rôles de conciliation qui étaient dans toutes les bou ches, par un nouveau cri de guerre et par des intri gues ourdies dans l'ombre. Eh bien! celte lutte que vous provoquez, l'opi nion laquelle j'appartiens, saura la soutenir avec la même énergie que par le passé et pour prévenir toute interprétation malveillante, j'ai la conviction qu'elle la soutiendra avec succès, au nom des prin cipes constitutionnels que j'ai toujours professés. Agréez, etc. Signe) Henri CARTON. Pendant cette semaine a eu lieu l'expertise des taureaux admis la saillie dans l'arrondis sement d'Ypres. Le nombre des admissions a été plus élevé de beaucoup qu'en 1847, et les éleveurs ont présenté des animaux de plus belle qualité, sous le rapport de la conformation. En 1847, quatre-vingt cinq taureaux ont été pré sentés l'expertise, tandis qu'en 1848 on en a compté cent quinze. Les jurys, eft conciliant l'es prit du règlement avec les besoins de l'agricul ture, ont rendu un véritable service aux cultiva teurs qui, nous n'en doutons point, seront stimu lés, et répondront aux vœux del'administration provinciale, en s'adonnant avec un nouveau zèle l'élève des taureaux, de manière pou voir en présenter l'année prochaine, l'exper tise, d'une qualité encore supérieure. On nous annonce l'arrivée prochaine en celte ville d'une artiste extrêmement remarquable. Agée de neuf ans, Henriette Hitseman, se fera entendre sur le piano. Déjà cette enfant a prouvé combien l'esprit musical était inné chez elle. Aujourd'hui il paraît qu'elle est devenue un talent. Le projet de loi sur les incompatibilités vient d'être déposé la Chambre. A l'exception des chefs de départements ministériels, des lieute nants-généraux, des gouverneurs de province élus dans une autre province que celle qu'ils administrent et des conseillers de la cour d'ap pel, aucun fonctionnaire salarié par l'état ne pourra accepter le mandai de représentant ou sénateur, sans résigner ses fonctions. 11 est proposé en outre d'établir l'incompati bilité entre les commissaires d'arrondissement, les juges de paix, les juges du tribunal de pre mière instance, les membres du parquet et le mandat de conseiller provincial. Le ministre des travaux publics vient de dé poser son projet de réforme postale. La taxe uniforme de deux décimes paraît l'avoir emporté sur celle de dix centimes, pro bablement parce que le déficit au commence ment eût été trop effrayant, aujourd'hui qu'on demande beaucoup de réformes, mais qu'on les exige gratis et sans bourse délier. Le droit du timbre pour les journaux sera aboli, c'est un sacrifice pour le trésor de francs 400.000 qu'on devra retrouver ailleurs. Tout le monde crie l'économie, mais ceux qui font le plus de bruit, seraient les plus embarrassés si on les mettait en position d'exécuter leurs plans si mirobolants sur le papier. Le 215 Avril dr, vers onze heures du matin, le nommé Jacques Olivier, âgé de 60 ans, cul tivateur. Neuve-Eglise, a été trouvé pendu au râtelier dons l'écurie. On ignore la cause de cet acte de désespoir. Marché d'Ypres, ru 29 Avril 1848. Le marché aux grains d'aujourd'hui était passa blement fourni; néanmoins les prix ont subi une hausse de 6o centimes l'hectolitre. 486 hectol. ont été acquis aux prix de fr. 14-80 18 fr.; prix moyen fr 1^-90 l'hectol. Les prix dw seigle u'out pas varié. 35 hectol. se sont vendus de fr. 9-60 fr. 10-80; en moyenne fr. 10-20. Aucun changement n'est également survenu dans les prix de l'avoine qui ont oscillé entre 7 fr. fr. 8-5o prix moyen fr. 7-75. 5a hectolitres ont été présentés en vente. Les prix des fèves ont subi une diminution de 60 centimes l'hectol. 