JOURNAL D'YPRES ET DE L'ARRONDISSEMENT. _v 777. 8e Année. Dimanche, 15 Octobre 1848. Vires acquirit eundo. INTÉRIEUR. Maurice. ABONNEMENTS Ypres (franco), par trimestre, 3 francs 30 c. Provinces, 4 francs. INSERTIONS: Annonces, la ligne 13 centimes.Réclames la ligne 50 centimes. K5>w®~> Le Progrès parait le Jeudi et le Dimanche. Tout ce qui concerne le journal doit être adressé l'éditeur, Marché au Beurre. On ne reçoit que les lettres affranchies. YPRES, le 14 Octobbe. VILLE D YPRES. Conseil Cobmi yu. Séance ■publique du Vendredi, 13 Octobre 1848. Présents: MM. le Baron Vandersticuele de Maubus, bourgmestre, président; Alpu. Yanden Peereboom et Iweins-Fonteyne, echevins; Théodore Vanden Bogaerde, Pierre Beke, Gérard Vandermeersch Charles Vande Brouke, Boedt-Lucien, Martin Smaelen, Edouard Cardi- nael Auguste De Ghelcke, Ernest Merghelynck, Boedt, avocat, Louis Annoot, conseillers. La séance est déclarée ouverte neuf heures et demi, et le conseil s'occupe des objets l'ordre du jour qui n'ont pas été traités et décidés incidemment, l'occasion de la discussion des divers articles du budget pour l'exer cice 1849. M. le conseiller Pierre Boedt donne lecture du rapport de la commission spéciale chargée d'examiner la ques tion de la suppression des octrois. Les conclusions sont le maintien des taxes municipales défaut de pouvoir rem placer la perception d'un revenu équivalent et indispen sable la commune, par un autre mode aussi facile et aussi équitable que peu vexatoire. Personne ne demande la parole pour combattre ces conclusionset elles sont adoptées l'unanimité des membres présents l'exception de MM. Vanden Peereboom et Boedt-Lucien, qui s'ab stiennent, parce qu'ils auront se prononcer sur cette question dans une autre enceinte. Les art. 5 et 6 ont déjà reçu une solution l'occasion de la discussion du budget le septième objet est la ques tion de savoir s'il y a lieu d'autoriser actuellement la commission des convois funèbres acheter une parcelle du cimetière qu'elle tient en location des Hospices. Le Conseil désire cet égard être plus éclairé et demande la production des pièces qui concernent cette affaire et que l'administration des Hospices civils doit posséder comme propriétaire de la parcelle de terrain en question. On passe au huitième objet l'ordre du jour. M. le secrétaire donne lecture en premier lieu d'une réclama tion signée par presque tous les brasseurs de la ville, contre le mode de perception de l'octroi sur les bièresquand le brasseur désire profiter des primes d'exportation ou avoir un compte courant la direction des taxes municipales. Cette pièce qui se fait remarquer par le style peu [parlementaire dans laquelle elle est conçuefait sourire plusieurs fois l'assemblée qui se souvient, que le règlement de l'octroi a été remanié par un Conseil dont l'auteur de la pétition faisait partie, ce qui ne l'empêche IX.—la chambre b'athénais. (Suite.) Son cœur battait vivement... et, incapable de maîtriser son émotion, elle se laissa tomber sur un divan qui était près de la cheminée. On venait de refermer la porte, et l'on s'avançait dans l'appartement. Amélie aurait voulu parler, qu'il lui était impossible de prononcer un mot; elle attendit donc prudemment que M. d'IIavrecourt commençât la conversation mais que devint-elle, grand Dieu quand une voix qui n'était pas celle de son mari, une voix qu'elle connaissait trop bien, lui dit avec émotion Athénaïs, êtes-vous là? La surprise et l'effroi lui fermèrent la bouche. S'expli quer comment Maurice était, au milieu de la nuit, en fermé avec elle dans cette maison isolée et dans cette chambre coucher, c'est ce qui ne lui vint même pas l'idée, tant cela lui paraissait impossible et surnaturel. Elle ne pensa qu'à une seule chose, au danger qu'elle courait, et par un mouvement instinctif, elle voulait fuir; elle rencontra Maurice qui lui dit dune voix douce: Ah vous êtes là Elle était