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ElTKiSIElK.
Les individus impliqués dans l'affaire de Risquons-Tout,
qui se trouvent en prison Diest et Louvain, seront
transférés samedi h Bruxelles. Les accusés sont au nom
bre de quarante-trois, y compris les fugitifs et latitants.
C'est M. le procureur général de Bavay qui doit soutenir
l'aceusation.
L'cx-colonel Ernest Grégoire a été arrêté ce matin
Quiévrain au moment où il arrivait avec le convoi du
chemin de fer, et il a été conduit Bruxelles. Après avoir
subi un interrogatoire l'administration de la sûreté pu
blique, il a été immédiatement reconduit la frontière de
France.
Depuis quelques jours l'autorité se livre d'activés re
cherches pour découvrir des individus qui s'efforcent
d'exciter au désordre les ouvriers de la capitale. Déjà
lundi passé on assurait que de l'argent était distribué dans
ce but coupable. Ce n'est pas seulement devant le palais
du roimais aussi au ministère de l'intérieur que des
groupes d'ouvriers se sont rendus soit pour présenter de
nouvelles pétitions, soit pour réclamer une réponse.
On est heureusement parvenu faire comprendre
ceux qu'on voudrait séduire, que la position des travail
leurs, loin de s'améliorer ne ferait qu'empirer s'il y avait
la moindre apparence de trouble et d'effervescence popu
laire. On assure que la police est sur les traces de quel
ques-uns de ces meneurs. Indépendance
Les assises pour le 3e trimestre s'ouvriront Bruges
le 31 de ce mois; elles seront présidées par M. le con
seiller Peeters.
Chronique agricole.
On écrit de Breuxarrondissement de Montmély,
(Luxembourg)
Les seigles, dans nos terres pierreuses, sont d'une hau
teur qui étonne. Nous avons mesuré des tiges qui ont
2m 08. Nos blés sont moins beaux. Grâce quelques
pluies bienfaisantes, les orges et les avoines rattrapent le
temps perdu. Les fourrages abondent. Tout promet une
riche récolte. Nous n'avons plus craindre que la grêle et
les orages, toujours si fréquents dans notre pays mon-
tucux et boisé.
Le numéraire est devenu si rare dans les petites villes
de notre province, que beaucoup de paiements se font en
nature. Ainsi les voituriers qui amènent de la houille de
Sarrebriick reçoivent pour solde des planches de sapin.
L'Amsterdamsclie Courant dit que partout en
Hollande les récoltes se présentent sous les meilleurs
auspicesquoique sur quelques points les fortes pluies
aient pu compromettre quelques plantes hâtives.
On écrit de Thielt: Nous approchons de la récolte
du lin elle est satisfaisante dans nos contrées. Nous pou
vons donc la comparer celle d'une bonne année ordi
naire tant sous le rapport delà qualité que de la quantité.
On lit dans le Précurseur d'Anvers
L'aspect des céréales est des plus beaux. Les rapports
parvenus des différents points de la province constatent
qu'en ce qui concerne le froment surtoutla récolte
dépassera d'un tiers celle déjà si abondante de l'année
dernière. Déjà dans nos environs, l'on coupe le seigle
c'est là une précocité rare la paille est moins longue peut-
être que l'année dernière, mais les épis sont au moins
autant, si pas plus chargés.
FRANCE. P \itiN, 9 Juillet. Il est un fait par
lementaire assez bizarre et qui mérite d'être signalé. Rien
ne diffère plus comme expression d'idées et comme reflet
d'impressions politiques que l'assemblée en séance publi
que et l'assemblée dans ses bureaux.
Dans les bureauxla majorité appartient l'ancienne
chambre ;en séance, elle appartient la jeune république.
Voici comment il est possible d'expliquer cette ano
malie.
Dans les bureauxla tactique des anciens obtient une
supériorité qui s'efface et s'annihile devant les instincts
de l'assemblée rendue elle-même.
Ici la pratique a le dessus là le succès appartient au
bon sens. Ici le génie des affaires triomphe; là cet autre
s'appliquer la fille de lady Mary. Mmc Meredith était la
seule feimne du monde que j'eusse connue, et l'enfant
répétant DcVfnez, devinez, je répondis tout hasard
Eva, peut-être?
