Tout le monde veut avoir son mol dire sur la question soi-disant sociale. Tous s'en occu pent avec amour et nid ne descend dans la lice, sans être armé d'un petit remède, qui doit guérir tous les maux, faire un eldorado de tous les pays. A croire tous les bienfaiteurs doués de beaucoup d'imagination, rien n'est plus simple que de venir au secours des travailleursils présentent cent recettes pour une, qui une nou velle industrie, qui une nouvelle invention, qui un nouveau débouché, qui un nouveau plan financier, voire même la trouvaille d'un moyen pour se mettre l'abri des charges socia les, sous prétexte d'équité. Ce travail stérile doit faire sourire le public qui, doué de bon sens, sait faire bonne justice des projets de certains Fonlanaroses politi ques; il a bientôt démêlé le possible du chi mérique dans toutes ces billevesées. Il se gausse assez agréablement des gens qui s'occupent de questions très-délicates, sans avoir au préalable étudié les phénomènes de la production et les causes des richesses et de la décadence des na tions. Un temps d'agitation politique est très-peu propice aux changements qu'on veut introduire dans les relations industrielles et commerciales. C'est dans un temps calme et prospère, qu'on doit faire l'essai des nouveaux règlements qui doivent modifier les conditions du travail et par conséquent opérer un changement dans la si tuation de la classe ouvrière. En portant une main trop pressée sur l'édifice actuel de la pro duction, on risque d amonceler des ruines, sans produire le moindre bien C'est, convaincu de la vérité de ces idées, que nous ne voulons pas traiter actuellement ces questions. Qu'on ne se bâte donc pas de prendre un ton doctoral et de s'étendre en belles phrases sur la misère des temps, comme si on voulait se donner le monopole du sentimentalisme. Nous voulons, comme tout le monde, toutes améliorations possibles, mais nous ne sommes pas assez bonasse, pour nous laisser prendre aux lubies du premier utopiste venu. Nous voulons qu'on éclaire le peuple et non qu'on l'encense et nous n'avons jamais eu l'intention de le tromper. En disant que par suite de l'augmen tation de la richesse générale, ou, pour parler comme les économistes, du capital, la condi tion du peuple était améliorée depuis cinquante ans, nous avons énoncé un fait incontestable, que toutes les digressions possibles, ne pour ront détruire. Ceux qui veulent tromper le peuple, les empoisonneurs du peuple, comme les qualifiait Franklin, sont ceux qui irritent sa soif de jouissances matérielles, sans posséder les moyens de la satisfaire. Il faut avoir le cou rage de le dire, il y a des limites que tous les efforts humains ne parviendront jamais fran chir et aujourd'hui des démolisseurs croient dans leur démence, que pour mettre en pratique les idées sociales ils doivent détruire ce qui existe, sans trop savoir quel sera le résultat de leurs essais. Le Libéral Liégeois annonce qu'il ne prendra aucune part la lutte électorale, il s'abstiendra. A la bonne heure, c'est ainsi que nous croyons près yeux combien le prévôt avait habilement organisé la ligue et combien les circonstances étaient opportunes pour biiser les faibles liens qui uuissaient le duché la Frauce. Rendez-vous fut assigné aux principaux, barons, pour le 17 avril, dans le château de Saint-Malo. Ils devaient venir accompagnés d'un certain nombre de gens d'armes, et proclamer l'avènement de madame Renée en qualité de duchesse de Bretagne. Madame Renée, de sou côté, promettait de faire connaître le gentilhomme qu elle prendrait pour époux; eu suite de quoi, les États seraient couvo- ués Rennes l'effet de ratifier le choix des barons et de le noti- er toutes les cours de l'Europe. Une circonstance imprévue hâta de quelques jours l'époque du retour de la princesse. Tandis qu'elle séjournait Quimper un messager expédié par madame la Régente, vint lui apporter l'ordre de rentrer immédiatement la cour: on se taisait sur les motifs qui avaient fait prendre celle détermination, mais il était évident qu'on se doutait en Frauce des manœuvres qui se tramaient en Bretagne, et que peut-être on avait été trahi par un de ceux qui faisaient par tie de la ligue. Four ne pas laisser planer un soupçon offensant sur la loyauté bretonne, nous nous empressons d'ajouter que cet ordre était la conséquence de notes secrètes que Clément de Charolles avait fait parvenir Louise de Savoie. Renée de France fit répondre que si le message eut été signé de la maiu de François 1er, peut-être eut-elle obéi sur-le ch'amp l'in- jouctiou «qu'il renfermait, mais que puisqu'il ne s'agissait que d'un apri e de la reiuc-inère, elle ne croyait pas devoir faire uu affront que Lafonlaine fait parler certain renard gascon, ne pouvant atteindre les raisins appen- dus au liant d'une treille: Ils sont Irop rerls, «til-it, et bons pour des goujats. Le soussigné receveur du droit de succession au bureau d'Ypres, a l'honneur de porter la connaissance du public que le Moniteur du 2a de ce mois contient un avis de M. le Ministre des finances portant que les déclarations, exi gées par l'art. 12 de la loi du 6 Mai 115-48, pour les renies et créances, seront admises sans péna lité jusqu'au 31 de ce mois. Ypres, le 20 mai 1848. It RECEVEUR SUSDIT, LEGRAVÊKAND. Marché d Ypres, du 27 Mai. Notre marché aux grains d'aujourd'hui était abondamment fourni. 