Marché d'Ypres, du 8 Juillet 1848. NOUVELLES DE FRANCE. chambre des représentants; Troye, idem; Xavier Heuschling, chef de division au minis tère de l'intérieur d Archambeaux, directeur de l'octroi communal de Bruxelles; Lagrange, directeur de l'octroi communal de Gand. Elle avait choisi dans son sein M. deBrouckere pour président, cl M. Heuschling pour secrétaire. Le rapport de la commission est du 1er mai. Il est suivi des procès-verbaux des séances, d'un mémoire des impôts communaux par M. de Brouckere, mémoire déjà publié auparavant par l'auteur, de documents résumés par M. d'Archambeaux l'appui de ce mémoire: d'un projet d'impôt sur le revenu par M. Heuschling, et de deux notices de M. Lagrange. Le règle ment impérial du 17 mai 1809, l'arrêté—loi du 4 octobre 1816 et la loi du 29 avril 1819, qui règle le mode des poursuites et détermine les pénalités en matières d'octroi, y ont été jointes comme documents consulter, ainsi qu'un rapport fait au mois de janvier 1845 par une commission de trois fonctionnaires de l'admi nistration des finances, sur un point secondaire, le mode de recouvrement des droits d'octroi Bruxelles dans l'hypothèse de la réunion des faubourgs la ville. La commission de révision, dans un rapport, se prononce, l'unanimité, pour la suppression des octrois et des taxes personnelles ou décapi tation. Elle propose, également d'une voix unanime, que l'état abandonne aux communes la contribution personnelle et celle des patentes mais ses membres ont été partagés sur les moyens de combler le déficit que ce transfert laisserait dans les caisses de l'état les uns pro posent d'établir un impôt général sur le revenu les autres demandent une augmentation des droits d'accise sur les vins, les eaux-de-vie, les bières et 1e sucre. La commission n'ayant pu se mettre d'accord, laisse au gouvernement le soin de faire un choix entre les moyens qu'elle propose. fclK8)«l» PARRICIDE A WILLACPEIS. Le nommé Joseph Hault, âgé de 28 ans, de meurant Willaupuis, donnait depuis quelque temps, des signes d'aliénation mentale et, par mesure de prudence, l'administration commu nale de la localité l'avait fait conduire la pri son de Leuze, le 23 juin. Le lendemain, Hault se trouvait fort mal, les secours de la religion lui furent administrés, et on le ramena chez lui. Vendredi dernier, vers 7 heures du soir, il se leva et alluma lui-même du feu dans sa cham bre mais toul-à-coup sa folie s'augmenta et il frappa d'une pelle feu sa tante qui se trouvait près de lui. Cette femme sortit immédiatement de la maison avec l'épouse de l'aliéné qui bien tôt brisa ses meubles et en jeta les pièces dans la cour. Un instant après un habitant de la commune ayant vu ce malheureux sortir de sa demeure s'y rendit et vit Jean Baptiste Hault, pèrebaignant dans son sang et ne donnant plus aucuu signe de vie; son fils l'avait frappé de plusieurs coups de hache la tète. Lorsque M. le substitut du procureur du roi arriva sur les lieux, la victime et son fils se trouvaient dans la même chambre celui-ci était couché dans son lit où les voisins l'avaient for tement garotté. En vérité, j'avais cessé de penser j'étais comme endormi entre ce que je ne niais plus et ce que je ne croyais pas encore. Enfin, un soir, comme Eva avait joint les mains pour prier, devant la plus belle soirée étoilée qu'il fût possible de voir, je ne sais comment cela se fit, mais mes mains se trouvèrent jointes aussi, et mes lèvres s'entiouvrirent pour murmurer une prière. Alors, par un heureux hasard, pour la première fois Eva Meredith regarda ce qui se pas sait autour d'elle, comme si un instinct secret l'eut avertie que mou soie venait de se mettre en harmonie avec la sienne. Merci, me dit-elle en me tendant la main; souvenez-vous de lui, et