retombée sur le canapé il s'y assit auprès d'elle et lui prit la main. pas de qualifier ce système d'infâme, de despotique et d'autres gros mots qui ne sont pas là leur place. En second lieu, il est donné lecture d'un mémoire adressé M. le Ministre de l'intérieur par le sieur Mullc ancien membre du congrès national et brasseur Ypres, contre le mode de percevoir le droit d'octroi sur les bières. Cette nouvelle réclamation est tout aussi grotesque sous le rapport de l'emphase que la première, et ne prouve qu'une chosec'est que le sieur Mullc n'aime pas être gêné dans ses allures de brasseuret l'on sait ce que cela veut dire. M. le Ministre de l'intérieur, par une dépêche qui envoie la réclamation du sieur Mullel'avis du conseil communal, constate la parfaite légalité du règlement et l'excellence du mode de perception quiplusieurs reprises a été soumis une instruction approfondie par les fonctionnaires de l'administration des finances, sur les réclamations incessantes du susdit sieur Mulle, qui avait eu lieu d'éprouver, combien ce règlement était difficile éluder. Cependant le ministre est d'avis que ce règlement, s'il empêche la fraude, ne laisse pas que de créer des désagréments l'industriel. Il pense que si Ton juge pro pos d'y faire des modifications, que le système appliqué par la ville de Louvain serait tout aussi efficace, sans avoir les mêmes inconvénients. Il consiste ne laisser circu ler la bière que pendant des heures déterminées, en tonneaux marqués et n'admettre en charge que ceux pour lesquels il serait fait une déclaration. Quant au sys tème des retenues, le ministre ne s'en occupe même pas, car il n'ignore pas combien il est vicieux et favorable la fraude. Après la lecture de ces pièces M. I'éclievin Vanden Peereboom fait connaître que la pétition des brasseurs était arrivée avant l'époque des élections, qu'on voulait peser sur le conseil communal, l'intimider, le forcer modifier le mode de perception du droit d'octroi sur la bière et en introduire un autre plus favorable aux bras seurs. Cette pièce a été présentée au conseil qui n'a pas cru qu'il était de sa dignité de s'en occuper alors. Main tenant que les élections sont faiteson y revient et dans leur pétition, les brasseurs demandent qu'on applique le système de retenues. II est nécessaire qu'on explique ce qu'on entend par ce système. Mais auparavant il est utile de faire connaître le règlement actuel. La ville perçoit le droit d'octroi comme le gouvernement perçoit le droit d'accise, pour les bras seurs qui n'exportent pas ou qui ne demandent pas la restitution du droit l'exportation. Le droit est basé sur Vous tremblez, mademoiselle, et je le conçois. Vous attendiez M. d'IIavrecourt, et c'est moi, Maurice, qui viens sa place; rassurez-vousje n'abuserai ni du lieu où je me trouve, ni de l'occasion qui m'est offerte, quel que séduisante qu'elle soit je ne me rappellerai même pas ce que vous m'avez avoué dîner, cet amour que je ne méritais pas et que vous-même avez sans doute oublié. Écoutez-moi seulement quelques minutes. Et il lui raconta alors en peu de mots la scène qui venait de se passer Orsay, et comment le baron avait joué et perdu, contre cinquante mille francs, la clé de cet appartement.Amélie ne put retenir un geste d'indignation et de mépris. Maurice comprit ce mouvement et s'écria avec chaleur Vous avez raison, Athénaïs; mais vous me pardon neriez peut-être si vous saviez quel délirequel égarement j'étais alors en proie. Je n'avais plus d'espoir; je venais de perdre tout ce qui pouvait m'attacher la vie l'ange par qui j'aimais la vertu m'avait abandonné. Je voulais la bannir de mon cœur. Elle y est rentrée malgré moiet avec elle l'honneur et la loyauté sont revenus. Ecoutez-moi bien, Athénaïs, et calmez vos craintes. Je vous ai dit pendant ce dîner que si votre père savait votre conduite, cela le tuerait, et je vous ai vu la cuve matière, mais par suite des