76 hectol. se sont écoulés fr. 11-60 l'hectol. Mil huit cents kilogr. de pommes de terre ont été vendus aux mêmes prix qu'au marché précédent, c'est-à dire 8 fr. les cent kilogrammes. Le chasseur-carabinier qui a tué un caporal français se nomme Mathieu, Simons; il a été conduit sous mandat de dépôt Courtrai. Le coupable a été mis la disposition de M. l'au diteur de notre province, qui est parti ce ma tin pour Courtrai, l'effet d'instruire l'affaire. M. De Breyne, qui avait été retenu assez longtemps chez lui par une indisposition grave, est entièrement rétabli, il assistait aux derniè res séances de la chambre. Quelques questions importantes restent encore trancher avant la dissolution. Le retour la chambre du seul représentant vraiment indépendant des Flan dres qui atteste aux séances, est un bonheur dans les circonstances actuelles. Nous possédons 86 communes qui ont le nom de villes et une population de 1,001,894 habitants; elles supportent en impôts directs fr. 10,859.684-03. Nous possédons 2 mille 400 communes ayant 3.245,425 habitants qui supportent fr. 19.789,634-80. L'impôt foncier est par habitant dans les villes de fr. 3-64 et dans les communes rurales de fr. 4-44. La con tribution personnelle est de fr. 4-63 et la patente de fr. 1-67 par habitant dans les villes; dans les communes rurales, la contribution person nelle est de fr. 1-25 et la patente de 41 cent, par tête. Total fr 9-94 par habitant dans les villes, fr. 6-10 dans les communes rurales. Les pluies nombreuses tombées depuis plu sieurs jours viennent de faire sortir la Meuse et la Vesdre de leurs rives. Les colillages et prai ries de la Boveriede Bressoux et de Droixhe sont peu près totalement inondés; il esta craindre que les semailles et les plantations de légumes ne soient perdues. Des dégâts considé rables ont été occasionnés par le débordement de la Vesdre, sur tout son parcours. On annonce la fondation Bruxelles, d'un nouveau journal franchement démocratique. Le 1er n' doit paraître aujourd'hui ou demain. Sa direction est confiée un comité dont fait partie M. Louis Labarre, rédacteur en chef de ce journal. NOUVELLES DIVERSES. Nous n'avons pu annoncer que très-som mairement la déchéance du roi de Naples du trône de Sicile. Aujourd'hui, nous pouvons donner nos lecteurs quelques détails sur celte péripétie de la révolution napolitaine. Dans sa séance du 13 avril, la chambre des communes siciliennes, ajournant la question de savoir si la Sicile s'érigerait en république ou en état constitutionnel sous un prince italien, a proclamé sur la proposition de l'un de ses membres, M. Paternostro, et au milieu du plus ardent enthousiasme, la déchéance de Ferdi nand de Bourbon, le roi qui a bombardé son peuple. Le décret qui annonce la déchéance du roi bombnrdeur et de toute sa race, ainsi que le dit YIndépendaza e Laga de Parme, a été accueillie par les acclamations du peuple ivre de joie. Un immense cri de: A bas les statues des Bourbons! a retenti, et sur-le-champ, les sta tues ont été arrachées de leurs piédestaux On a commencé par celle de Philippe V. Mais voici un fait bien remarquable et qui caractérise éminemment le peuple la foule exaspérée s'est arrêtée respectueusement devant la statue de Charles 11 parce que ce prince avait été juste et bienfaisant. Le peuple s'est incliné devant celle glorieuse royauté. Lyon. La situation qui nous est faite aujourd hui préoccupe tellement les esprits qu'il semble que chacun ait oublié ses frères îles départements. Lyon, la seconde capitale de la République, est cependant assez gravement me nacée, pour qu défaut de I attention publi que, le gouvernement se rappelle qu'il est chargé de la sûreté, du salut de tous. Yoici ce qu'on nous écrit de cette malheu reuse ville: Je suis Lyon avec le 1er bataillon de guerre auquel j'appartiens, et, depuis notre arrivée, nous sommes continuellement sous les armes. Il