8e AMNEE. - K° 731. DIMANCHE, 7 MAI 1848. JOURNAL DTPRES ET DE L'ARRONDISSEMENT. AVIS. Par suite de circonstances indépendantes de notre volonté, nous ne sommes pas encore en mesure de tenir la promesse que nous avons faite nos abonnés, d'imprimer dater du 1er Mai 1848, le journal Le Progrès en caractères neufs, et de lui donner l'agrandissement que le droit du timbre nous rendrait possible. Dans le courant de ce trimestre, nous rem plirons nos engagements sans délai ultérieur, et notre format, sans devenir plus étendu, nous permettra d'agrandir le cadre de l'impression. Comme le timbre des journaux est la veille detreaboli, dater du trimestre prochain le prix de l'abonnement du Journal Le Progrès, dans cette hypothèse, sera fixé comme suit abonnement en ville. Pour trois mois fr. 3 50 six mois7 00 un an14 00 Pour trois mois4 00 six mois. 8 00 un an16 00 Pour un numéro 23 c'. INTERIEUR. APPEL AUX ÉLECTEURS LIBÉRAUX. Les listes électorales sont publiées, les électeurs sont connus. Par suite de l'abaissement du cens au minimum fixé par la Constitution, le nombre des personnes appelées voter, est considéra blement augmenté, et avant la publication des listes, quelques-unes pouvaient ignorer qu'elles payaient le cens voulu pour être électeur. Aujourd'hui, tout citoyen a pu s'assurer de son inscription et nous espérons qu'il n'y aura pas d'oublis, ni d'erreurs. Mais pour les électeurs libéraux, il ne suffit pas de savoir que son nom figure sur la liste électorale, il importe qu'il fasse partie de l'Association libérale, fondée dans le but d organiser les forces du libéralisme. Pendant longtemps l'opinion libérale s'est trouvée battue aux élections, parce qu'elle ne savait pas se discipliner. Du moment qu'elle a suivi l'exemple de ses adversaires, qu'elle a fait appel l'association, elle a triomphé d'abord partiellement et ensuite avec éclat. C'est la concentration des efforts individuels, que sont dues les victoires remportées par ce parti longtemps en butte aux calomnies de ses en- Feuilleton. nemis politiques et qui,1 a triomphé temps, pour sauver la Belgique dans un moment cri tique. Si nous avons fait notre possible pour méri ter la confiance des électeurs libéraux et que nous l'ayons acquise, nous l invoquons aujour d'hui, pour les engager instamment, faire partie de I'Union libérale. C'est le centre au quel doivent converger toutes les forces in dividuelles; cet effet, il faut que chaque électeur libéral soit membre de l'association, afin qu'il puisse exercer sa part d'influence sur les questions que celte société peut agiter; qu'il vienne exposer ses idées, ses vœux au sein de l'association, afin qu'elle puisse y avoir égard et que dans le choix des candidats, tous les intérêts soient représentés. Il est de la plus haute importance, en face des luttes que nous aurons prochainement soutenir, que tous les électeurs libéraux fassent acte de dévouement aux principes qui les ont toujours guidés jus qu'ici et que, dans l'intérêt du parti, ils s'asso cient, afin de donner une direction puissante au libéralisme et grandir son influence sur les élections communales, provinciales et générales. La responsabilité qui incombe l'opinion li bérale dans les circonstances critiques où se trouve l'Europe, est grave. C'est elle se tenir la hauteur de sa mission, car c'est elle seule qui est animée du véritable esprit de liberté alliée avec l'ordre, sans lequel aucune société ne peut exister. Quelques utopistes que nous voulons bien croire plus stupides que méchants, ont préco nisé la loi agraire, le partage du sol par parts égales entre tous les citoyens. Jamais, croyons- nous, idée plus absurde n'est sortie de la tête d'un être qu'on dit