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dePerceval, fils de l'ancien bourgmestre de
Malines ancien secrétaire de légation attaché
l'ambassade de Paris. Il a obtenu 771 suf
frages et a été nommé représentant avec M.
De Brouwer-Hogendorp, qu'on doit ranger par
mi celle catégorie d'hommes qui changent
d'opinions au gré de leurs intérêts et dont le
libéralisme n'est qu'un masque, qui cache des
vues intéressées. Un scrutin de ballottage a
dû avoir lieu entre M. Masl-de riesdéputé
catholique et Vanden Branden deReelh, ancien
commissaire de district. Ni l'un ni l'autre ne
mérite l'appui de l'opinion libérale. Ce sont
deux hommes qui sont inféodés au parti ca
tholique dont ils sont et resteront les très-
humbles serviteurs.
A RoulersM. Deneckere-DeConinck vient
d'être élu sénateur de ce district, M. Rodenbach
et M. Dumortier de Tournai, représentants.
Enfin on renverra la Chambrece grand
braillard renommé par un bourg-pourri des
Flandres, dont l'industrie a été ruinée par l'im-
périlie et l'incurie du parti dont M. Dumortier
défend si chaudement les intérêts.
A Comirai, les libéraux ont été battus par le
parti du commerce et de l'industrie autrement
dit l'opinion cléricale déguisée sous une autre
devise. M. Ernest Vanden l'eereboom, porté par
les deux partis, a été élu avec M. Dehaerne et
Boulez de Waereghem. MM. Herman et Pycke,
candidats libéraux ont échoué. Un sénateur
libéral a été élu avec M. Bethunemais il était
porté sur les deux listes. C'est M. De Schietere
de Kerckhove. Là se bornent tous les succès
des libéraux, Courtrai Nous regretlous qu'on
ne soit parvenu au moins faire élire un des
deux candidats libéraux car Courtrai n'a pas
trop lieu de se louer de la manière dont elle a
été représentée jusqu'ici.
Par arrêté royal du 12 juin 1848, M. Jules
Malou est nommé directeur de la Société géné
rale, en remplacement de M. J. B.isse.
Par arrêté royal du 23 mai 1818, le sieur
Tassait, Jean-Baptiste, receveur des contribu
tions directes, douanes et accises Warnêlon,
est nommé receveur de 5e classe, des mêmes
impositions au bureau de NVestwezel, en rem
placement du sieur Janssens-Morren, retraité.
Par arrêté royal du 27 mai 1848, le sieur
Mulle, Joseph, receveur de l'enregistrement et
des domaines Poperinghe, est nommé rece
veur des actes judiciaires et des domaines
Tournai.
Le sieur Noé, A.-J., premier commis la
direction de Bruges, est nommé receveur de
l'enregistrement Poperinghe.
Par arrêté royal du 27 mai 1848, le sieur
SpilleboutDrijou-Pantaléou-Hubert-Charles
vérificateur de 2e classe, est promu la pre
mière classe de son grade.
NOUVELLES DIVERSES.
Le Time* de io parle d'une nouvelle réunion
chartiste annoncée pour demain dans les faubourgs
de Londres. Le gouvernement serait décidé s'op
poser par tons les moyens celte nouvelle démon
st ration.
On reçoit Londres, de toutes les parties du
monde, des avis portant que les expéditions sur
l'Angleterre pour compte étranger, sont presque
partout suspendues, depuis que la nouvelle de l'agi
tation chartiste s'est répandue outre-mer.
Des affiches au nom des confédérés Irlandais,
apposées sur tous les murs vacants Londres,
ajoutent l'agitation générale.
Le retour du prince de Prusse a fait courir,
Berlin, la nouvelle d'un projet d'abdication du roi
actuel.
Italie. Taleggio, orne heure* iji dntoir.
