8e ANNÉE. - X° 749. DIMANCHE, 9 JUILLET 1848. JOURNAL D'APRES ET DE L'ARRONDISSEMENT. INTÉRIEUR. Le comité a l'honneur de vous informer qu'une assemblée générale est convoquée pour Lundi, 10 Juillet, 7 heures du soir, 1 hôtel du Grand Aigle d'orApres. CANDIDATS DÉFINITIFS DE L'UNION LIBÉRALE LE MÉDECIN DD VILLAGE. TIRES ACQCIRIT EUNDO, Y PRES, le 8 Juillet. SOCIÉTÉ DE L'UNION LIBÉRALE DF. L'ARRONDISSKMENT D'YPRES. LE PRÉSIDENT, LK SECRETAIRE, S S ïf 2t. ERN. MERGHELYNCK. DE L'ARRONDISSEMENT D'YPRES, POUR L'ÉLECTION PROVINCIALE DU 12 JUILLET 1848. 1° M. le Baron VANDERSTICHELE DE MAU- BUS, Bourgmestre de la ville d'Ypres 2° M. DONNY-VAN DAELE, membre de la dcpulation permanente 3° M. ERNEST MERGHELYNCK, conseiller communal et administrateur du Bureau de bienfaisance 4° M. SERVAIS COMYN, Notaire, etéchevin de la commune de Langemarck. L'ADRESSE. La discussion de l'adresse est terminée et de manière prouver au ministère, qu'il trouvera toujours parmi les membres de la Chambre, un appui sympathique et une majorité nombreuse, s'il continue marcher dans la voie qu'il s'est tracée. Avec un parlement renouvelé par des élections dont rabaissement du cens a doublé pour ainsi dire, le nombre des votants, la dis cussion devait être sérieuse, mais en même temps conserver des traces de l'inexpérience des nouveaux orateurs, qui voulaient se pro duire. On a beaucoup parlé d économies et un amendement a été posé concernant I armée, qui, dans l'esprit de quelques membres, aurait dans une époque donnée, pu être diminuée, par suite de I organisation de la garde civique. 11 a été rejeté et I on a bien fait, car, comme chaque jour apporte sa lâche, il est au moins impru dent de vouloir se prescrire une ligne de con duite pour I avenir. Disons que les ministres de l'intérieur et ad-interim des finances ont sou tenu avec aisance la discussion et qu'ils ont fait connaître sans ambiguïté, les plans de l'ad- ministration libérale. Nous espérons, si les événements extérieurs n'amènent pas de com plications, que le programme ministériel sera fidèlement suivi et la Belgique aura tout lieu de se féliciter de la victoire du 8 juin, conso lidée par celle du 13 du mois dernier. LES ÉLECTIONS PROVINCIALES. Presque dans tous les cantons de l'arrondis sement d'Ypres, on se prépare activement aux élections. Surtout dans tous les cantons ruraux, de nombreux candidats sont sur les rangs et la lutte a lieu non pas entre des partis, mais entre des préférences personnelles. Commençons par celui de Wervicq là. l'élection nesera pas dispu tée, croyons-nous. MM. Bernard Van Elslande, bourgmestre de Wervicq et Vuylsleke, bourg mestre de Gheluwe, membres sortants, seront élus sans opposition. Au moins, nous ne con naissons pas de candidats opposés ceux que nous venons de nommer. Dans le canton de Messines, deux conseillers provinciaux doivent être élus. Un membre sortant se remet sur les rangs, c'est M. Ch. DelVeckerebourgmestre de Messines. La place laissée vacante par M. De Gheus, le juge d'in struction, en vertu de la loi sur les incompati bilités, est disputée par M. le bourgmestre de Warnêton A uyustin Behayueet M. Benoit Terlzweilsecrétaire communal de Voormezeele et demeurant Wytschaete. A Poperinghe, où un seul conseiller se trouve élire par suite de la nomination de M. Van Beniughe comme représentant, cinq candidats, dit-on, se trouvent sur les rangs Quelques-uns ne sont pas sérieux comme M. le notaire Van- denBooyaerde et M. Huyyhe-Deschodt. bourg mestre de Reninghelst. Une autre candidature qu'on voudrait faire passer pour sérieuse, mais qui ne peut l'être, c'est celle d'un certain M. Courtois. Reste encore le notaire Berlen et la vocal Vrambout. Sans vouloir