Faits divers. taintoutefois, que le gouverneur a été remis en liberté. Paleuhe. La chambre a décrété l'expulsion des jésuites et la conliscation de leurs biens. Les jésuites siciliens sont autorisés rester dans leur payset on leur accorde une pension d'à peu près 25 sous les autres de vront quitter l'île. La chambre des pairs a approuvé cette loi le a août. Roui;, 47 août. Les armes de la légation autri chienne sont déjà peintes, et l'on attend un commissaire autrichien. Il ne peut s'attendre un accueil amical, car l'aigreur croit plutôt qu'elle ne diminue. Le Pape a reçu, hierune dépêche du feld-maréchal Radetzkylaquelle semble avoir exercé une fâcheuse influence sur l'humeur de Sa Sainteté. Par édit de la municipalité de Milandu 43 août, attendu l'extrême urgence de se procurer les moyens de pourvoir l'état de siège et aux besoins de l'armée, il est ordonné un emprunt forcé de 2,800,000 liv. avec intérêts 3 p. c.; emprunt prélever sur les familles et particu liers de la ville. La distribution sera progressive. Le paie ment se fera: 1/2 au 24 août, 1/2 au 4r septembre. Les réclamations sur la distribution seront prises en considé ration pour le payement de la moitié. La répartition sera faite par une commission spécialequi prendra en consi dération les malheurs extraordinaires dont les contri buables auront été frappés récemment. Cette commission prononcera sans appel, elle est composée de MM. Sopransi, Patrizio, Velini, Briochi, Caslelleri, Cereda. Venise parait disposée résister énergiquement aux attaques de l'Autriche. A l'avis donné par l'ennemi, qui engageait les Vénitiens réfléchir et cesser les hosti lités, les commissaires répondirent par une note éner gique où ils protestent de leur volonté de soutenir leur indépendance jusqu'à la dernière extrémité. Nous avons des nouvelles de Naples, du 19: Les chambres n'étaient pas sûres de leur existence. Les lazzaroni ont arboré un drapeau sur lequel est écrit: A bas la constitution! vive le roi absolu! Notre correspondance ajoute que les Napolitains ont insulté le pavillon, près de Saint-Giovani, sur la côte des Calabresen faisant invasion dans une des chaloupes de la frégate la Psyché, où ils sont entrés main armée et d'où ils ont enlevé un réfugié qui était venu demander un asile au drapeau de la républiqne. On assure Turin, qu'il ne serait pas impossible que Grenoble fût choisi pour le lieu de réunion des pléni potentiaires chargés de s'entendre sur les affaires d'Italie et d'amener une solution honorable pour les deux parties belligérantes. En attendant Radetzki vient de partir pour Vienne avec l'ambassadeur anglais, afin, dit II Costituzional Subalpi.no de régler un traité de paix avant l'expiration de l'ar mistice. Le National savoisien confirme la nouvelle donnée, il y a deux jours, que l'escadre française a reçu, par voie de télégraphe, l'ordre de se porter Venise pour la défendre des attaques de la flottille autrichienne, dans le cas où les vaisseaux piémontais recevraient l'ordre de quitter le golfe. Les notables de Parme, Plaisance et Modène, ont donné au ministère sarde et communiqué l'ambassadeur d'An gleterre et au représentant de la république française, une protestation contre l'occupation autrichienne et une déclaration énergique de leur ferme volonté de rester réunis la Sardaigne. Une lettre particulière de Rome dit qu'on a telle ment craint un instant en cette ville, soit pour la liberté, soit pour la vie même du pape, qu'il parait certain que le cardinal Ferretti, cousin de Pie IX, avait quitté Rome et s'était retiré Malteporteur de l'abdication du pape. S'il faut en croire un journal anglais, le baron de Richemont (Louis XVII) ne regarde pas la partie comme tout-à-fait perdue pour lui. II a envoyé tous les membres de la chambre une circulaire dans laquelle il se dit tout prêt, s'il est appelé au trône, adopter pour son succes seur son cousin, le duc de Bordeaux, ou son