EXTÉISSEFI&. Faits divers. FRANCE. Par s s, 27 août. Le rapport sur le projet revisé de constitution sera lu lundi prochain l'assemblée, par M. Armand Marrast. M. Proudhon a déposé, dans la séance du 22, une proposition relative un emprunt national de deux mil liards de francs, et la réunion de la banque de France au domaine public. L'examen de cette proposition a été envoyée au comité de l'agriculture et du commerce. Un amateur de transportalion. Hier un individu, qui depuis a déclaré se nommer Poly, ouvrier en fil de fer, se présenta au corps de garde de la caserne S1 Martin et demanda parler l'officier du poste. Celui-ci s'étant approché, Poly lui dit qu'il venait le prier de le faire arrêter. Mais je n'ai aucun motif pour vous retenir prisonnier, objecta l'officier. Des motifs continua Poly, il y en a un bien suffi sant; je suis insurgé de juin, et je me trouvais au clos Saint-Lazare, où, Dieu merci, ça chauffait assez rude. Voilà la chose. J'ai une envie démésurée de voir du pays Paris m'ennuie. D'ailleurs, j'ai comme un fond de chagrin d'avoir ainsi tiré sur des français, sans trop savoir pour quoi, et j'éprouve réellement le besoin de changer d'air. Et puis, ça m'affecte aussi de voir que d'autres sont pris, tandis que moi, qui en ai fait autant qu'eux, on me laisse bien tranquille. Ça me semble une lâchetéje vous en prie donc, arrêtez-moi. Malgré le ton de franchise et de simplicité de l'ouvrier, l'offieier ne savait trop s'il avait affaire un fou il ne concevait pas surtout l'ardeur qu'il mettait convoiter la transportation, sort assez peu envié. Poly, en voyant son hésitation, parut inquiet et ajouta «Vous ne me croyez pas mais, s'il vous fautdes preuves, je vous en fournirai. Cette obstination avait un caractère trop décisif pour que le désir de l'ouvrier ne fût pas satisfait, et il a été écroué la Conciergerie. (Droit). Des désordres déplorables ont eu lieu Lille, jeudi soir. Le maire M. Boute-Pollet, a été maltraité parla populace. Force cependant est restée la loi. Quatre des perturbateurs ont été arrêtés. La garde nationale était sous les armes. On annonçait que MM. Louis Blanc et Caussidière avaient été arrêtés ce matin l'issue de la séance de l'Assemblée nationale, et qu'ils avaient été conduits di rectement Vincennes. L'on nous écrit d'un autre côté, que cédant aux instan ces de leurs amis politiques, Louis Blanc et Caussidière ont consenti se soustraire leurs juges et sont partis pour la Belgique où ils doivent être arrivés ce matin. La première partie de la séance, close 5 heures 1/2 du soir, pourrait s'appeler la journée des démentis. Ainsi, M. Casy a donné un démenti M. Lacrosse qui le lui a renvoyé. M. Charras a donné un second démenti M. Lacrosse qui s'est empressé de le lui rendre. MM. Portalis et Landrin ont donné chacun un démenti M. François Arago qui a répliqué par un double démenti, lequel a amené M. Lcdru-Rollin la tribune. De là, plusieurs démentis sont échangés entre M. Lcdru-Rollin et Fran çois Arago. A la suite de cet incident, MM. Turck et Beaune se sont prodigués de gros et lourds démentis. M. Lefranc (des Pyrénées) a cru devoir donner un dé menti M. Bauchart qui n'a pu faire autrement que de le lui restituer. II y a encore eu d'autres démentis échangés entre d'autres honorables membres. Et au milieu de ce feu croisé de démentis, la chambre restait peu près impassible et elle paraissait avoir pris son parti de ne pas se laisser entraîner des orages par lementaires comme on en a vus dans son sein, propos de questions beaucoup moins importantes. Nous comprenons mal le bruit généralement accré dité hier dans les bureaux