contester le mérite du premier, l'élection du second serait une acquisition pour le Conseil proviucial de la Flandre occidentale. A Haringhe, dont un demi-canton seule ment appartient l'arrondissement administratif d Ypres, il y a un gâchis parfait; un farceur de Bruges, ayant nom Derrière s en va parcou rant les campagnes, visitant les électeurs qui il distribue aux uns, un pavé, aux autres, un canal, aux plus difficiles, un chemin de fer, le tout prendre ou laisser, pourvu qu'on le nomme conseiller provincial Le sieur Autrique, receveur de l'enregistrement, assez connu pour le rôle qu'il a joué aux élections de 1847, est encore une fois le pivot de celle intrigue. Il faut tout prix que le ministère débarrasse le canton de cet artisan de troubles, car lui seul est l'auteur de toutes les divisions qui déchirent ce canton. Ce M. Derrière s'est donc mis dans le toupet d'être conseiller provincial et cet effet il n'é pargne rien. Il emprunte le nom de plusieurs hauts personnages et se présente aux bourg mestres comme le candidat patronné par MM. Vanden I'eereboom et le commissaire d'arron dissement, tandis que ces MM. ne le connaissent pas. Emprunter le nom d'un homme que l'on neconnait pas pour influencer les électeurs, c'est un fait qu'on peut sévèrement qualifier et un moyen l'usage de celui qui veut réussir tout prix sans se mettre en peine, comment le but a été atteint. M Joye-Ghysbourgmestre de Watou était sur les rangs avec M. Mazeman de Couthove, bourgmestre de Proven, membre sortant mais quand la candidature de M. Antoine Cousyn est apparue, M. Joye s'est désisté pour ne pas diviser les votes de ceux qui ne voulaient au cun prix de M. Devrière. Restent donc sur les rangs MM. Mazeman de Couthove, propriétaire, et Antoine Cousyn, négaciant, qui doivent être préférés M. Devrière, parce qu'ils habitent le canton, tandis que le dernier n'y a qu'une ré sidence électorale. Le demi-canton de Passchendaelea voulu présenter deux candidats en opposition avec ceux de Moorslede. Ce sont M. Comynle pré sident du comice agricole de ce canton, et M. Christiaennotaire. Leurs adversaires sont MM. De Neckere, membre sortant, et M. Fer/ez, en remplacement de l'ancien commissaire de district de RoulersM. Vandamme. Si nous avions un vœu émettre, nous désirerions qu'un candidat de chaque liste puisse réussir ce se rait un moyen de maintenir l'union dans ce canton. Telle est la liste peu près complète, croyons-nous, des candidatures qui se sont fait jour, pour les prochaines élections provinciales dans les cantons ruraux de l'arrondissement. OCTROIS COMMUNAUX. M. le ministre de l'intérieur vient de faire distribuer aux deux chambres un recueil iu-4°, contenant le résultat des travaux de la com mission de révision des octrois communaux instituée par arrêté royal du 9 novembre 1847. La commission était composée de MM. Char les de Brouckere, ancien ministre des finances; baron de Waha, sénateur; Loos, membre de la Feuillet oit. Suite. Ce fut une étrange phase de ma vie elle eut une grande in- nce sur le reste de ma destinée. Si je n'avais p2s témoigné tant de regrets de vo.r disparaître la maison blanche, je pa.serais rapi dement a la conclusion de ce récit mais vous avez voulu savoir pourquoi cette maison était pour moi un lieu cousacré, il faut donc que je vous dise cc que j ai pensé, ce que j'ai senti sous son humble toit. Pardonnez-moi, mesdames, quelques paroles sérieuses. Cela ne va pas mal la jeunesse d être un peu attristée elle a tant de temps devant elle pour rire et pour oublier Fils d'un paysan enrichi, j'avais été envoyé Paris pour aohever mes éludes. Pendant les quatre annéei passées dans celte grande ville, j'avais conservé la