JOURNAL D'YPRES ET DE L'ARRONDISSEMENT.
I¥° 760. '8e Année.
Jeudi, 17 Août 1848.
Vires acquirit eundo.
Société de l'Union libérale.
INTÉRIEUR.
EXTERIEUR.
INSERTIONS: Annonces, la ligne 15 centimes. Réclames, la ligne 50 centimes.
ABONNEMENTS: Yprès (franco), par trimestre, 3 francs 50 c. Provinces, 4 francs.
Le Progrès paraît le Jeudi et le Dimanche. Tout ce qui concerne le journal doit
être adressé l'éditeur, Marché au Beurre. On ne reçoit que les lettres affranchies.
Le Comité directeur a l'honneur de convoquer les
sociétaires l'assemblée générale qui aura lieu, au Salon
d Apollonle Vendredi, 18 Août 1848, six heures du
soir, afin de procéder au choix des candidats définitifs
pour les prochaines élections communales.
Il ose espérer qu'ils apprécieront l'importance de cette
réunion, et quils voudront bien y assister.
Ce 15 Août 1848.
POUR LE COMITÉ
POUR LE SECRÉTAIRE ABSENT, LE PRÉSIDENT,
p. bf.ke. SL-r?» (Rém'tïoa.
YPRES, le 16 Voit.
Hier a eu lieu la première réunion de l'Union libérale
pour les prochaines élections communales. Cette réunion
n'avait d'autre but que la formation de la liste des candi
dats provisoires. Plusieurs personnes ont été présentées
mais une seule a réuni la majorité des suffrages, c'est M.
VandenDriessche, fabricant, en cette ville. Ce résultat ne
prouve, selon nous, que l'intention de beaucoup de mem
bres de maintenir la grande majorité des conseillers ac
tuels et nous avons la conviction que, s'il y avait eu des
vacations, plusieurs des personnes présentées auraient
rencontré les sympathies de l'assemblée.
Le temps qui, depuis quelques jours est la pluie, con
trarie considérablement nos compagnards qui n'ont pas
encore pu faire rentrer intégralement leur récolte. Plus
de la moitié des gerbes se trouve encore sur les champs dans
plusieurslocalités. Cependant la journée d'hier s'est écoulée
sans averseet il y a tout lieu d'espérer que le temps se
maintiendra assez, pour que tous les grains puissent être
bientôt mis en grange.
THÉÂTRE DE LA FAMILLE COURTOIS.
Représentation du 15 Août.
M. Louis Courtois ouvre la séance par quelques-uns de
ces jolis tours dans lesquels les appareils jouent leur rôle,
mais que l'on voit avec plaisir. Son confiseur est intéres
sant lorsqu'il sert les lots gagnés. Mais il devient fort
curieux lorsqu'il rapporte sur la pièce d'argent qu'on lui
confie l'appoint de monnaie indiqué par un spectateur,
C'est ainsi que sur 5 fr. il a rendu 2 fr. 61 c. Il est bien
plus extraordinaire lorsqu'il rapporte écrit sur un mor
ceau de papier le nombre qu'un amateur écrit sur une
ardoise.
M. Léonard Courtois est un jongleur consommé, même
lorsqu'il commence par ces exercices que tout le monde
a vus; bientôt il abandonne les boules de cuivre et même
ses boulets pour manier des bouteilles et des pipes avec
une dextérité merveilleuse puis renonçant ses mains
qui sont si agiles, il fait avec ses pieds danser, tourner,
polker un énorme balancier. Cet exercice prodigieux
s'appelle la trinka nationale.
Enfin on voit paraître le père Courtoisle patriarche
de cette intéressante famille, qui éblouit, étonne, étourdit
par sa dextérité, sa prestidigitation. Il a mis peine la
main sur une carteune pièce de monnaieun œufque
ces objets disparaissent, reparaissent, se transforment avec
la rapidité de l'éclair. Le plus souvent le magicien n'a
d'autres instruments que ses doigtsmais quels doigts
comme ils trépignent, s'impatientent dans le court inter
valle qui sépare deux tours c'est le mouvement perpé
tuel.
Il est impossible de déployer plus d'adresse, et le pu
blie a, par de justes applaudissements, témoigné sa
satisfaction. On ne lui a pas escamoté son argent.
CONSEIL PROVINCIAL
de la fmxdre occidentale.
Séance du samedi, 12 août 1848.
Présidence de M. le baron Charles Pecsteen De Lampreel.
question des flandres.rapport de la 1"
COMMISSION.