de l'assemblée et dans le salon delà Paix de l'arrestation de M. Le Blanc et Caussidière. Les détails qui ont été recueillis ce sujet, non pas seule ment.par nous, mais par tous les journaux, passaient pour quasi-offieielset c'est avec une extrême surprise que nous avons trouvé ce matin dans le Journal des Débats et dans le National la lettre suivante, apportée qu bureau de ces feuilles par un ami de M. Louis Blanc. Frappe, non comme coupable, c'était impossible, mais comme ennemipar des hommes en qui les pas sions politiques ont fait faire tout sentiment d'équité, je m'éloigne pour mieux protester contre les conséquences de l'état de siège et l'empire de la force. Je ne puis croire que la France soit d'humeur souffrir que la cour de la justice régulière reste suspendu longtemps encore. Quand le jour des débats sera venu, je serai là. Locis Blaxc, 96 août 1848, h La Gazette des Tribunaux donne, de son côté, la note qu'on va lire >i Ce matinen vertu d'un réquisitoire de M. Pinard procureur de la république, deux mandats d'amener ont été lancés par M. Bertrand, juge d'instruction, contre MM. Louis Blanc et Caussidière. Des commissaires de police et leurs agenschargés de mettre ces mandats exécution se sont, immédiatement transportés au domicile de M. Caussidière Sainte Marie, cité Beaujon, rue Constantine, 26, et au domicile de M. Louis Blanc, rue Neuve-Vivienne, 57. Ces messieurs n'ont été trouvés ni l'un ni l'autre, ris avaient quitté leur domicile vendredi sept heures du soir et n'y avaient pas reparu depuis, M. Bertrand, juge d'instruction, a procédé, en pré sence de M. le procureur de la république, une perqui sition dans l'appartement de M. Caussidière et dans celui de M. Louis Blanc. Les papiers saisis chez M. Caussidière ont été trans portés au greffe. Le bureau de M. Louis Blanc a été mis sous scellé. Ce soir, onze heures, les mandats d'amener n'a vaient pu encore recevoir leur exécution. Enfin on nous communique cet après-midi les rensei gnements que voici MM. Louis Blanc et Caussidière devaient d'abord être arrêtés l'assemblée, mais par un sentiment de haute convenance, M. le général Cavaignac ne voulut pas que cette arrestation fut faite dans le sanctuaire même de la législature. On reçut ordre de ne les arrêter qu'à domicile. Mais MM. I.ouis Blanc et Caussidière ne rentrèrent pas chez eux. La police est cependant dans la confidence du lieu de leur retraite, et si l'arrestation n'a pas eu lieu jusqu'à présent, c'est que les deux représentants poursuivis ont promis de se constituer prisonniers aujourd'hui même. Voici enfin ce que nous lisons dans un journal du matin La nuit dernière, pendant que la chambre procédait l'un des scrutins, on a remarqué M. Caussidière se te nant auprès du banc du général Cavaignacet causant avec lui, dans une attitude fort calme. Quelques instants avant M. Louis Blanc s'était également approché du pré sident du conseil, et était en proie une vive agitation, laquelle M. Cavaignac opposait une attitude calme et impassible. Le deuxième conseil de guerre tiendra audience jeudi 24 courant, sous la présidence de M. le colonel Destaing, pour juger trois affaires l'insurrection de juin. Ces affaires sont celles des nommés Leharcnger, Tra vaillé, Gossclin et Chcminade. L'affaire la plus importante sera celle du sieur Gosselin, capitaine de la 12° légion de la garde nationale, et du pharmacien Chcminade. Ces deux accusés seront jugés ensemble l'un est signalé comme ayant commandé le feu, la tète des insurgés, quand la garde nationale de la 11° légion est arrivée pour détruire la barricade élevée la place Cambrai, près du