de la luttele véritable caractère de nos éléetionsl'en
gage non pas prouver, car il ne prouve jamais rien,
mais soutenir de plus belle qu'il n'a point été question
ici ni de libéraux ni de catholiques. Cette persistance dans
sa mauvaise foi, nous nous l'expliquons facilement, puis
qu'il se trouve parmi ces derniers des personnes dont tous
les antécédents jurent avec la conduite actuelleet qui
rougissant du patronage qu'elles ont adopté ne voudraient
pour rien au monde être connues ailleurs pour appar
tenir ce parti, ni de près ni de loin. Que si d'un autre
coté le parti modéré ne qualifie pas du nom dont il a
gratilié le comité des septle grand nombre d'électeurs
qu'il dit avoir été égarés par des moyens qu'il ne nomme
pas (malgré le défi que nous lui avons déjà donné cet
égard), nous n'y voyons qu'une ruse et une flatterie de
plus, par laquelle il espère gagner des hommes sensés et
indépendants quinous en sommes certainne se laisse
ront pas facilement prendre cette grossière amorce.
Quant nous, plus sincères et plus franes qu'eux, nous
continuerons qualifier de pauvres d'esprit, de moutons
dociles et de dupes tous ceux qui n'ont pas eu assez de
caractère ni d'intelligence pour se soustraire l'influence
abrutissante et aux intrigues ambitieuses des rétrogrades.
Ce qui nous autorise dire qu'aucun de ces derniers n'a
suivi sa propre impulsion c'est que les 160 billets qui
formaient le nombre des votes obtenus par le dernier de
leurs candidats, contenaient exactement les noms des
treize mêmes personnagestandis que les bulletins du
parti libéral variaient tous dans leur composition.
Mais que veut dire plus loin le correspondant du Pro
pagateur, par la phrase suivante: Loin de nous la pensée
de suivre l'exemple du comité qui affirme bravement que
tous les citoyens estimables etc., se trouvent exclusivement
dans notre camp Jamais il n'est entré dans l'intention
du comité d'avancer une pareille bévue et de leur accorder
cet honneur là. Au contraire, nous avons toujours soutenu
que, tout en rendant justice aux intentions louables de
quelques membres du conseild'autres n'y sont entrés
que pour servir leurs intérêts propres, tandis que les
candidats libéraux qu'on ose qualifier d'égoïstes ont en
bien des circonstances suffisamment prouvé qu'ils n'é
taient animés que du désir de se rendre utiles la ville.
Pour achever de confondre ici cet aimable correspondant
et toute sa séquelle, il nous suffira de lui mettre sous les
yeux les aveux naïfs qui lui échappent malgré lui. Con
venant que beaucoup d'électeurs bienpensantsaux in
tentions loyales et aux convictions sincères ont voté pour
les libéraux, il déplore amèrement les divisions existantes
Poperinghedivisions qui après tout n'ont été que le
résultat de l'aveuglement et de l'obstination de son parti,
et dans le but d'y remédier, il se met prêcher la conci
liation pour appeler les libéraux lui), sentant trop bien
l'impuissance des siens pour améliorer la situation finan
cière et introduire dans l'administration, les réformes que
les besoins de l'époque réclament. Or, nous lui demande
rons qui seraient plus capables de réaliser ces réformes
ou bien ceux qui depuis longtemps en ont hautement
reconnu l'urgente nécessité, ou bien ceux qui s'endorment
dans une fausse sécurité, ont toujours prétendu qu'il n'y
avait rien changer, rien réformer puisqu'à leurs yeux,
tout allait Poperinghe comme dans le meilleur des mondes
possible.
Le Propagateur croit nous jeter une lourde pierre, en
disant que les membres du comité qui se croyaient si in-
jamais Aussireprit Alfred en choquant affectueusement
de son verre le verre du baron aussimon cher, je bois
ta santé c'est là le cas... Mais quoi tu fais bien Et
il avala son verre mourir de la maladie ou du régime
cela revient au mêmeet de deux maux il faut choisir le
moindre.
