dans le courant de la présente année: 1° le sé
nat; 2° la chambre des représentants; 3° le
conseil provincial 4° le conseil communal.
De ces diverses élections dépendra l'avenir et
la prospérité de notre patrie.
Marché d'Ypres, dd 22 Avril 1848.
Notre marché aux grains d'aujourd'hui n'était
pas trop fourni, probablement cause du mauvais
temps.
Trois cent soixante seize hectolitres de froment
ont été exposés en vente et la vente s'en est opérée
lentement avec peu de variation dans les prix. Ces
prix ont été de 14 fr. fr. 16-80; en moyenne,
fr. i5-4<>; différence avec ceux du marché précé
dent: 20 centimes l'hectolitre.
11 y a eu également 20 c. de hausse l'hectol. sur
les prix du seigle. 44 hectolitres ont été acquis aux
prix de 10 fr. fr. 10-40; prix moyen fr. 10-20
l'hectolitre.
Trente hectolitres d'avoine ont été exposés en
vente et ont été enlevés aux prix de 7 fr. fr. 8-5o;
prix moyen fr. 7-7S;différence avec le prix moyen
du marché précédent 25 centimes.
Les prix des fèves sont restés peu près les
mêmes qu'au marché précédent. 62 hectolitres ont
été vendus fr. 12-20 l'hectolitre; baisse: 20
centimes.
Deux mille kilogrammes de pommes de terre se
sont vendus aux mêmes prix qu'au marché précé
dent, 8 fr. les 100 kilogrammes.
Le rapport de M. Mercier, au nom delà sec
tion centrale chargée de l'examen de la question
des sucres, a été distribué ce soir.
Voici en substance ses conclusions:
Le droit d'accise est fixé 48 fr. par cent
kilogrammes sur le sucre de canne et 40 fr.
sur le sucre de betterave.
Il n'y aura lieu décharge du droit d'accise,
qu'en cas d'exportation réelle des produits du
raffinage.
Les raffineries dont les produits seront desti
nés l'exportation seront placées sous le con
trôle de l'administration.
T 1 or» «VI M»»»'p - ltl
question du travail dans les prisons, a terminé
peu près ses travaux. On assure qu'elle a émis
lavis que pour maintenir l'ordre dans les pri
sons et pour assurer aux détenus la possession
d'une pécule l'expiration de leur peine, le
travail devait continuer dans les prisons, mais
sans faire concurrence l'industrie et au com
merce libre qu'à cet effet on fabriquerait les
produits deslinésaux besoins des prisons même,
et ensuite des produits propres être exportés
dans les contrées transatlantiques.
On écrit de Bruxelles au Journal du Com
merce d'Anvers que l'ancienne société de
1 Alliance est en voie de dissolution. Un grand
nombre de membres ont déjà donné leur dé
mission, d'autres encore vont la donner. On dit
que les dissidents s'occupent d organiser une
nouvelle société sous le litre de 1 Alliance Con
stitutionnelle.
D'un autre côté, l'ancienne Alliance se recru
terait de nouveanx membres radicaux appel
lerait la présider M. Gendebien, et arborerait
franchement la bannière républicaine.
La matinée était fort avancée déjà, et personne u'avait encore vu
le capitaine Clément. On alla dans sa chambre', il ne s'y trouvait
pas. On visita la citadelle dans toutes ses parties, dans ses recoins
les plus obscurs, on interrogea tous les soldats, et l'on n'obtint au
cun résultat. Patrice et Michel, qui étaient particulièrement atta
chés au service du capitaine, furent soumis une instruction minu
tieuse ils déclarèrent que la veille au soir, leur maître s'était
couché de bonne heure, qu'il les avait ensuite congédiés, et que de
puis lors ils ne l'avaient pas revu et qu'ils avaient même été fort
étonnas de ne pas le rencontrer le malin dans sa chambre, lorsqu'ils
étaient venus pour son lever.
Quant l'enlèvement d une jeune fille, ils se donnèrent bien de
garde d'avouer qu'ils en eussent counaissauoe, et les garnements
eurent le bouheur de n'être pas reconnus par Kaouletle, lorsqu'on
les confronta avec elle.
La tour de Quiquengrogue ne fut pas exempte de perquisitions.
On découvrit la piece circulaire Irausformée en boudoir et ornée de
divers meubles et tapisseries appartenant au Cils du gouverueur
mais dans quel but le capitaine avait-il disposé cette mystérieuse
retraite? c'est ce qu'on ne put savoir ni de Patrice ni de Michel,
ni même de Raoulelte qui, lorsqu'on lui demandait si c'était là le
lieu où on Pavait tenue prisonnière répondait invariablement
qu'elle ne se souvenait de rien, si ce n'est qu'elle avait tué le capi
taine Clément.
La jeune fille aurait craint sans doute de compromettre l'hotnme
au salut duquel elle se sacrifiait, si elle n'eut pas persé\été dans le
système de réponse que la prudence lui avait inspiré aussi ne s'ex
posait elle pas laisser échapper un mol qui eut trahi son secret.