L'ordre du jour appelle la oormuuaicatioa des pièces apportées au
conseil. Il n'y eu a pas. On passe au second objet, le rapport de la
première commission et l'établissement d'un marché Thourout.
M. Dufort en donne lecture. Le rapport conclut ce que l'autorisa
tion soit accordée pour procéder une nouvelle enquête et sans con
suller les communes voisines, ce qui retarderait l'adoption de cette
mesure.
Il y a une proposition d'urgence appuyée.
n. surmontau nom des intérêts de la commune de Licbtervelde,
demande le renvoi la députation permanente pour plus ample
examen.
n. diertckx défend le rapport de la commission. Il fait valoir
l'utilité du marché pour l'agriculture du pays et dans l'intérêt des
fermiers.
m. surmont voit lè-dedans une question de convenance. Il s'éton
ne qu'on ait passé outre sans consulter la coinmuue de Liohtervelde,
qui est au moius aussi importante, sinon plus, que les communes
consultées.
Ou douue une seconde leeture du rapport.
La proposition de M. Surmont est mise aux voix par appel nomi
nal, 54 ont répondu non, 24 on dit oui. La proposition est rejetée.
La discussion du projet est ouverte et cluse sans débat, ou passe
au vote qui donue 54 voix en faveur du marché de Thourout.
Le rapport est adopté l'uuauimité moins 4 voix.
L'ordre du jour appelle le rapport de la troisième commission
concernant la proposition d'accorder un subside de 1,000 fr. l'effet
de rendre plus solennelles les fêtes de septembre, qui seront célé.
biéesà Bruxelles et auxquelles les provinces sont invitées prendre
part oette année, par une contribution quelconque.
m. coucxE lit ce rapport qui conclut l'allocation,condition
que le gouvernement portera son subside 5,000 fr., et que la ville
de Bruges souscrira pour 500 fr. au moins.
Il y a une proposition d'urgence.
La discussion est ouverte.
M. Mergbelynck demande la parole.
m. mekcheltnck n'était pas d'abord d'avis d'accorder le subside.
Il ne croyait pas que la province dût contribuer des fêtes célé
brer ailleurs que chez elle. Cependant comme il pense qu'on atta
che ce vote une importance politique et que ce vote n'engage pas
l'aveuir, il se rallie 1a proposition. U voit là-dedans une sorte de
manifestation nationale, née de circonstances, laquelle on ne
saurait donner trop d'éclat.
m. vaaMBUUT demande si toute la dépense de ces 1,000 fr. doit se
feire dans la provinoe.
m. le gouverneur déclare qu'il en sera ainsi, que le subside, tout-
à-fait exceptionnel, qu'on demande pour cette année seulement, est
destiné la coustruction des chars et leur décoration.
Le rapport est mis aux voix et est adopté l'unanimité muins
deux voix et l'absteution de M. De Croeser.
La discussion du rapport sur la question des Flandres est ouverts.
m. mergueltnck, au moment de discuter le rapport le plus capital
de la session, pense que le conseil auquel le temps a manqué pour
un examen approfondi, doit se trouver perplexe et irrésolu.
Quatre lignes de conduite se présentent le vote sans discussion j
la discussion du rapport avec modifications ou l'abandon des con-
clusions du rapport laissant la question des lois indécise.
Il y a une quatrième voie. Le conseil pour mettre sa responsabi*
lité couvert, pourrait renvoyer la discussion du rapport aux trois
commissions qui ne se sont pas enoore occupées de l'affaire. Ces
trois commissions, après s'être formées une opinion, nommeraient
un rapporteur, et l'on formerait ensuite une commission définitive
piésidée par M. Pecsteen qui formulerait un rapport que le conseil
discuterait ensuite solennellement. Le conseil a assez de temps jus
qu'à lundi pour examiner le rapport actuel en commissions, et de
manderait ensuite au gouvernement une session extraordinaire
pour s'occuper de la question.
m. van lede ne partage pas l'avis de M. Mergbelynck, il pense
que cet avis n'amènera aucun des avantages qu'espère M. Mergbe
lynck, quant une session extraordinaire, il ne la pense pas possible,
cause de la prochaine convocation des chambres et des élections
communales.
m. merghelynck croit au contraire que le gouvernement pourrait
difficilement se refuser accorder un nouveau délai pour les débats
d'une matière aussi grave. Il maintient sa proposition. U insiste
surtout sur la nécessité d'occuper toutes les commissions de la ques
tion dont a été saisie seule la deuxième commission.
m. le gouverneur est persuadé que le gouvernement est disposé
faire tout ce qu'il est possible pour arriver une solution, cependant
il y a une question légale, et il ne reconnaît pas au conseil le droit
de préjuger une question qui touche aux prérogatives de la cou
ronne. On ne peut qu'exprimer un vœu et M. le gouverneur est
très-disposé s'en rendre l'interprète, néanmoins, il ne voit pas la
possibilité d'une seconde session aussi facile qu'on le pense en raison
de la session parlementaire et des élections communales.
