%a 780. 8e Année.
Jeudi, 20 Octobre 1848.
JOURNAL D'YPRES ET DE L'ARRONDISSEMENT.
Vires acquint eundo.
INTÉRIEUR.
Ea Vicioricu.se.
ABONNEMENTS Ypres (franco), par trimestre, 5 francs 50 c. Provinces, 4 francs.
INSERTIONS: Annonces, la ligne 15 centimes.Réclames la ligne 50 centimes.
Le Progrès paraît le Jeudi et le Dimanche. Tout ce qui concerne le journal doit
être adressé l'éditeur, Marché au Beurre. On ne reçoit que les lettres affranchies.
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YPKES, le 25 Octobre.
A propos d'un articulet relatif aux faits et gestes de
certain vicaire que nous ne nommions pasle Journal
des Bazilesavec l'aménité et le bon ton qui carac
térise la sainte feuille, défend M. le vicaire Deman. Dans
l'intérêt de la vérité, nous croyons devoir déclarer que
nous n'avons pas eu le moins du monde, l'intention de
désigner M. Deman. Ce vicaire est trop inoffensif, trop
bénin, trop secondairepour que nous songions un in
stant, nous occuper de lui.
Dormez donc tranquillement sur les deux oreilles, M. le
vicaire... Ce n'est pas pour vous que l'on fait la guerre,
mais prenez y garde, en se défendant d'un fait dont on
n'est pas accusé, on s'expose se voir appliquer le
proverbe Qui se sentse mouche.
Un parti qui saisit et exploite toutes les circonstances
propres semer la discorde et la zizanie, a cru dans sa
haute sagesseque la formation d'une fanfare pour la
garde civique, était de nature amener des divisions en
ville. Ces hommes de désordre n'ignorent pas que sou
vent dans les petites localitésplus il y a d'harmonies,
moins il y a d'accord, et vite les voilà qui souillent,
droite le froid, et le chaud gauche, se mettant en nage
pour brouiller les cartes. Tout doux, on vous connaît,
beaux masques. Criez doncMessieursdans le dé
sert, si cela vous plaît, vos malveillants efforts viendront
se briser contre le bon sens public, et nos artistes, quel
que soit l'uniforme qu'ils portent, n'oubliront jamais que
les muses sont sœurs. dn musicien.
Correspondance.
Monsieur l'éditeur,
Le besoin de faire des économies se fait généralement
sentir. Il importe de mettre en balance les recettes qui
partout diminuent et les dépenses qui sans cesse augmen
tent. Ces économies doivent être faites par toutes les ad
ministrations, tant par les communes que par l'état et la
province, et c'est, je crois, un devoir pour tout bon citoyen
de signaler celles qui peuvent être faites, comme pour les
autorités, d'examiner avec soin les idées émises ce sujet.
Déjà quelques réductions ont été proposées sur le budget
de la ville. Je crois avoir découvert une nouvelle éco
nomie qu'il serait possible de faire et qui déjà est opérée
dans beaucoup de communes et villes de la province.
Le conseil accorde tous les ans pour supplément de
traitement
1° Aux curés de S'Jacques et de S'Nicolas, fr. 600-00
2° Aux vicaires des paroisses1,600-00
Total, fr. 2,200-00
{Suite.)
C'est que lui aussi aimait secrètement Marie avec toute
l'impétuosité d une passion longtemps contenueavec
toute 1 ardeur d un amour qui se retrempe au feu dévo
rant de la jalousie. 11 cachait donc sous des dehors calmes
et froidement polis, une haine implacable contre le che
valier, tandis que ce dernier n'était dominé que par une
haine instinctive, par un de ces sentiments répulsifs qui,
la première vuenous font deviner un ennemi dans
celui-là même qui vient nous tendant la main. L'homme
est doué d'un sens moral, c'cst-à-dired'un don de seconde
vue, laquelle il devrait toujours s'en rapporter. Cette
puissance que Dieu a mise en nousnous fait pressentir
ce qu'il ne nous est pas donné d'apercevoir matériel
lement.