priez ainsi quelquefois pour lui. Oh madame, m'écriai-je, puissions-nous tous nous trouver dans un monde meilleur, que nos vies aient été longues ou courtes, heureuses ou éprouvées! L'âme immortelle de William est là-haut me dit-elle d'une voix grave, tandis que son regard, la fois triste et brillant, reve nait se fixer sur le ciel. Depuis, en accomplissant les devoirs de ma profession, j'ai sou vent vu mourir; mais, ceux qui restaient, j'ai toujours dit quel ques paroles consolantes sur une vie meilleure que celle-ci et ces pat oies, je les pensais. Eu fin, un mois après ces silencieux événements, Eva Meredith douuait le jour un fils. Quand, pour la première fois, on lui apporta son eufaut William! s'écria la pauvre veuve, et des larmes, des larmes secourables trop longtemps refusées sa douleur, s'échap- perenl par torrents de ses yeux. L'enfant porta ce nom tant aimé de William, et un petit berceau fut placé tout près du lit de lanière. Nos capitalistes ne se sont pas trompés sur la portée satisfaisante des déclarations contenues dans le discours du trône, relativement la situation financière du pays, et depuis lors il s'est manifesté aux bourses de Bruxelles et d Anvers, un mouvementde hausse qui a élevé, en moins de huit jours le cours de a p. °/0 de 63 70, avec probabilité d'une amélioration nouvelle. Le bruit se répand Mons que M. le prince de Chiraay est nommé gouverneur de la pro vince de Hainaut. Les prix du froment sont restés peu près les mêmes qu'au marché précédent. 585 hectolitres ont été présentés eu vente et rapidement enlevés aux prix de fr. i4~4° fr. i5-Go prix moyen i5 fr. l'hectolitre, avec une augmentation de io centim'. Une légère hausse de 20 centimes l'hectolitre s'est manifestée sur les prix du seigle qui ont varié de fr. 8-80 fr. io-4o, en moyenne fr. 9-60. Soixante cinq hectolitres ont élé exposés en vente. Les prix de l'avoine ont baissé de quelques cen times l'hectolitre. a4 hectolitres se sont présentés en vente et ont élé enlevés aux prix de fr. 6-5o fr. 7-75 en moyenne: fr. 7-12. Une baisse de 4o centimes l'hectolitre s'est pro duite sur les prix des fèves. 66 hectolitres ont été vendus fr. 11-20 l'hectolitre. 2,5oo kilogrammes de pommes de terre se sont vendus au prix de 8 fr. par 100 kilogrammes, même prix qu'au marché précédent. Paris, 5 juillet. Le fameux tambour-major de la 12* légion, dit le professeur des barricadesse nomme Dubois; c'est un ancien valet de chambre de la princesse Adélaïde, sœur de Louis-Philippe. Depuis long temps, il avait été renvoyé des Tuileries pour ses habitudes d'ivrognerie. On raconte un fait assez étrange qui se serait passé, dit-on, au fort de Vincennes. Le vendredi, 23 juin, la fusillade durait depuis deux heures dans les qnarliers de Paris, lorsque l'officier chargé de la garde des prisonniers de Vin cennes entra dans la chambre de Barbes. Celui-ci en l'apercevant s'avança vivement et lui dit: Monsieur, veuillez, je vous prie, faire dire l'homme qui me sert de m'apporter mes bottes, car je vais en avoir besoin. Et que voulez-vous donc en faire Mais n'entendez-vous pas la fusillade? cela veut dire que nous allons être mis en liberté. Je suis heureux en même temps de vous dire que je n'ai jamais eu qu'à me louer de vos bons soins, et soyez persuadés que je m'emploierai de toutes mes forces votre avancement. Je vous remercie, monsieur, de votre bonne volonté mon égard, mais je dois vous prévenir qu'il faut encore trois choses pour que vous soyez libre. D'abord que le peuple soit vainqueur, ce dont je doute. Ensuite qu'il prenne Vincennes, ce qui me semble impossible. Enfin que je ne quitte le fort avant de vous avoir brûlé la cervelle, ce que je 11e ferai jamais, vu que c'est ma consigne. Barbes reprit ses