2 NOUVELLES DE FRANCE. D'un même élan patriotique Courons, volons, cliez lui portons l'effroi El défendons notre Belgique, En répétant Vive le Roi! 4. Oui, quand notre belle patrie Viendra réclamer notre sang, Nous lui donnerons notre vie, Nous lui conserverons son rang. Que notre courage héroïque D'aucun voisin ne subisse la loi. Nous défendrons notre Belgique En répétant Vive le Roi! 5. Si des phalanges étrangères Nos murs reçoivent les boulets Nous saurons, comme ont fait nos pères, Repousser d'indignes projets, Et sur notre vieille oriflamme, Mus par l'élan d'une noble fierté, Nous tracerons en traits de flamme Patrieindépendance et liberté. Le 6 de ce mois, le cadavre du nommé Loncke, Pierre, âge de 63 ans, cultivateur Fumes, a été trouvé dans un fossé rempli d'eau, proximité de celte ville. D'après la déclaration du médecin légiste, aucune trace de violence n'a été remarquée et l'événement est accidentel. Le 7 de ce mois, le nommé Durnez, Pierre, jardinier, célibataire, âgé de SI ans, demeu rant S' Jean, s'est suicidé par strangulation. On ignore le motif de cet acte de désespoir. On nous écrit de Bailleul: Le temps nous manque pour rendre compte d'une séance musicale que nous a donnée une jeune violoniste de i2 ans et demi; nous nous bornons dire, quant présent, que M"* Désirée Fréri a un talent remarquable et marche grands pas sur les traces de M"' Milanollo. Ce n'est pointa son âge qu'elledoit l'intérêt qu'on lui a témoigné, mais bien son talent, un talent réel. Nous la recommandons aux vrais amateurs de bonne musique et surtout aux connaisseurs; ils pourront apprécier l'excellente méthode, la netteté, la précision, et cette qualité si rare, l'oxpression qu'elle met constamment dans son jeu. Du reste, le public la jugera, elle ne craint pas un juge sevère. Nous devons des éloges MM* Henriette Hitzemann, qui a tenu le piano et s'est montrée, dans deux airs qu'elle a exécutés, la hauteur de l'artiste qui elle prêtait son concours. M"* Désirée Fréri se fera entendre la soirée musicale que \llle Hitzemann se propose de donner prochainement Ypres, espérons que ces deux enfans (elles ont elles deux peu près ai ans), trouveront chez nos voisins les Belges, un public nombreux. M' Jules Rossert, élève de Mr Hitzemann, jouera deux morceaux de clarinette; nous ne doutons pas que cet amateur qui a, du reste un talent d'artiste, ne contribue pour uue bonne part au succès de ce concert. Un journal de Bruges annonce que la santé de M. Devaux s'est améliorée considérablement et sous tous les rapports. Les hommes de l'art ont donné l'assurance que bientôt sa guérison sera radicale. La vue lui est presque entière ment rendue et les taches que l'on remar quait aux yeux disparaissent graduellement. ui l avaient assaillie, et se reprocha de l'avoir sacrifiée des consi* étalions politiques avec la moitié des efforts qu'il avait faits pour organiser sa ligue, il eut vingt fois arraché Raoulette ses géôliers, quels qu'ils fussent, et celte idée lui était poignante, implacable. Aussitôt qu'elle l'aperçut, Raoulette se leva et une lueur de joio se m< nir^ dans ses yeux; mais elle ne put prononcer uue seule parole et retomba involontairement sur son siège. Yorik, qui était lesté immobile, attéré pendant les quelques secondes qu'avaient duré ses tristes réflexions, s'approcha d'elle, et se jetant ses genoux Par ion, dit-il, pardon, Raoulette, vous avez souffert et je ne suis pas venu vous consoler. Relevez*vous, monseigneur, répondit-elle, ce n'est pas là votre place je n'ai rien vous pardonner. Soyez heureux, vous, que vo. tre des inée s'accomplisse. Oui, je veux être heureux, mais avec vous, Raoulette, enten dez-vous, car je vous aime, car vous êtes ma fiancée. Oh! ne me parlez pas ainsi, monseigneur, interrompit la jeune fille en lui niellant la main sur la bouche. Pourquoi m'appelez vous monseigneur pourquoi me défen dez vo.is de vous pailer de mou amour? C'est que notre amour est impossible sur la terre. Ecoutez- nioi, monseigueur, je vous aime, je vous aimerai jusqu'à mon der nier soupir... je puis bien vous le dire, n'est-ce pas Vous voyez bien d'ailleuts qae je vous aime. M-iis j sais que je ne puis être réunie vous que daua le ciel, et j'attendrai que vous veniez m'y M. Devaux se propose de revenir dans quelques semaines