COUR D'ASSISES DF, LA FLANDRE-OCCIDENTALE.
1" Trimestre. 5' Série. Présidence de M.O.NRAET.
Audience du 19 acril. Le nommé Ives Tytgat,
fils d'Ignace, âgé de 3i ans, meunier, né Meule-
heke et domicilié Vive-S'-Bavon, accusé de ten
tative d'incendie, a été acquitté.
NOUVELLES DIVERSES.
Le cabinet prussien prépare en ce moment
une nouvelle organisation du grand-duché de
Posen, organisation essentiellement favorable
la nationalité polonaise.
Les districts allemands, qui forment un demi-
cercle autour du grand-duché, doivent en être
séparés et seront annexés aux provinces limi
trophes allemandes. Le reste du grand-duché
formera désormais un Etat part que le roi de
Prusse gouvernera séparément comme grand-
ducselon une constitution spéciale. Dans cet
État, l'organisation sera entièrement polonaise
milice part, trésor distinct, ministres locaux,
langue officielle, tout sera polonais.
Les journaux de Hollande publient au
jourd'hui le programme des obsèques de feu
S. A. B. le prince Guillaume-Alexandre-Frédé-
ric-Conslantin-Nicolas-Michel des Pays-Bas, qui
auront lieu, vendredi 21 avril 1848, onze
heures du matin.
Le cercueil sera déposé dans le caveau de
l'église de Delfl, destiné la sépulture des mem
bres de la famille royale. Le corps a été
débarqué le 17 au soir.
Par le steamer Montroseon a reçu en
Angleterre des nouvelles de Lisbonne du 9 avril.
Un casus belli a surgi entre le Portugal et la
France; probablement il se terminera comme
beaucoup d'autres l'amiable.
Il paraît qu'en réponse une adresse de féli
citations des résidents portugais Paris, M.
Crémieux a appelé la reine dona Maria une reine
parjure et a déclaré ouvertement qu'un mou
vement républicain en Portugal est attendu
ivrix/i oonfianoo ot pourrait PnmpIPP cil P l'A pIllS
ardente sympathie de la part de la nation fran
çaise. Nous savons bien, dit le correspondant
du Morning-Chroniclequelles seraient les
conséquences d'un pareil langage s'il s'adressait
l'Angleterre ou la Russie, mais que peut un
pauvre petit pays comme le Portugal vis-à-vis
d'unegrande nation comme la France Ce qu'il y
a de mieux faire, c est de se taire. Cependant,
le comte de Thomar a cru devoir en faire le
sujet d une interpellation au ministre des affai
res étrangères, qui devra répondre d'une façon
ou d'une autre.
Nous annoncions hier que le fils du [duc
de Parme avait été arrêté Crémone sous 1111
déguisement, et mené Milan près du gouver
nement provisoire. Ce fait singulier s'explique
aujourd'hui. Le prince se rendait au quar
tier-général du roi de Sardaigne pour servir
comme volontaire dans la guerre de l'indépen
dance italienne, et avait cru devoir se déguiser
pour exécuter son voyage plus facilement au
milieu de lefferyesceuce politique de tous les
pays traverser. On attendait Milan la déci
sion de Charles-Albert pour le mettre en liberté.
Le gouverneur, aceotnpagué de Raoulelte et de plusieurs oflieiers,
pénétra jusque daus la demeure de. la vieille Berlhe. Ou la trouva
assise sur un escabeau et murmurant un chant celtique
Elle élail belle, elle était heureuse, la jeune fille de Tréguier,
lorsqu'elle allait cueillir les fieurs d'or des bruyères ou pécher les
inouïes sur les roches escarpées quand la mer était basse.
La folle ne paraissait pas s'apercevoir de la préseuce du gouvsr-
neur et de sa suite c'est peine si elle avait levé la tête lorsque sa
porte s était ouverte, et elle n'avait pas montré la moindre émotion
en voyant llaoulette au uombre de ses visiteurs, et elle couliuuait
lie chauler:
llélas hélas pourquoi changca-t-elle sa couroune de fleurs
de bruyères contre uue couronne de baron, la jeune lille de
Tréguier
Le comte de Charolles n'avait jamais vu de près la vieille Berlhe:
il savait quelles croyauces superstitieuses son existence donnait
lieu dans la ville, et, quoiqu'il ne partageât pas la crédulité du vul
gaire, il ne pouvait s'empêcher cependant d'éprouver, au contact
de cette femme bizarre, uuc sorte de pitié mêlée d'effroi. Les iu-
structions qu'il avait reçues de la cour royale de Franoe, lorsqu'il
était veuu occuper la citadelle, lui enjoignaient de ne pas troubler
la folle dans la possession de la demeure que feu la reine Aune lui
avait douuée pour le reste de ses jours j au>si ue l'aborda-t-il qu'avec
les marques d'une grande déférence, et en se découvrant devant
elle, attendant le moment où elle cesserait de chanter pour lui
ad 1 esse» la parole.