autre cou sin, le comte de Paris, suivant le choixquefera la nation. C'est un bon prince, comme tous les Bourbons Cet homme a un parti assez fort, en dépit du ridicule qui, de l'ouvrière en dentellespauvre femme septuagénaire et paralytique qui demeurait au septième, et Maurice com prit que si Paris la misère habitait souvent les man sardes on y rencontrait quelquefois aussi la richesse et la bienfaisance. C était Maurice qui son tour bénissait la pauvre femme qu il venait de secourir. Il aurait foi désormais en ses prières; il irait la voir pour lui en demander en core. Il était bon, il était religieux pour un rien il allait devenir dévôt, ou plutôt tout s'expliquait par un mot: il était amoureux 11 était surtout enchaîné du secret que Mmo d'Havrecourt lui avait recommandé. Il se trouvait dono de moitié dans un secret avec elle. C'était déjà un privilège, c'était un avantage qu'il avait sur tous les autres. Une seule, chose l'embarrassait et l'inquiétait beaucoup. M"" d'Havrecourt avait-elle entendu les der niers mots qu'il avait adressés la pauvre femme? La porte était jour et en si mauvais état que l'on devait presque voir tout cc qui se passait dans la mansarde, plus forte raison entendre ce qu'on y disait. JI"" d'Havre court était-elle là depuis quelque temps? ou venait-elle d'ar river au moment où Maurice sortait? C'est ce que celui-ci ne pouvait savoir et ce qu'il se promit bien d'examiner. ré prime abord, semble s'attacher sa cause. Le sang-froid avec lequel il reçoit les hommages de ses partisans et s'entend appeler monseigneur et Votre Majesté, parait très-comique. Il est entouré par le parti-prêtre, qui lui compose une petite cour. L'étiquette y est observée tous les jours midi. On est présenté par le marquis de Mon- chenu, l'ancien page du prince, qui est tout prêt attes ter par serment de l'identité. D'après divers journaux de Londres, des expérien ces viennent d'être faites au collège des ingénieurs civils Putney, de l'air comprimé appliqué la locomotion. M. Bernhard von Rathen (déjà deux fois breveté en Bel gique pour des tubes métalliques, applicables, avec grande économie, aux machines vapeur, et pour un nouveau système de machines rotatives), vient, après de longs et laborieux travaux de résoudre cette question avec le plus grand succès. Une voiture construite d'après un nouveau système de son invention, mûe par l'air com primé, a parcouru une distance de 8 lieues environ, en moins d'une heure la pression de l'air comprimé s'élevait plus de 30 atmosphères. Des expériences ultérieures vont avoir lieu sur les routes ordinaires, et tout fait sup poser que désormais la puissance de l'air va remplacer celle de la vapeur sur les chemins de fer. Mining-Journ Une violente tempête a régné dans la nuit de sa medi au dimanche sur la côte orientale de l'Ecosse et a occasionné de nombreux sinistres, plus de 400 barques occupées la pêche du hareng ont été jetées la côte ou ont sombré. On a déjà trouvé sur le rivage de nombreux cadavres et des débris des embarcations naufragées. Tout le littoral des environs d'Aberdeen est plongé dans la désolation par ces désastres. On écrit de Narbonne, le 26 août Hier, vers les deux heures de l'après-mididouze quinze jeunes gens, dont six de Narbonne, et appartenant tous d'excellentes familles, se promenaient en mer dans une jolie embarcation, lorsque tout coup, peu de distance au port de la Nouvelle, il s'éleva un grain telle ment fort que, sans guides, sans homme de métier, il fut impossible d'empêcher la barque d'être entraînée au large. Des pilotes de la Nouvelle, appréhendant ce qui venait d'arriver, se mirent leur poursuite, mais avant de pouvoir être atteinte, la barque disparut ayant indubi tablement sombré. Douze heures de recherches n'ont abouti rien. La désolation est au milieu des familles de ces jeunes gens, et toute notre ville est dans la conster nation. Puisse le récit faire redoubler de