rendu hierles derniers devoirs l'un de ses membres.
Le sieur Pierre-Jacques Van Dromme, né oermezeele
le 5 Août 1787 boucherdomicilié Ypresayant servi
en qualité de grenadier au lr régiment de la Garde impé
riale, depuis le ir Novembre 1808 jusqu'au lr juillet 1814,
en Allemagne, Espagne et en France, et ayant été blessé
dans 111e d'Esling (sur le Danube), Wagrara et Mont-
mirail.
Il fut promu membre de la légion d'honneur en Jan
vier 1814, mais par suite des désastresperte de papiers
et changement de gouvernement, il n'a jamais reçu son
brevet.
Un événement déplorable a eu lieu samedi dr au canal.
Deux enfants deux frères se sont noyés malheureusement.
11 parait qu'il y avait déjà plus d'une heure qu'ils étaient
dans l'eau quand le malheur a été découvert par suite du
dépôt des habillements sur la berge. Une contestation a
eu lieu entre les agents de police de la ville et les per
sonnes qui sont venues annoncer le malheur. Comme 1 ac
cident est arrivé sur le territoire de Boesinghe, on a ren-
voyéles personnes cette commune,et ilparaitplusconvc-
nable une autre fois de procéder au dépôt des corps et d'éta
blir après la police qui doit s'occuper de l'inhumation.
Liste des personnes résidant dans F arrondissement
d'Ypres qui sont appelées faire partie du jury, de la
cour d'assises de la Flandre occidentale.
1° Pierre De Burggrave, Kemmel.
2° Ernest Coppyn, brasseur, Messines.
3" Barthélémi De la Note, brasseur, Haringhe.
Tètes publiques.
M. le ministre de l'intérieur a chargé une commission
de rechercher les moyens de varier quelque peu le pro
gramme des fêtes de septembre, quidepuis tantôt dix-
huit ans, est invariablement le même, ce qui fait que les
étrangers ne se rendent plus Bruxelles et que cette ville
perd ainsi une importante ressource. M. Rogier a compris
qu'au point de vue nationalcomme dans l'intérêt de la
capitaleil était temps de substituer quelque chose de
neuf et de plus intelligent ces divertissements surannés,
afin de donner un nouvel attrait et un caractère national
ces fêtes.
Toutes les villes un peu importantes du pays ont
compris les avantages que retirent les habitants et même
la caisse communale des réjouissances publiques. C'est
ainsi que Gand a institué une féte communale qui attire
beaucoup d'étrangersque Mons prolonge pendant trois
semaines les plaisirs de sa kermesse, et qu'Anvers a aboli,
il y a deux ansles kermesses des paroissesqui n'ont
aucun retentissement au dehorsl'effet de donner plus
l'éclat sa fête communale. Nous voyons même, dans les
journaux de cette dernière ville, qu'une réunion de tous
les hôteliers, aubergistes, cafétiers, bouchers, boulangers,
pâtissiers et tous les boutiquiers sans distinction, va avoir
lieu, dans le but de provoquer un pétitionnementpour
obtenir de l'autorité communale un subside destiné
augmenter les divertissements des fêtes de la kermesse.
Que voyons-nous dans notre province même? Ypres va
avoir son exposition agricolepour laquelle le Conseil a
mis la disposition de la Société agricole le local des
Halles; en outre le Conseil, considérant que cette nouvelle
institution sera très-favorable la ville et attirera un
qrand concours de curieux, a voté un subside destiné
lui donner beaucoup d'éclat, et faire frapper des mé
dailles destinées servir de récompenses aux exposants.
C'est ainsi qu'en protégeant les artsl'industrieen
servant les intérêts de l'agricultureles administrations
prévoyantes et intelligentes, viennent en même temps au
secours de leurs administrés. C'est dans un but semblable
que nous n'avons cessé de réclamer pour Bruges l'éta
blissement d'une fêle communale; que nous avons sollicité
le concours des grands propriétaires pour la formation
d'une Société agricole. Nous avons même ouvert une
souscription pour en faciliter la formation. Rien n'a pu
comme une statue là où on le plaça.