est impossible de dépeindre l'agita tion qui règne dans cette ville en ce moment, et il est encore plus impossible de s'en faire une idée exacte. Il y a ici plus de cent clubs dans la plupart desquels on émet les doctrines les plus extraordinaires et en opposition les unes aux autres; mais, ce qui jette l'épouvante dans celte ville, ce sont trois ou quatre bandes par faitement organisées, et obéissant des chefs; elles sont connues sous les noms de Voraccs Tau tours, Ventres-Creuxetc. De temps en temps il leur prend des velléi tés inconcevables: tantôt, après s'être réunis au nombre de trois quatre mille, les cluhistes s'en vont, tambour en tête, donner un chari vari l'homme le plus inofiFensif; d'autres fois, ils se dirigent vers la demeure du citoyen Arago, commissaire extraordinaire du gouvernement, pour lui demander deux petites heures de pil lage enfin, ces jours derniers, ils voulaient venir s'emparer de l'arsenal, poste peu fortifié où la troupe est casernée. Avertie temps, celle-ci se rendit la caserne et prit toutes les dispositions de défense nécessaires, et on fut sur le point d'en venir aux mains. En résumé, tout le monde est ici bout de patience, il y aura, si l'on n'y prend garde, une explosion terrible. Nous demandons Est-ce que M. Ledru- Rollin ne se sent pas pour Lyon une tendresse égale celle qu'il a montrée pour Amiens? Est-ce qu'il ne pourrait pas y envoyer quatre ou cinq bataillons de la garde mobile, afin, la garde nationale aidant, d appaiser un peu la faim et le soif du pillage, de ces vautours et dévorants, trop affamés? [Corsaire.) On écrit de Voila, le 16 avril On s'est décidé changer en blocus la position offensive prise contre la forteresse de Peschiera. Les at taques qui ont eu lieu avaient pour objet de déterminer une capitulation le commandant de cette place qu'on croyait assez disposé se rendre. 1,500 hommes vont donc rester autour de la place, le reste marchera sur Vérone; les pontificaux se chargent de Manloue. Le quartier-général de l'armée est toujours Volta; la division d'Arvillers Goito, la divi sion Ferrare entre Goito et Borghetto, la divi sion Broglio entre Borghetto et Mozambano, et la division Bès en vue de Peschiera. On for tifie les trois poiuts de Goito, Borghetto et Mozambano. Le 16, les 2,000 Toscans ont passé le Pô Brescello ils ont fait leur jonction avec l'ar mée piémonlaise, sous les ordres du général Bava. On écrit de Bois-le-duc, 24 avril 11 y a quinze ans, lorsque l'armée était can tonnée sur nos frontières, un chasseur volon taire fut percé de coups de couteau et laissé mort sur le carreau le coupable se réfugia en Belgique. Celui-ci crut sans doute que depuis lors on avait perdu cette affaire de vue, et ces jours-ci il revint dans notre province. La jus tice ne tarda pas le découvrir et mettre la main sur lui. Il se trouve en prison et persiste nier son crime II paraît qu'il a habité la Bel gique depuis celte époque, qu'il s'est marié, a plusieurs eufants et a fait de bonnes affaires. On dit que l'empereur Nicolas a donné la comtesse Dysenhausen Saint-Pétersbourg, sœur de la comtesse Ficquelmontune mine d'or pour laquelle la maison Isidore Leu a compté immédiatement 7,000,000 de roubles d'argent. Ce présent a été fait celte dame de la cour peu après la nomination du comte Ficquelmont au poste de ministre des affaires étrangères. Celle comtesse Dysenhausen, dame sans enfants, est arrivée actuellement ici, et elle veut y jouer le rôle de la princesse de Lié- vin Paris. Mais on est sur ses gardes Vienne et I on espère qu'on ne sera pas moins méfiant Berlin. L'entrée des Russes eu Gallicie serait l'arrêt de mort de Ficquelmont.

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Le Progrès (1841-1914) | 1848 | | pagina 2