prudence tous ceux qui se mettent dans le cas de courir des dangers du même genre. La cour d'assises du Luxembourg a eu s'occuper d'une accusation de parricide. La fille Kreintz déclarée coupable, a été condamnée la peine de mort. Sa mère avait été déclarée coupable par sept voix contre cinq. La cour s'étant réunie la minorité du jury, la femme Kreintz a été acquittée. C'est la première fois que, de mémoire d'homme, un crime de cette nature a été porté devant la cour d'assises de cette province. On avait annoncé que M. Laurent, vicaire aposto lique, était rentré Luxembourg le 24 août. Le dernier numéro du Journal du Luxembourg dément cette nou velle et il donne même comme peu près certain qu'il ne reviendra pas. On a exécuté en Angleterre une malheureuse fem me qui avait empoisonné son frère pour obtenir un secours d'nne société d'assurance pour les funérailles. On se rappelle que dans la nuit du 3 au C août la maison de campagne de M. le général Boreel, près de Velzen, (Brabant septentrional), a été le théâtre d'un vol audacieux, et que cet aneien officier supérieur a été fort dangereusement blessé. Aujourd'hui il est heureusement hors de danger. L'un des auteurs de ce double crimele nommé Lam- mert VanderMeysa été arrêté mais il s'est pendu dans la prison, et le lendemain on l'a trouvé mort. Le général Mellinetqui se trouve parmi les con damnés mort, par suite du verdict du jury d'Anvers est Français d'origine, réfugié en Belgique depuis 1814, et proche parent par alliance de M. Dosncbeau-père de M. Thicrs. Un événement comique a mis hier-au soir en émoi les personnes qui se trouvaient sous le vestibule du Théâtre Mais toute sa scienec fut en défaut. Quand il entra le soir dans le salon, il fut accueilli avec la même aisance que d'ordinaire on ne se troubla point on ne rougit point sa vue. Ah se dit Maurice, elle ne sait rien, elle n'a rien entendu. Amélie cependant lui adressa plusieurs fois la parole, et dans la conversation qui était générale chaque fois qu'il s'agissait de quelque chose de noblede bien ou de beau, elle tournait les yeux de son côté comme vers quelqu'un qui pouvait la comprendre. Enfin par une foule de nuances délicates et imperceptibles que Maurice seul pouvait deviner et sentirtout dans Amélie semblait lui dire: je vous avais mal jugé, je vous rends mon estime. Il y avait dans le salon de M™0 d'Havrecourt plusieurs gens de talent. Amélie les accueillait de préfé rence aux gens de finance que lui amenait son mari. C'était sa société elle elle aimait les artistes et en était aimée, car elle parlait leur langue. Maurice, qui d'habitude se taisait, s'enhardit ce jour-là; rien ne donne de la hardiesse comme le bonheur. Il fut vif, animé, brillant même, et comme il était plein de talentd'esprit et d'éruditionet que tout cela était re haussé par le charme d'une parole douce, vibrante et sonoreil obtint un succès général. Cn succès devant un de la Monnaie. Un jeune homme arrivait avec une dame au bras et un gros parapluie la main au moment où le jeune homme voulait exhiber sa carte d'entréeune vio lente explosion se fit entendre dans le parapluie et les assistants se virent couverts d'une abondante écume blanche. L'explosion provenait d'un cruchon de bière de Diest que le jeune galant avait voulu introduire au théâ tre. Par le mouvement auquel le cruchon avaitété soumis, la bière avait fermenté et le bouchon était parti comme un bouchon d'aï mousseux. On rit beaucoupquelques- uns même applaudirent; les jeunes gens se retirèrent honteux et confus, jurant, chacun de son côté, mais un peu tardqu'on ne les y prendrait plus. M. Ch. Delescluzeex-commissaire de la Répu blique dans les départements du Nord et du Pas-de-Calais, dont il a été si souvent question propos de l'affaire de Risquons-Tout, a quitté la rédaction cn chef de son jour nal l'Impartial du Nord, le 1er septembre. VARIÉTÉS. M. Prouduox plagiaire. Ilélas il n'y a rfen