et elle fut portée 5.060 francs; donc line
augmentation de 16 francs juste c'était le cas
de dire qu'il ne voulait faire grâce de rien.
Depuis, M. Malou nommé rapporteur de la
loi sur les incompatibilités, poussa le principe
jusqu'à ses dernières limites, sous prétexte de
libéralisme, bien qu'au fond celte loi soit plutôt
favorable au parti clérical. El dans les termes
de cette loi, les agents du caissier de l'état se
trouvent exclus du parlement, mais M. Jules
Malou voulait en excepter les directeurs de la
banque, peut-être par un secret pressentiment.
Le journal de M. Jules Malou, nous annonce
officiellement qu'il vient d'être choisi comme
directeur de la banque, aux appointements de
3,500 florins P.-B., non compris ledividende qui
leur est alloué par les statuts, soit fr. 7,407-40,
sans retenue et sans réparations et non compris
le dividende.
En outre, M. J. Malou, s'il est nommé député,
recevra une indemnité, car bien que demeurant
Bruxelles, il s'est logé au faubourg pour avoir
droit un léger revenu de trois mille francs
environ.
Tout compte fait, M. Malou a le talent, malgré
la loi sur les incompatibilités et contre les abus
du cumul, d'être un cumulard d'un premier
numéro, car il est parvenu se faire avec sa
pension de ministre fr. 5,060, comme directeur
de la banque fr. 7,407-40, et comme repré
sentant 3,000 francs en chiffres ronds, un revenu
de QUINZE MILLE QUATRE CENT SOIXANTE SEPT FRANCS,
QUARANTE CENTIMES, SOit fl*. 15,467-40.
Électeurs, que dites-vous du dévouement de
M. Malou? est ce qu'il ne vous coûte pas un
peu cher! Voilà un homme qui a toujours
combattu les abus par sa parole, mais si on
examine ses actes, il a fait son profit de ces
mêmes abusau point qu'il est parvenu se
créer un revenu assez rondelet de plus de 15
mille francs, toujours en faisant parade du plus
grand désintéressement.
Vivent les députés aussi désintéressés! il n'y a
que le parti de nos adversaires qui ose présen
ter aux électeurs des hommes qui n'ont que le
mot de désintéressement la bouche, quand
ils sont en train de remplir leurs poches. Du
reste, c'est toujours la ligne tracée par un ora
teur sacré Ecouta ce que je disne suis pas
ce que je fais.
On a été étonné de voir le journal du clergé
ne parler que d'un seul candidat, de M. Jules
Malou, et passer sous silence le nom de M.
Van Renynghe.
Nos adversaires attaquent la candidature de
M. Boedt par un singulier argument. Ce n'est
qu'un ancien bourgmestre de campagne, disent-
ils, avec un air dedédaiu. Eh tant mieux, c'est
ce qu'il faut, un bourgmestre de campagne est
un homme utile la chambre, il connaît les
besoins de l'agriculture, les habitudes et les
vœux des électeurs ruraux. Il est incroyable
qu'on ose combattre la candidature d'un hom
me irréprochable, par de pareilles assertions,
mais c'est en ville qu'on débite ce propos, parce
qu'on espère, pouvoir susciter des susceptibi
lités, qui tourneront l'avantage de certains
candidats.
Nos deux candidats libéraux sont parfaite
ment accueillis dans la partie rurale de l'arron
dissement. M. Alphonse VandenPeereboom est
devenu le mandataire de prédilection de ceux
qui l'an passé, ont volé contre lui, mais en re
grettant ce qu'ils avaient fait, trompés qu'ils
étaient par des intriguants qui se sont rendus
méprisables en celte occasion. La candidature
de M. le notaire Boedt paraît avoir gagné beau
coup de terrain, mais moins connu dans toutes
les parties de l'arrondissement, il faut que tous
ses amis fassent connaître ce qu'il est.
NéàWarnêton, M. Boedt est notaire croyons-
nous depuis 115:24. Bourgmestre de Vla-
merlinghe jusqn en 1835 ou 1836^ il est alors
venu résider Ypres. M. Boedt mérite tous
égards l'estime de tous. Son caractère privé est
l'abri de tout reproche, ses capacités sont in
contestables et comme notaire, il doit avoir des
connaissances variées qui lui seront très-utiles
dans la carrière parlementaire, s'il est appelé
la parcourir.
D'un caractère indépendant et jouissant d'une
fortune qui lui permet de se passer des faveurs
du pouvoir, M. Boedt sera la chambre un dé
fenseur énergique de nos intérêts matériels.
