JOURNAL DTPRES ET DE L'ARRONDISSEMENT.
SUPPLEMENT EXTRAORDINAIRE.
761. 8e Année.
DSananclie, 20 Août 1848.
Vires acqurnl tonde.
CANDIDATS DE L'UNION LIBÉRALE
Société «le l'Union libérale.
INTÉRIEUR.
Société de l'Union libérale.
INSERTIONS Annonces, la ligne 5 centimes. Réclames la ligne 50 centimes. I Le Progrès parait le Jeudi et le Dimanche. Tout ce qui concerne le journal c
ABONNEMENTS Ypres (franco), par trimestre, 3 francs 50 c. Provinces, 4 francs. être adressé l'éditeur, Marché au Beurre. On ne reçoit que les lettres affrancb
AUX PROCHAINES ÉLECTIONS COMMUNALES.
Avant-hier soir il a été procédé au choix des candidats dé
finitifs de I'Union libérale après une assez longue discus
sion, le scrutin a donné pour résultat le maintien des
membres actuels du Conseil. Ce sont
MM. VANDERSTICHELE de Maudis, Bruno, bourgmestre.
VANDEN PEEREBOOM, Alphonse, échevin.
IWEINS-HYNDERICK, Emmanuel-Henri, idem.
VANDERMEERSCH, Gérard, rentier.
ANNOOT, Louis-Frédéric, négociant.
VANDEN BOGAERDE, Théodore, greffier.
BOEDT, Pierre-Léopold-François, avocat.
SMAELEN, Martin, rentier.
BOEDT, Lucien, notaire.
LEGRAVERAND, Martin, conserv des hypothèques.
VANDE BROUKE, Charles, juge de paix.
MERGHELYNCK, Ernest, propriétaire.
BEKE, Pierre, négociant.
IWEINS-FONTEYNE, Henri, propriétaire.
DE GIIELCKE, Auguste, idem.
Le comité directeur a l'honneur de prévenir MM. les
membres de VAssociationque des assemblées générales
extraordinaires sont fixées au Dimanche 20 et Lundi 21
Août 1848, 6 heures du soir, au grand Salon d'Apollon.
Ypres, ce 20 Août 1848.
le président,
LE SECRÉTAIRE, (3 SifS SI»
ERN. MERGHELYNCK.
ordre du jour
Dispositions urgentes pour les prochaines
élections communales.
YPRES, le 20 Aoit.
Les élections pour le renouvellement intégral du Con
seil communal se présentent pour notre ville sous un
aspect entièrement nouveau. Jusqu'ici le parti catholique
avait la franchise d'opposer ouvertement ses candidats
ceux du parti libéralil n'en est plus de même aujour
d'hui la lutte se trouve transplantée sur le terrain si
glissant des personnalités.
Après de longues délibérationsla société de Y Union
libérale a décidé par un vote solennel qu'elle porterait
pour candidats TOUS LES MEMBRES SORTANTS.
Fidèles au drapeau sous lequel nous marchons depuis
huit anssous lequel nous avons combattu et qui a été
témoin de notre victoire, nous soutiendrons les candidats
proposés par Y Union.
Il nous serait facile sans doute d'énumérer les actes
utiles posés par l'administration actuelle, les institutions
qu'elle a crééesles améliorations qu'elle a réalisées, de
rappeler enfin les éminents services rendus durant la
dernière crise, service qui leur ont mérité la plus belle
récompense que des administrateurs peuvent espérer. Si
les membres actuels du Conseil sont nos amis politiques
nous ne voulons être ni leurs apologistes ni leurs flatteurs.
Mais nous ne pouvons comprendre pourquoi le corps élec
toral songerait aujourd'hui éliminer des mandataires
qu'il s'est choisi une époque où peu d'hommes osaient
accepter les candidatures offertes par le parti libéral
parce qu'alors il y avait danger, des mandataires qui ont
justifié depuis la confiance placée en eux.