Nous parlions bien bas maisau moment où le nom
d Eva s'échappa de mes lèvres, lord J. Kysington ouvrit
brusquement les yeux et se souleva sur son séant; lady
Mary laissa tomber son aiguilleet se tourna avec viva
cité vers moiJe fus confondu de l'effet que je venais de
produire je regardai tour tour lord Kysington et lady
Mary sans oser dire une parole de plus. Quelques minu
tes se passèrent lord JKysington se laissa retomber sur
le dossier de son fauteuil et ferma les yeux, lady Mary
reprit son aiguille llarry et moi nous cessâmes de parler.
Je réfléchis longtemps ce bizarre incident puis
toutes choses étant rentrées dans le calme accoutumé, le
silence et l'immobilité étant bien rétablis autour de moi,
je. me levai doucement et cherchai m'éloigner. Lady
.Mary repoussa son métierpassa devant moi et me fit
signe de la main de la suivre. Une fois entré dans le sa
lon, elle ferma la porte, se tenant debout en face de moi,
la tète hautetoute sa physionomie prenant l'air impé
rieux qui était l'expression la plus naturelle de ses traits
Monsieur Barnabé, me dit-elle, veuillez ne jamais pro
génie, qui, suivant Voltaire, avait plus d'esprit que Vol
taire et tous les encyclopédistes, l'esprit de tout le monde.
N'est-ce pas d'après une étude consciencieuse de ce qui
vient d'être dit, que les partisans des influences veulent
dans la constitutiondisséminer autant que possible les
groupes de votanstandis qu'il sera d'autant plus facile
d'avoir l'expression véritable de l'opinion de tous, que la
votation s'exercera par groupes plus nombreux, et qu'elle
portera sur un nombre de choix plus considérable.
M. Ogiercapitaine dans la 12e légion, qui avait
été relâché après une première arrestation, vient d être
définitivement arrêté. Il est accusé d'avoir été un des
chefs les plus ardens de l'insurrection. Il aurait assisté
l'affaire de l'École de droit. Des personnes du quartier
l'auraient entendu dire sur les barricades qu'il fallait in
cendier la porte de l'Écoleet il aurait fait apporter
dans ce but, de )a paille et de l'essence.
Le capitaine Ogier a été interrogé hier la Concier
gerie où il est détenu avec un lieutenant de sa compagnie,
qui est aussi inculpé.
Hier matin, une explosion terrible a jeté l'épou
vante dans la place de la Bastille. C'était un sac de 000
cartouches qui avait pris feu et avait brisé la fenêtre et
les portes du corps-de-garde où il se trouvait déposé.
Plusieurs soldats ont été atteints par le feumais sans
gravité. Uu lieutenant seul était blessé gravement et
donnait des inquiétudes. 11 a été transporté au Val-de-
Grâce.
Un couvreur qui se trouvait sur le toit a été lancé
deux mètres et est retombé sans autre mal que des con
tusions.
On ignore encore la cause de cet accident.
Aujourd'hui, la garded'un des régimens de dragons
de la garnison de Paris a amené la maison de justice des
conseils de guerre un cavalier de cette arme, accusé d'as
sassinat sur la personne d'un de ses camarades. Ce mili
taire a tiré un coup de carabine, presque bout portant,
sur son camarade, qui a été tué l'instant même. Le fait
s'est passé pendant que les deux cavaliers étaient placés
en vedette la barrière du Trône. Ce crime doit être
attribué une vengeance particulière.
Pendant l'insurrection de juinil a été distribué
la troupe et la garde nationale, 2,000,000 de cartouches
quipresque toutes ont été employées.
Près de 3,000 coups de canon ont été tirés.
On annonce que M. Cuny, colonel du 11" régiment
de ligne, a été mandé Paris par dépèche télégraphique
pour prendre le commandement supérieur de la garde
nationale mobile en remplacement de M. Damesme.
Hier, dans la journée, une recherche minutieuse a
fait découvrir, dans une maison suspecte de la rue Saint-
Jacques, une cachette pratiquée dans un plafond et conte
nant cent cinquante fusils.
C'est la révélation u'un des prisonniers des Tuileries
qu'on doit cette importante découverte.
On lit dans la République
Malgré l'extrême circonspection des membres compo
sant la commission d'enquête sur les événements de juin,
quelques bruits circulent qui nous paraissent fondéset
que nous ne publions cependant que sous toutes réserves.
