INTÉRIEUR. 8e ANNÉE. N° 736. JOURNAL D'Y PRES ET DE L'ARRONDISSEMENT. A ILLE D'APRES. conseil communal. Ou s'abonne Ypres, Marché au Beurre, 1, et chez tous les per cepteurs des postes du royaume. prix de l'abonnement, par trimestre. Pour Ypresf*". 5-00 Pour les autres localités 6-00 Prix d'un numéro0-25 JEUDI, 2a MAI 1848. Tout ce qui concerne la rédac tion doit être adressé, franco, l'éditeur du journal, Ypres. Le Progrés paraît le Diman che elle Jendi de chaque semaine. PRIX DES INSERTIONS. Quinze centimes par ligne. VIRES ACQUIRIT EUNDO. YPRES, le 24 Niai. les élections prochaines. D'après le discours de M. le minisire de I in térieurles élections pour le renouvellement des mandais des membres de la chambre des représentants et du sériai sont très-prochaines. Elles auront lieu au mois de juin, au deuxième mardi, soit le 13. Peu de temps nous sépare encore de cette époque et il est opportun de faire les préparatifs de la lutte, car nous ne croyons nullement l'abstention du parti clérical. Le mouvement qu'il se donne Courlrai, les symp tômes que nous avons pu remarquer ici, tout nous fait croire que le clergé sans se déclarer ostensiblement, mettra toute son influence re ligieuse au service des candidats, qui voudront s'astreindre défendre exclusivement ses inté rêts temporels et ses instincts de domination. Quoiqu'il en soit, il est temps d'y songer. Déjà l'Association libérale a fait choix de deux candidats et nous pouvons dire que nous ne serons pas pris au dépourvu, car les noms de MM. Vanden Peereboora et Boedt sont con nus de tous les électeurs de l'arrondissement et accueillis avec sympathie. CHK> LW I M. Théodore Juste, auteur de plusieurs trai tés historiques et d'un essai sur l'histoire de l'instruction en Belgique, est venu en cette ville, dans le but d'examiner les élèves du collège communal sur l hisloire et de rendre compte au gouvernement de la manière dont cette branche de l'enseignement moyen y est donné. Par suite de la loi sur les incompatibilités la législature comptera un grand nombre de nouveaux membres. En outre, plusieurs dépu tés et sénateurs actuels renoncent leur man dat. Parmi les sénateurs, il y a M. de Moore- ghem et M. D'Andelot. Parmi les députés on compte MM. VanHuffel, D liane, Herry-Vispoel, De Bonne, De Meester, De FoereCogels et Veydt. T» O Km Séance publique du Lundi21 M ai i848. Présents: MM. le baron Vanderstichele de Maubus bourgmestre président Alphonse Vanden Peereboom et Iweins-Hyndcrick, éche- vins; Gérard VanderineerschLouis Annoot, Théodore Vanden BogaerdeBoedt, avocat, Boedt-LucienCharles Vande Brouke, Ernest Merghelynck, Pierre Beke, hveius-Fonteyne, Auguste De Ghelcke, conseillers. Mle secrétaire est invité donner lecture du procès-verbal de la séance précédente la ré daction en est approuvée. Une pétition des brasseurs contre le mode de perception de l'octroi, pour ceux d'entre eux qui veulent jouir de la restitution du droit la sortie, est communiquée au Conseil qui dé cide qu'il s'en occupera une prochaine séance. Le Conseil passe son ordre du jour et prend connaissance d'une demande des habitants des rues S' Jacques, nouveau chemin S'-Jacques et autres tendant prier l'administration com munale de vouloir ordonner la construction d'un égoût aux frais de la ville, pour faciliter l'écoulement des eaux pluviales et des caves des maisons qui forment ces rues. Le collège croit qu'un égoût pour la décharge des eaux pluvia les de ce quartier de la ville serait fort utile, mais il fait observer que là ne se bornent pas les prétentions des pétitionnaires. Ils désirent, l'aide d'un égoût construit aux frais de l'admi nistration, tenir sec les caves de leurs mai sons, età cet effet, augmenter considérablement la dépense de cette construction, sans y inter venir pour une part proportionnelle dans l'augmentation des fiais, que l'accession aux vœux des pétitionnaires pourrait exiger. Un conseiller répond l'appui de la récla mation que l'égoût construit sous le Marché aux fripiers, l'a été une profondeur suscepti ble de rendre ce service aux habitants de celte rue, et que cependant il ne leur a pas été de mandé de