L'armée autrichienne dont toutes les forces
avaient été réunies sur Mantoue, ayant ensuite
marché contre Montanoro, Curtalone et Saint-Syl-
veître, a obligé les troupes toscanes, dont le nombre
était de beaucoup inférieur au sien, se retirer,
partie vers Goito, partie vers Mascaria. De nou
veaux renforts lui é'an' arrivés de Mantoue, elle a
paru attendre l'attaqi ed'S troupes piémontaises, et
s'est placée sur le terrain qui s'étend de la droite
du Mincio au chemin de Goito jusqu'à Puibega et
Caslelhichio.
Le roi, résolu rejeter l'ennemi dans Mantoue,
avait ordonné au général Bava de réunir quatre
divisions entre Voila et Goito, mais dans la nuit du
3 au 4» 'es li'oupes impériales, fortes de 3o,ooo
hommes sous les ordres du maréchal Radelzki, et
en présence de quatre archiducs d'Autriche, se sont
retirées dans le plus profond silence, abandonnant
les positions qu'elles avaient fortifiées avec tant de
peine. Ce malin, une forte avant-garde s'est portée
en avant, afin de s'assurer que l'ennemi avait opéré
complètement sa retraite. S. A. R. le duc de Savoie,
commandant une de ces colonnes, et le roi lui-
même avail sous ses ordres celle de gauche.
L'ennemi, satisfait d'avoir jeté l'épouvante par
tout, dépouillé toutes les maisons, et c'est horrible
dire, profané les églises, brisé les tabernacles, volé
les vases sacrés et enlevé les offrandes qu'ils renfer
maient, s'était replié sur Mantoue, se mettant
l'abri de cette place.
Le quartier-général de l'armée italienne s'est
établi Volta.
Des détachements piémontais ont fait prisonniers
trois cents soldats croates.
D'après le rapport qu'en a fait un soldat italien,
qui a déserté l'armée autrichienne et venait de
Vérone, on peut évaluer les forces des autrichiens,
qui se trouvaient tant dans celle place que dans ses
environs, 23,000 hommes.
On nous mande d'Italie que le dépouillement
des votes presque unanimes pour la réunion immé
diate de la Lomhardie au Piémont s'est fait Milan,
et le 4 juin le gouvernement provisoire lombard a
proclamé solennellement cet acte d'union et de
concorde.
M adrid, fi Juin. Les journaux de Barcelone
confirment la nouvelle du combat livré par Força -
dell contre les troupes d'Isabelle, combat dans lequel
le général Carliste a obtenu un triomphe complet.
Le capitaine-général de la Catalogue n'a pas encore
osé en faire part au gouvernement.
Le chef carliste Marsal a livré un combat con
tre la colonne de Saint-Hilario, en Catalogue. Les
troupes qui venuient au secours de la colonne d'Isa
belle sont arrivées trop lard. On s'attend d'un mo
ment l'autre un mouvement progressiste dans le
haut Aragon.
Les carlistes sont entrés dans le bas Aragon; les
troupes deSaragosse et autres villes se sont mises
leur poursuite.
Le colonel anglais dont on a annoncé l'arresta-
t ion, il y a quelques jours, a été transporté de la
prison de San Francisco, où il se trouvait, dans cella
de la ville.
On ignore si cet individu est ce même colonel
Ei.ch, qui, d'après \e Moming-Post, fut envoyé 1
Séville par mister oulwer, et qui se trouvait dans
cette ville quand la sédition militaire du i5 mai y a
éclaté.
Les directeurs des théâtres de Paris se sont
rendus avant-hier auprès de M. Recurt, ministre
de l'intérieur, pour lui annoncer que si le gouver
nement ne venait pas leur secours, une clôture
générale des théâtres devenait forcée et immédiate.
Il n'est bruit, Charolles et aux environs, dit
VEcho, que de la présence, dans les bois du Rousset,
près Marcilly-la-Guerce, d'un monstrueux ser
pent. Au dire de ceux qui prétendent l'avoir vu, sa
tête aurait environ 3o centimètres de largeur, son
corps 20 centimètres de diamètre, et sa longueur,
de la tête l'extrémité de la queue, serait de 5 mè
tres environ. Est-ce un monstre imiginaire, créé
par la peur? Est-ce une fable inventée par le pro
priétaire du bois pour éloigner les maraudeurs?