pantouflles et se résigna. La nuit dernière, un poste de voltigeurs du 45* de ligne, situé Belle-Ville, l'extrémité de la rue de Romaiuville, an lieu dit place des Trois-Com- munes, a élé assailli par plusieurs hommes contre Alors le regard d'P.va, qui s'était détourné de la terre, revint vers la terre. Elle regarda sou fils comme si elle avait regardé le ciel. Elle su penchait vers lui pour retrouver l'iiuage de son père. Dieu avait permis une parfaite ressemblance entre William et ie fils qu'il ne devait pas voir. Il se fit un grand changement autour de nous. Eva Meredith, qui avait consenti vivre pour attendre que l'exis tence de son eDfant fût séparée de la sienne, maintenant, je le voyais bien, voulait vivre enoore, paroe qu'elle sentait qu'il fallait ce petit être la protection de sou amour. Elle passait les journées, les soirées, assise auprès du berceau, et quand je venais la voir, oh alors elle me parlait, elle me questionnait sur les soins douuer sou fils elfe expliquait ce qu'il avait souffert j elle demandait ce qu'il fallait faire pour lui éparguer le plus petit mal. Elle craignait pour l'enfant la chaleur d un rayou de soleil, le froid de l'air le plus léger. Penchée ver. lui, elle le couvrait de son corps, le récbaufTait par ses baisers. Un jour je crus presque la voir soutire son fils- mais jamais elle uc voulait, en balançant le beroeau, chanter afin que le sommeil f. rmàt les yeux de l'enfant elle appelait une de ses femmes, et disait u Chantez pour endormir mou fils! Pois elle éooutait, laissaut ses larmes doucement couler sur le front du petit William. Pauvre eufant I il était beau, il était doux, fooile élever- mais, comme si la douleur de sa mère eût, même avant sa naissance pénétré jusqu'à lui, cet enfant était triste; il ne criait guere, mais ii ne souriait pas; il était calme, et le .latine cet âge fait sou'oer la souffrance. Il me semblait que toutes les larmes versées sur ce beiceau glaçaient cette petite âme. J'aurais voulu déjà voir les bras caressants de William eutourer le cou de sa mère, j'aurais voulu qui les sommations ont été infructueuses. A la pre mière décharge, un assaillant a élé tué; le reste de la bande a pris la fuite. On lit dans un journal des Landes «Un ouvrier des ateliers nationaux, appartenant une famille de notre pays était invité par ses parens se retirer dans ses foyers Je m'en gar- derai bien leur répondit-ilet vous-mêmes cesserez de me le conseiller lorsque vous saurez que je reçois journellement d'abord 1 fr. 5o. c. de l'état 4 fr. 5o c. d'une main inconnue 9 fr. d'une autre source dont j'ignore le nom. Total i5 fr. par jour et je n'ai rien faire Nous pouvons affirmer la sincérité de ce tait. Le terrible drame en quatre journées qui vient d'ensanglanter Paris a eu un prologue qui mérita d'être rapporté. Le jeudi, 22 juin, neuf heures et demie du soir une colonne d'environ 10,000 ou vriers gravissait avec ordre la rue Saint-Jacques martelant le pavé d'un pas sourd et psalmodiant mi-voix ces mots Du pain ou du plomb du plomb ou du pain. On ne saurait se faire une idée de l'im pression sinistre que produisait cette marche noc turne dans ce quartier désert. Arrivée la place du Panthéon, la foule se massa. Un individu fut hissé sur la grille du monument. O11 lui fit une sorte d'encadrement avec des drapeaux et des torches. Du haut de cette tribune, et au milieu d'un silence religieux l'orateur lança aux quatre coins de la place, d'une voix vibrante, une de ces terribles harangues qui déchaînent les révolutions Le jour de déchéance est arrivé disait-il la commission exéculive que vous avez portée au pou voir vous oublie depuis qu'elle foule ses pieds des tapis moelleux ne comptons donc que sur nous et retrouvez-vous ici demain au