NOUVELLES DE FRANCE. il s'agirait de former une association dont les mem bres, en réunissant une certaine somme de capitaux et de crédit, chercheraient fournir aux ouvriers des divers états, le travail qui seul peut prévenir le désordre en faisant face leurs besoins. Cette idée heureuse, conçue et secondt-e par des hommes animés d'un amour sincère du bien géné ral, a été favorablement accueillie par le Conseil communal. Par une loi votée d'urgence, dans leurs séances du 20 mars, la chambre et le sénat ont donné cours légal et forcé aux billets de banque de la société générale et de la banque de Belgique, et créé un comptoir d'escompte. C'est une mesure laquelle il fallait s'attendre, du moment qu'en France, la cir culation légale des billets de banque était admise. Si le système monétaire belge établi sur les mêmes bases que celui qui existe en France, offre beaucoup de facilité dans les transactions, dans des circonstan ces données, il a aussi ses inconvénients, et ce qui a lieu en est la preuve. Toutes les personnes qui ont apposé leurs signa tures sur les listes pour la formation d'une société agricole, sont invitées assister l'assemblée gené- raie qui aura lieu samedi prochain, 2?> mars 184B, 5 deux heures de l'après-midi, dans une des salles de l'Hûtel-de-Ville. II s'agira de discuter le règle ment et de choisir un comité définitif. MM. les lieutenants et sous-lietilenanls du 4e régiment d'infanterie, en garnison Anvers, mus par un sentiment de patriotisme qui les honore, viennent de prier leur chef. M le colo nel baron Van Rode, de faire connaître M. le ministre de la guerre qu ils seraient heureux de coopérer l'emprunt qui vient d être présenté aux chambres, l'effet de subvenir aux exigen ces réclamées par les circonstances. Ils deman dent en conséquence être assimilés aux fonc tionnaires publics sur le traitement desquels il sera opéré une retenue de 4 p. °/n. Ce dévouement la pairie est d'autant plus digne d'éloges ,que cette catégorie d'officiers n'a pas été comprise dans le projet d emprunt en question, parmi celles sur les appointements desquels une relenue doit être opérée. Cet exemple de patriotisme parle haut en faveur de l'esprit qui anime Farinée et ne peut manquer de lui attirer les sympathies et la re connaissance de la nation entière. On nous apprend que les lieutenants et les sous-lieutenants du régiment des guides vien nent île manifester le désir qu'on leur fît subir une relenue de 3 p "|o sur leur solde, retenue qui, d'après le projet de loi présenté hier par le ministre des finances, ne doit pas happer les grades inférieurs celui de capitaine. NOUVELLES DIVERSES. Au dire de FAmslerdamsche-Courantla grande majorité des membres da la chambre est déjà d'accord pour soumettre au roi les poiuls suivants Le roi serait inviolable et ses ministres res ponsables Les deux chambres pourraient être dissoutes; la domination d'un usurpateur, c'est bien, mais eucore faut-il que je sache ce que vous prétendez mettre a sa place, et que j approuve vos résolutions. Et permettez-moi d'ajouter, mcaseigneurs, que puis que vous m'avez pris pour chef, il nie semble que j'aurais dû en être instruit le premier. Ce fut encore le baron de TiuL'niac qui prit la parole Messire, répondit-il. rassemblée s'étonne qu'un esprit aussi judicieux que le vôtre n'ail pas deviné le but qu'elle se propose d'atteindre. Puisque nous nous sommes ligués pour secouer le joug d'un usurpateur, est-il besoin de dire que nous voulons le rétablis sement d'un pouvoir légitime, indépendant de la Fiance, et qui rende la noblesse bretonne tous ses anciens privilèges? Or, sur quelle autre tète que celle de madame Renée de France, pourrait-on placer la courounc ducale? En qualité de fille aînée de notre der nière duchesse, madame Anue, que Dieu ait son âme madame Claude, épouse de François 1er, devrait avoir la souveraineté de la Bretagne; mais cette reine ayant fait, au mépris de nos chartes, la transmis*ion de ses dioils au loi, son époux, c'est sa sœur que revient légitimement le pati imoine que sa mère a voulu conserver intact. Donc, vive madame Renée, duchesse de Bretagne! Vive madame Reuée, duchesse de Bretagne répétèrent les barons en se tenant debout. Seul, le vicomte de Frapedes resta sur son siège, sacs mêler sa voix celle de l'assemblée. En reconnaissant combien il s'était grossièrement trompé sur les intentions de la noblesse sou égard, la lumière se faisait jour dans sou cspiit, et il