M. le gouverneur est loin de croire que la nomination de quatre
commissions ait pour résultat d'abréger la discussion. Il vaudrait
mieux, dit-il, aborder résolument la discussion du rapport. Il reste
encore auatre jours, si ces quatre jours ne suffisent pas pour résoudre
la question on pourra alors songer la possibilté d'une session ex
traordinaire.
m. merghelynck. Qui veut la fin, veut les moyens. Si le gouverne
ment, qui s'est longtemps occupé de la question du paupérisme, n'a
pu jusqu'à ce jour arriver une solution, il ne peut raisonnablement
exiger que dans une session d'un mois le conseil provincial puisse la
trouver. Il ne saurait donc refuser la session extraordinaire. Mon
intentionajoute M. Merghelynck n'est pas d interrompre nos
travaux, mais de continuer l'examen du rapport jusqu'à l'épuisement
de la session. L'œuvre en discussion n'a été élaborée que par une
partie du conseil, et le concours du conseil entier produirait évidem
ment quelque chose de plus complet.
m. van lede souhaite de tous ses vœux que la proposition de M.
Merghelynck produise un résultat plus complet que l'œuvre delà
2e commission mais la situation est telle qu'il n'y a pas d'autre
alternative que de discuter résolument le rapport paragraphe par
paragraphe, et de poser une solution quelconque.
m. vrambout appuyé la proposition de M. Mergbelynck. Il est
d'avis que d'ici lundiles trois commissions pourraient avanoer
considérablement leur travail et formuler un rapport dans lequel
toutes les opiuions divergentes se seraient mises d'accord. Ce serait
là un moyen d'abréger considérablement le travail.
mm. merghelynck et vramboudt posent bien nettement la proposi*
tion laquelle M. le gouverneur se rallie définitivement.
m. van ootbgijem soulève l'objection de savoir comment il sera
possible de discuter le rapport lundi, si l'on est forcé de nommer
une section centrale destinée coordonner les opinions dei trois
commissions.
m. merghelynck répond que s'il n'y a pas de nombreuses diver
gences, on pourra peut-être éviter la section centrale, et discuter
immédiatement au sein du conseil.
m. van ooteguem exprime le vœu que, pour ne pas perdre un
temps précieux, M. le gouverneur veuille bien, d'ici lundi, provo
quer un arrêté royal pour pouvoir continuer les travaux du conseil
mardi, mercredi, et jours suivants, jusqu'à la solution complète de
la question.
M. le président résume la discussion et se prononce dans le sens
de la proposition de M. Mergbelynckqu'il croit partagée par U
majorité du conseil.
m. van leob demande que cette proposition soit déposée au bureau.
M. Merghelyck défère ce désir. La proposition de M. Merghelynck
est on se le rappeléde déoider que la troisième commission du
Conseil se rassemblerait immédiatement en section, pour examiner
le rapport de la deuxième commission d'ici lundi et aborder lundi
la discussion générale.
m. GHBSQuièaB demande que la deuxième commission s'assemble
aussi, afin que chaque commission puisse lui faire part de ses obser
vations et que l'on puisse introduire immédiatement, mesure
qu'elles se produiront, toutes les modifications applicables au rap
port.
m. van ledb demande s'il est bien entendu que quel que soit
j état du travail des diverses commissions, le Conseil est bien décidé
aborder franchement lundi la discussion quand même du rapport.
Cette stipulation est accueillie d'un assentiment général.
m. van ooteghem qui paraît douter du zèle de ses collègues,
d» mande que la feuille de présence soit présentée dans les commis
sions.
On se récrie, et M. le président déolare que le Conseil en fait une
question d honneur.
La séanoe est levée midi et remise lundi, dix heures.
FRANCE. Paris, 13 août.
Le remaniement des bureaux de la guerre, qui
a fait supprimer quatre-vingt-neuf employés, après
la révision de toutes ies dépenses, a réalisé une éco
nomie de 425,000 fr., et il paraît impossible d'es
pérer davantage de ce côlé.
La société des familles qni, sous le règne de
Louis-Philippe, a eu tant de retentissement, vient de