7e ANNÉE. N° 720. JEUDI, 30 MARS 1848. JOURNAL D'YPRES ET DE L'ARRONDISSEMENT. erp». merghelynck. composition du comité actuel. INTÉRIEUR. société d'agriculture de l'arrondissement d'ypres. YILLE D Y PRES. conseil communal. l Ou s'abonne Trucs, Marché •u Beurre, 1, et chez tous les per cepteurs des postes du royaume. PRIX DE L'ABONNEMENT, par trimestre. Pour Y prèsfr. 5-00 Pour les autres localités 6-00 Prix d'un numéro 0-25 Tout ce qui concerne la rédac tion doit être adressé, franco, A l'éditeur du journal, Ypres. Le Progrès parait le Piman- che et le Jeudi de chaque semaine. PRIX DES INSERTIONS. Quinze centimes par ligne. VIRES ACQUIRIT EDNDO. UNION LIBÉRALE DE L'ARRONDISSEMENT D'YPRES. Le Comilé directeur a l'honneur d'informer les sociétaires, qu'une assemblée générale des membres de l'association est convoquée au Jeudi 3o Mars 1848, trois heures de relevée, au grand Salon d'Apollon, rue du Lombard, pour procéderai! renou vellement du Comité, dont les pouvoirs sont expirés. LE PRÉSIDENT LE SECRÉTAIRE, Si» U» (3 ak 5i MM. Carton, père, président; Annoot, Louis; Beke. Pierre, Car- dinaelÉdouard; CartonHenri; De CodtJules; Decoene-La housse; DeyhelckcAuguste; D uhay on-Brunfaut ffammelrathHenri; Iweins-Fon'eyne Keingiaert de Gheluvelt MeryhelynckErnest* Tertzwcilj Vanalleynnes-Schnckeelj Vande BroukeCharles; Yanden Bogaerde, Auguste; Vanden PeereboomAlpliûpse; Vermersch Louis; et Verschaere, Pierre. l'PKER, le 29 mars, Samedi dernier, notre association agricole s'esl constituée définitivement. Environ quatre vingts signataires étaient présents. Le règlement a été lu, discuté et adopté. Les membres du comité provisoire ont été maintenus définitive ment. La commission directrice doit se compo ser d une trentaine de membres qui tous ne sont pas encore désignés, parce qu'un certain nom bre de cantons n'ont pu encore adhérer aux statuts de l'association et que par conséquent ils ne pouvaient se trouver représentés dans le comilé directeur. A une première réunion on adjoindra aux membres actuels fur et me sure que le nombre des sociétaires augmentera dans les campagnes, des personnes influentes et dévouées [amélioration de l'agriculture, de manière compléter le nombre de commissai res voulus par le règlement. M. l'inspecteur de renseignement moyen, Bernard, est arrivé en celle ville. Il inspectera le collège communal d'Ypreset on nousassure que celle inspection durera trois jours au moins. Séance publique du Mardi, ifi Mars l«48. Présents MM. le baron Vanderstichele de Maubus Bourgmestre président Alphonse Vanden Peereboom Iweins-Hynderick, éche- vins; Gérard Vandermeersch, Théodore Vanden Bogaerde, Boedt, avocat, Martin Smaelen Boedt-Lucien, Charles Vande Brouke, Ernest MerghelynckPierre Beke, Iweins-Fonteyne, Auguste De Ghelcke, conseillers. M. le secrétaire donne lecture des procès- verbaux des séances des 13 et 121 mars 1348 la rédaction en est approuvée. Il est donné connaissance que les difficul tés concernant le budget de l'école primaire gratuite sont aplanies, et par décision de la députation permanente, le budget est approuvé tel qu'il a été voté par le Conseil. M. le secrétaire donne lecture d'une dépêche du gouverneur concernant organisation de la garde civique; prise pour notification. Le lèjlement d'organisation du corps des sapeurs-pompiers est approuvé par un arrêté royal signé le 23 mars 1848. M. le conseiller Vanden Bogaerde donne lec ture, au nom du comilé des finances, du rap port sur le compte de l'exercice 1846 de l'ad ministration des Hospices et de celui sur le budget pour l'année 1848, de la même institu tion charitable. Sur les conclusions lues par l'honorable conseiller, le compte et le budget sont approuvés tels qu'ils ont été présentés l'examen du Conseil. M. le conseiller Beke, membre du comité des finances, donne lecture de deux rapports sur le compte de 1846 et le budget de l'exercice 