commençait com prendre qu'on ne se servait de lui que comme d'un instrument dont Les élections pour les états-généraux ne se feraient plus par les étals provinciaux, mais par des collèges électoraux élus par les élec teurs. Les ordres seraient abolis Les séances de la première chambre, dcsélats provinciaux et des conseils communaux, seraient publiques Chacune des deux chambres aurait le droit de présenter des adresses au roi Le droit d'amendement appartiendrait la seconde chambre L'administration coloniale serait reformée: Le budget serait voté annuellement; Les dispositions de la loi fondamentale, rela tives ce£changements, seraient modifiées. La reine d Angleterre est accouchée le 19 au malin 8 heures, au palais Buckingham d'une princesse. L'auguste accouchée et 1 enfant se portent bien. On écrit de Berlin, le 15 mars, 1 heure après-midi, la Gazette de Cologne Hier soir se sont renouvelés les événements du 13 d'une manière plus menaçante Nous en attribuons la cause au trop grand nombre de troupes établi dans les rues. Des scènes déplo rables ont eu lieu Le simple soldat, irrité par les fatigues de plusieurs jours, les consignes dans les casernes, les marches dans les rues, est animé contre les bourgeois et le peuple d'une fureur qui a amené les excès les plus grossiers. Sans provocation, souvent même sans motif, les soldats attaquent des habitants paisibles et les maltraitent coups de sabre et coups de crosses de fusils. Dans plusieurs rues, comme, par exemple, dans, la Brtider- slrasse, des gamins de douze dix-huit ans au plus avaient élevé des barricades insignifiantes, qu'ils quittaient l'approche de la troupe, après lui avoir jeté quelques pierres. Malgré cela, particulièrement dans la Bruderstras.se, les cui rassiers de la garde se sont livrés des actes de brutalité envers ces gamins et envers des bour geois paisibles qui passaient dans celte rue. Les cuirassiers eux-mêmes ont brisé les fenêtres des rez-de-chaussée. Le nombre des blessures faites hier en partie mortelles, est considérable; maison ne peut encore la déter miner. L'excitation et l'aigreur qui régnent aujourd'hui sont indicibles. On demande de tous côtés la formation d'une garde bourgeoise. Dans la Bruderslrasse, sur la place du Palais, et dans quelques autres rues, on voit des grou pes dans une attitude menaçante. Tout ce qui appartient la cour ou la troupe est reçu avec des cris menaçants. De nombreuses adres ses circulent, elles demandent qu'on relire les troupes des rues. Je vous écris ces lignes la hâte, j'ai été moi-même attaqué par une pa trouille d'infanterie, et malgré les efforts de I officier pour retenir ces furieux, j'ai été mal traité coups de crosse de fusil. On écrit de Vienne, le 13 mars, la Ga zette de Cologne Je n'ai que le temps de vous écrire en toute liâle les ligues suivantes. Depuis plusieurs jours le bruit circulait ici que des événements im- on lie voulait faire emploi que pour le mettre au rebut quand il se rait devenu inutile. Sans cela, pourquoi lui eussent.ils fait un mys tère de leurs projets Évidemment ils voulaient avoir tous les pro fits de l'entreprise, se faire valoir auprès de la pi incesse, laquelle ils songeaient pour la couronne de Bretagne, et laisser dans l'ombre celui qui aurait assumé sur sa tête tous les dangers de la conspi ration. Mais le capitaine de la Reine-Jeanne n'était pas homme se lais ser jouer, et la découverte qu'il venait de faire, au lieu de l'abattre, sembla lui donner une énergie nouvelle. Ce n'est que lorsqu'il est aux prises avec de sérieuses difficultés que le génie peut se déployer dans toute sa force. Messeigncurs, reprit Yorik., après avoir recueilli ses pensées; je n'ai aucune objection faire contre la royale personne sur laquelle vous avez fixé votre choix, comme future duchesse de Bretagne, mais je délire savoir cependant si madame Renée est informée de vos desseins, et si elle les approuve. Messire, répondit le baron de Tintéuiac vous devez sentir que notre position délicate nous commandait une grande léserve, et qu'il ne nous a pas été possible de traiter une aifaire de cette importance avec une jeune fille de Seize ans, dont un seul mot in discret pouvait compromette la vie de tant de personnes; néan moins, quelques démarches faites auprès de cette princesse, nous font espérer qu'elle secondera plutôt nos intentions qu'elle ne les contrariera. La partie que nous sommes sur le point d'engager, messei- gneurs, est assez périlleuse pour