Bien raisonné? s'écria Horace en étalant les cartes
sur la table; si tu n'as que dix ans vivre, il faut les
passer gaîment. Je te défie l'écarté.
Je parie pour d'Havrccourt, s'écrièrent la fois
presque tous les jeunes gens, car le baron avait un bon
heur aussi insolent que personne et ne perdait presque
jamais.
Je parie pour Horacedit Mauricequin'importe
commentéprouvait le besoin de lutter contre d'IIavre-
court.
fis gagnèrent trois fois de suiteau grand étonnement
de 1 assemblée. Au quatrième coup, Horace perdit.
A là bonne heure s'écria le banquier en riant aux
éclats, je savais bien que mon étoile ne pouvait pas m'a-
bandouner. La fortune ne m'avait pas reconnu d'abord
et s était trompée de côte; mais maintenant nous allons
voir.
Et il jeta un billet de banque sur la table. Maurice avait
pris la place d'Horace et gagna. 11 gagna encore, encore...
Et il gagnait toujours! Dix fois de suite il passa, et les
billets de banque du baron disparaissaient; plus il était
dispensables la ville, ont cru se venger des électeurs, en
envoyant leurs démissions des différents postes qu'ils
occupaient, dans la persuasion qu'on ne saurait aucune
ment les remplacer. Le béat journal ment ici sciemment
lui-même ce n'est pas un motif de dépit qui a été la
cause de leur retraite laquelle d'ailleurs, quoiqu'on dise
son correspondant, a causé la plus pénible impression
tous ceux qui prennent véritablement cœur le bien-être
de la ville mais les libéraux évincés du conseil par les
intrigues déloyales de leurs adversaires, ont voulu faire
voir par là aux intelligences les plus bornées, que puis
qu'on suspectait leurs bonnes intentions et leur dévoue
ment pour la place honorable de conseiller au point de
leur préférer un simple campagnard, on ne pouvait na
turellement leur accorder plus de confiance pour des
fonctions qui n'étaient pour eux que de lourdes charges.
Le Propagateur assure qu'on les remplacera facilement
et avec avantage. Nous en doutons fortement les démar
ches qu'on a faites près de quelques membres du comité
pour qu'ils reprennent leurs fonctions et que ce journal
n'osera certainement pas nier, prouvent suffisamment que
jusqu'ici on n'est pas encore parvenu leur trouver des
successeurs.
Il nous reste encore relever une dernière assertion
que contient l'article du Journal des Baziles. Il paraîtrait
d'après lui que jusqu'ici l'agriculture n'a pas encore eu
ses représentants au conseil et que pour ce motif un fer
mier a été porté sur la liste des modérés. C'est vouloir se
moquer effrontément du bon sens de ses lecteurs que
d'avancer un aussi grossier mensonge. Quoi! l'agriculture
n'est pas représentée au conseil Mais sur treize mem
bres qui la composent, il n'y en a que quatre qui ne soient
pas agriculteurs Le Propagateur connaît mieux le vé
ritable motif qui a fait recourir ce candidat on était
bout de recherches et de. tâtonnements pour former une
liste complète l'exclusion de tous les libéraux indis
tinctement, on avait déjà essuyé chez jdus d'un citoyen
honorable, un humiliant refus, lorsqu'enfin on a songé au
fermier susdit, auquel pour le décider, on a dû faire vio
lence parce que ce bon homme, sentant trop bien qu'il
n'allait jouer là que le rôle des grandes utilités, était peu
disposé accepter une place qu'on ne lui réservait qu'à
ce titre.
Agréez, monsieur, l'assurance de ma parfaite considé
ration. le comité libéral.
Notre diocèse vient de faire une perte sensible dans la
personne de Mgr. l'évêque de Bruges, qui est mort hier
après une longue maladie. La mémoire de ce respectable
prélat, restera longtemps en honneur et en vénération
dans notre provinceon n'oubliera pas la part qu'il prit
aux misères des Flandres et que tous ses revenus ont été
employés au soulagement des indigents.