720 hectolitres ont été exposés en vente et bien que rapidement enlevés, il y a eu une baisse de 50 centimes l'hectolitre. Les prix ont varié de 14 fr. fr 15 40; prix moyen fr. 14 70 l'hectolitre. Les prix du seigle n'ont baissé que de 9 centimes l'hectolitre. 51 hectolitres ont été acquis aux prix de fr. 8 80 fr. 10 22; eu nrayeuue fr. 9 51. Trente six hectolitres d'avoine ont été exposésen vente et enlevés aux prix de 7 8 fr.; en moyenne fr. 7 50; différence avec le prix du marché précédent 25 c. l'hectolitre. Une hausse de 40 centimes l'hectolitre s'est déclarée sur les prix des fèves. 57 hectolitres se sont vendus fr 11 20 l'hectolitre. Aucun changement n'est survenu dans les prix des pommes de terre. 1,700 kilogrammes se sout vendus raison de fr, 8 50 les 100 kilogrammes. L'Association libérale de Bruxelles et l'Union constitutionnelle viennent de se fondre en une seule société. Ce soir, en assemblée générale, les arrangements arrêtés entre les comités res pectifs, ont été ratifiés de part et d'autre. Ce n'est qu'à l'aide des démonstrations les plus énergiques que la troupe de ligne a pu rétablir, lundi soir, l'ordre Lille. Plus d'une fois, la garde nationale a été forcée de se retirer devant une grêle de pierres; un garde a reçu sur la tète un coup de bâton qui met sa vie en danger un autre a eu une partie de la mâchoire fracassée par une pierre. En plusieurs endroits les émeutiers ont dé pavé les rues et ont brisé des carreaux de vitre. Déjà ils travaillaient l'érection d'une barricade lorsque la troupe les a dispersés avec une grande énergie. Beaucoup d arrestations ont été faites, et un assez grand nombre de perturbateurs ont reçu des blessures plus ou moins graves. On a demandé des troupes Amiens et Arras. Hier, la ville était calme. L'autorité veillait. Gand. Hier, dans l'après-dîner, douze gen darmes cheval ont quitté notre ville, se diri geant en toute hâte sur Nevele, où des désordres ont eu lieu parmi les ouvriers travaillant au canal de Deynze Schipdonck On dit que le bourgmestre de Nevele a été grièvement mal traité. Nous ne connaissons encore rien d'exact ce sujet. P.-S La gendarmerie vient de rentrer. Les désordres sont apaisés et les ouvriers ont repris leurs travaux. [Organe.) rori L'J On lit dans le Journal de Lie'ye On nous informe qu'une scène d;s plus scandaleuses s'est passée, dimanche dernier, au aux villes dans lesquelles elle avait promis de passer, où elle était attendue, et où ou avait fait de coûteux préparatifs pour la recevoir honorablement; qu'elle ne prévoyait dono pas pouvoir se trouver Paris avant la fin du mois'd'avril. Après avoir rédigé cette réponse fort habile, qui contenait la fois l'expression d'une respectueuse condescendance pour les volon tés du roi, ce qui ne permettait pas de croire que la princesse con spirât contre lui, et une mortification pour Louise de Savoie, la future duchesse de Bretagne crut s'être suffisamment ménagé le temps qu'il lui fallait avant de lever le masque, et prit en droite ligue la route de Saint-Malo où elle arriva le 11 du mois d'avril 1820. La première chose qu'elle fit, ce fut de mander au château mou- seigneur Févéque, et de lui confier, sous le sceau du secret, ses pro jets de mariage avec le vicomte de Frapesles. lui demandant son assentiment, défaut de celui du roi de France dout elle était résolue de se passer, et lui ordonnant au besoin, comme souveraine, de lui prêter son divin ministère. Elle voulut bien ajouter, pour ne pas laisser au vénérable prélat l'ombre d'un scrupule au sujet de ce qu'il devait considérer comme une mésalliance, qu'elle s'était enga gée par serment, en acceptant l'offre de la couronne du duché, épouser un baron de Bretagne, et que d'ailleurs le vicomte de Fra pesles était issu de souche l oyale par le commerce illégitime du roi Charles VIII avec Alix de Kerloguen. Il est difficile de résister une piière qui ressemble un ordre quand c'est une princesse qui parle et que cette princesse va deve nir souveraine. En outre, le clergé de Bretagne faisait cause cour- commencement du faubourg Vivegnis. Voici le fait tel que le racontent plusisurs