Toutefois, l'unanimité et la concordance des témoi
gnages recueillis sur ce fait, l'imperturbable sang-
froid du principal témoin, le sieur Monnet, ancien
militaire et braconnier déterminé, qui affirme,
très-sérieusement et sur l'honneur avoir vu le
monstre 25 pas de lui, ont fait croire plusieurs
qu'il pourrait y avoir dans ce récit quelque chose
de vrai, quoique probablement fort exagéré.
Celte opinion a été celle d'un grand nombre
d'habitants des communes voisines et de Charolles
même, qui sont allés, jeudi dernier, la poursuite
de ce reptile extraordinaire. La chasse a été sans
résultats, si ce n'est qu'on a aperçu, larges et pro
fonds, les sillons tracés par le monstre, dans sa mar
che travers les hautes herbes et les jeunes taillis.
On vend en ce moment les vins de l'ex-lisle
civile. Une enchère de 763 fûts de vins de Bour
gogne, Bordeaux et Champagne est annoncée pour
le fi juin au Palais-National.
La demande de l'extradition de Riancourt,
assassin présumé de sou secrétaire Lillebone, a été
faite au gouvernement belge, mais le fugitif s'était
déjà sauvé en Allemagne.
Schleswig-Holstein. On a reçu d'Al-
tonna Hambourg le 2, la nouvelle que toute la
garde nationale a été commandée aujourd'hui pour
recevoir un nombre considérable de prisonniers
danois. On parle de plusieurs centaines qui auraient
été pris. Un nouvel engagement doit avoir lieu. Le
général Wrangeldoit rentrer dans le fulland.
1" juin. Le bruit de la prise de deux bataillons
danois, répandu hier, se confirme. Mardi ils ont tiré
boulets rouges sur Gravenslein mais ils ont été
repoussés par le général Wranger qui en a fait une
partie prisonniers. Le bruit se répand qu'un corps
de danois de booo hommes est cerné de toutes parts.
Autriche. Vienne, 1 "juin, O11 lit dans
la Gazelle de Tienne:
S. M., par une résolution impériale datee
d'Inspruck le 2b, accepte les propositions qui lui
ont été soumises par le ministère de la justice, avec
l'assentiment de tout le conseil des ministres de
mandant que l'acte d'amnistie du 20 mars, soit
étendu pour les personnes impliquées dans les mou
vements insurrectionnels qui ont eu lieu en Gallicie.
Par suite de ces dispositions, cinq individus qui
se trouvaient dans la forteresse du Spielberg ont élé
remis eu liberté.
La ville est tranquille et a repris sa physio
nomie habituelle. Les ouvriers ont entièrement
quitté la ville. Le comte Hoyos a été acquitté des
accusations laites contre lui.
l'évêque dans le caohot, et le mariage d'Yorik et de mademoiselle
de Bizien avait été célébré sans qu'aucun incident fût venu mettre
obstacle celte union.
Immédiatement après la bénédiction nuptiale, Raoulelte sortit
avec monseigneur 1 évèque et la vieille Berthe, pour se rendre sur la
greve, l'endroit où un bateau devait attendre les deux époux.
Resté seul, le vicomte de Frapesles s'agenouilla Lit une couite
prière Dieu, et saisissant l'échelle de corde dont une partie pendait
le long du roui de sa prison, et dont l'autre se déroulait l'exté
rieur jusqu'au pied de la tour, il grimpa jusqu'à l'étroite ouverture
peine assez large pour laisser passer son corps, et se suspeudaut
aux nœuds du cable, il descendit avec autant de facilité que s'il eut
eu sous les pieds le plus large escalier de grès.
Quand il fut sur la grève, il aperçut la frêle embarcation qui
stationnait vingt pas de l'endioit où il se trouvait. La mer avait
monté beaucoup depuis l'ins'.ant où le capitaine Cléuieut s'était em
palé de la barque, et la lune, qui était sur le point de se lever, com
mençait rendre la nuit moins noire. Il était temps que Raouletle
arrivât les flots envahissaient peu peu la gieve, ei la barque
poussée par le llux s'approchait de plus en plus du pied de la tour.