Lord J. Kysington ouvrit le livre. Tous les yeux se
tournèrent vers le groupe que formaient en ce moment le
vieillard et son petit-fils. Lord J. Kysington était sombre,
silencieux, sévère; il tourna lentement plusieurs pages,
s'arrètant chaque image, et regardant William, dont les
yeux fixes ne s'étaient pas même dirigés vers le livre.
Lord J. Kysington tourna encore quelques feuillets, puis
sa main devint immobile, le livre glissa de ses genoux
terre, et un morne silence régna dans la chambre.
Lady Mary s'approcha de moi, se pencha comme pour
me parler l'oreillemais d'une voix assez haute pour
être entendue de tous
Mais cet enfant est idiot docteur, me dit-elle.
Un cri lui répondit. Eva se leva comme si la foudre
l'eut atteinte, et saisissant son fils qu'elle serrait convul
sivement sur sa poitrine
Idiot s'éeria-t-elletandis que son regard indigné
brillait pour la première fois du plus vif éclat idiot ré-
péta-t-elle, parce qu'il a été malheureux toute sa vie,
parce qu'il n'a vu que des larmes depuis que ses yeux
jOiit ouverts parce qu'il ne sait pas jouer comme votre
vaincre l'apathie générale; il n'y a plus chez nous aucun
esprit d'initiativeaucune force d'impulsion. Nos habi
tants semblent partager l'insensibilité de nos monuments,
ils sont froids et impassibles comme eux. Ainsi, tandis
que tout marcheque tout progresse ailleurs notre ville
seule semble se complaire dans son immobilité qui, pour
elleest la ruinela désolation la misère, la mort.
Quand comprendra-t-on enfin que ce n'est pas seule
ment de l'autorité communale que doit partir le mouve
ment rénovateur et que chacun doit apporter sa pierre
la reconstruction de notre cité, pour la faire enfin sortir
de ses ruines qui ne ressemblent que trop un tombeau?
Journal de Bruges.
Garde civique. Élections.
LÉOPOLD, Roi des Belges,
A tous présents et venir, Salut.
Vu notre arrêté du 18 du mois de juin, relatif la for
mation des compagniesbataillons et légions de la garde
eivique
Vu l'art. 107, le titre V de la loi du 8 mai 1848, et
notamment l'art 35, aux termes duquel les élections sont
considérées comme service obligatoire
Sur la proposition de notre ministre de l'intérieur,
Nous avons arrêté et arrêtons
Art. 1er. Dans toutes les communes du royaume où la
garde civique est activeles gardes composant les compa
gnies seront convoqués pour le 31 juillet courant, l'effet
de procéder, sans désemparer, l'élection des titulaires
de tous les grades de la compagnie, l'exception du ser
gent-major.
Art. 2. Les officiers de chaque bataillon seront con
voqués pour
1° Le 7 août prochainl'effet de procéder l'élection
du major, du médecin de bataillon et du médecin adjoint.
2° Le 14 du même mois, pour former la liste de can
didats aux fonctions de lieutenant adjudant-major et de
lieutenant quartier-maître.
Art. 3. Les officiers de chaque légion seront convoqués
pour le 14 août prochain, l'effet de procéder lélection
du médecin de bataillon et du lieutenant porte-drapeau
ainsi qu'à la formation de la liste de candidats aux fonc
tions ,de colonellieutenant-colonelcapitaine adjudant-
major, capitaine quartier-maître et capitaine rapporteur.
Dans les villes ayant plusieurs légions, il ne sera point
présenté de candidats pour cette dernière fonction.
Art. 4. Les titulaires de tous les grades prêteront entre
les mains du bourgmestre, immédiatement après leur
élection, le serment prescrit par l'art. 60 de la loi.
Art. 5. Les formalités établies par les articles 35 et 49
de la loi du 8 mai dernier, seront observées dans les élec
tions et présentations mentionnées aux articles 2 et 3 du
présent arrêté.
