-r— élections. Le gouvernement vient de faire con
naître semi-ofliciellement ses candidats, ce sont MM.
AdamGcrvais (de Caen) et H. Say.
Il paraît qu'il y a eu plus d'une hésitation propos des
choix faire, car le Journal traitait assez cavalièrement
il y a deux jours, la candidature de M. Gervais, qu'il pro
clame-aujourd'hui comme devant réunir le plus grand
nombre de suffrages républicains.
Des listes destinées l'armée portent les noms que nous
venons de citer.
On continue être fort inquiet du résultat des élec
tions de Paris, cause de l'unité parfaite des électeurs
rouges, et de la division extrême qui règne dans les diffé
rentes nuances du parti gouvernemental ou conservateur.
M. Bonapartefils de Jérômeécrit aujourd'hui pour
démentir toute entente politique entre son cousin et M.
Louis Blanc.
On aimerait mieux que cette déclaration vint du cousin
lui-même. Mais M. Charles-Louis Bonaparte affecte jus
qu'au bout les airs princiers il ne traite que par ambas
sadeurs ou par secrétaires.
M. Pinard, procureur de la république Paris,se porte
Auxerre en même temps que M. Alexandre Dumas.
Le Siècle porte MM. Edm. Adam, Cousin et Roger (du
Nord).
M. De Boissy a été très-vif dans le club de la garde
nationale, le même, précisément quis'était laissé prendre
en juin la candidature de M. Caussidière. L'ex-ennemi
intime de M. Pasquiers'est engagé combattre même
les dictateurs quasi-africains.
La Réforme n'adopte qu'à moitié les candidats com
munistes, elle leur aurait préféré MM. Schœlcher, Dupoly
et d'Althon-Shée.
Courtier ordinaire des élections de M. Louis Bona
parte, M. Dumoulin se met aujourd'hui sur les rangs
pour la candidature de représentant en concurrence avec
le prince.
On a placardé ce matin en divers lieux une adresse
aux électeurs de Paris, signée Auguste Blanqui, et datée
du Donjon de Vincennes.
M. de Girardin écrit la Presse pour se plaindre de
ce que les distributeurs de ses bulletins d'élections ont
été arrêtés par des gardiens de Paris. M. de Girardin
signale en même temps comme une manœuvre de police
la publication d'une brochure intitulée Lettre au citoyen
Emile Delamothe, se disant E. de Girardin.
Le club de la rue Duphotdit le club légitimiste
maintient les candidatures de MM. de Girardin, de
Gcnoude et de Boissy.
M. Cabet fait afficher sa profession de foi sur les
murs de Paris. 11 y déclare qu'il réclame l'accomplisse
ment de toutes les promesses du gouvernement provi
soire; la suppression de la misère enfin, la reconnais
sance des droits des femmes et la suppression des exclu
sions prononcées contre elles.
Une affiche collective pour les candidats de la démo
cratie sociale, MM. Raspail, Càbet et Thoré, fait un appel
aux femmes pour leurs influences légitimes au profit de
ces élections.
On assure qu'un courrier est parti hier, pour le
camp du roi Charles-Albert, lui porter notification de la
résolution prise par le gouvernement français de dissou
dre l'armée des Alpes, si S. M. sarde ne renouvelant pas
l'armistice, se refusait aux conséquences de la médiation
qu'elle a acceptée.
On a arrêté, boulevard du Temple, un individu
qui pérorait violemment dans des groupes. On l'a con
duit au poste de l'Entrepôt où on a trouvé sur lui des
armes cachées.
Un représentant fort connu résumait hier en ces
termes au théâtre-françaisnon loin de la loge où M.
Marrast venait d'entrer, la discussion du jour et l'objet
même de cette discussion.
La mission départementale dont il s'agit est indispen
sable.
Confiée des représentants, elle a des inconvénients
qui la rendent peu près inexécutable.
Confiée h des agents ordinaires et purement adminis
tratifs, elle serait impuissante ou inutile.
Exercée par une commission d'enquête au nom de
l'assemblée nationaleelle raviverait l'irritation créée
dans une circonstance encore récente.
sur-le-champ fait son choix et pris sans façon celle de
Maurice.