collège de France. Le pharmacien Chcminade est inculpé d'avoir établi une fabrique de poudre dans le laboratoire de la phar macie qu'il tient dans ce quartier. Le nommé Victor Testulat a formé un pourvoi en révision contre le jugement du conseil de guerre qui l'a frappé. Même pourvoi a été formé par Pierre Jusseaud, fondeur en cuivre, sous-lieutenant dans la 5e légion de la garde nationale- Cette loi du 24 mai 1834,' dont les conseils de guerre paraissent devoir faire une application fréquente, fut vo tée peu de jours après les événements de la rue Transno- nain. Elle avait pour but de changer la législation du code pénal de 4810 dans ses dispositions relatives aux détenteurs, fabricants, débitants et distributeurs d'armes et de munitions de guerre, et elle étendit, dans les dix articles qui la composent, une gradation de peine depuis un mois de prison jusqu'à la peine, de mort. L'ex-commandant Dupont vient de faire imprimer et distribuer un mémoire intitulé: Ce que j'ai fait dans les journées de juin 1848. Dupont termine ainsi son mé moire: Un mandat d'amener a été décerné contre moi, je n'en suis ni étonné ni effrayé. Si je n'ai pas cru devoir m'offrir aux rigueurs de la détention préventive, il est compris que je n'ai pas entendu me soustraire la jus tice. Au jour du jugement, je ne ferai pas défaut, je serai là. Je n'ai rien craindre; je n'ai rien faire excuser, a Ainsi les débats s'engageront contradictoiremcnt contre les deux accusés. Cette importante affaire qui comprend également l'accusation dirigée contre M. Pinel-Grandehampsera portée l'audience du 1er conseil de guerre dans le com mencement de la semaine prochaine, et durera plusieurs jours. M" Chaix-d'Est-Angc est chargé de la défense' du principal accusé. Il était question aujourd huidans la salle des con férences, d'un projet de décret qui ne tarderait pas être présenté pour obtenir de l'assemblée nationale une in demnité en faveur des colons victimes de l'abolition de l'esclavage, On lit dans la Gazette de Lyon: On nous assure que beaucoup d'ouvriers quittent, depuis quelques jours, notre ville, pour se rendre Paris. Quel motif peut les appeler dans la capitale, où ils n'ont en ce moment, ni chance niespoirde trouver du travail? Est-ce que l'émeute ferait des recrues pour de nouvelles journées On nous assure que M. Prudhonpar suite de la suspension du Représentant du Peuplea offert sa collo- boration au journal l'Univers. Cette proposition a été gra vement débattue dans un comité composé de MMMon- talembert, Falloux, etc. Nous ne savons si le pieux synode de l'Un t'y ers ouvrira la portede l'église au Méphistophèlès du communisme. Un bâtiment anglais, chargé d'émigrants, l'Océan mo- narcha brûlé en mer, sur les côtes d'Angleterre. Il avait bord environ 360 personnes y eompris l'équipage et les émigrants cent de ces malheureux ont péri. La frégate brésilienne Alphonse, a sauvé 160 personnes. Le marquis de Lisbos, l'amiral Grcnfcll et le prince da Joinville ont surtout coopéré au sauvetage. Lorsque toute chance de sauver ces infortunés paraissait complètement perdue, le prince, debout sur la carcasse du bâtiment, descendait de ses propres mains 100 personnes dans la chaloupe, 60 naufragés ont été recueillis par un bàteau de pêche. On annnnce qu'un courrier extraordinaire arrivé do Danemarck Paris a apporté la nouvelle que l'armistice venait d'être définitivement conclu KichI, grâce surtout aux soins de 51. Bellecourt, chargé de suivre les négocia tions au nom de la république française, et l'interven tion de 51. Cowley, représentant de la Grande-Bretagne. 