Mais la vieille ne lui en laissa pas le temps, et, dirigeant sur lui
ses yeux avec une insupportable fixité
Des correspondances particulières por
taient deux mille le nombre des Autrichiens
faits prisonniers dans le combat de Goito Ce
nombre était de beaucoup exagéré, d'après ce
que dit la Gazette de Milan, et la chose est fa
cile comprendre, puisque la rupture du pont
de Goila a empêché la cavalerie piémontaise de
poursuivre les fuyards. Ce pont a été immédia
tement rétabli par les sapeurs du génie, et l'ar-
tillerie transportée sur la rive gauche du fleuve,
On lit dans XOpinionede Turin
n On dit qu'à la demande du gouvernement
provisoire, la forteresse et la ville de Plaisance
ont été occupées par nos troupes, et que S. M.
a nommé gouverneur, le général Bricherasco.
Grand-duché i>e Bade. Ce qui Gxe le
plus en ce moment l'attention de l'Allemagne
Méridionale, c'est la tentative d'insurrection
main armée faite dans le Grand-duché de Bade,
par MM. Hecker et Struve. Les nouvelles qui
nous parviennent sont unanimes sur ce point
que celle tentative peut être considérée comme
ayant complètement échoué. Les instigateurs
ont rencontré si peu de sympathie partout où
ils se sont présentés qu'ils n'ont pu réunir qu une
poignée de gens. Daprès la proclamation du
comité des 50 ils devaient marcher sur Kehl
pour s'y réunir avec les bandes d'ouvriers ve
nant de Franceet chercher révolutionner
ensemble le Grand-duché. Suivant des nouvel
les de Carlsruhe, l'irruption de ces ouvriers
élail fixée au 16. Les nouvelles de Donamschin-
gen nous apprennent que la réunion populaire
que Hecker y avait convoquée pour le 14 a été
très-nombreuse et que la majorité des com
munes se sont prononcées énergiquemenl con
tre une guerre civile. On n'a pas mieux réussi
Stach et l'on a pris la résolution de tacher
encorejune fois de réunir une assemblée po
pulaire.
Les mesures militaires ordonnées par la diète
germanique par suite de ces démonstrations ont
reçu une exécution immédiate. Ainsi un batail
lon d'infanterie Hessoise est arrivé dès le 15
Carlsruhe, où il devait rester provisoirement et
être suivi d'une autre bataillon. Dès la veille,
les coiiligenls Wurtembergeois et Bavarois ont
dû entrer dans le cercle du lac (grand-duché
de Bade). Les garnisons de Manheim et de Ilei-
delberg ont été renforcées le même jour, par ce
qu'on avait appris que l'insurrection devait
éclater partout la fois. On assure que le gou
vernement Badois va demander la seconde
chambre l'autorisation de faire arrêter Hecker.
Aix-la-chapelle, 17 avril. 5 heures de
l'après-midi. Toutes les boutiques sont fer
mées I acte d'Insurrection a été lu 4 heures
au son du tambour. Cependant, on n'en est pas
encore venu dans la ville de graves excès on
a ça et là brisé les fenêtres. On dit qu'un coup
qui vient d'être tiré sur le Sielgraben a tué
une femme. Les gardes-civiques ne se font pres
que pas ou pas du tout voir, et le corps est très-
réduit par la retraite de beaucoup de membres.
Ce matin, on a affiché aux coins des rues une
proclamation écrite dans laquelle on engage
livrer aux flammes les maisons de ceux qui ont
tiré, proclamer la république, etc.
-1
C'est un signe de mort prochaine, dit-elle, que de venir dans
la Quiquengrogue sans y avoir été appelé; avant que trois nouvel
les lunes se soient oiontiées dans le firmament, un de ceux qui
m'écoutent, aura cessé de vivre, et celui que l'on croit mort repa
raîtra mais qui pourrait assurer que le père et le fils se reverroiit
sur la terre
Ce langage ténébreux et vague s'adressait-il au gouverneur
Était-il dicté par la folie ou inspiré par une puissance supérieure?
Était-ce la divagation d'uu esprit malade, élait-ce un oracle Tou
jours est-il que, tandis que les oflieiers s'efforçaient de ne pas rire
de cette apostrophe qui ne leur paraissait que ridicule, le gouver
neur se sentait frémir intérieurement, ne doutant pas que la folle
ne l'eut désigué dans sa siuislre prophétie, et qu'elle n'eût fait allu
sion au capitaine Clément par ces mots: Celui que l'on croit mort
reparaîtra.
Que je meure, moi, et que mon fils vive, s'éot ia-t-il, en cédant
involontairement son émotion: Soyez bénie, femme extraordi.
naire, s'il est vrai que mon tils ne soit pas mort. Mais où est-il, mou
Dieu
La vieille Berlhe, retombée dans ses méditations, s était de nou
veau isolée du monde extérieur, et on l'entendait se dire elle-
même
Elle a eu raison, la reine Anne, de vouloir que le château prit
la forme d'un char... ce sera le char de triomphe de l'enfant, La
Quiquengrogue est mon domaiue, niais le château tout entier, et
toute la ville, et la Bretagne eutière seront le domaine de l'enfant»
La suite au prochain X°.)