(Journal de Bruge)s.
S. M. la reine est passée ce matin 4 heures, par notre
stationpar un convoi spécialse rendant Ostendeoù
elle s'est embarquée immédiatement pour l'Angleterre.
Journal de Bruges.
\OMl\ITIOVS DE BOlRGMESTItES ET ÉCBEVIXS.
Par suite du renouvellement intégral des conseils com
munaux, le roi, par ai'rètés du 50 septembre 1848, a
nommé bourgmestres et échevins dans les villes et com
munes désignées ci-après
flandre occidentale.
Bruges. Bourgmestre, baron de Pelichy Van Ilucrne.
furieux plus Maurice le harcelait de railleries et d'épi-
grammes. On aurait dit le génie du mal acharné la
ruine du baronun mauvais ange qui ne laissait ni paix
ni trêve et qui accompagnait chaque coup de poignard
d'un rire infernal. Tous ceux qui entouraient la table,
et Alfred le premier ne reconnaissaient plus Maurice.
Eh! de quoi donc vous étonnez-vous? répondait
celui-ci avec une ironie amère le baron n'a-t-il pas bu
mes vertusdont il se moquait? Il avait raison j'avais la
niaiserie d'être honnête et candide, c'est cela qui me por
tait malheur j'ai donné ma démissionet vous voyez
que tout me sourit.
C'est ce que nous verrons s'écria d'Havrccourt je
parie dix mille francs sur parole.
Je les tiens, dit Maurice. Et en deux coups il gagna.
De rage et de colère, le banquier brisa un vase de por
celaine qui était sur la cheminée. En ce moment, John
le jockey d'Alfred, vint dire que selon les ordres de son
maitre le cabriolet était prêtet Maurice se leva.
Où allez-vous? cria le banquier exaspéré.
Je retourne Parisoù je veux coucher ce soir.
Vous ne partirez pas ainsi. Vous me gagnez vingt-
cinq mille francsvous me devez une revanche
En voilà onze que je vous donne, car j'ai passé onze
fois et je ne suis obligé rien de plus.
C'est vraidit Alfred.
C'est vrai s'écrièrent les spectateurs.
Échevins, Vcrhulst-Vande Poele, Pli., Vander Ilofstadt-
Goddyn, J., Delescluze, Louis, Boyaval, Jules.
courtrai. Bourgmestre, le chevalier Béthune, Félix.
Échevins, Coucke, Em.,Reynaert-Beernaert, Démulié,
Ch., et Nuyttens-Maycur.
ypres. Bourgmestre, lebaronVandcrsticheledcMaubus.
Échevins, Vandcn Peereboom, Alph., et Iweins-Fon-
teyne, Henri.
furnes. Bourgmestre, Bril, Désiré.
Échevins, Dekeuwer, Victoret Behacghel, Antoine.
dixmude. Bourgmestre, De Breyne-Peellaert.
Échevins, De Ruysseher, P., et Dautricourt, B.
ostende, Bourgmestre, Serruys, II.
Échevins, Van Iseghem, J., et Ilamman, Th.
menin. Bourgmestre, Ghesquière, Aug.
Échevins, Valcke, J.-.B, et Rembry-Delva, Aimé.
roulers. Bourgmestre, Vermander, Jacques.
Échevins, Spillebout, M., et Lagacc-De Geest.
thourout. Bourgmestre, Dieryckx, J.
Échevins, Vancaillie, Auguste, et Bouttcns, Ch.
warnêton. Bourgmestre, lîehague, A.
Échevins, Bocdt, Ph., et DeConinck, André.
iseohem. Bourgmestre, Lefebvre, Fr.
Échevins, Amey-de Glieus et De Baere-Berbau.
poperinghe. Bourgmestre, Van Renynghe, Ch.
Échevins, Van Renynghe, II., et Bcrten, fils.
thielt. Bourgmestre, Stevcns, Ch.
Échevins, Devolder, Léon, et Laperre-Dcroo, L.