de nou veau sous le soleil. Rien, pas même le fameux système de M. Proudhon Sa phrase célèbre et philanthropique La propriété est un volne lui appartient pas plus que le reste de ses doc trines. Laissez-moi me voiler le visage et vous raconter toute cette curieuse histoire. Je la tiens d'un de mes amis, professeur de rhétorique cn vacances et qui par hasard comprend la langue grecque qu'il enseigne. Oui, le système de M. Proudhon existe depuis je ne sais combien de siècles. On s'en moquait déjà fort agréablement la quatrième année de la guerre du Péloponèsec'est-à-dire quatre cent vingt-sept ans avant l'ère vulgaire. Le drôle qui se permettait de livrer les Proudhon con temporains la risée publique et de faire des pièces de théàtreoù il baffouait les socialistes de son temps, habitait Athènes et se nommait Aristophane. Mon ami le professeur de rhétorique a daigné ajouter qu'il était fils de Philippe; mais la chose importe peu au Charivari. Or, ce certain Aristophane, qui s'amusait aux dépens des grands hommes, réformateurs quelque peu toques de son temps, a composé une comédie intitulée les Haran gueuses ou Y Assemblée des Femmes. C'est tout bonnement le club des femmes de Mra® Eugénie Niboyet, qui, hélas n'a rien inventé non plus. Or, il y a dans la pièce d'Aristophane une des clubistes qui dérobe les culottes de son mari, et qui se nomme Proxagora. Voici ce que cette Proxagora dit une autre clubisté de ses amies: Ceux qui possèdent ne sont-ils pas les plus grands voleurs? O Monsieur Proudhon, monsieur Proudhon, vous qui êtes venu dire que cette petite drôlerie était de votre in vention Plus loin la même Proxagora continue: Je mettrai en commun les terres, l'argent, toutes les propriétés. Après quoi viennent une foule de théories charmantes sur le partage des biens et autres idées neuves dont on ne fait point faute, depuis quelque temps, de nous préconiser les douceurs. Ainsi, monsieur Proudhon, quatre cent vingt-sept ans avant l'ère vulgère, il y avait Athènes des Chain et des Charivari pour se réjouir, aux dépens de vos idées, qui ne sont point, hélas les vôtres Ainsi, ce que vous prêchez dans vos livres, dans vos journaux, la tribune, ce ne sont que des vieilleries re nouvelées des Grecs, et au nez desquelles les Athéniens riaient déjà. En publiant toutes ces belles doctrines, cn les donnant comme les vôtres, vous êtes un voleur d'idées. Il est vrai que vous n'en êtes point le vrai propriétaire. Or, comme la propriété est un vol, dois-je en conclure que vous n'êtes pas un voleur? Ceci est une dernière plaisanterie renouvelée des Grecs, comme vos théories, et empruntée Aristophane. Le Charivari se montre bien pédant aujourd'hui. Heu reusement qu'une fois n'est pas coutume. auditoire pareil, un succès devant Amélie, qui plus d'une fois l'avait encouragé ou approuvé du regard c'était trop de bonheur la fois, et tout cc que Maurice avait souffert jusque-là était effacé par cette soirée. Pendant qu'on prenait le thé, Amélie lui fit signe de venir s'asseoir auprès d'elle. C'était déjà une grande faveur; elle en ajouta une plus douce encoreelle se pencha vers lui et se mit lui parler voix basse de la rencontre du matin. Je vous ai demandé le silence, lui dit-elle, de peur d'être grondée. Autrefois je sortais seule; mais depuis un événement, continua-t-elle en baissant les yeux, où un aini que je ne connaissais pas fut obligé de venir mon aide, j ai pris avec moi un ancien serviteur, un honune de confiance qui ne me quitte point. Mon mari désapprouve ces excursions matinales, non pas qu'il ne soit fort cha ritable et ne fasse lui-même beaucoup de bien, mais sa tendresse s'inquiéterait de dangers imaginaireset je ne veux pas que mes plaisirs, moi, lui causent la moindre peine. Voilà pourquoi, monsieur, je vous ai prié de vou loir bien me garder le secret. (La suite au prochain n'.)

HISTORISCHE KRANTEN

Le Progrès (1841-1914) | 1848 | | pagina 3