gaucherie de mes mauieres, la simplicité de mon langage mais j'avais rapidement perdu la naïveté de mes sentimeuts. Je revins dans ces moutagues presque savant niais presque incrédule tout ce qui fait qu'on vil paisible sous un toit de chaume auprès de sa femme et de ses enfants, sans détourner les yeux des croix du cimetière que l'on voit du seuil de sa demeure. Quand Eva Meredtlb était heureuse, son houbeur m'avait déjà donné d utiles leçons. ils m'ont Uompé là-bas, m me difais-je il y a des cœurs vrais, il y a des âmes innocentes comme des âmes d'enfants. Le plaisir d'un îpslaut n'est pas tout dans la vie. Il existe des sentiments qui ne finissent pas avec la fin de l'année. On peut s'aimer lougtemps, toujours peut-être. En contemplant l'amour de William et d'Eva, j'avais retrouvé ma simple nature de paysan d'autrefois. Je me prenais rêver une femme vertueuse, candide, assidue l'ouvrage, embellissant mon logis par ses soins et son bon ordre. Je me voyais fier de la douce sévérité de ses traits, révélact tout venant l'épouse fidèle et même un peu austère. Certes, ce n'étaient pas là mes rêves de Paiis au sortir d'une joyeuse soirée passée avec mes camarades! Un malheur horrible tomba comme la foudre sur Eva Meredilh. Cette fois je compris moins vite l'enseignement que chaque jour renouvelait pour moi. Eva restait assise près d'une fenêtre, le regard tristement fixé sur le ciel. Cette position, assez familière tous ceux qui rêvent, attira peu d'abord mon attention cependant la longue elle finit par me fiapper. Tandis que mon livre restait ouvert sur mes ge noux, je regardais Mme Meredilh, et, bien sûr que ses regards ne surprendraient pas les miens, je l'examiuai attentivement. Eva regardait te ciel, mes yeux suivaient la direction des siens. Ahl me dis-je avec un demi-sourire, elle croit qu'elle ira le retrouver là-haut Puis, je repris mon livre en songeant qu'il était heureux pour la faiblesse des femmes que de semblables pensées vinssent au secours de leur douleur. Je vous l'ai dit, mon séjour au milieu des étudiants ayait mis de mauvaises idées dans ma tête. Chaque jour cependant je voyais Eva dans la même attitude, et chaque jour mes réflexions étaient rame nées vers le même sujet. Peu a peu j'en arrivai songer qu'elle avait là un bon rêve. Je me mis regretter de ne pouvoir croire que ce rêve fût vrai. L'âme, le ciel, la vie éternelle, tout ce que mon curé m'avait appris autrefois passait dans mou imagination, tandis que je restais assis le soir devant la porte ouverte. Je me disais Ce i que les cloches de l'églh village sonnaient au loin, et que les rayons du soleil couchant fai saient bi iller au milit-u des nuages la croix du clocher. Je revins souvent m asseoir près de la pauvre veuve, persévérant dans sa dou leur comme dans ses saintes espérances. Quoi! pensai-je, tant d'amour ne s'adresse plus qu'à un peu de poussière déjà mêlée la terre; tous ces soupirs ne vont vers auoun but. William est parti dans ses jeunes années, avec ses vives affec tions, avec son cœur, où tout était encore en fleur. Elle ne l'a aimé qu'une année, qu'une petite année, et tout est dit pour elle. Il n'y a au-dessus de nos létrs que de l'air. L'amour, ce sentiment .y vi vant eu nous, n'est qu'une flamme placée dans l'obscure prison de notre corps, où elle brille, brûle, puis s'éteint quand la fragile mu raille qui l'entoure vient tomber: un peu de poussière, voila tout cc qui reste de nos amouts, de nos espérances, de nos pensées, de nos passions, de tout ce qui respire, s'agite et s'exalte en nous. Il y eut un grand silence au fond de mui-méme,

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Le Progrès (1841-1914) | 1848 | | pagina 1