contribuer dans la dépense. M. Vanden Peereboom, au nom du collège, répond qu'en construisant cet égoût, on a été forcé de lui donner celle profondeur, par ce qu'on voulait pouvoir décharger par ce conduit souterrain, les eaux pluviales d'une partie de la ville assez éloignée de F Y perlée et que de cette façon on a dû se ménager une forte pente, afin de pouvoir en tirer le plus grand parti possible, mais que jusqu'ici il est sans exemple que la ville, sans indemnité de la part des propriétaires, ait fait des égoûts pour l'écoulement des eaux des caves inondées. Il paraît résulter de la discussion, que des particuliers ont néanmoins profité de la con struction des égoûts publics, sans avoir été in vité payer une indemnité. Comme jusqu'ici, il n'existe pas de dispositions certaines sur cette matière et qu'il paraît équitable, que celui qui profite spécialement d'une construction faite par la commune, ayant pour conséquence im médiate de majorer la valeur de la propriété, soit tenu d'y intervenir pécuniairement au pro rata du revenu imposable de l'immeublele Conseil décide le renvoi de cette question au collège, en le priant de vouloir formuler un règlement qui fixe d'une manière équitable les obligations des riverains désirant profiler des constructions publiques, dans leur intérêt par ticulier. Le collège annonce au Conseil que diverses constructions d'utilité publique seront bientôt commencées. La galerie de l'école communale gratuite, sera un des premiers ouvrages, auquel on mettra la main l'œuvre. Pour ce travail les fonds sont faits, la province et l'état sont inter venus pour une somme de dix huilcenls francs. Une autre construction dont il a été question plusieurs reprises, est la bâtisse dans la cour d'un abri contre le mauvais temps pour les élèves du collège communal. L'ancienne remise qui permettait aux jeunes gens de passer le temps de la récréalion sec pendant la saison de pluies, a été utilisée pour un autre usage. Les jeunes gens ne peuvent pied sec se rendre dans leurs classes respectives, et enjoignant par une galerie l ancien bâtiment au nouveau, ce grave inconvénient disparaîtra. Cette nouvelle con struction permettra de donner plus de déve loppement l'enseignement de la gymnastique, cours donné l'intérieur du bâtiment au- jourd hui, mais non sans difficulté. Le conseil vole un crédit extraordinaire de deux mille francs pour cette amélioration, qu'on ne peut remettre plus longtemps, dans l'intérêt de la santé des élèves. Il reste un troisième ouvrage faire, c'est la restauration du mur de soutènement de l'Yper- lée près du pont de la rue du Lombard, auquel on ajouterait une rampe eu maçonnerie. Quel ques conseillers demandent, s'il ne serait pas possible de voûler cette partie de l'Yperlée. Ils manifestent le désir de savoir quelle dépense pourrait s'élever I entreprise de voûter les par ties de ce cours d'eau qui sont encore ciel ouvert. Le collège s'empressera de mettre cette affaire l'étude, parce que la restauration du mur qui menace ruine, 11e peut être commencée, avant que le conseil se soit prononcé sur la proposi tion nouvelle, dont l'adoption rendrait la re- Feuillctoii. LA QUIQUENGROGNE. XV. —le jour du mariage. Si Ion se reporte aux circonstances dans lesquelles eut lieu l'as sassinat de Martin Gluz, et si Ton se rappelle que la garnison fiauçaise fut chassée de la ville dans la matinée qui suivit ce crime, on comprendra que Mélise Carilas, tout eu déplorant la fin mal heureuse de son promis, ne dut avoir aucun soupçon contre celui qui l'avait causée. Eu s éloignant de Saint-Malo, Patrice avait emporté dans son cœur la charmante image de Mélise, et dans sa téte fertile en expédients, il cherchait par quel moyen il pourrait se rapprocher de l'objet de sa passion, lorsqu il apprit que Mme Renée était sur le point de faire en Bretagne un voyage pendant lequel quarante hommes de cava lerie lui serviraient d'escorte. Patrice était fantassin et n'avait par conséquent, en oette qualité, aucun espoir de faire partie de ce petit détachement; mais, grâce quelques pioteclions, il vint bout d'obtenir son changement de corps, se lit cavalier pour