A en croire ces bruits, la commission aurait établi, pour
les insurgés pris les armes la main, deux catégories
l'une comprenant les repris de justice et les hommes flé
tris par des arrêts portant condamnation une peine in
famante, l'autre se composant de citoyens égarés ou ayant
volontairement pris part l'insurrection, mais contre
lesquels il ne serait intervenu aucune condamnation ju
diciaire. Pour les premiers, le lieu detransportatiou serait
fixé la Guyane française les seconds seraient envoyés
en Algérie et employés aux travaux de colonisation.
Un représentant, ancien conseiller municipal de la
ville de Paris, doit demander l'assemblée nationale une
enquête sur les dépense^ journalières de l'Hôtel-de-Ville.
On assure qu'il y a eu jusqu'à 1,500 personnes nourries
la fois la mairie de Paris, et qu'à certains jours, les
dépenses ont monté 7,200 francs par 2-4 heures.
Un officier supérieur de l'état-major général de
l'armée des Alpes adresse au Journal des Débuts la note
suivante en date de Grenoblele 4 juillet
Je viens de lire dans le Journal des Débats du 30
juin une correspondance dans laquelle on raconte que
deux officiers appartenant l'armée des Alpes ont été
nonccr le nom qui s'est échappé de vos lèvres tout-à-
l'heure c'est un nom que lord Kysington ne doit pas
entendre. Elle s'inclina légèrement et rentra dans le
cabinet, dont elle ferma la porte.
Mille pensées m'assaillirent la fois cette Eva dont il
ne fallait pas parler, n'était-ce pas Eva Meredith? était-
elle la belle-fille de lord J. Kysington? étais-je donc chez
le père de William? J'espérais, je doutais, car enfin, si
pour moi ce nom d'Eva ne désignait qu'une personne,
pour tout autre il n'était qu'un nom, commun sans doute,
en Angleterre, bien des femmes.
Je n'osais questionner. Autour de moi, toutes les bou
ches étaient closes et tous les cœurs sans expansion mais
la pensée que j'étais dans la famille d'Eva Meredithau
près de la femme qui dépouillait la veuve et l'orphelin de
l'héritage paternel, cette pensée devint la préoccupation
constante de mes jours et de mes nuits. Je voyais mille
fois en rêve le retour d'Eva et de son fils dans cette de
meure, je me voyais demandant pour eux un pardon que
j'obtenais mais je levais les yeux, et la froide, l'impassi
ble figure de lord J. Kysington glaçait toutes les espéran
ces de mon cœur. Je me mis examiner ce visage comme
si je ne l'avais jamais vu je me mis épier sur ses traits
quelques mouvements, quelques signes qui annonçassent
envoyés au roi de Sardaigne pour lui offrir l'intervention
de l'armée française; on dit que ce roi a mal accueilli cette
proposition, et que la nouvelle de cette négociation a été
également reçue avec mécontentement par l'armée pié-
montaise.
Comme ce faits'il est vraiprésenterait une certaine
gravitéj'ai pensé que vous voudrez bien me permettre
de m'adresser vous pour vous prier de le démentir. Je
puis vous garantir qu'aucun officier de l'armée des Alpes
n'a été chargé d'aller offrir l'intervention française aux
Piémontais, et que votre correspondant a été induit en
erreur cet égard. Je compte quelques amis dans l'armée
piémontaise, et je crois devoir ajouter que les renseigne
ments qu'ils me communiquent officieusement ne font
aucune mention de la mission qu'on vous annonce. Je ne
puis deviner ce qui a pu donner lieu au bruit qui en aurait
couru dans l'armée piémontaise.
On racontait aujourd hui une particularité singu
lière concernant M. le commandant Constantinl'un des
rapporteurs chargés de l'instruction, arrêté mercredi soir
au palais des Tuileries comme inculpé d'avoir pris part
l'insurrection dans le faubourg Saint-Antoine.
Quelques instants avant l'arrivée de M. le commissaire
de police attaché la commission d'enquête de l'assemblée
nationale, un de MM. les substituts, collègue et camarade
du commandant Constantins'était assis dans son fau
teuil où il prenait un instant de repos. Le commandant
voyant son siège occupés'était assis machinalement sur
la chaise placée en face et n'était séparé de son collègue
que par le bureau sur lequel il faisait ses instructions.