Quelques-uns ont cru trouver le mobile qui a
fait accepter par M. Boedt la candidature, dans
le désir de voir son fils lui succéder dans son
étude de notaire. Mais pour atteindre ce but,
il est au moins inutile d'être député, car bien
des fils de notaire ont succédé leur père, sans
avoir du faire des démarches trop pressantes
puisque dans la collation de ces places, il est
admis, que c'est un titre l'obtention d'une
élude que d'être le fils de l'ancien titulaire.
Nous ne pouvons assez fortement recom
mander cette candidature qui mérite de réussir.
Il serait difficile de trouver des hommes plus
même de remplir la délicate mission de repré
sentant du pays. Nous engageons d'autant plus
fortement les électeurs porter leurs suffrages
sur ces deux candidats, que jusqu'ici nous avons
été assez mal représentés et que nous croyons
que les candidats libéraux que nous proposons,
seront plus la hauteur de leur mandat que
ceux des membres sortants, qu'ils peuvent être
appelés remplacer.
f l I
LA CANDIDATURE DE M. JULES MALOU.
Il paraît, d'après quelques opinions individuelle
ment émisesque des libéraux s'apprêtent voler
pour M. Jules Malou. Nous ne pouvons y croire, car
ce serait renier son parti que de voter pour un
hommedont non-seulement au point de vue politi
que mais encore comme citoyen, nous avons tant
nous plaindre.
Voter pour M. J. Malou, c'est approuver le règne
du clergé, reconnaître l'archevêque de Malints com
me le véritable roi de la Belgique.
Voter pour M. J. Malou, c'estamnistier les dix-sept
années de domination cléricale que nous avonssubies
et que le pays voulait secouer, même au prix d'une
révolution, tant il en était fatigué.
Voter pour M. J. Malou, c'est approuver son ad
ministration financière couronnée par un déficit de
trente millions.
Voter pour M. J. Malou, c'est passer l'éponge sur
ses volte-faces plus ou moins bien déguisées au temps
de la mixture, quand on se faisait gloire de n'être
d'aucune opinion.
Voter pour M. J. Malou, c'est approuver le cumul
des pensions, émoluments, indemnités, et trouver
juste qu'on se fasse un beau revenu aux dépens du
pays.
Voter pour M. J. Malou, c'est lui donner le droit
de rire de notre bonhomie, puisqu'il a tout fait pour
se voir refuser les votes des habitants de la ville,
qu'il a toujours poursuivi de sa haine et de sa ran
cune.
Voter pour M. J. Malou c'est enfin oublier que
jamais il n'a, pendant sa carrière politique, jeté un
seul regard sur l'arrondissement dont,il était l'élu.
Voter pour M. J. Malou, c'est récompenser l'in
gratitude, c'est effacer les jusles griefs que nous
avons lui reprocher, c'est dire qu il a bien fait, en
n'exigeant pas de la compagnie du chemin de fer, le
commencement des travaux sur notre ligne de
Poperinghe Courtrai, c'est approuver le retrait de
la garnison par un ministère dont il faisait partie,
c'est enfin lui pardonner gratuitement tout le mal
qu'il a fait par méchanceté sa ville natale.
Électeursrefléchissez-y est-ce là ce que vous
voulez
Nous recevons l'instant et nous publions
avec plaisir la lettre ci-jointe que nous adresse
un électeur qui plusieurs fois déjà nous a com
muniqué d'utiles renseignements. Nous croyons
ne devoir rien changer au style, toutefois il
nous a paru convenable de retrancher les noms
propres.
Les faits que signale notre correspondant
sont graves, ils démontrent qu'il est des gens
incorrigibles, pour qui l'intérêt public et l'amour
pour leur ville natale ne sont qne des mots; la
haine et les rancunes politiques ont détruit
chez eux les plus nobles sentiments.
Les électeurs d'Ypres nous inspirent une
pleine confiance, ils sauront déjouer les intri
gues anli-Yproises que signale notre correspon
dant, et nous sommes convaincus que les noms
de MM. Alphonse Vanden Peekeboom et Boedt-
Lucien seront inscrits sur la presque totalité
des bulletins déposés dans l'urne du 1erbureau
exclusivement composé d élecleurs Yprois.
Monsieur,
Il y a encore une fois quelque chose très-drôle et
que je ne peux pas comprendre, qui se passe l'oc
casion des élections Ypres, je crois que vous ferez
bien d'écrire un article là-dessus, je vais vous dire
justement ce qui est arrivé.
