Les cléricaux indépendants ont été offrir la candidature de conseiller com munal M. MVLOU-VERGAUWEN, QUI L'A NETTEMENT REFUSÉE. BRASSEUR. Ensuite nous y voyons parmi les membres actifs le nommé BEGEnEM, ANCIEN ORPHELIN DE LA PAUVRE ÉCOLE, NOURRI PAR LA VILLE, ANCIEN EMPLOYÉ A L'HOTEL DE VILLE, PLACÉ, PROTÉGÉ ET POUSSÉ PAR CEUX QU'IL DÉNIGRE ACTUELLEMENT. Tel est le personnel qui se met en tète de diriger les élections communales maintenant. Elle serait heureuse la ville qui pourraient comptersur des administrateurs qui ressemblerait le moins du monde au personnel composant le comité, et nous espérons bien que nos concitoyens y verront clair. Nous avons dit qu'une réunion d'électeurs se propose d'éliminer MM. Iweins-IIynderick, Annoot, Louis, Boedt, avocat, Ernest Merghelynck et Auguste De Ghelcke, pour les remplacer par MM. Cardinael, Édouard, Vande Cas- tcele-Pyssonier, Vanden DriesscheIgnace, Lapiere Louis, et Beke, Joseph. En pesant ceux qui doivent remplacer les anciens, nous croyons que les électeurs les trouveront très-légers et peu dignes d'occuper un siège l'Hôtel-de-viUe. A l'exception de M. Beke, que jamais on ne devrait choisir pour beaucoup de motifs, dont nous en avons déduit quelques-uns, les autres peuvent être des spécialités, mais aucun ne peut convenablement s'ex primer en français, et une ville ne devrait au moins pas se faire représenter par des individus lâchant les plus abominables pataquès ou parlant le charabias mi-flamand, mi-français le plus distingué. 11 est une autre observation que nous devons faire aux électeurs, c'est que parmi les nouveaux se trouvent deux étrangers. Nous ne repoussons pas celui qui, né ailleurs, réside parmi nous, et se trouve désigné par ses capacités ou ses talents aux choix de ses concitoyens, mais il est loin d'en être ainsi en cette occurrence. Nous croyons que les anciens conseillers peuvent avec avantage être com parés aux candidats qu'on leur oppose. Nous croyons que sous le rapport de l'indépendance et de la fermeté de caractère, la nouvelle liste ne vaut pas l'ancienne. L'opposition la régence actuelle se compose de quatre éléments de la mauvaise queue du parti clérical, de mé- eontents de tout genre qui repoussent ce qui existe sans motifs, des brasseurs qui veulent avoir la faculté de frau der leur aise, et d'un certain nombre de boulangers qui voudraient cuire le pain leur guise sans tarif. Coalition j d'intérêts privés avec des passions personnelles. Avis aux électeurs. Quand on a proposé l'élimination de M. Ernest Mer ghelynck, on a dit Il faut abattre le drapeau! Sans ajouter de quoi. Comme cet honorable conseiller ne pourrait être que le drapeau de l'opinion libérale, si c'est ce drapeau qu'oh veut abattre, c'est donc dans l'intérêt de l'opinion cléricale qu'on travaille et non en faveur du commerce et de l'industrie auxquels le libéralisme n'est nullement antipathique. LES ÉLECTIONS COMMUNALES. On nous dirait revenus au plus fort de nos luttes avec des adversaires intraitables, mais qui alors au moins avaient le courage de leur opinion. Aujourd'hui ils ont fait peau neuve. C'est l'industrie, le commerce, l'amour de l'indépendance qui pousse les anciens catholiques revenir de nouveau la charge. Repoussé sous leur propre nom, ils essaient de rentrer sous un autre nom l'IIôtel- de-ville, d'où ils ont été expulsés en 1836. Aujourd'hui cela n'est encore que peu apparent, on ne doit pas mar cher trop vite, car quand on s'avance trop grands pas on risque d'être renversé au moindre choc. Aussi l'a-t-on senti, et pour commencer, leurs hommes les plus signifi catifs n'ont pas trouvé place sur leur liste de candidats. La tentative essayée avant les élections générales n'a pas réussi alors. On