Dès qu'elle eut prévenu le baron dcce qui se passait et
qu'elle fût assurée qu'il était parti, la jeune fille alla se
placer une des croisées qui donnaient sur la grande
avenue, et là, elle attendit, dans une horrible anxiété, le
retour de celui que sa craintive imagination lui faisait
Je pense qu'on pourrait économiser cette somme. Unef demment l'état et non les communes, puisque les traite-
économie de 2,200 fr. par ann'est pas une de ces éco
nomies mesquines, que l'on est convenu d'appeler écono
mies de bouts de chandelle. Examinons donc s'il serait
légal, juste, possible et rationnel de réaliser l'économie
de 2,200 francs proposée.
Au point de vue de la légalité, aucun doute n'est pos
sible. L'art. 117 de la Constitution porte qnc les traite-
mens et pensions des ministres du culte, sont la charge
de 1 état, et l'art. 2 de la loi du 9 Janvier 1837dit que
les communes auront la faculté d'accorder des suppléments
de traitement. Cette dépense de 2,200 fr. n'est donc pas
obligatoire, au point de vue légal elle ne doit donc pas
être faite.
Mais la suppression de cette dépense annuelle de 2,200
francs ne serait-elle pas injuste? Des droits acquis ne
seraient-ils pas lésés? Non, et voici pourquoi. Avant
1830, le chiffre des traitemens ecclésiastiques n'était pas
fixé d une manière uniformecertains vicaires ne tou
chaient que 500 fr., 200 fr. et même moins. Alors les
communes, en accordant des suppléments, faisaient acte
de justice. Mais depuis, en 1854, un arrêté royal et en
1857une loi, ayant l'art. 117 de la Constitution pour
base, fixèrent uniformément le taux des traitements des
desservants et des vicaireset le chiffre fut égal
celui des traitements anciensjoint celui des suppléments
communaux. Ainsi, des vicaires touchant avant 1857,
sur les fonds de l'état, 500 franc# et sur les fonds com
munaux 200, total 500, la loi de janvier 1837 accorde
500 fr. de traitement charge de l'état donc dans les
communes qui, comme Ypres, ont continué depuis al
louer des suppléments, ces ecclésiastiques ont obtenu une
majoration, etsi on supprimait ces suppléments, ces ecclé
siastiques se trouveraient exactement dans la position
qu'ils avaient avant 1857. Ainsi la suppression proposée
ne serait pas injuste, aucun droit acquis ne serait lésé.
Non-seulement il est possible, mais encore il est facile
de réaliser l'économie annuelle de 2,200 francs, dont j'ai
prouvé la légalité et la justice. 11 suffit pour cela d'un
simple vote du conseil qui ne peut être infirmé par au
cune autorité supérieure, puisque la dépense dont il
s'agit, n'est et ne peut être obligatoire aux termes de la
loi communale, art. 131 ;dc la Constitution, art. 117,; de
la loi de 1857, art. 1er.
Mais, dira-t-on, ces ecclésiastiques peuvent-ils vivre sans
suppléments de 2,200 francs! je le demande, vivaient-ils
avant 1857, époque laquelle la législature n'avait pas ma
joré leurs traitements légaux? sans doute; l'existence
d'un fait prouve sa possibilité. Ah aclu ad passevalet
consecutio. D'ailleurs admettant que les traitements fixés
par la loi soient insuffisants, qui doit les majorer? Évi-
déjà entrevoir blessé ou mourant de la main du farouche
ami de son père; enfin le chevalier parut, précédant le
baron et le capitaine. En voyant Gaston sain et sauf,
Marie ne put retenir un petit cri de joie. Honteuse et con
fuse, elle se retira précipitamment de la fenêtre en por
tant la main son cœur, qu'elle sentit bondir dans sa
poitrine. La violence de ses émotions était égale la force
de son amour. Quand le chevalier entra au salonelle
lui lança un regard de reproche et prit un petit air bou
deur qui était bien gros d'aveux. Gaston s'approcha d'elle,
s'empara d'une main blanche et mignonne qu'on lui ten
dait, et s'aperçut son grand étonnement, que cette jolie
main était toute tremblante. 11 comprit alors ce qui avait
amené l'intervention du baronet une ineffable expres
sion de tendresse se peignit sur sa physionomie.
Oh pardonMariepardon dit-il en se laissant
glisser aux genoux de la jeune fille et en couvrant de
baisers la main qu'on lui abandonnait avec bonheur.