raisonnable, pour parler comme le catéchisme. En prenant la Belgique pour exemple, nous trouvons que la rente du sol d'après le cadastre, est de 160,000,000 fr., y compris les propriétés bâties. Prenez qu'on arrive une somme de 200 millions qui divisée par4,300,000 habitants, donnerait une moyenne de fr. 46-50 c. constituant toutes les ressources annuelles d'un individu. Il n'y a pas de pauvre du bureau de bienfaisance qui ne reçoive pour ainsi dire davantage. A cela, il faut ajouter que tous les moyens d'existence devraient provenir du sol, l'anéantissement de l'industrie, du commerce, des arts libéraux, serait une conséquence inévitable d'une société ainsi constituée, et, pour dernière réflexion, ajoutons que les feuilles de vigne seraient hors de prix, sous ce bienheureux régime. Nous voyons par les journaux d'Anvers, qu'un de nos concitoyens s'est distingué l'aca démie de peinture de cette ville. Le jeune De Ruelle vient d'obtenir le premier prix de peinture d'après le modèle vivant. Déjàcejeune homme, un précédent concours, s'était fait remarquer, et cette fois, il s'est surpassé, car il n'était que le troisième, et aujourd'hui, c'est le premier prix qui est la récompense de ses travaux. M. le ministre de la justice vient d'allouer la commune de Gheluvelt, un subside de fr. 1,983-33pourl'agrandissemenlde l'églisede celte commune. La province a déjà alloué pa reille somme, de sorte que rien ne s'oppose l'exécution immédiate de ces travaux qui procureront de l'occupation un grand nom bre de bras iuactifs. Par arrêté en date du 28 Avril dr, M. le mi nistre de l'intérieur a compris dans la distribu tion de secours alloués sur le fonds de non- valeurs, pour une somme de 1,523 francs, douze personnes appartenant l'arrondissement d'Ypres. VILLE D'YPRES. COYSEIL communie. i° Communication de pièces. a* Discuter un règlément pour l'établissement d'un comptoir de prêt sur immeubles et marchan dises. 3° Émettre un avis sur la demande faite par le conseil de fabrique de l'église S'-Marlin, l'effet d'être autorisé exonérer, perpétuité, six messes pour le repos de l'âme de M11" Liévine Ramoen et de celles de ses frères et soeurs. Le concert annoncé dans un de nos précé dents n°», et qui sera donné par la jeune Henriette Hitzeman, pianiste, âgée de 9 ans, aura lieu définitivement le Dimanche, 14 de ce mois, avec le concours de la Société des Chœurs et de plusieurs artistes distingués de cette ville. Nous apprenons qu'une des premières clari nettes de France s'y fera entendre. D'après ce que nous apprenons l'insuccès des négociations de notre envoyé M. DeJaegher, La Haye, est le résultat du changement de cabinet survenu au milieu de préliminaires qui donnaient de grandes espérances. LA QUIQUENGROGNE. On s'abonne Ypres, Marché an Beurre, 1et chez tous les per cepteurs des postes du royaume. prix de l'abonnement, par trime»Ire. Pour Ypresfr. 5-00 Pour les autres localités 6-00 Prix d'un numéro0-25 Tout ce qui concerne la rédac tion doit être adressé, Jranco, l'éditeur du journal, Y près. Le Progrès paraît le Diman che et le Jeudide chaque semaine. prix des insertions. Quinze centimes par ligne. VIRES ACQUIRIT EUNDO. abonnement a l'intérieur du pavs, y compris l'affranchissement. PRES le 6 Uni. Séance publique fixée au Lundi, 8 Mai 1848, deux heuret et demie de relevée. ORDRE DU JOUR I XII. renée de france. [Suite.) Dans le premier moment cle sa rencontre avec les Malouins. uni quement préoccupée du soin de garder une altitude digne de son rang, et conforme aux. instructions qu'elle avait mission de faire prévaloir, elle n'avait pas remarqué l'homme qui lui avait présenté les clés de la ville, ou plutôt elle n'avait vu en lui qu'un Breton rendant