personnes qui ont été les témoins et les victimes de cette scène de désordre Deux jeunes filles, habitantes du dit fau bourg. revenant de la représentation de Ligier, précédaient de quelques pas seulement leur père et leur mère, lorsqu'elles arrivèrent vis-à- vis du poste de garde la porte Vivegnis. Le sergentcommandanl le poste, les voyant arriver, leur barra aussitôt le passage, outragea une des deux jeunes filles dans sa pudeur, par gestes et par paroles, et lui fit violence pour l'entraîner dans l'intérieur du corps-de-garde. La jeune fille, aidée par sa sœur, se défendit contre les insolentes brutalités du sergent et appela son aide ses parens. Le père, justement irrité, se rua contre le coupable et lui arracha sa fille des mains. Pendant que celle scène, qui avait mis en émoi une partie des habitants du faubourg, se passait, des bourgeois voulurent s'interposer entre les militaires et la famille insultée. Alors le sergent, furieux de sa défaite, fit prendre les armes aux soldats sous ses ordres, et les bour geois furent repoussés la baïonnette! Dans la mêlée qui suivit cet appel aux ar mes, la jeune fille a eu son châle déchiré, son père a reçu un coup de baïonnette la joue, un autre bourgeois a été atteint par une baïonnette lancée contre lui, etc. Si ces faits ont les proportions graves que nous venons de signaler, ils exigent une prompte et sévère justice. Du reste, nous savons que, peu de temps après celte scènel'officier commandant la garde du Palais a eu connaissance de la con duite du poste du faubourg Vivegnis, et que ce n'est que dans la matinée du lendemain que le sergent accusé a été mis en état d'arrestation. Le poste du faubourg Vivegnis était com posé de militaires appartenant au 6e régiment de ligne. NOUVELLES DIVERSES. DÉPART DE MADRID DE L'AMBASSADEUR ANGLAIS. Il vient de se passer Madrid un événement qui fera sensation. Le 17, M. Bulwer, l'ambassadeur britannique, a reçu ses passeports avec l'ordre de quitter cette capitale dans les 4'S bernes. Il a l'ait passer dans la matinée même une nouvelle note au duc de Soto-Mayor, et il est parti. Avant son départ, l'ambassadeur anglais et le gouvernement espagnol ont expédié des courriers pour Londres, où le comte de Mirasol est envoyé, afin de compléter de vive voix les détails qui sonL consignés dans la dernière dépêche du duc de Soto-Mayor sur toute l'affaire qui a eu lieu avec M. bulwer. Il paraîtrait que l'insurrection militairedeSéville laquelle certaines intrigues de la légation britan nique semblent n'avoir pis été étrangères, aurait, avec d'autres circonstances, accéléré le moment du départ de l'ambassadeur de S. M. britannique. D'après l'Emancipation un courrier du cabinet espagnol a passé hier par Bruxelles portant l'am bassadeur espagnol Londres, l'ordre de demander ses passeports et de quitter sans retard l'Angleterre. SOULÈVEMENT A NAPLES. Notre correspondance particulière de Paris faisait mention hier d'un soulèvement qui avait eu lieu - j inune avec le peuple et ne se croyait pas tenu l'obéissance envers la France, dont l'autorité sur la province n était pas légitimement établie; l'évêque de Saint-Malo promit donc son intervention, et recevant des mains de Renée les actes de naissance des deux futurs époux, prit congé d'elle afin d'aller faire les dispositions nécessaires pour cette auguste cérémonie. Si la dame Alix de Kerloguen eût été de retour, la princesse n'eût pas voulu remettre au lendemain la oélébration du mariage, maison lui avait donné jusqu'au quinze, dans la matinée, et Renée attendait, pat déféreuce, que celte époque fût expirée, espérant aussi que la mè'e d'Yorik fournirait sur son fils des documents offi ciels qui constateraient sa royale extractiou paternelle. Dans ses entretiens avec le vicomte de Frapesles, elle ne parlait pas d'autre ohose que de la grande affaire qui les occupait, et Mélise Cari las, qui était retenue presque toute la journée dans les appartements de la princesse en entendit plos qu'il n'eu fallait pour avoir la certitude du mémorableévéuement qui allait avoir lieu. La jeune fille vit bien que c'était là un secret, et sentit instincti vement que l'bonueur lui défendait do le divulguer; mais elle- même était amoureuse, elle-même songeait a se marier, et l exem ple de ces de ix grands personnages qui s'aimaient, aiguillonnait encore sa passion pour le beau Parisien; elle ne crut doue pas faire une faute en mettant Patrice de moitié dans la découverte quM e venait de faire, et en lui disant que le mariage du prévôt avec madame Rouée de Franoe aurail sans doute pour résultat de rap procher le terme du leur. [La suite au prochain Ar#.)

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Le Progrès (1841-1914) | 1848 | | pagina 2