se rappelle les indépendants qui de vaient se réunir, pour proclamer M. J. Malou, candidat du commerce et de l'industrie. Aux élections provinciales, aucun intérêt majeur n'étant en jeula lutte a été sans signification. Le choix des officiers de la garde civique n'a pas eu lieu sans faire des victimes, sans froisser des amours propres, sans faire essuyer des déconvenues. De là un certain nombre de mécontents qui, joint au noyau de l'ancien parti catholique, se sont remués avec une ardeur qui parait singulière celui qui ignore que les passions personnelles sont infiniment plus incendiaires que les passions politiques. A l'élection préparatoire pour les candidats de l'association, d'autres ambitions ont été blessées. Des personnes qui voulaient être candidats quand même, ont échoué la première épreuve et de là le plus extrême mécontement chez ces individus qui ne voyaient dans leur présence l'association, qu'un moyen de se faire nommer au conseil communal. Du moment que cet espoir s'est évanoui, comme le but n'était pas atteint, ces fervents apôtres du libéralisme ont quitté l'association et se sont jetés dans les bras des cléricaux qui étaient tombés assez bas, pour n'être plus rien par eux-mêmes. Aussi le premier cri a-t-il été de remplacer au conseil communal, ceux qui, par leur âge et leurs infirmités, ne pouvaient plus être aussi utiles que des conseillers jeunes et par conséquent plus actifs. Mais peine. la partie était- elle montée que le bout de l'oreille a percé et au lieu des vieux conseillers, on a éliminé ceux qui par leur carac tère et leur énergie, ont rendu le plus de services la ville. Mais c'étaient des libéraux et des hommes incapables de transiger avec leur opinion. Ce sont les conseillers de cette trempe qu'on a voulu par forme d'essai, éliminer grands renforts de charlatanisme et sous prétexte de commerce et d'industrie. Ne sommes-nous pas fondés dire que c'est en faveur de l'opinion cléricale que tout ce mouvement s'opère? n'est-ce pas dans le but d'éliminer ses adversaires les plus décidés, que tout ce remue-ménage a lieu. En exa minant bien la marche suivie par les meneurs de la réu nion du Parnasse, on en veut surtout un seul homme, parce que cet homme s'est toujours trouvé la tête de toutes les institutions destinées propager les idées libé rales. Aux yeux de tout homme de bon sens, toute la conspiration qu'on a ourdie contre les élusque na guère on couronnait, n'est faite qu'au profit des Bertrands du parti clérical par quelques Ratons libéraux. Le parti clérical prétend que les associations détruisent toute libertéindividuelle dans le parti libéral; son gré la majorité ne devrait pas y faire loi alors le parti se frac tionnerait en individus, il n'y aurait plus association cela lui conviendrait merveille, lui qui reçoit d'en haut non des propositions discuter, réformer, admettre ou rejeter, mais des décisions dogmatiques auxquelles on se soumet sans contradiction, lui qui traite les matières politiques comme les matières de foi, par voie d'autorité et non par voie d'examen et qui en a donné une preuve éclatante quand il a proscrit le Jour nal des Flandres et en a défendu la lecture aux curés et aux vicaires, auxquels il l'avait imposé auparavant, parce que ce journal tout en déclarant se soumettre aveugle ment aux décisions du haut clergé en matière de foiet ne vouloir s'écarter jamais de plus sévère orthodoxie demandait quelque liberté d'opinion en matière purement politique: lui, qui tient non des réunions, mais des con ciliabules secretsinconnusclandestinsqui ne travaille qu'en cachette en l'obscurité. Lambin, Fils, éditeur, marché au Beurre, 1, Yprei.

HISTORISCHE KRANTEN

Le Progrès (1841-1914) | 1848 | | pagina 2