un hommage exagéré la Glle de la reine Anne mainte nant qu'elle savait que c'était là ce courageux explorateur d'océans inconnus, ce prévôt redoutable adoré de ses concitoyens, qui leur avait inspiré l'amour de l'indépendance et fourni les moyens de la sauvegarder, elle était étonnée de ne l'avoir pas reconnu sur-le- champ, tant son uohle visage, son front puissant, sa contenanoe empreinte de la dignité du commandement, dénotaient les facultés extraordinaires dont il était doué. Après avoir examiné le vicomte de Frapesles avec une admira tion naïve et mêlée de'curiosilé, Renée lui dit Si ce que l'on nous a rapporté de vous est vrai, messire, vous venez nous oilrir l'hospitalité d'une ville dout vous êtes le souve rain maître, et dont tous les habitants vous sont dévoués jusqu'à la mort. Le timbre de la voix de la princesse avait quelque chose de mé lodieux qui alla droit au cœur d'Yorik. A son tour, il étudia sa physionomie, et se sentant attiré vers Renée par un élan sympa thique comme il n'en avait pas encore éprouvé, il entra en couliance avec elle et ne crut pas devoir attendre davautage pour lui faire entrevoir ses projets. Il est vrai, noble princesse, lui répondit-il, que mes conci toyens veulent bien m'accorder quelque autorité et qu'ils sont dé terminés ne pas se soumettre la couronue de Franoe; il est vrai encore que la plupart des villes du duché regrettent le temps où elles étaient gouvernées par votre illustre mère, et qu'elles u'otteudeut qu'un signal pourchasser les étrangers qui les oppriment; mais vous n'avez pas craindre, Madame, d'être considérée comme une étran gère. On sait que le sang qui fait battre votre cœur est du sang breton, et l'on ne désespère pas de vous décider reprendre l'apa nage dont on vous a injustement frustré. Dans ce cas, je serais bien heureux, Madame, de remettre en vos mains la souveraineté tem poraire que les Malouins ne m ont confiée qu'en attendant leur duchesse. A l'air avec lequel Renée de France l'écoutait parler, Yorik vit bien qu'on ne lui avait rien fait pressentir des desseins des barons, et qu'elle n'était nullement instruite de la ligue laquelle son nom se trouvait mêlé son insu mais il reconnu^en même temps qu'il y avait de l'ambitiou dans le cœur de la princesse, et qu'elle sou riait intérieurement la perspective toul-à-fait nouvelle de s'asseoir sur le trône de Bretagne. Cette découverte, qui répondait si parfai tement ses désirs, augmenta le penchant pour ainsi dire irrésis tible qu'il avait éprouvé de prime-abord pour Renée, et il lui sem bla qu'il était aussi l'aise vis-à-vis d'elle, que s'il eut existé entre eux une affection déjà ancienne. Le vicomte de Frapesles avait mis un tel accent de franchise dans cette proposition, que Renée ne douta pas un instant qu'elle ne lui fut faite en toute sécurité; mais quelle que fût cependant la cordiale réciprocité des sentiments qu'elle sentait naître en elle pour Yorik, la prudence lui conseillait de ne pas se livrer la lé gère, et de dissimuler jusqu'à ce qu'elle eût la preuve irrécusable que la réalisation d'une entreprise aussi grave n'était pas au-dessus du pouvoir des Bretons. Aux paroles du prévôt succéda un moment de silenoe pendant lequel la princesse resta plongée dans ses réflexions. Tout deux précédaient de quelques pas le reste du cortège et pouvaient s'entretenir haute voix sans crainte d'être entendus par des oreilles indiscrètes; aussi le vicomte, voulant profiterWe la faci lité que le hasard lui ofFrait pour amener Renée une explication nette et précise, ne craignit pas d'interrompre la méditation de cette dernière» -

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Le Progrès (1841-1914) | 1848 | | pagina 1