Le banquier fit la grimace. Mais un parfum de truffes,
qui s'exhalait de la pièce voisinevint en ce moment
embaumer l'appartement et chacun s'écria A table
table! On se précipita en tumulte dans la salle du festin,
et comme il n'y avait que des hommeschacun se plaça
au hasard et selon sa fantaisie. Seulement, vis-à-vis le
maître de la maison s'était assise Athénaïs, reine de la
fête et souveraine du lieu. Maurice, qui lui avait donné
la main se plaça sa gauche, et Horace dcNanteuil s'em
pressa de s'asseoir de l'autre côté; quant Alfred, il s'était
emparé d'un bout de la table pour découper les morceaux
d'apparatet faire circuler le Champagne, qui rafraîchissait
devant lui dans de grands vases du Japon de porcelaine
dorée.
Tous les dîners commencent d'ordinaire d'une manière
froide et silencieuse, mais non pas les dîners de garçons,
surtout quand ils sont présidés par une jolie fille. La gaîté,
la bonne chère et la jeunesse sont amies du bruit, et dès
les premiers mots, dès le premier verre de Madère, on se
serait cru au dessert. 11 y avait déjà l'intervalle d'une
heure et de vingt bouteilles de Champagne. Alfred avait
D'où il suit que, si nécessaire qu'elle soit, elle ne
pourra avoir lieu.
On assurait aujourd'hui que le crédit déjà chancelant
de MM. Marie et Senard avait été achevé dans la dernière
séance. Ces deux membres, qui devaient quitter leur
portefeuille après le vote de la constitution, pourraient
bien voir avancer, par force majeure, le moment de leur
retraite.
Elections. Paris offre ce matin le spectacle d'une
agitation immense. A chaque coin de rue ou distribue
des bulletins électoraux, dont quelques-uns témoignent
des accouplements de noms les plus étranges.
Plusieurs de ces listes invitent, celle-ci en faveur d'un
candidatcelle-làen faveur d'un autre, les électeurs
ne pas se diviser, toujours pour ne pas donner de chan
ces aux ennemis de la république. Ces appels individuels
l'union ne contribuent pas peu augmenter les divi
sions déjà trop regrettables du corps électoral.
En réponse un bruit qui,ditùne affiche, auraiteouru,
sur le peu de chances qu'aurait le maréchal Bugeaud,
cette affiche non signée affirme que la vérité est que le
vainqueur d'Isly réunira une immense majorité.
Enfin, une lettre porte: Nommons le maréchal Bugeaud,
(courage), M. Achille Fould (crédit), M. Emile de Girar
din (liberté). De telle façon, disait un homme en blouse,
que le maréchal Bugaud représenterait le courage sans
crédit et sans liberté, M. Fould, le crédit sans liberté et
sans courageet M. de Girardinla liberté sans courage
et sans crédit.
Le recensement général des votes pour les trois
élections du 17 septembre, aura lieu le 21 septembre,
l'Hôtel de-ville de Paris, en séance publique.
La séance sera ouverte neuf heures du matin, sous la
présidence du doyen d'âge des maires des arrondisse
ments de Paris.
On assure que les transportés de Brest ont fait de
mander prendre part aux élections de Paris.
Hier de grand malin une visite domiciliaire a eu
lieu au cercle Duphot, composé, comme on sait, de nota
bilités légitimistes.
Les découvertes de la police, dans cette expédition, se
sont bornées, dit-on, un exemplaire de la petite chanson
de Monsieur Crédit, qu'une douzaine de journaux ont
reproduite, plus un anagramme d'Henri de Bourbon, où
l'on trouve ces mots Roi du bonheur. Le commissaire a
en outreemporté le registre du ecrclecontenant les
noms des sociétaires.
Le but de la police, dans cette perquisition, était, ce
qu'on assurede remonter la source de distributions
d'argent qui avaient eu lieu dans l'intérêt de la cause du
prétendant légitimiste.
Hier matin, un des gardichs du dépôt de la préfec
ture a trouvé pendu aux barreaux de la cellule où il était
renfermé, un prisonnier qui poilvail être regardé comme
le doyen des repris de la justice. Cet hommenommé
Vauvillers, avait déjà passé trente années de sa vie au
bagne.