Bruges, et on nourrit l'espoir que sous peu l'honorable représentant pourra de nouveau utiliser son beau talent et sa longue expérience dans l'intérêt du pays. T— L'Union lyrique d'Anvers a donné hier soir une sérénade au roi et la reine au palais de Bruxelles. Les chanteurs anversois ont été reçus par Sa Majesté dans la grande salle de réception. Avant le concert, le roi leur a adressé quelques paroles bienveillantes. Les plus vives acclamations ont répondu la courte allocution de S. M. A la fin du concert, Sa Majesté, avant de se retirer, a remercié les membres de la réunion lyrique dans les termes les plus affectueux. Des cris unanimes de vive le roi! vive la reine! ont salué le départ de Leurs Majestés. Le Longchamps bruxellois continue; il a été favorable hier par une journée magni fique; seulement l'administration commuuale de Bruxelles, pour encourager cette heureuse innovation, devrait faire arroser les boulevards et l'Allée-Verte. C'est bien le moins que la fashion de la capitale soit garantie contre la poussière. Il y avait de nombreux équipages, dont quelques-uns quatre chevaux, beaucoup de cavaliers et une foule de piétons. Onlildansle Courrier du Luxembourg, du 6: Des troubles paraissent avoir éclaté Eltel- bruck. M. Schmidt, le bourgmestre, et membre de la commission de constitution, écrit qu'il ne peut quitter sa commune. L'abbé de Lamennais vient de publier une formule de constitution pour la nouvelle répu blique française. Elle admet un chef unique de l'Etal élu par le pays pour trois ans et rééligible seulement après un intervalle de trois ans res ponsable avec ses ministres, et révocable, au besoin, par une haute cour nationale. Une as semblée unique et permaneute, élue pour trois ans, la liberté la plus absolue du culte, d'en seignement. de presse, mais avec l'abolition du salaire ecclésiastique (c'est aussi la pensée de M. de Lamartine), l'unité administrative par cantons, dont les communes ne seront que les sections (ceci parait d une application assez difficile dans les villes composées de plusieurs cantons.) M. de Lamartine voudrait un trium virat, mais ce serait perpétuer l'anarchie, car il serait difficile d'exclure M. Ledru-Rollin de la combinaison. Le plan de constitution de M. Cormenin verra sans doute le jour demain. Paris, le 7 Mai. On lit dans l'Assemblée nationale Pendant le discours de M. Louis Blanc, des bravos bruyants sont partis d'une tribune at tribuée par M. Ledru-Rollin aux délégués des clubs M. Degousée, l'un des questeurs, est allé leur déclarer avec une fermeté digne d'éloge qu'à la première marque d'approbation ou d'improbation, il ferait évacuer la tribune. rejoindre auprès de mon père. Que dites-vous, Raoulette c'est ici-bas que nous serons réunis d'abo: d. Non, non, monseigneur... je crois aux choses que la vieille Berthe m'a annoncées... Vous êtes fils de roi, vous êtes prédestiné aux grandeurs de ce monde, et si je devenais votre femme, j'en se rais ciuellement punie, puisque ce serait l'arrêt de votre mort. Superstitions que tout cela, ma Raoulette, ne croyez pas ces prédictions... la vieille Berthe m'a dit les mêmes choses, et je n'hé site pas réclamer mes droits de fiancé. La vieille Berthe ue se trompe pas, monseigneur: j'ai fait le serment solennel de renoncer tout bonheur dans ce monde, et je tiendrai ma parole. Vous êtes bien fils de roi, Berthe. a raison. Aujourd'hui, quand vous étiez côté de Mme Renée et que vous commandiez la milice, j'ai vu distinctement sur votre front le signe delà royauté, vous éolipsiez tout ce qui vous entourait... Il me sem blait que de vous la priucesse s'exhalaient des rayons lumineux... Oh vous êtes bien issus tous deux de saug royal. Lorsqu'il «était précipité aux pieds de Raoulette, le vicomte de Frapesles avait obéi l'impulsion de son amour qui, dans ce mo ment, chassait de sou cœur toute pensée étrangère, et lui faisait entrevoir la posse.