point du jour. On fera tout ce que vous voudrez mais je vous la jure, les pavés joueront leur jeu. Une acclamation menaçante répond celte improvisation puis les torches s'éteignent tout coupet la foule s'écoule en grondant. On a déjà parlé d'une proposition lue dans l'un des bureaux de la chambre et qui aurait pour objet de déférer, avant tout vote de la constitution, pour un délai qui n'excéderait pas une année, la présidence de la république au général Cavaignac. On espère, par ce moyen, dégager de toute préoc cupation de temps et de personnes, le débat qui va bientôt s'ouvrir sur notre pacte fondamental. La proposition avant d'être déposée sur le bureau de l'assemblée sera soumise 3 la signature des mem bres du parlement. Ou espère qu'elle en réunira du premier coup de 45o 5oo adhésions. La commission d'enquête, créée dans le sein de l'Assemblée, a entendu plusieurs membres de l'ex-gouvernement provisoire et de l'ex-commis- sion exéculive. Nous sommes convaincus, pour notre compte, que le retrait du projet relalifau rachat des chemins de fer n'est que momentané. Les compagnies dont les chefs voyaient certains avantages de position leur échapper quelques actionnaires qui, très-in téressés au rachat faisaient grand bruit, uniquement pour obtenir des conditions meilleures, ont pro testé contre le projet comme contre un acte de spo liation. Or, si le retrait de ce projet prétenduement spoliateur ramène la crise parmi les délenteurs de litres, seront-ils bien venus ensuite protester contre le rachat, lorsqu'il en sera de nouveau ques tion, et l'assemblée tout entière ne pourrait-elle pas comprendre que les déclamations que tant de journaux ont reproduites ont été tout simplement un moyen de spéculation ou une tactique de parti. Les investigations de la justice, Lyon, d'après la rumeur générale auraient amené la découverte d'un plan de conspiration actuellement entre les qu'il cherchât rendre les baisers qu'oïl lui prodiguait. Mais quoi vais-je songer? medisais-je; esl-oe qu'il faut demander cette petite créature qui n'a pas fini une année, de comprendre qu'elle est dans ce monde pour aimer et consoler cette femme C'était, je vous assure, messieurs, un spectacle qui remuait le cœur, que de voir cette mère, jeune, pâle, affaiblie, ayant renoncé tout avenir pour elle-même, reprendre la vie cause d'un tout petit enfaut qui alors ne pouvait pas même dire Merci, ma mère! Quelle merveille que notre cœur! que de peu de chose il sait faire beaucoup! Donnez-lui un grain de sable, il élèvera une montagne; qu'à son dernier battement on lui montre enoore un atome aimer, et vite il recommencera battre; il ne s'arrête pour toujours que lorsqu'il ne reste plus autour de lui que le vide, et que même l'ombre de ce qui lui fut cher a disparu de la terre! Eva mettait l'enfant sur le tapis, ses pieds, puis, en le regardant jouer, elle me disait: Monsieur Barnabe, quand mon fils sera grand, je veux qu'il soit distingué; instruit, je lui choisirai une noble carrière; je le suivrai partout, sur mer s'il est marin, aux Indes s'il est l'armée; je lui veux de la gloire, des honneurs, et je m'ap puierai sur sou bras, je dirai avec orgueil Je suis sa mère N'est-ce pas, monsieur Barnabe, il me laissera le suivre? Une pauvre femme qui n'a besoin que d'un peu de silence et de solitude pour pleurer ne gêne personne, n'esl-il pas vrai?» Et puis, nous discutions les différentes carrières choisir, nous mettions l'instant vingt an nées sur la tête de cet eufant, oubliant tous les deux que ces vingt auaées nous feraient vieux et étaient notre petite part des beaux jours de la rie Mais bah nous ne peusions guère nous; nous ne

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Le Progrès (1841-1914) | 1848 | | pagina 2