LE 1 - JOURNAL D'YPRES ET DE L'ARRONDISSEMENT. Dimanche, 23 Juillet 1848. 11 M" 753. 8e %unée. Vires acquirit eundo. ABONNEMENTS Ypres (franco), par trimestre, 3 francs 50 c. Provinces, 4 francs. INSERTIONS Annonces, la ligne 15 centimes. Réclames, la ligne 30 centimes. Le Progrès paraît le Jeudi et le Dimanche. Tout ce qui concerne le journal doit ctre adresse l'éditeur, Marché au Beurre. On ne reçoit que les lettres affranchies. LWÉUlElIt. YPRESle Jtni.iKT. En exécution de l'art 1" de l'arrêté royal du 17 de ce moisles gardes civiques de cette ville composant les compagnies, seront convoqués pour Lundi, 31 Juillet prochain, l'effet de procéder, sans désemparer, l'élec tion des titulaires de tous les grades de la compagnie l'exception du sergent-major dont la nomination appartient au capitaine. La garde civique de la ville d'Ypres formera un ba taillon de six compagnies. Les compagnies se composent autant que possible des citoyens d'un même quartier. M. le président du conseil de récensemcnt a arrêté la division indiquée au tableau ci-joint qui désigne en outre les locaux où il sera procédé par chaque compagnie aux élections générales. Les officiers sont élus la majorité absolue des voix les sous-officiers et caporaux la pluralité des suffrages par scrutin de listes. Les titulaires des divers grades sont soumis la réélec tion tous les cinq ans. Les règles prescrites par la loi du 30 Mars 1836pour l'élection des conseillers communaux sont suivies pour celle des officiers, sous-officiers et caporaux de la garde civique. La garde civique peut être appelée rendre de grands services notre ville, mais elle ne pourra être utile qu'à la condition d'être fortement organisée les élections du 31 Juillet exerceront une influence décisive sur cette or ganisation et peut-être même sur l'avenir de l'institution nouvelle. Nous engageons donc tous les gardes composant les diverses compagnies, s'entendre sur les choix faire discuter les qualités des divers candidats, enfin donner leurs voix ceux qu'ils croiront les plus aptes remplir les grades qu'ils devront la confiance de leurs camarades. Nous espérons que l'on placera la tête des compa gnies des hommes conciliants et fermes, dans la force de l'âge, et ayant acquis l'expérience nécessaire pour remplir efficacement les fonctions de commandant de compagnie que les épaulettes de lieutenant et sous-lieutenant seront portées par des hommes moins âgés peut-êtremais non moins dévoués la chose publiqueactifsappréciant toute l'importance de l'institution de la garde civique et fermement résolus ne rien négliger pour la rendre utile. Enfin, que l'on ne perdra pas de vue dans les élections des sous-officiers et caporaux, qu'un bon cadre peut seul assurer la bonne organisation d'une compagnie, qu'il importe donc de choisir des hommes zélés, jouissant de l'estime publique et disposés acquérir l'instruction né cessaire. Nombre de gardes. Grand'place26 Rue S'-Jacques9 Rue de la prison2 Rue des chiens32 Marché aux fripiers3 Rue dite nouveau chentîn S'-Jacques1 Rue de la porte d'or3 Rue de la Lys2 Rue des plats2 Rue des Joséphincs2 82 Les élections pour les titulaires aux divers grades de celte compagnie auront lieu en la salle des séances du Conseil. Rue de Lille79 Rue basse1 Rue des tuiles1 Rue du lion rouge1 Place de la prison. 2 Quartier de cavalerie1 85 Les gardes de cette compagnie se réuniront en la Salle- bleue. Rue au beurre36 Rue S'-Jean5 Rue de la longue prairie2 Rue de la courte prairie2 Rue des Halles1 Rue Jansénius Rue de Dixmudc (de la Grand'place la rue S'-Martin). 15 Rue du vieux marché aux bois6 Cloître S'-Martin4 Rue de Boesinghe9 Petite place11 ~92 L'élection des officiers, sous-officiers et caporaux aura lieu en la salle du rez-de-chaussée (Hôtel-de-ville). Rue d'Elverdinghe14 Marché aux vaches3 Marché aux bois8 Rue du quai1 Rue de Dixmude (de la rue S'-Martin la porte). 29 Rue des récollets11 Brielen-lez-Y près13 S'-Jean-lez-Ypres4 ~83 La réunion pour l'élection des titulaires aux divers grades aura lieu au local des Halles, entrée par le Nieuw- werk. Rue de Thourout15 Rue kauwekind18 Rue de Mcnin5 sans lequel le jour présent passe, s'il est heureux, en ne donnant qu'un bonheur trop faible, s'il est triste, en lais sant le malheur trop grand. Jamais je ne vis une douleur plus noble dans sa sim plicité, plus câline dans sa force que celle d'Eva Meredith. Elle priait encore le Dieu qui la frappait. Dieu pour elle, c était celui qui peut l'impossiblecelui près duquel on commence l'espérance, quand les espérances de la terre sont éteintes. Son regard, ce regard plein de foiqui m avait déjà si vivement frappé, s'arrêtait sur le front de son enfant comme pour y