perfectionnements introduits dans la fabricationune cuve matière censée contenir de quoi fournir 25 hectolitres de bière en donne chez quelques brasseurs, jusqu'à 40. Si la ville qui ne recevrait que pour 25, pût devoir rendre le droit sur 40, on comprend que loin de recevoir, elle serait constituée en perte et payerait beaucoup plus qu'elle ne percevrait. On a donc basé pour cette catégorie de brasseurs, la perception de. la taxe sur l'cntonnement, et ce règlement dont ces industriels se plaignent si amèrement, leur laisse encore la faculté de frauder sur une large échelle. Pour nous servir des termes de la pétitionils sont fa tigués d'être horriblement vexés, ce qu'on peut traduire par ces mots, que les appétits de fraude pour quelques- uns sont horriblement contrariés. Pour y parvenir, ils voudraient voir introduire au lieu de l'cntonnement, le système des retenues, qui consiste rendre seulement une part du droit payé par hectolitre l'exportation, de ma nière ce que la ville ne se trouverait pas dans le cas de rendre plus qu'elle n'a reçu Mais pour certains bras seurs, on ne pourrait leur rendre trente p. °/0 sans rendre plus qu'on n'a reçu, pour d'autres, il faudrait donner plus, si l'on veut de l'égalité, comme le demande assez impérieusement la pétition, preuve nouvelle que l'auteur de toute cette intrigue ne voit dans cette affaire que son intérêt privé, car il y aurait dans le système demandé plus d'iniquité qu'avec le règlement actuel. Reste le système de la ville de Louvain, qui ne permet la circulation des bières qu'avec déclaration. Mais la fraude serait rendue si facile moins de peuplerlaville d'espions et de délateurs et de démoraliser pour ainsi dire la population. Ce système existe pour les vins et quelques autres articlesmais rarement la défense de circuler est un empêchement la fraude. Il reste un autre moyen d'obvier tous les inconvé nients, reprend l'échcvin Vanden Peereboom, c'est de constituer un abonnement entre tous les brasseurs qui payeraient la moyenne de ce que la ville a perçu de ce chef, pendant dix ans. Il a été déclaré aux accises 282,383 hectolitres 21,138 hectolitres ont été déclarés supplémentairement, par suite du système de l'cntonne ment, total 303,701 hectolitres. Le nombre des hectolitres exportés est de 91,803. Reste donc pour la consomma tion de la ville 211,898 hectolitres, ou, en moyenne par année, 21189 hectolitres, donnant, enévaluant le droità fr. 2-05 par hectolitre, une somme de fr.)43,439-09. Si les brasseurs voulaient s'engager payer le 1er de chaque mois, la douzième partie de cette somme, je crois, dit l'ho norable éehevin, que tous les intérêts seraient conciliés. tressaillir. Vous vouliezdisiez-vouslui assurer le repos et l'aisanceet pour lui acheter de la fortune vendre son honneur et le vôtre. Il n'en voudrait pas; il mourrait, le pauvre homme il mourrait, vous dis-je, et vous resteriez seule avec votre or, Cet or qui aurait tué votre père, est-ce que vous oseriez vous en servir? Je viens vous proposer un autre moyen qui vous coûtera moins. Vous ne pourriezm'avez vous ditvous habituer la misère. Eh bienépousez Mathieule premier garçon de votre pèrequi vous aime tant et qui est un honnête homme. Vous me répondrez qu'il vous faut une dot. Je vous l'apporte. Les cinquante mille francs que j'ai gagnés ce soirprenez-les. Cela me raccommodera avec moi-même et me rapprochera un peu de mon bon ange, de mon ange gardien car la vertuc'est elle Comment peindre ce qu'Amélie éprouvait) en] ce moment! Tremblant d'être reconnue, craignant même d'être trahie par son émotionelle aurait voulu et n'osait parler maismalgré elleelle lui serra la main comme pour lui dire C'est bien. Vous acceptez s'écria Maurice. Elle lui fit signe que non. Et pourquoi me refuser? Cet argent que je vous offre, je n'en ai pas besoin car aujourd'hui, s'il faut vous

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