Hier étant sur ma porte, je vois Monsieur
qui va de l'une maison d'électeur dans l'autre dans
notre rue. Comme Monsieur n'a pas l'habi
tude d'etre très-saluant et qu'il ôtail toujours hier
son chapeau pour tout le monde, bon que je me
dis, c est électoral. Un peu après, il entre daus ma
boutique, voisin, bonjour, qu'il mte dit, et puis il
se met causer du mauvais temps, il demande
quand mon fils va faire sa première communion et
parle de l'une et l'autre chose. Ah ça qu'il dit tout
d'un coup, c'est bientôt élection; moi je réponds
oui; et j'ai lu sur mou billet que c'était Mardi, la
Salle bleue. Ah ça ira bien cette fois-ci, dit-il, tout
le monde sera content, le fils de M. Malou, de la
barrière de fer, et M. Van Reninghe, de Poperinghe,
seront, dit-il, renommés, et pourquoi leur ôter
leur place, dit-il, ce sont de bons messieurs. Mais
moi qui voyais bien qu'il voulait voir mon opinion,
je dis oui, c'est possible. Il pourrait encore se faire
que M. Vanden Peereboom serait élu, dit-il, mais
il est toujours sûr que beaucoup ne seront pas pour
lui dans la ville et pas beaucoup dans les paroisses,
enfin, nous verrons ça, et puis il dit un peu de mal
de M. Peereboom et de monsieur Boedt. Mais comme
il était sur son départ, il me demanda si j'avais un
billet, moi je dis non, Monsieur en voulez-
vous avoir un? je dis s'il vous plait, car je voulais
voir comment était son opinion, il me donna un
billet et s'en alla en otant son chapeau. Dès qu'il
était hors de la porte, je lis ce billet, il y avait des
sus Edouard Malou, sénateur; Jules Malou, repré
sentant, Ch. Van Renynghe, idem, mais pas de
Peereboom ni pas de Boedt, bon que je me dis, en
moi même, les Yprois vont encore une fois être
trompés, il faut penser un peu ce que tout cela veut
dire. Le soir j'allai l'estaminet et je parlai de ça
Louis qui me dit de suite je vais vous expli
quer ça. Les hommes qui l'année passée ont tra
vaillé contre Alphonse Peereboom, voudraient qu'il
n'aurait que peu de voix en ville cette année-ci,
pour pouvoir dire qu'il n'est pas aimé en ville,
qu'il n'a pas bien fai-l et que nous avons une mau
vaise régence, qu'il faut plus tard mettre la porte;
aussi c'est pour cela qu'ils ne mettent pas son nom
sur leurs billets et qu'ils voudraient que beaucoup
ne le mettent pas non plus, comprenez-vous le
trait? Ensuite comme les mêmes veulent faire choi
sir M. Van Renynghe, de Poperinghe, et voudraient
faire mettre dehors M. Boedt, d'Ypres, il ne met
tent pas non plus son nom sur leurs billets. Et c'est
comme ça. Et moi aussi, Monsieur le rédacteur, je
dis, c'est comme ça. Mais nous ne pouvons plus être
trompés cette fois-ci. Est-ce qu'il ne serait pas l isi
ble de ne pas voler pour deux personnes d'Ypres
que nous connaissons bien qui ont rendu du service
la ville et de faire nommer un monsieur du Pope
ringhe que nous ne connaissons pas et qui, quand il
a été Bruxelles n'a jamais rien fait pour nous. Les
Poperinghois riraient joliment de nous, si les Yprois
Ypres travailleraient contre des Yprois pour un
Poperinghois. Eux, allez, choisiront tous leur com
patriote et je lie peux pas leur donner tort, mais les
Yprois pour faire la contre-partie doivent voter
tous pour les Y'prois et mettre tous sur leurs billets,
pour sénaleur M. Edouard Malou; pour représen
tants MM. Alph. Vanden Peereboom, écheviii
Ypres, et Boedt-Lucif.n, notaire Ypres.
Alors les mauvais Yprois qui n'aiment pas leur
ville et leurs compatriotes et qui font cette mauvaise
intrigue, bisqueront,seront honteux et se cacheront
comme tous les méchants et ce sera juste.
Je crois que vous ferez très-bien, Monsieur, de
découvrir cette intrigue dans votre journal.
J'ai, etc.
Nous savons pertinemment que le clergé a
reçu ordre de ne pas travailler les électeurs, de
se tenir tranquille et de s'effacer; les chefs du
parti clérical sentent parfaitement que la direc
tion du mouvement politique leur échappe et
que ce sont les libéraux qui peuvent seuls nous
empêcher de devenir républicains. Voici les
ordres, ce qu ou nous a dit, qui oui été
transmis de lévèché aux doyens Le clergé des
paroisses sera libre de voler suivant sa con
science, mais sans être tenu dadapter des can
didats et de lès proposer leurs ouailles, ainsi