Le collègue se prit direpar forme de plaisanterie
Ah vous voilà donc arrivé monsieur l'inculpénous
allons procéder votre interrogatoire. Je suis vos
ordres, répond le commandant, en continuant la plaisan
terie je vous dirai la véritétoute la véritérien que la
vérité.
C'est bien; comment vous appelez-vous? R. Achille
Constantinetc. Une forme d'interrogatoire se conti
nuait sur le même tonlorsqu'un troisième substitut de
M. Albertcommandant de marine, s'avance, et dit:
Allons, arrivez la finet dites que l'inculpé doit être
mis en prévention. C'est cela, dit le commandant en
se levant et quittant la place.
A peine M. le commandant Constantin s'était-il levé et
avait-il échangé quelques paroles avec M. le commandant
Albert, que M. le commissaire de police vint transformer
en réalité ce qui venait d'être l'objet d'un badinage.
On assure qu'un des insurgés enfermés dans un
des forts des environs de Paris avait demandé faire des
révélations importantes.
Il aurait écrit au représentant Antony Thouret pour le
prier d'être son intermédiaire.
11 demande la liberté pour prix du service qu'il doit
rendre la république.
M. Antony Thouret aurait l'instant remis la lettre au
président de la commission d'enquête.
Cette nuit, des insurgés, qui étaient parvenus se
soustraire toutes les recherches, ont été surpris Mont-
Martre par une patrouille de la garde nationale. Une
fusillade assez vive a été engagée. Cinq hommes ont été
tués, dont deux gardes nationaux et trois insurgés. La
garde nationale a de plus fait plusieurs prisonniers.
La police a arrêté cette nuit deux hommes et une
femme qui faisaient des signaux de nuit rue Neuvc-des-
Bons-Enfants. Ces signaux correspondaient, dit-on, avec
Montmartre.
On assurait ce matin dans la salle des conférences
l'assemblée nationale, que M. Armand Marrast avait
donné sa démission de maire de Paris, la suite de l'ar
rêté ministériel qui, en reconstituant la commission mu
nicipale, avait placé dans cette commission un certain
nombre des anciens conseillers, qui s'étaient montré le
plus hostiles l'administration de M. Armand Marrast.
En rétablissant le droit d'octroi sur la viande, on
doit, assure-t-on, réorganiser le commerce de la bouche
rie de manière faire cesser les effets du monopole actuel
qui a rendu illusoire pour les consommateurs, le prétendu
bienfait de la suppression des taxes municipales.
On pense établir dans chaque arrondissement, sous
la surveillance des maires, une boucherie communale qui
servirait la viande prix coûtant aux familles inscrites
au bureau de bienfaisance et qui serait autorisée faire
un peu de sensibilité. Je cherchais l'âme que je voulais
toucher. Hélas je ne la trouvais nulle part. Je ne perdis
pas courage ma cause était si belle Bah me disais-je,
que signifie l'expression du visage? que fait l'enveloppe
extérieure qui frappe les yeux? Le coffre le plus sombre
ne peut-il pas renfermer de l'or? faut-il que tout ce qui
est en nous se devine au premier regard et quiconque a
vécu n'a-t-il pas appris séparer son âme et sa pensée de
l'expression banale de sa physionomie?
Je résolus d'éclaircir mes doutes, mais quel moyen
prendre? Questionner lady Mary ou lord J. Kysington
était chose impossible faire parler les domestiques ils
étaient Français et nouvellement entrés dans cette mai
son. Un valet de chambre anglais, seul serviteur qui eût
suivi son maître, venait d'être envoyé Londres avec une
mission de confiance. Ce fut vers lord J. Kysington que
je dirigeai mes investigations. Par lui je saurais, et de lui
j'obtiendrais la grâce. La sévère expression de son visage
cessa de m'effrayer. Je me dis Quand dans la forêt on
rencontre un arbre mort en apparence, on fait une en
taille l'arbre pour savoir si la sève n'est pas vivante en
core sous l'écorce morte de même je frapperai au cœur,
et je verrai si la vie ne se cache pas quelque part. J at
tendis l'occasion. La suite au prochain n°.