que nous ue fassions lieu la lé- portants ne larderaient pas arriver. Celle prédiction s'est réalisée. Un grand rassemble ment, ayant les étudiants et les professeurs sa tête, s'est rendu au palais des états pour y dé poser une pétition. L'attroupement est im mense et s'accroît chaque instant. Le palais impérial est occupé par la troupe de ligne. Les soldats ont chargé leurs armes balle en pré sence du peuple, mais aucune collision n'a eu lieu jusqu'à présent. Quatre heures après-midi. Les choses ont empiré depuis ma première lettre. L'irrita tion est générale; les boutiques sont fermées, le palais des états a été dévasté l'intérieur. Le peuple poursuit de ses huées les patrouilles qui circulent dans les rues; les arsenaux sont as siégés par le peuple; de forts détachements de troupes occupent les portes de la ville pour empêcher l'entrée des ouvriers. Les ministres sont en conseil. Jusqu présent l'empereur re fuse de céder. On lit dans la Gazette d'état de Prusse du 16 mars Les nouvelles incomplètes arrivées hier, relatives des troubles qui auraient eu lieu Vienne, sont malheureusement confirmées. La lutte commencée entre la force armée et le peuple insurgé, a été arrêtée et la tran quillité rétablie, en conséquence de la promesse faite par l'empereur d'accorder des réformes conformes l'esprit de notre époque. Cette promesse a été faite la suite d'instantes solli citations de la part de plusieurs membres des états autrichiens. Le prince de Metternich a donné sa démis sion et les comtes Kolowrat et Monlecuculi ont été chargés de la formation d'un nouveau mi nistère. Ainsi l'Autriche est entrée son tour dans la voie du mouvement de réforme dans laquelle elle a longtemps refusé d entrer. Espérons que ses relations avec l'Allemagne et surtout avec la Prusse, qui depuis longtemps est entrée dans celte voie et qui compte la poursuivre, en deviendront plus intimes, que désormais les deux grandes puissances allemandes de con cert avec leurs confédérés allemands, pourront tr availler avec un succès d'autant plus heureux la régénération de 1 Allemagne pour en faire lin étal fort et rendu puissant par la conscience de sa nalionalilé. Paris, 19 Mars. Les préoccupations politiques des trois dernières semaines ont vieilli M. Ledru-Rollin de 15 ans. Nous avons été étonnés hier de lui voir les cheveux grisonnants, et c'est peine si nous l'avons reconnu tant il nous a paru changé. M. Subervic, ministre de la guerre, vient d'adresser, aux chefs de corps de l'armée, une circulaire par laquelle il leur recommande de ne prendre d'ordre que de lui ou des généraux de division et de brigade, pour laisser les régi ments sortir de l'enceinte des villes où ils'se trouvent. gère, dit le vicfçute vie fiapeslcs, que U dérlaralinn il, baron (Je J tuléiiiac ne suliefaisail qu'a demi. J'ai par-devers moi les moyens d'instruire la princesse Je nos projets el de la faire l'expliquer sans détours. Je vous avertis doue que je vais faire agir auprès d'elle en conséquence, car quoi nous servirait de nous précipiter eu avant, si nous devons nous briser contre un obstacle provenant du refus de madame Kcnée. Le murmure de l'assemblée couvrit les dernières paroles d'Yorik mais il ne se laissa pas déconcerter, et, atteudaut que le oalme fut un peu rétabli, il coulinua d'une vuix ferme Ob ne craignes rien, messeigneurs, madame Reuée est jeune il est viai, mais c est une savante piiucesse qui a déjà toute la rai.' sou de rage mûr elle saura garder le secret de notre conspiration, même quand elle ne l'approuverait pas, et d'ailleurs, si quelqu'un doit etre compromis, ce sera moi... moi seul. Du reste, ajouta-bil, je vous fais mes conditions, et je ne vous force pas de les accepter. Seulement, si vous les repoussez, je cesse de faire partie de la ligue. Les barons virent bien qu'ils avaient affaire forte partie, et qu'il ne leur serait pas aise de renverser I homme auquel ils avaient fait un piédestal, mais ils jugèrent qu'il valait encore mieux accepter cet aventurier avec toutes les prétentions qu il pourrait faire valoir plus tard, pour avoir sa part des bénéfices, que de se priver d'un auxiliaire aussi puissant, et sans lequel il leur faudrait rccomnueu» cer tout sur de nouveaux frais. Ils quittèrent le vicomte en lui laissant toute liberté, et en le pré venant qu'ils attendraient ses ordres. [La suite au prochain »°.j

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Le Progrès (1841-1914) | 1848 | | pagina 2