51. le comte de La Slarmora, chef d'état-major de l'armée piémontaise Milan, le même qui a sauvé le roi Charles-Albert dans les troubles dont celte ville a été le théâtre l'approche de l'armée autrichienne, est arrivé hier Paris avec une mission du gouvernement sarde au près de la république française. 51. de La 5Iarmora est descendu l'hôtel de l'ambas sade de Sardaigne. La Gazette de Vénise du 13 confirme la nouvelle que nous avons donnée de l'attaque dirigée pas les Autri chiens contre 5Ialghera. L'ennemi eu 16 morts et 22 blessés quatre de ses canons ont été démontés les bar ricades et les fortins qu'il avait établis ont été tous détruits. Une lettre particulière du 16, sous la rubrique rade de Vénise, porte ces mots L'escadre ennemie est sortie de Trieste, elle croise dans les eaux de l'Istrie, Nous partons ce soir pour lui barrer le passage et la combattre. D'autre part, l'Opinione de Turin du 22 dit que le mi nistère a envoyé l'amiral Albani l'ordre de se rendre aux îlcS'Ionicnnes jusqu'à l'expiration de l'armistice, épo que laquelle il recevra de nouveaux ordres. Si cette nouvelle se confirme, le départ de l'escadre piémontaise mettra Vénise découvert et paralysera tout moyen d'action de la part de la flotte républicaine, trop faible pour agir seule, ÉLECTIONS OU 22 AOUT 1848, HAAS LES COMUIAES DE ^'ARRONDISSEMENT D'APRES. BAS-WARNÊTON, Électeurs inscrits 34. Votants 31. Alajorité ab solue 16. Ont obtenu: M5I. Ilalluin, Ignace, cultivateur, 28 suffrages; Versiraete, Chrétien,bourgmestre, 24; Lepou- tre, Charles, échevin, 22 Vandermeersch, Jean-Baptiste, 20; De K-erlc, Jean-Baptiste, 19; Paret, Hubert, 17; Becquaert, élu au scrutin de ballotagc par 22 voix sur 27 votants, BECELAERE. Électeurs inscrits 103.Votants 73.5Iajorité ab solue 57. Ont obtenu 3151. Bayaert, Ferdinand, notaire, bourg mestre, 71 suffrages; Deleforlrieéchevin71; Vande Pitte, Joseph, 67; Vcrmeulen, Ignace, 70; Vanneste, François, 65; Leroux, Jean-Baptiste, 66; Rousseau, marchand 62 WostynIgnace56 Vuylsteke, Charles, 51. BIXSCIIOTE. Électeurs inscrits 68. - Votants 35. -Majorité absolue 18, Ont obtenu: MM. Delaux, particulier, bourgmestre, 33 suffrages; Ghyselen, François, meùnier, échevin, 35; Van Wonterghem, Hubert, 54; Louwagie, Philippe, 35; Therry, Pierre, 35; Baelcn, Pierre, 35; Peene, Jacques, 26. BOESINGHE. Électeurs inscrits 142. Votants 41. Majorité ab solue 21 Ont obtenu 3131. DeThibault, Léopold, bourgmestre, 41 suffrages. Dellaene, François, négociant, échevin, 40; De Segher, François, cultivateur, 40; Bonté, Pierre41 LemaJiieu, Jean, 41 Verhack, Ange, 41; Cuvelle, Jean, 39; Vcrmeulen, Pierre, 59. BRIELEN. Électeurs inscrits 53. Votants 39. Slajorité ab solue 20. Ont obtenu: 3131. Blootaeker, Jean, 38 suffrages; Struyve, Ange, échevin, 39;Cailliau, Pierre, 57; Van- dermarliercPierre, 37 Paret, Charles, 38; Leclercq, Jean, 56 Clarebout, Jean34. COMINES. Électeurs inscrits 149. Votants 110. Alajorité ab solue 56. Ont obtenu: MM. Demade, Jean, négociant, bourg mestre, 108 suffrages; Courtens, Henri, notaire, échevin, 72; Dumortier, Jean, brasseur, 107; Libert, Constant 103; Delbecque, Louis, 104; Froidure, Edmond, 105; Becquaert, Charles, cultivateur, 105; Forge-Lauwick 102; VanElslandc, Augustin, 102; Plamont, Pierre, cultivateur, 102; Vande Lannoitte-Vennersch, 85. CROMBEKE. Électeurs inscrits 66. Votauts 53. Alajorité ab solue 27. Ont obtenu: 5151. Kingct, Pierre, bourgmestre, 51 suffrages PareynIgnace 51 CandaeleJean ,51; De Prey, Charles, 49; DeSchevel, François, 50; Pillaerl, échevin 51; DeBlock, François, 50. (La suite au prochain n'.)

HISTORISCHE KRANTEN

Le Progrès (1841-1914) | 1848 | | pagina 3