'amour: il n'y aurait pas de remède au malheur qui vous frapperait tous deux, si je ne met tais pas votre mariage un obstacle invincible. Voudriez-vous être cause de la mort d'un jeune homme que Dieu a réservé pour les plus hautes destinées? Moi, je n'ai pas de haine contre vous, ma pauvre fille! Quoique vous ne soyez pas d'assez noble race pour vous allier avec l'enfant, ce nest pas cette raison pourtant qui me rend contraire votre union, c'est la ce» titude, je vous le répète, de la fin prompte et tragique qui eu serait la conséquence. Vous ayez donc est parti pour Cologne, afin d'êlre près du théâtre des événements. Le bruit s'accrédite que le roi accordera de son propre mouvement la périodicité de l'as semblée générale des élats. Le décret rendre cet égard ne lardera pas paraître. Les esprits sont tellement excités Berlin que les bruits les plus invraisemblables tels qu'une attaque des Français contre Sarrelouis, sont accueillis par le public. On écrit de Coblenlz, le 6 mars, la Gazette de Cologne: La duchesse d'Orléans vil Ems très-retirée. Le comte de Paris et le duc de Chartres, ac compagnés de leur gouverneur, ont fait hier une promenade jusqu'à Ehrenbreilslein, mais sans entrer Coblentz. Le steamer la Clyde est arrivé dimanche Soulhamplon. avec les malles des Indes Oc cidentales et du Mexique. On a reçu par cet arrivage des nouvelles importantes de la terre ferme d'Amérique. Le 24 janvier, une révolu tion a éclaté Caracas, capitale de la république de Venezuela, où siégeait le congrès. Une dis cussion violente s'étant élevée dans la chambre des députés, un conflit déplorable s'en est suivi et cinq membres de l'assemblée ont été tués sur place. Le combat s'est continué dans les rues de la ville et a duré jusqu'à neuf heures du soir. On craignait de nouveaux troubles. Le Times qui publie ces nouvelles, n'entre pas dans des détails plus circonstanciés sur celte révolution ou cette émeute, et les autres jour naux se contentent de reproduire le récit du Times. Mehemel-Àliparti d'Alexandrie le 14 février, pour se rendre Naples, par le conseil des médecins, s'est trouvé si malade en roule, que le paquebot français l'Alexandrebord duquel il avait passage, a été forcé de le mettre terre au lazaret de Malte, où d'après les nou velles du 25, il se trouvait son lit de mort. Le Porta foglio- H1 altese annonce que le con tre-amiral anglais, sir Lucius Curtus, a expédié Naples le vapeur le Locustpour annoncer Ibrahim-Pacha qui se trouve dans celle capi tale, l'arrivée de son père 1 île de Maille. Nous apprenons qu'Ernest Grégoire vient de fonder Paris un club démocratique. Le 6 mars, Darmstadt était au comble de la joie. Le grand-duc héréditaire venait d être proclaméco-régent. Mle baron Henri de Gagern était nommé ministre en remplacement de M. de Thil, qui avait obtenu sa démission. Paris, 8 Mars. Nous avons dit que l'on était enfin parvenu liier faire évacuer les Tuileries de la singulière garnison qui l'occupait depuis le 24 février. 11 paraît que l'on a eu également beaucoup de.peine se dé barrasser delà présence des hommes du peuple qui s'étaient imposés depuis le 24 février la garde de l'hôtel—de—vilie, et qui avaient toujours refusé de se laisser remplacer par la garde nationale. Le gouver nement provisoire leur ayant fait connaître avant- hier soir qu'ils devaient le lendemain être relevés par la garde nationale, ceux-ci ont député quel ques-uns d'entr'eux, leur commandant en tête, M. le maire de Paris, qui leur a déclaré qu'il se bien fait de tn'obéir en ôtant l'enfant tout espoir d'être aimé de vous... si vous m'eussiez trahie, je vous eusse tuée sans pitié, et ainsi ferai-je si vous rétractez l'aveu que vous lui avez fait de votre amour pour un autre. Oh! par grâce, tuez-moi snr'le-champ, dit Raoulette, car il me serait impossible de répoudre de moi-même savez-vous que vous avez fait de mon cœur un enfer} savez-vous que moi, qui ne connaissais pas l'amour, j'aime Yorik depuis que je l'ai revu, que je l'aime ce point que ce serait pour moi le souverain bonheur de mourir après lui avoir dit que je l'aiuie? savez-vous enfin que cet auiour me fait oublier tout... tout... même la mort de mon père. Cet amour qui vous brûle le cœur et qui serait fatal l'enfant et vous-même, il faut le reporter sur une autre personne. Le jeune vicomte de Charolles est de bonne maison, il vous aime, il est beau, aimez-le, Raoulette, devenez sa femme... il le faut... entendez* vous. Tant que vous serez libre... je ne serai pas tranquille... je craindrai toujours que l'enfant ne se laisse emporter par sa passion, et qu'il ne lui sacrifie son avenir. a mon tour, Raoulette, je vous demande d'avoir pitié de moi, je n'ai jamais tué, ne me forcez pas commettre un crime... Me promettez-vous d'épouser le fils du gou verneur Au moment où Raoulette allait répondre, Clément de Charolles entra. Fendant les trois jours que la jeune fille avait passés dans la tour, il était fréquemment venu lui donner les soins que réclamait son ctat, et il avait assez respecté sa douleur et sa maladie pour ne pas lui parler de la passion qu'elle lui avait inspirée. Cependant il comp-

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Le Progrès (1841-1914) | 1848 | | pagina 2