1848 de la salle syphilitique. Sur les conclu sions de I bonorable conseiller le Conseil ap prouve la comptabilité de cette institution charitable. Le second article l'ordre du jour, concer nant la vente d'uu terrain pour l agrandisse- ment du cimetière, consentie par les Hospices, ne peut être I objet de l'examen du Conseil puisque la délibération de l'administration qui doit valider cette transaction, n'est pas parve nue l'autoi ilé communale. Le Conseil entend lecture d'un travail con cernant les logements militaires fait par un comité choisi dans son sein. Des listes sont faites par catégories d'habitants, d'après l'habitation qu'ils occupent et leur fortune présumée. Les personnes quid'après la loi, peuvent être ap pelées loger des militaires, sont div isées en huit classes; la lecture de ces listes, quelques chan gements sont faits et le Conseil les approuve et les arrête. Elles seront, aux termes du règle ment, déposées I inspection des intéressés qui seront admis faire leurs réclamations, s'il y a lieu, dans les dix jours au Conseil, qui en dé cidera. Après cette époque, ces listes seront Feuilleton. LA QUIQUENGROGNE. (Suite.) IX. le cabaret de la mère caritas. Le séjour de Saint-Malo offrait peu d'agrément aux arquebusiers royaux, obligés qu'ils étaient de rester la plupart du temps consi gnés dan» la citadelle. Pour atténuer ce qu'il y avait de rigoureux dans cette lougue claustration, le gouverneur délivrait chaque jour dix soldats des permis de sortie; mais ils ne pouvaient en oser qu'à la condition de paraître sans armes dans la ville, afin de témoigner par-là des intentions pacifiques du comte de Charolles. qui conti nuait, vis-à-vis des bourgeois, son système de temporisation. Nous ne saurions dire au juste comment il se faisait qtse le tour de sortie de Patrice revenait très-fréquemment. Patrice, ou s'en souvient, était un des deux soldats qui avaient trempé dans l'enlèvement de Raoulcite, et c'était lui qui avait joué unsi bon tour Chrysoslôme Pignet, le factiounaire'dout il vou lait endormir la vigilance, eu lui faisant accroire que la mère Ca- ritas faisait une distribution gratuite de cidre. D'apiès cela, on peut affirmer, sans craindre d'être démenti que Patrice était ce ue nous appelons aujourd'hui le Joustic de la compaguie. D'ailleurs, 'alrice était Parisien, cl l'on sait que de temps immémorial le déclarées rôle fixe pour la répartition des trou pes en logement. L'ordre de jour public étant épuisé, le Con seil se constitue en comité secret et la séance continue. On nous écrit de Messines Lundi dernier, vers les trois heures de rele vée, la gendarmerie est venue enlever le nommé Fidèle Menu, ouvrier charpentier natif de Mes sines. Ilélait arrivé la veille de Paris, où il avait résidé depuis quelques années. D après le bruit qui courait dans notre localité, Menu aurait fait la route de Paris Seclin (2 lieues au-dessus de Lille) avec la fameuse bande des sauveurs et des importateurs du gouvernement paternel. On le disait même un des chefs, envoyé en éclaireur, pour.sonder l'opinion publique et en rôler s'il était possible, des ouvriers sans ouvrage. fSt Avant-hier matin, 6 heures, un convoi spécial portant environ 900 individus, venant de Paris, est arrivé Quiévrain. L'autorité belge avait été avertie. Une colonne mobile de troupe de ligne occupait la station; beaucoup d habi tants armés de fusils de chasse s'étaient sponta nément joints la troupe. Lorsque le convoi est arrivé en vue de nos soldats, une centaine d'individus parmi lesquels on suppose que se trouvaient les principaux chefs, se sont préci pités hors des voitures eu marche et se sont dispersés. Le convoi a été entouré par les troupes. Les individus qui n'avaient pas de papiers ont été conduits, sous escorte, Mons, et mis la dis position du parquet. Quatre-vingt-dix Français environ ont été renvoyés en France par les voi tures