attendre la venue de l'âme quelle appelait par ses prières. Je ne saurais vous pein dre la courageuse patience de cette mère parlant son fils, qui écoulait sans comprendre. Je ne saurais vous dire tous les trésors d'amour, de pensées, de récits ingénieux qu elle jeta cette intelligence ferméequi répétait comme un écho, les derniers mots du doux langage qu'on lui parlait elle lui expliquait le ciel, Dieu, les anges cherchant le faire prier, elle joignait ses mains, mais elle ne pouvait lui faire lever les yeux vers le ciel. Elle essayasous toutes les formes possiblesles pre mières leçons (le l'enfance; elle lisait son fils, lui parlait, occupait ses yeux par des images elle demandait la mu sique d'autres sons que les paroles. Rue des aumôniersA Place S'-Jacques1 Porte des récolletsI S'-Jacques-lez-Ypres47 88 Les gardes choisiront leurs officiers et sous-officiers en la salle du Grand Aigle d'or. Marché bas7 Rue du verger15 Rue du Cassel3 Marché aux poulets 4 Rue du séminaire1 Rue de l'étoile10 Rue Notre-Dame2 Rue des pauvres filles1 Rue du lombard5 Rue de la bouche7 Rue de l'esplanade1 Esplanade4 Rue des bouchers1 Rue du temple4 S'-Pierre-lez-Y près10 S'-Nicolas-lez-Ypres 12 87 Les élections de cette compagnie se feront au Salon d'Apollon. Récapitulation. Nombre de gardes82 idem85 idem92 Mm,83 idem88 idem. 87 Total. 517 On nous prie d'insérer la lettre qui suit A M' l'éditeur du journal le Propagateur, Monsieur l'éditeur, Un de vos correspondants, après avoir fait connaître par lettre insérée au Propagateur du 19 de ce mois, que deux enfants qui étaient élèves l'école primaire com munale se sont noyés accidentellement samedi dernier, ajoute: Nous ne pouvons dissimuler notre étonnement de ce que les deux morts ont été enterrés avec un certain éclatmusique en tête, enfin avec toute la pompe que l'on aurait pu accorder des sujets distingués. Les faits allégués par votre correspondant, lui ont sug géré des réflexions que je m'abstiendrai de qualifier, mais qui me paraissent au moins intempestives. Puisque lui- même demande des explications qu'il juge évidemment nécessaires, n'eut-il pas été plus logique d'attendre ces explications avant d infliger un blâme quelconque mérité ou non qui que ce soit >0 Uv 1 s p? »l I Le Mctlccin <lii village. (suite.) En quittant cette demeure, Eva Meredith quittait les seuls êtres qu'elle connût sur la terre, les seuls dont elle eût le droit de réclamer la pitié le monde s'ouvrait de vant elle, immense et vide: c'était Agar partant pour le désert. C'est horrible, docteur s'écrièrent les auditeurs du médecin du village: y a-t-il des vies si complètement malheureuses? Quoi vous avez vu vous-même? J ai vu, mais je ne vous ai pas encore tout dit, ré pondit le docteur Barnabé. Laissez-moi achever. Peu de temps après le départ d'Eva Meredith, lord J. Kysington se mit en route jiour Londres. Me trouvant libre, je renonçai tout nouveau désir de m'instruire j'avais assez de science pour mon village, j'y revins en toute hâte. Nous voilà donc encore dans cette petite maison blan che, réunis comme avant cette absence de deux années mais que le temps qui venait de s'écouler avait augmenté la grandeur du malheur Nul n'osait parler de l'avenir, ce moment inconnu dont nous avons tous tant besoin, et Un jour même, se faisant un horrible effort, elle ra conta William la mort de son père; elle espérait, atten dait une larme. Ce matin-làson enfant s'endormit pen dant qu elle lui parlait encore; des larmes furent versées; mais ce fut des yeux d Eva Meredith qu'elles tombèrent. Elle s'épuisa ainsi en vains efforts, en lutte persévé rante elle travaillait pour pouvoir continuer espérer mais aux yeux de William les images n'étaient que des couleurs a ses oreilles, les paroles n'étaient que du bruit. Cet enfant cependant grandissait et devenait d'une beauté merveilleuse. Si on ne l'eut vu qu'un instant, on aurait appelé du calme l'immobilité de sa physionomie; mais ce calme prolongé, continu, cette absence de tout chagrin, de toutes larmes, avait sur nous un étrange et triste effet. Ah il faut que souffrir soit bien inhérent notre nature, puisque l'éternel sourire de William faisait dire tout le monde Le pauvre idiot Les mères ne savent pas le bonheur qui se cache dans les pleurs de leur enfant. Une larme, c'est un regret, un désir, une crainte, c'est 1 existence enfin qui commence être comprise Hélas William était content do tout. 11 semblait le long du jour dormir les yeux ouverts il n'allait pas plus vite, il ne se retournait pas; il ne fuyait nul danger; il n'avait jamais d'ennui, d'impatience, de colère. S'il ne savait pas obéir r

HISTORISCHE KRANTEN

Le Progrès (1841-1914) | 1848 | | pagina 1