ITALIE. On lit dans la Gazette de Lyon:
Un voyageur, arrivé le 8 de Milan, assure que plus
de quatre cents passeports avaient été expédiés ce jour-là.
Des lettres de Tricstc annoncent que les deux esca
dres unies de France et d'Angleterre sont entrées dans
l'Adriatique, n
D'après des lettres de Bologne, du 3 septembre,
cette ville est plongée dans la consternation. Les anar
chistes se livrent aux plus odieux excès. Ces misérables
ont formé le projet d'assassiner tous les membres du tri
bunal correctionnelainsi que tous les agents de police.
Déjà trente victimes sont tombées, assure-t-on, sous leurs
poignards.
Au départ du courrieron attendait avec anxiété l'ar
rivée du cardinal Amatqui amène avec lui de la troupe
de ligne.
Nous avons déjà dit que l'opinion générale, au
quartier-général de Charles-Albertétait que l'armistice,
conclu entre le maréchal Radctzki et le roi, ne serait pas
renouvelé. Cet armistice expire le 20 de ce mois. Tout
se prépare au quartier-général pour entrer immédiate
ment en campagne.
D'un autre côté, on assure que, les puissances média
trices ayant demandé que l'armistice conclu entre le roi
Charles-Albert et le maréchal Radctzki fût prorogé de
dans le commencement lancé quelques mots assez spiri
tuels que la joie bruyante dés convives avait empêché
d'entendre et surtout d'apprécier il s'était alors donné
lui-même l'avertissement qu'une dame donnait tout bas
Rousseau Tais-toi, Jean-Jacques, ils ne te comprendront
pas, et avait pris le parti de manger et de ne rien dire
se réservant seulement le droit de crier de temps en
temps aussi haut que les autres. Quant au banquier, sa
voix dominait tout; c'était l'ivresse de l'orgueil, de la
fortune et du vin. Tout en buvant, en mangeant, il trou
vait le moyen d'adresser aux autres des épigrainmcs et
lui-même des élogesracontant ses conquêtes ses paris
ses bons mots, auxquels il riait et applaudissait le pre
mier; il n'était donc pas étonnant que ni lui ni les convives
du bout de la table n'entendissent pas les phrases que
pendant tout le temps du dîner Athénaïs échangeait avec
ses deux voisins.
Ah c'est bien mal vous, lui disait Horace de Nan-
teuil, moi qui vous aimais tant, Athénaïs, avoir été aussi
cruelle pour moi
Ce n'est pas ma faute, on n'est pas maîtresse de son
cœur.
Et vous donner quelqu'un que vous n'aimez pas...
quinze jours pour donner tout le temps nécessaire de
mener fin les négociations commencées, l'Autriche s'est
refusée faire cette concession; et que l'ordre a été en
voyé de Vienne au général de Waldcn d'investir Venise.
Avec de pareilles dispositions ehez les nations belli
gérantes, que deviendra la médiation proposée etacceptée,
surtout quand on lit l'article suivant inséré dans la Ga
zette d'Augsbourg?
Malgré l'adoption de la médiationil est hors do
doute que notre gouvernement n'acceptera aucune con
dition de nature impliquer un changement de terri
toire plus forte raison, il se refusera une séparation
absolue des possessions italiennes. Je vous donne cette
nouvelle comme certaine. Ministres, militaires, journaux,
tous s'accordent soutenir qu'il faut- maintenir le terri
toire autrichien dans toute son intégrité.
On ne fait aucun mystère de cette opinion aux puis
sances médiatrices. Ces puissances avaient démandé que
le gouvernement autrichien maintint le statu quoet ne
fit aucune démarche contre Venise le gouvernement a
répondu qu'il observerait l'armistice vis-à-vis de Charles-
Albert, mais que Venise était une ville autrichienne. Cette
déclaration ne manque pas de netteté. Fasse le ciel que la
guerre universelle ne sorte pas de tout cela. Iciles pré
paratifs de guerre continuent sans cesse.