qui les avaient amenés. On a trouvé dans les waggons des cartou ches des pistolets, des proclamations et un drapeau sur lequelétailécrit Appel aux Belges. Quatre individus, porteurs d armes, ont été arrêtés et mis la disposition du procureur du roi. Les autres ont été dirigés, sous escorte, dans leurs communes respectives. D'après les nouvelles d'hier soir, un second convoi de 800 individus, commandés parle sieur Fosses, était arrivé Valencieunes. Ces hommes, apprenant que la station de Quiévrain était gardée par les troupes, se sont arrêtés. Ils disaient qu'ils attendraient un nou veau convoi pour entrer en Belgique. Des rapports parvenus la station de Quié vrain, assurent qu'une grande démoralisation Parisien jouit du privilège de berner ses camarades sur terre et sur mer. En outre, Patrice ayant été en maintes occasions le pourvoyeur des plaisirs du capitaine Clément de Charolles, avait dû nécessai rement s'assimiler quelques-unes des allures de sou jeune maître aussi avait.il un penchant décidé pour le beau sexe et pour le jeu. Le jeu étant peu près la seule distraction que pussent se procu rer des soldats reclus et désœuvrés, on s'y livrait avec fureur, et les dés ne restaieut pas un seul moment en repos. Ou jouait son argent, sa ration de cidre, sa permission de sortie, on jouait tout. Patrice avait un bonheur insolent, il gagnait toujours, et quelques-uns, qui ne pouvaient croire que le hasard eut des veines favorables aussi prolongées, soupçonnaient le Parisien de tricherie; mais il se con tentaient de penser cela tout bas, de peur de s'exposer ses sar casmes et ses méchants tours. Si bien que maître Patrice avait toujours en poche une liasse de laissez-passer, et qu'il sortait velouté de la citadelle, ni plus ni moins que s'il n'y eut pas eu de consigne. Ce n'était pas pour le plaisir d'aller par la ville, ou de se prome ner sur les grèves, que Patrice tenait tant avoir sa liberté, et une fois qu'il était hors du château, ses courses ne s'étendaient jamais au-delà du coin de la rue Saint-Vinoent, là où pendait le rameau de houx, au-dessus d'une grossière image de la Vierge tenant dans ses bras l'enfant Jésus, et qui servait d'ensrigue au oabaret de la mère Cari tas. Pourquoi le cabaret de la mère Caritas était-il si assidûment ho noré de la présence de l'arquebusier royal? Était-ce parce qu'il s'y débitait du cidre mousseux, d'excellent genièvre, de parfait hydro mel et de l'eau-de-vie de première qualité? C'était bien un peu pour cela car, au nombre des qualités de maître Patrice, figurait dans un bon rang sou goût pour la boisson mais nous devons la vérité d'avouer que ce qui l'attirait par-dessus tout, c'était le char mant minois de Mélise Caritas, fille de la maîtresse de céans. Pendant que sa mère vaquait aux occupations du ménage. Mélise la remplaçait au comptoir et servait les pratiques, Voir Mélise et s'en amouracher avait été pour Patrice l'affaire d\ue séance. Il l'avait vue pour la première fois précisément l'époque où son maître, le capitaine Clément, avait eu recours sou adresse pour enlever la fille du sire de Bizien, et celte coïncidence avait donné du montant ses dispositions galantes. L'exemple des grands a tou jours puissamment influé sur la conduite des inférieurs le jeune de Charolles enlevait la fille d'un piévôt. Patrice ne pouvait faire, moi us que de séduire la fille d'une cabaretière. Du reste, Mélise avait tout ce qu'il fallait pour produire une vive impression sur le cœur iuflamaiable de l'arquebusier. OEil vif, malin et provoquant, bouche rose et souriaute, dents de perles, nez espiègle, peau fine mélangée de lys et de carmin, gros chignon de blonds cheveux s'arrondissaiit avec grâce sous son bonnet de lin crête de coq, mains potelées, taille finement modelée, Patrice avait tout détaillé en connaisseur, et il avait juré par

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