On ne peut dissimuler après tout, que chasser de l'as
semblée de la commune des hommes qu'on y a spontané
ment placés, c'est leur infliger un blâme qui devient une
ingratitude flagrantequand ces hommes ont consacré
avec succès une partie de leur existence au service de la
ville.
Quels sont donc les motifs qui pourraient déterminer
les électeurs poser un fait si grave? Nous n'en voyons
aucun. Quels sont les prétextes que l'on allègue? l'âge
de quelques conseillers. Mais nous le demandons
tousnous faisons un appel leurs consciences, l'admi
nistration actuelle n'a-t-clle pas répondu tous les vœux,
tous les besoins? N'est-ellc pas paternellesage et pré
voyante? Eh quoi! parce que des conseillers ont vieilli,
parce qu'ils ont rendu de longs et honorables services, on
leur réserverait au lieu d'une couronne civique, une éli
mination brutale et sans excuse. Et au profit de qui com
mettrait-on cette action déloyale? Au profit probablement
de quelques hommes sans expérience administrative et
qui n'ont d'autres titres qu'une ambition trop précoce.
D'ailleurs que les électeurs Yprois y prennent bien
garde; derrière les hommes nouveaux se trouve un parti
qui n'osant plus se montrer en face, n'a qu'un but celui
de semer la discorde en notre ville et d'entraver la marche
progressive et libérale que l'administration actuelle n'a
cessé de poursuivre.
Électeurs Yprois, vous qui depuis douze années avez
marché avec courage sous le drapeau du libéralisme
vous ne vous laisserez pas prendre aux pièges grossiers
que Ton vous tend, vous ne poserez pas un acte de noire,
ingratitude et vous n'oublîrcz pas lorsqu'on vous dira que
Ton veut améliorer notre régence que le mieux est sou
vent l'ennemi du bien.
Le journal clérical de cette ville est charmant lorsqu'il
accuse notre parti de violer la liberté des votes, lui, dont
les patrons n'ont reculé jusqu'à ce jour devant aucun
moyen pour imposer leurs candidatures. Il ose nous qua
lifier de parti oligarchique et parler de cabinet noir. Ja
mais nous n'avons rencontré un plus grand abus de mots,
et si nous nous attendions des reproches et des récri
minations, ce n'était certes point ceux d'appartenir au
parti oligarchique.
Qui donc a combattu avec plus de force et de persévé
rance les prétentions de l'aristocratie et du clergé
Qui a été l'organe sincère et dévoué de tous les inté
rêts de la bourgeoisie?
Oh c'est sans doute lorsque la désignation des can
didats se faisait Bruges dans le cabinet de Monseigneur
l'Évêqueque les élections étaient libresc'est sans
doute lorsque les électeurs ne pouvaient déposer dans
l'urne que le bulletin donné par leur pasteur, que les
élections étaient l'expression libre de la volonté du peuple!
Pendant dix-sept ans, nous avons combattu des pré
tentions aussi exorbitantes et nous sommes parvenus
rendre au corps électoral la liberté que le véritable parti
oligarchique a toujours cherché lui ravir.
Notre tache n'est point finie des ambitions malheu
reusement déçues donnent ce parti un nouvel appoint,
une nouvelle forme pour nous la lutte restera la même,
par ce qu'au fond le parti reste le même, et quel que soit
sa nouvelle enveloppe, les antécédents de MM. Lambin-
Mortier, YAN DOORNE, MULLE, Joseph BEKE, etc., et
des autres principaux membres de la réunion du Par
nasse, lui donnent une couleur politique sur laquelle il
n'est pas possible de se méprendre.
Le Propagateur affirme qu'une scission vient d'éclater
au sein de l'Association libérale au sujet du choix des
candidats du Conseil communal. Il ajoute que plusieurs
membres ont donné leur démission et constitué une nou
velle association qui s'est réunie au Parnasse. Enfin il
termine en disant que le nombre d'électeurs présents était
de quarante, et qu'à l'assemblée préparatoire de la société
libérale, il n'y avait qu'une cinquantaine de membres,
parmi lesquels il y avait plusieurs personnes qui ne pos
sédaient pas les conditions électorales.