M. Ch. de Brouckere est nommé bourgmestre de
Bruxelles, et MM. Verhulst, Orts, Fontainas et Blaes
échevins.
On lit dans l'Indépendance:
Nous croyons pouvoir annoncer que MM. de Kcrchovc
de Denterghcm et Picrcot sont maintenus dans leurs fonc
tions de bourgmestrele premier Gand et le second
Liège. C'est bien définitivement M. Loos qui est nommé
bourgmestre d'Anvers, en remplacement de M. Legrelle.
Par arrêté royal du 26 Septembre 1848, est nommé
dans la cavalerie, capitaine commandant, le capitaine en
second, Damcn (G.-S.) du 1er de chasseurs.
Par arrêtés royaux du 26 Septembre, M. le général
major Camille Duroy est nommé officier de l'ordre de
Léopold; M. le sous-intendant Van Mellaert, (B.) et le
major Van Ruymbeke (J.-J.-J.), commandant d'artillerie
en résidence, chevaliers du même ordre.
EXTÉRIEUR.
FRANCE. Paris 1er Octobre. Voici les
différentes impressions ressenties ou signalées par les
journaux de ce matin sur l'entrée de M. Louis Bonaparte
l'assemblée nationale.
Le Journal trouve que les termes de la protestation
sont fort honnêtes, et que pourvu que M. Louis Bonaparte
ait dans le cœur le sentiment qu'ils expriment, la répu
blique ne regrettera point d'avoir rendu une patrie
celui qui np.veut être qu'un bon citoyen.
Le Courrieffrançais signale l'évanouissement du nouvel
empereur il respire l'aise et s'écrie Arrière les peu
reux et les alarmistes! Vive la République!
Le National dit que l'assemblée a accueilli le nouvel
élu comme il convenait, c'est-à-dire sans daigner songer
ce qu'il a pu tenter autrefois de deveniret qu'elle n'a
voulu songer qu'à une chose, qu'il arrivait de l'exil et que
probablement il ne l'oubliait pas.
La Presse ne manqué pas l'occasion de signaler la mala
dresse insigne, commise par le gouvernement, en don
nant lui-même ce cauchemar de ses nuits, ce fantôme
de ses jours, les proportions colossales dont il s'est fait
ensuite un argument.
Le Siècle dit que la conduite de Louis Bonaparte prou
vera, l'cncontrc des accusations passionnées dont il a
été l'objet, que nul plus que lui n'est résolu se dévouer
la défense de 1 ordre et raffermissement de la république.
Et cependant je veux bien vous en donner une dout
zième, mais ce sera la dernière... la dernière, je vous le
jure.
Soit... la dernière! Donnez-nous des cartes, des
cartes neuvesdit le baron en jetant les anciennes cela
changera la veine...
Pendant qu'on disposait tout pour cette nouvelle partie,
qui excitait au plus haut degré l'intérêt et l'émotion des
spectateurson entendit dans la cour le bruit d'une voi
ture quatre roues qui partait.
Qu'est-ce que cela? se dirent les assistants en cou
rant aux fenêtres.
Ne vous dérangez pas répondit le baron avec
humeur, c'est la petite Athénaïs qui s'en va; elle ne
pouvait rester ici. Elle retourne passer la nuit Paris,
rue de la Bruyère, n° 33, où elle demeure seuleet j'irai
la rejoindre.
Vous? s'écria Horace avec dépit; vousle maitre de la
maisonquitter ainsi vos amis et votre femme
On sait qu'il faut que je sois Paris de grand
matin, pour affaires. Le grand matin sera minuit ou une
heure... ce n'est pas tard, et si Athénaïs est endormie,
dit-il en regardant Horace d'un air railleurcela ne fait
rien... j'ai la clé de sa maison L'ai-je là? dit-il en fouil
lant dans la poche de son habit; oui, la voici... Elle
m'attendra, c'est convenu. Mais je ne repartirai pas que
je n'aie regagné tout ce que j'ai perdu.