Art. 6. H sera dressé un procès-verbal séparé:
1° Pour les grades électifs du bataillon
2° Pour la liste de présentation de bataillon
3° Pour les grades électifs de légion
4° Pour la liste de présentation de légion;
Art. 7. Les procès-verbaux des élections et présenta
tions seront conformes aux modèles envoyés par le dépar
tement de l'intérieur.
Art. 8. Il sera adressé au gouverneur, dans le délai de
trois joursdeux expéditions des procès-verbaux men
tionnés aux n°" 2 et 4 de l'article 6 du présent arrêté.
Une de ces expéditions sera transmise au département
de l'intérieuravec propositions l'appuiavant le 25
août prochain.
Art. 9. Toutes les opérations prescrites par le présent
arrêté auront lieu dans les locaux fournir par les admi
nistrations communales, et la diligence du président du
conseil de recensement, autorisé déléguer, pour le sup
pléer dans la présidence des bureaux, tous membres de la
garde civique, son choix.
Art. 10. Notre ministre de l'intérieur est chargé de
l'exécution du présent arrêté qui sera obligatoire le jour
même de sa publication par la voie du Moniteur.
Donné Laeken, le 17 juillet 1848.
Le ministre de la guerre a décidé quepour ne pas
aggraver les charges de l'État, il n'enverra pas, cette
année, de troupes au cainp de Beverloo.
fils, qui a toujours eu de la joie autour de lui Ah ma
dame, vous insultez le malheur! Viens, viens, mon en
fant s'écria Eva tout en larmes. Viens, éloignons-nous de
ces cœurs sans pitié, qui n'ont que des paroles dures pour
notre infortune
Et la malheureuse mère, emportant son enfant, monta
rapidement dans sa chambre. Je la suivis. Elle posa
William terre, et s'agenouillant devant ce petit enfant:
mon fils mon fils s'écria-t-elle.
William s'avança vers elle et vint appuyer sa tête sur
l'épaule de sa mère.
Docteur, s'éeria-t-ellc, il in'aime, vous le voyez il
vient moi quand je l'appelle il m'embrasse Ses cares
ses ont suffi ma tranquillité, mon triste bonheur. Mon
Dieu, ce n'était donc pas assez Mon fils parle-moi, ras
sure-moi trouve un mot consolant, un seul mot dire
ta mère au désespoir! Jusqu'à présent je ne t'ai demandé
que de me rendre les traits de ton père et de me laisser
du silence pour que je puisse pleurer sans contrainte
aujourd'hui, William, il me faut des paroles de toi Ne
vois-tu pas mes larmes, ma terreur? Cher enfant, toi si
beau, si pareil ton père, parle, parle-moi!
L'instruction des 6,000 recrues de 1847, qui occupent
en ce moment le camp, avance beaucoup ces hommes
pourront être incorporés dans leurs corps respectifs le 1"
août prochain, ce qui permettra de renvoyer encore une
ancienne classe de milice dans ses foyers et de réduire
de nouveau les dépenses de l'armée.
On annonce que le 17e anniversaire de l'inauguration
du Roi sera célébré vendredi prochain avec beaucoup de
solennité dans la capitale. Il est probable que S. Em. le
cardinal-archevêque de Malines, attendu Bruxelles pour
clore les fêtes jubilaires en l'église des Minimes, officiera
également au Te Deum chanté Sainte-Gudule, et au
quel la famille royale assiste ordinairement.
La cérémonie religieuse sera suivie d'une grande revue
des troupes de la garnison. On dit aussi que quelques
promotions dans l'armée sortiront pour le 21 juillet.
Nécrologie.
L'armée vient de perdre une de ses plus anciennes
illustrations, M. le lieutenant-général baron de Tiecken
de Terhove est mort le 8 de çe mois Tongres, sa ville
natale, où il s'était retiré pour y passer ses derniers jours,
et jouir du repos qu'il avait si bien mérité après ses longs
et loyaux services. Comme conseiller communal il s'occu
pait encore des intérêts de ses concitoyens.