Eu ce moment le capitaine entraet malgré la précipi
tation que mit le chevalier prendre une attitude moins
significative, il remarqua ce qu'on ne voulait pas proba
blement qu'il vit. Un éclair de jalousie brilla dans ses
yeux, et une imperceptible contradiction des muscles de
mens des ministres du culte sont une charge de l'état
(art. 117 de la Constitution). Mais, en réalité, les traite
ments du clergé joints au casucl, sont-ils insuffisants? Je
m'occupe prendre des renseigneraens relatif au chiffre
du revenu attaché aux diverses positions ecclésiastiques
et je me propose dans une prochaine lettre, de vous com
muniquer le résultat de mes investigations.
Mais dès présent, je crois pouvoir présenter quelques
observations. Les vicaires placés au dernier échelon de la
hiérarchie ecclésiastique, sont sans contredit les moins
rétribués. L'état leur accorde 500 fr. leurs intentions
pour messes peuvent être évaluées fr. 1-75 par jour,
soit 638 fr. leur casuel pour grand'messes, mariages,
baptêmes, enterremens, etc., 200 fr. au moins; soit
ensemble un total de 1,338 francs minimum. Déplus,
un grand nombre d'entr'eux sont aumôniers soit de la
prison, soit de l'hôpital militaire, professeurs, attachés
comme chapelains aux établissements des hospices, et re
çoivent de ce chef, une juste rétribution payée par l'état,
la ville ou les hospices.
Je crois inutile de faire observer, que par la mission
divine même qu'il remplit, le prêtre n'est pas astreint
une foule de dépenses, qu'un père de famille ou un fonc
tionnaire civil est obligé de faire.
Si l'économie dont je parle, pouvait avoir pour résultat
d'entraver, de gêner même le service du culte, je serais
le premier la rejeter. Mais il n'en peut être ainsi.
Avant que les traitements eussent été majorés, le service
marchait très-bien et je n'ai pas appris que depuis, les
tarifs du casuel aient été baissés.
J'espère, Monsieur, que pour les motifs indiqués, notre
clergé se déterminera sans peine renoncer, spontané
ment, aux suppléments que la ville a accordé jusqu'ici et
qui, pris en masse, forment un total assez rond de
2,200 fr., tandis que partagés, il ne revient chacun
qu'une somme assez mesquine. Ce clergé doit en outre,
ce me semble, recevoir avec une certaine répugnance,
une largesse qu'il doit la libéralité d'une administration
qui ne paraît pas avoir jusqu'ici mérité toute sa con
fiance, ni toutes ses sympathies. En renonçant ainsi une
faveur, notre clergé prouvera qu'il partage les idées
d'économies qui sont l'ordre du jour, qu'il est disposé
faire des sacrifices pour mettre en pratique le système
que l'on prêche généralement aujourd'hui, et qu'il sait
faire abnégation des choses de ce inonde.
(INI partisan! de l'économie en! toi t,
par toit et a l'entontre de tol's.
L'idée que le 1er du mois de novembre était un mardi,
nous a fait commettre une erreur dans un de nos derniers
articles. Nous avons dit que la session législative n'était
son visage ht passer rapidement un nuage sombre sur sa
physionomie. En homme habitué maîtriser ses émo
tions, il se dirigea vers M"0 de Ravilliers, le sourire sur
les lèvres, et lui dit en passant derrière elle:
Pour une semblable faveur je donnerais ma vie avec
joie.
La jeune fille tressaillit et, sans détourner la tète, sans
laisser apercevoir qu'elle avait entendu ces étranges pa
roles, elle rejoignit son père qui avait entraîné le che
valier dans l'embrasure d'une fenêtre pour achever la
mercuriale laquelle ce dernier s'était soustrait afin d'être
le premier saluer l'angélique châtelaine.
Je te forcerai bien me répondregrommela le
capitaine en la suivant d'un regard menaçant.
Et cette pensée illumina sa physionomie d'une joie
sauvage.
Avez-vous des nouvelles de Paris, demanda le baron
pour rendre la conversation générale. Aucune baron,
sinon qu'on y parle beaucoup des flatteries que Marie-
Thérèse adresse la marquise sa gracieuse cousine. II
parait même que le comte de Starembcrg, l'ambassadeur
de la fière reine de Hongrievient de remettre la favo
rite, au nom de sa souveraine, une magnifique parure eu