les beaux yeux de Mélise, et rentra d'un air triomphant dans ces murs que, quelques mois auparavant, il avait quittés en vaincu. Ua première visite du Parisien fut pour le cabaret de la mère Carilas, où il retrouva Mélise plus séduisante encore après cette sépara»ion, et tout-à-fait consolée de la perle de Martin Gluz. La jeune fille était si heureuse, si fière d'exercer auprès de la princesse Jes fondions de chambrière, qu'elle n'en était que mieux disposée laire bon aocueil une ancienne coxiuaicsaaci, uu homme qui lui avait toujours adressé des compliments si galamment tournés, et dont elle avait maintes fois admiré l'esprit et la joyeuse humeur. Au premier coup-d'œil, Patrice vit bien que le secret de son équipée nocturne n'avait pas transpiré, et son cœur, d abord com primé par la crainte d une mauvaise réception, se dilata comme par enohantement. 11 semblait queson habit de cavalier, que ses éperons bien fourbis, que son sabre traînant, en rehaussant les avantages de sa tournure martiale et savamment combinée pour produire de l'effet, eussent en même temps augmenté sa verve babiliardeet son aplomb impudent. Mélise, atteinte l'improviste par l'œillade qu'il lui lança en plein cœur, se trouva complètement la merci du victorieux Parisien, et fut incapable de lui refuser le baiser qu'il exigea d'elle pour prix du fidèle souvenir qu'il lui avait gardé. Dès lors, Patrice passa au cabaret tout le temps où Mélise n'était pas retenue au château par les devoirs de sa place de confiance; seulement, au lieu de rester daus la salle commune comme par le passé, il s'iustallait dans une pièce contiuguë où se tenaient habitu ellement la mère Carilas et sa fille, si bien qu'il y gagnait de jouir de fréquents, mais courts tête-à-tète avec cette dernière. Honui soit qui mal y pense Le cavalier u'était ai rivé ce degré de familiarité, qu'à la faveur d'une demande en mariage que l'on n'avait ni acceptée ni repoussée encore, mais qui paraissait devoir être couronnée de succès, après l'épreuve préalable de mutuel atta chement et de compatibilité de caractère, et daus le cas, bien attendu, où les affaires de la ville, vis-à-vis de la couronne de France recevraient une solution cofortue au vœu des Malouins. Or, un soir que maître Patrice, nonchalamment assis dansun large fauteuil de natte, attendait le retour de Mélise, il vit entrer dans la chambre où il «e trouvait seul, un persoauage enveloppé dans un manteau, le visage aux trois quarts couvert par un feutre couleur de muraille, et qui l'appela aussitôt par sou uotn. Eu entendant cette voix, le Parisien fit un soubresaut. Par 1 àiue damnée de mou père, s écria-t-il, ou je rêve ou je Viens d'entendre la voix de mon capitaine. L'homme au manteau jeta son feutre de côté, et fit voir Patrice ébahi le visage du capitaine Clement en chair et eu os. Permettez-moi, monseigueur, de faire comme saint Thomas qui voulait toucher avant de croire, reprit Patiice, on m'a tant dit que vous étiez mort, qu'en vous voyant, en vous entendant, je crois voir et entendre votre ombre. - Rassure-toi, je ne suis pas uu spectre et je ne me suis jamais senti meilleure envie de rester eu ce moude. J'ai venger mon père... j ai me venger moi-même. - Ah oui, vous savez, monseigneur, comme ces infâmes mili ciens ont traité le pauvre gouverneur, et comme ils nous ont forcés de capituler... lis étaient dis contre uu, les lâches J'ai appris tout cela la cour. Vous arrivez donc de la cour, mon capitaine? Alors vous ne devez pas être surpris de me voir sous le harnais de cavalier. Je tenais revenir ^Saint-Malo et je n'ai pas trouvé d'autre moyeu. Mais cela ne m'empêche pas, monseigneur, de vous être tout dévoué, et de voir eu vous mon seul, mon véritable maître. C'est égal, ajouta- t-il, après avoir examiné le capitaine des pieds la tête, votre présence me cause uu fier étonuemeut, et je ne vous ca«he pas que je suis possédé par la curiosité de savoir ce que vous êtes devenu depuis cette iucoucevable disparition. - Voici tout le mystère. Je me suis battu au poignard avec un uu certain vicomte de Frape.Ies.

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