Né Tongres, le 1" janvier 1777, le général Tiecken
de Terhove était entré comme cadet au 2e régiment de
hussards bataves en 1795, et passant successivement par
tous les grades, il avait obtenu celui de lieutenant-colonel
des cuirassiers de la garde royale en 1809; de 1810
1815 il servit comme major, lieutenant-colonel delà vieille
garde au 2° régiment de chevau-Iégers lanciers, et fut
promu au grade de colonel le 1" juillet 1815.
Rentré alors au service des Pays-Bas au mois d'août
1815, il était général-major lorsqu'il fut mis la pension,
le 16 avril 1830.
M. le général-major Claisse, directeur du personnel
au ministère de la guerre, est décédé hier matin Bruxel
les, l'âge de 45 ans.
EXTÉRIEUR.
FRANCE. Paris, 15 Juillet. Parmi les com
missaires nommés pour examiner le projet de décret
sur les clubs, presque tous sont favorables ou la fer
meture ou au moins des moyens de surveillance ri
goureuse sur les clubs.
La proposition de M. Jules Favre, tendant réunir
l'état des domaines privés de l'ex-roi Louis-Philippe,
était hier l'ordre du jour du comité des finances.
MM. Bcrryer et Thiers ont successivement pris la pa
role contre la proposition. Les honorables orateurs ont
fondé leurs critiques sur les principes du droit. Louis-
Philippe ayant pu valablement transmettre ses droits
ses enfans, la proposition équivaut une véritable con
fiscation qui ne saurait être dans la pensée de l'assemblée
ni du gouvernement.
M. Garnier-Pagès a demandé l'ajournement fondé sur
l'inopportunité d'une discussion et d'une décision actu
elles.
M. Jules Favre, auteur de la propositiona été appelé
dans le comité. Il a déclaré qu'il était disposé réunir sa
proposition au décret qui avait été rendu par le gou
vernement provisoire, décret qui a été modifié, dit-on,
par la commission exécutivequi d'ailleurs n'avait pas
encore présenté l'assemblée son nouveau projet au
moment de sa retraite.
Des alarmistes continuent entretenir des appré
hensions pour la journée du 24 juillet et quelques-uns
des vaincuspar une forfanterie qui est un véritable at
tentat contre l'ordrevont répétant que tout n'est pas
fini, qu'on n'a encore vu qu'un commencement, etc. Nous
ne saurions dire trop haut qu'aucun effort nouveau des
mauvaises passions ne peut être redouté en ce moment.
Nous ajouterons que s'il n'était pas matériellement im
possible que la sédition relevât sa têteles forces réunies
Paris et les mesures prises pour le maintien de l'ordre,
ne feraient du combat qu'on voudrait tenter que l'occa
sion d'un exemplaire et dernier châtiment.
L'académie française va mettre, dit-on, au concours,
pour le prix de poésiela mort de l'archevêque de Paris.
Hélas hélas l'enfant resta sans mouvement, sans ef
froi, sans intelligence; un sourire seulement, un sourire
horrible voir effleura ses lèvres. Eva cacha sa figure dans
ses deux mains, et resta genoux sur la terre. J'entendis
longtemps le bruit de ses sanglots.
Alors je demandai au ciel de m'inspirer des pensées
consolantes qui pussent apporter cette pauvre mère une
lueur d'espoir. Je lui parlai de l'avenir, de guérison
attendre, de changement possible, probable, mais l'espé
rance ne se prête guère au mensonge. Là où elle n'existe
pas, elle ne se laisse pas entrevoir. Un coup terrible, un
coup mortel avait été porté, et Eva Meredith venait de
comprendre toute la vérité.
A dater de ce jour, un seul enfant descendit chaque
matin dans le cabinet de lord J. Kysington. Deux femmes
y venaient, mais une seule semblait vivre, l'autre se tai
sait comme ceux qui sont morts l'une disait Mon fils,
l'autre ne parlait jamais de son enfant 1 une portait le
front haut, l'autre avait la tête inclinée sur sa poitrine
pour mieux cacher ses larmes l'une était belle et bril
lante, l'autre était pâle et vêtue de noir. La lutte était
finie. Lady Mary triomphait.