Monseigneur l'évêque et la vieille Berthe accompagnaient la jeune
fille qu'ils remirent au vicomte de Frapesles.
Les époux furent bénis de nouveau par le piélat, et la vieille
Berthe, après avoir demandé pardon mademoiselle de Bizien du
mal qu'elle lui avail fait, se mit genoux devant ïorik et lui baisa
silencieusement la main.
L'eoibarcatu n u'était plus qu'à quelques pas.
Le vicomte de Frapesles prit Raoulelte dans ses bras pour pré
server les pieds de la jeune fille des vagues qui arrivaient jusqu'à la
place qu'ils occupaient, et il la transporta dans la barque.
Monseigneur l'évêque et Berthe de Keiloguen rentrèrent dans la
ville.
Droit la Reine-Jeanneforce de rames, et gare aux écueils,
dit Yorik au batelier.
Celui-ci ne répondit pas, mais il obéit l'ordre qu'on lui donnait
et manœuvra les rames du mieux qu'il put.
Pendant dix minutes, le vicomte de Frapesles exclusivement
occupé établir commodément Raoulelte sur un banc de bois
l'arrière du bateau, ue. remarqua pas l'inhabileté du rameur et le
peu de chemin, qu'il faisait vers la pleine mer. 11 fut bien forcé
pourtant d'accorder quelqu'attentiou cet homme, lorsqu'il s'aper
çut, au bruit irrégolier des rames et la lenteur de la marche, de
l'inexpérience de celui qui devait les conduire au navire en rade.
Dieu me pardouue, s'cciia le vicomte, on dirait qu'au lieu «l'un
marin, Jacques Cartier m'a envoyé un mousse de 12 ans! Hé le
rameur! lie sais-lu pas ton inélier au train dont tu vas, il nous
faudra viugl-qualie heures pour atteindre la Reine-Jeanne.
Vous feriez mieux de ramer vous-mèuie, mou maître, répon
dit (dément de Charolles en déguisant sa voix. Tel que vous nie
voyez, je tremble la fièvre.
Yonk trouva singulièrement hardie cette réponse d'un matelot
son capitaine, et il en prit noie dans sa mémoire, pour provoquer a
bord une explication dans laquelle il ne crut pas devoir entrer en ce
moment, el doul il icssoilirait Traisemblablenient que le mate
lot était ivre.
Cède-moi ta place, se contenta-t-il de dire, sans plus d'alter
cation, et comme s'il eût trouvé toute naturelle l'observation de son
subalterne.
Le rameur se leva, et le vicomte le remplaçant aussitôt, s'empara
des avirons qu'il fit agir avec une vigueur et une dextérité qui
prouvaient combien peu il était étranger aux détails L-s plus infi
mes de la science nautique.
Tandis que la barque obéissant l'impulsion qui lui était donnée,
glissait la surface houleuse de l'Ooéau, décrivant gracieusement
des courbes parmi les rescifs, Clément de Charolles. debout der
rière Yorik. et les bras croisés sur sa poitrine, paraissait plongé dans
de profondes réflexions.
Au moment de commettre un crime aussi lâche qu'abominable,
peut-être écoutait-il les reproches de sa couscience qui lui criait de
s'arrêter sur cette penie fuuestc; peut-être allait-il céder la voix
de l'honneur, lorsqu'ay-uit jelé ou coup-deuil du côté de Raoulette,
tous ses instincts de haine et de férocité se réveillèrent dans son
âme, et se précipitant avec furie sur son rival
Vicomte de Frapesles, lui dit-ilClement de Charolles se
venge
Et il le fiappa de son poignard.
I*a fatigue que lui avait causée le maniement des avirons, avait
ôté au capitaine Ciément une partie de ses forces, et 1 arme meur
trière étant restée engagée eutie deux côtes, il éprouva, quand il
voulut la retirer pour l'enfoncer de nouveau, une résistance qui
permit Yorik de saisir le bras de l'assassin, et de lui arracher le