Il y a dans ces quelques lignes autant de mensonges
que de mots les hommes du Propagateur le savent aussi
bien que nous, mais ils ne reculent devant aucune ca
lomnie pour égarer l'opinion publique et pour satisfaire,
leurs basses passions de haine et de vengeance. Non, il
n'est pas vrai qu'une scission ait éclaté dans le sein de
l'Union libérale; sept membres ont donné leur démis
sion, et parmi eux il y a trois candidats qui n avaient
point obtenu la majorité dans l'association; en revanche
8 nouveaux membres sont présentés. Quant la réunion
du Parnasse, ellecomptait 54 membres dont 9 candidats
déçus ou malheureux dont l'ancien noyau du parti clé
rical a su habilement exploiter l'ambition. Pour ce qui
concerne l'assemblée préparatoire de l'Associationil y
avait 73 membres présents dont 67 électeurs.
Voilà la vérité et nous avons la confiance que les 128
membres qui composent encore l'Union libérale, ne se
laisseront point égarer par toutes ces tentatives qui sont
mises en œuvre pour désorganiser une société qui, dans
toutes les élections, a rendu des services incontestables.
Aujourd'hui Ton ne cherche qu'à démolir l'Association
n'importe au profit de qui et l'obstacle mis de côté, Ton
culbutera les hommes que Ton porte en ce moment sur le
pavois pour rendre l'ancienne coterie cléricale la domi
nation qu'elle a si longtemps exercée sur la commune.
Séance du Vendredi, 18 Août 1848.
La séance est ouverte 7 heures du soir.
En l'absence de M. Ernest Merghelynck, secrétaire de
la société, M. Pierre Beke, conseiller communal, est prié
de vouloir bien remplir ces fonctions.
M. le président résume les discussions et les résultats
des opérations qui ont eu lieu la dernière séance. On a
fait courir le bruit, dit-il, que notre société, qui a si puis
samment contribué au triomphe du parti libéralest en
pleine dissolution, que des démissions en masse ont éclairci
nos rangs; eh bien, Messieurs, je suis heureux de pouvoir
vous donner l'assurance que cette masse se réduit quatre
membres de la société Dans une précédente séance, je
vous avais dit que dans mon opinion, le parti catholique
vaincu ne se présenterait plus sur le champ de bataille
je pense m'ètre trompé. D'où partent, en effet, les bruits
calomnieux que Ton sème par la ville? de nos adversaires.
N'ont-ils pas affirmé que le comité avait pesé sur la so
ciété pour atteindre le résultat obtenuet pourtant si le
comité a suivi la marche adoptée, ec n'est qu'après mures
et longues délibérationsafin d'éviter d'autres inconvé
nients et de laisser tous une liberté entière. N'ont-ils pas
dit ouvertement que moi-même j'avais influencé vos votes?
Messieurs, si un électeur de cette ville prouve ou affirme
que j'ai cherché exercer la moindre influence, que je lui
ai même fait connaître mon opinion personnelle, je m'en -
gage verser la caisse du bureau de bienfaisance une
somme de mille francs. Aujourd'huicette heure, des
électeurs sont appelés se réunir, quels hommes ont pro
voqué cette réunion destinée combattre en tout ou en
partie les résultats de nos délibérations? Je l'ignore, mais
j'ai la conviction qu'à leur tête se trouvent ceux qui se
sont montrés depuis douze anshostiles au progrès des
idées libérales. Ces faits me prouvent que nos ennemis
politiques, trop faibles pour nous attaquer en face, ont
recours aujourd'hui la ruse. Groupant tous les mécon
tentements, exploitant les ambitions déçues, flattant des