Timeste, 9 septembre. Un paquebot sarde a ap
porté de nouveau ce matin la nouvelle que l'amiral Albini
quitterait Venise dans le courant de la journée avec les
troupes embarquées bord de son escadre. Il paraît que
cette fois il a tenu parole, car un bâtiment qui vient d'en
trer dans le port 3 heures de l'après-midiapporte la
nouvelle que la division sarde de l'escadre n'est plus dans
les eaux de Venise.
Le paquebot le Courrier de Corse a apporté de ter
ribles nouvelles de Messine. Si on en croit ces nouvelles
Messine ne serait, depuis plusieurs jours, qu'un monceau
de cendres.
Les napolitainsrepoussés dans leur tentative de dé
barquement mais toujours maîtres de la forteresseont
recommencé dès le lendemain bombarder la ville. Pen
dant deux jours, une pluie de projectiles incendiaires n'a
cessé de tomber sur Messine.
Le 8les fusées la congrève ayant mis le feu plu
sieurs quartierset la résistance des habitants paraissant
arrivée son terme, les Napolitaius purent, sans rencon
trer d'obstacles, débarquer un grand nombre de soldats.
Le feu des forts était éteint, la ville abandonnée, quand
les troupes du roi de Naples se présentèrent. La popula
tion s'était retirée en masse dans la campagne, reconnais
sant l'inutilité de ses efforts en présence des forces trop
inégales dont disposaient les agresseurs.
On trouve la confirmation de ces faits dans les deux
dépêches télégraphiques publiées en supplément par le
Giornale Constituzionale des Deux-Siciles. Ces deux dé
pêches annoncent que Messine est rentrée sous la loi de
son légitime souverain, après une défense désespérée de
deux jourspuisque les canonnières et les autres bâti
ments ont été prisl'exception de deux auxquels on
donnait chasse que tous les fortsy compris le Faro
étaient occupés, et que les napolitains procédaient au dé
sarmement.
D'après des récits de voyageurs, les Messinois auraient
miné leur ville, prévoyant une défaite, et ils l'auraient
fait sauter après que les napolitains s'y seraient établis.
La destruction de la cité aurait été complète, et une grande
partie de l'armée napolitaine ensevelie sous ses ruines.
Sitôt après l'explosionles Messinois seraient rentrés et
auraient massacré les survivans de ce grand désastre.
L'expédition napolitaine se trouverait anéantie par suite
de cette résolution héroïque.
On se bat Naples, mais coups de bâton et de
pierres c'est une guerre entre les lazzaroni ctles libéraux.
ILiTinoR, 10 septembre.L'insurrection Ilult-
schin semble devenir sérieuse. Les 30 hommes de cava
lerie envoyés d'ici n'ont pu faire que peu de chose, la ville
étant barricadée. 230 hommes d'infanterie ont été trans
portés de Cosel Odcrbcrg par le chemin de fer, pour
s'avancer immédiatement vers Ilultscliin. 300 hommes
d'infanterie seront transportés jusqu'à Tworkau par les
convois de demain; Beerschau est aussi en partie détruit,
et l'insurrection des paysans croît.
Je ne vous aurais pas aimé davantage
Mais c'est tromper le baron.
De quoi vous plaignez-vous alors? Il vaut mieux
que cela tombe sur lui que sur vous.
A ce singulier raisonnement, Maurice, qui jusque-là
avait écouté d'un air distrait, prêta une oreille plus at
tentive.
Mais rassurez-vous, continua Athénaïs en répondant
son voisin de droite, je ne veux tromper personne j'ai
dit M. le baron que je ne l'aimais pas, que je détestais
tout le monde, commencer par lui... ça lui a suffi.
Quoi vous n'aimez rien au mondemademoiselle
lui dit Maurice, qui pensait en ce moment maître Tricot
et sa femme.
Non monsieurrépondit Athénaïs en baissant les
yeuxrien au monde c'est-à-dire peut-être autrefois, je
ne dis pas, aurais-je eu des idées... parce qu'une idée, ça
vous vient malgré vous et sans qu'on s'explique comment.
Mais quand j'ai vu qu'on ne faisait pas même attention
moi, qu'on ne me regardait seulement paset que je per
dais mon temps et mes révérences...
(La suite au prochain n°.)