<sion de celte pure jeune fille comme le suprême bonheur; tmais elle avait prononcé le nom de Renée, elle avait, comme plaisir, attisé le feu dévorant de l'ambition dans la tête exaltée d'Yorik, et celui-ci avait aussitôt changé de passiou, renon çant aux tranquilles douceurs que lui promettait uue union sym- Constatons que, chaque jour, l'assemblée reconquiert sa dignité gravement compromise la première séance par intimidation tentée audacieusement par les uns et regreltahlement subie (le premier jour) par les autres. Bulletin des trois jours première journée surprise; deuxième journée, lutte, triomphe des républicains modérés; troisième journée, trêve. Il ne paraît plus douteux aujourd'hui que la commission du gouvernement quiselon toute apparence, sera nommée demain, n'ap partienne entièrement aux idées que représente surtout M. Lamartine, bien quece dernier doive insister pour la confirmation sans triage de tout le personnel du gouvernement provisoire. M. Ledru-Rollin et les siens se regardent posi tivement comme exclus, et déjà ils se consti tuent en opposition ouverte avec MM. Etienne Arago, Barbès et autres. Dans la majorité de l'assemblée, il n'y a plus de partage que sur deux points, lesquels, selon toute apparence, seront vidés dès ce soir c'est de safoir 1° Si l'assemblée formera seulement une commission de ministres chargés du gou vernement, ou si elle nommera une commission de gouvernement chargée, sous sa responsabi lité, de nommer aux postes ministériels; 2' si la commission du gouvernement sera nécessai rement formée d'hommes appartenant l'an cien gouvernement provisoire, ou si on en choi sira les membres sans égard ce précédent. La Patrie qui a paru ce soir, sept heu res, nous fait connaître les diverses combinai sons mises en avant, aujourd'hui même, parmi les représentants pour la formation du gouver nement Les représentants étaient fort nombreux au jourd'hui la salle des conférences ils ont profité de la vacance du dimanche pour discu ter les candidats de la commission du pouvoir exécutif; plusieurs réunions out eu lieu dans les bureaux une fraction importante de l'as semblée s'est réunie dans le 17*bureau. MM. Etienne Arago, Barbès, Emmanuel Arago, Frichon, Tranchant, Caussidière, Ledru- Rollin, entre autres, étaient cette réunion. On sait que c'est la fraction avancée de l'as semblée ou l'extrême gauche. Cette réunion aurait été d'abord d avis de composer la commission du pouvoir exécutif de tous les membres du gouvernement provi soire; elle se rallierait la proposition de plu sieurs membres qui tendrait former un co mité du pouvoir exécutif chargé de la rédaction d'un projet de constitution. La composition de ce comité serait entière ment élrangère au gouvernement provisoire, dont les membres conserveraient chacun son portefeuille. Cet état durerait jusqu'après le vote de la Constitution. M. Lamartine insisterait près de ses amis pour faire adopter cette proposition. Nous ne croyons pas qu'il ail été ques tion jusqu'à ce moment d'une résolution pren dre sur une entrée immédiate de l'armée des Alpes en Italie. Si la France avait intervenir dans ce pays, elle ne le ferait en tout cas que sur la demande pathique, pour caresser le3 décevantes ohimères d'une élévation prédite. Trop loyal pour oontinuer entretenir Raoulette d'un amour dont la puissance venait d'être annulée, il garda ou instant le si- lence, et portant sur elle un regard privé de la flamme qui tout l'heure lui donnait tant de force attractive, il lui dit avec un cahuc glacial Qu'êtes-vous devenue pendant ces deux derniers mois, Raou lette Je ne sais rien de vous... mais je vois que vous avez souffert... beau:oup souffert... racontez-moi tout cela... je pourrais vous ven ger peut-être. -7' Me venger, monseigneur, répondit-elle avec un sourire na vrant mais on ne m'a pas fait de mal... je leur ai demandé de me faire mourir, et ils ont tepoussé ma prière... Oh! ils ont été impi toyables dans leur indulgence dont je ne voulais pas. Et pourquoi vous auraient-ils fait mourir?... de quoi pou vaient-ils vous accuser Pourquoi éles-vous allée Bloiâ-f A quoi bon revenir sur un passé déjà loin, monseigneur? Puis que la mort que j'attendais n'est pas veuue, j'ai uue grâce vous demander... me l'accorderez-vous, monseigneur Lue grâce, moi, Raoulette? Parlez... Puis*je vous refuser quelque chose Vous savez, monseigneur, que je suis prisonnière de Mne Re née de France la princesse m'a comblée de bontés, elle désire peut-être que je reste attachée sa personne, mais ce genre de vie ne saurait me convenir; intercédez aupr& d'elle, je vous eu pue,

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Le Progrès (1841-1914) | 1848 | | pagina 2