Faits divers. que la consommation du produit de sa fabrication s'opère. S'il paye moins de droitil gagnera davantage sans le moindre bénéfice pour le consommateur ou le public, qui ne payera pas sa bicre un centime de moins. Le produc teur empochera la différence et tout sera dit. Il n'est pas convenable que dans un temps où les intérêts privés se coalisent et s'imposent quelquefois on travaille dé molir les garanties qui entourent la perception des re venus de la ville. S'il y a déficit d'un côté il faudra le combler d'une autre façon et peut-être par des taxes plus criantes que celles qui existent. Dans un second article, nous prouverons que les bras seurs n'ont pas se plaindre, car par l'octroi, ils ont un total de dix-sept mille consommateurs qui sont forcés de boire leur bière quand même. MORT DE M. DOSST. La ville et l'arrondissement d'Ypres viennent de faire une perte sensible. M. Dosny, membre de la députation permanente de la province de la Flandre occidentale pour l'arrondissement judiciaire d'Ypres, est décédé hier ven dredi, vers quatre heures de l'après midi, Bruges. C'était un administrateur hors ligne et un homme dé voué aux intérêts qu'il était appelé défendre. Nous donnerons dans notre prochain n° un article nécrologique plus étendu. Mardi dernier, est arrivé en cette ville, M. le lieute nant-général Prisse, l'ancien ministre de la guerre du cabinet De Thcux-Malou, pour passer l'inspection du dépôt du 5e régiment de ligne. Il est reparti vendredi dans la journée, après avoir manifesté sa satisfaction du résultat de son inspection. Dimanche, 29 octobreles officiers et sous-officiers de la Garde civique ont été convoqués aux Halles, pour être passés en revue par le major commandant la Garde ci vique. Les hommes faisant partie des cadres, étaient tous habillés et même une vingtaine d'artilleurs de la demi- batterie. Quelques caporaux seulement n'étaient pas en core en tenue mais ils ont demandé un délai qui leur a été accordé. 11 y avait lieu d'éprouver un sentiment de légitime fierté voir les cadres de notre milice citoyenne en tenue et d'avoir la preuve que le zèle s'était traduit en actes. Le soir, une réunion de la Garde Civique et des Pom piers a eu lieu au Salon d'Apollon. La plus cordiale fra ternité n'a cessé de régner entre tous les soldats citoyens. On n'entendait que des cris de vive la Garde civique! Vive les Artilleurs! Vive les Pompiers! Quelques couplets pa triotiques ont été chantés entr'autres la Léopoldienne. Vers neuf heures, on s'est séparé, en se félicitant du bon accord qui règne entre tous les habitants de notre cité. Voici les explications que donne le Moniteur sur l'af faire de Nieuporl Quelques journaux entretiennent le public depuis plusieurs jours d'un arrêté qui aurait accordé la grâce deux officiers condamnés par le tribunal de Furnes, l'occasion de faits déjà anciens qui se sont passés Nieuport. Voici la vérité cet égard Conformément aux instructions existantes, MM. les procureurs-généraux adressent périodiquement au dépar tement de la guerre un état des jugements prononcés contre les militaires par les tribunaux civils. Le 30 août 1848, M. le procureur-général près la cour d'appel de Gand fit parvenir au département de la guerre le tableau prescrit surlequel figuraient,entre autres, les condamnations prononcées le 20 juillet contre les deux officiers en question. Le but unique de cette communication étant de faire inscrire ces condamnations sur le registre matricule des militaires, et le tableau ne mentionnant d'ailleurs I'cxis- étre favorable je désire seulement savoir s'il est vrai que le rapt a été commis l'aide d'un canot monté comme celui d'un navire de guerre. Le fait est exact, comman- tant. Je puis même ajouter que ce canot était dirigé par des hommes habiles et expérimentés; la rapidité de sa marche et sa manière de gagner le large, il était facile de s'en convaincre.Voilà qui bouleverse toutes mes idées. J'ai consulté la vigie du slationnaire, et j'ai acquis la certitude qu'hier au soir aucun navire n'était en vue. Le canota cependant dû rejoindre un bâtiment qui l'at tendait au large. Quel peut être ce bâtiment? Les Anglais font si bonne garde sur nos côtes que cette audace d'un navire marchand me confond. Voyonschevalier, qu'en pensez-vous? Moi, commandant, je ne pense pas; je n'ai aucune idée, je ne sais pas même si j'existe. J'ai tant souffert depuis hier que, par moments, j'ai peur de devenir fou. Mon sang me brûle, ma tête est un cahos et tous les ressorts de la vie semblent se briser en moi les uns avec les autres. Je n'ai qu'une craintecommandant, c'est que mes forces ne trahissent mon courage avant le jour de la vengeance éclatante que je veux tirer de cet homme de l'enfer. J'ai demandé des renseignements sur lui l'ami rauté, et nul ne le connaît. Alors j'ai écrit Paris et dans tous les ports de mer pour qu'un indice qgelconque guide mes recherches. En attendant En attendant, cheva lier nous ne négligerons rien de notre côté pour nous tence d'aucun appel, le département de la guerre a cru et dû croire que ces condamnations étaient passées en force de chose jugée. C'est en suite de cette erreur matérielle qu'un arrêté de grâce a été soumis la clémenee royale en faveur des deux officiers dont la conduite antérieure avait toujours été irréprochableet qui avaient déjà subi de sévères punitions disciplinaires pour le fait incriminé. Depuis, le gouvernement a appris que le jugement était frappé d'appel. On comprend, dès lors, que cet ar rêté ne peut entraver l'action de la justice qui doit suivre son cours. Il est, au surplus, tout fait inexact de pré tendre que M. le ministre de la justice ait refusé de signer cet arrêté, qui émanait du département de la guerre et le moindre conflit ne s'est élevé sur ce point entre les deux ministres. On nous écrit de. Poperinghe La veille du jour des trépassésla Société de la Con corde a fêté avec grand éclat et beaucoup de réjouissance, la démission de son chef-hommeélu récemment con seiller communal par le parti rétrograde, sous la condi tion expresse qu'il quittât cette société libérale composée de l'élite de la jeunesse Poperingheoisc. Les sociétaires, considérant leur ci-devant chcf-hommc mort pour le parti libéral, et voulant cette occasion lui rendre les derniers devoirs ont procédé avec grande pompe un service funèbre improvisé par quelques mem bres pour le repos de son âme. A cette fin, et comme cela se pratique d'ordinaire ici pour tous les enterrements, un repas a été donné aux invités, de copieuses libations ont été faites en l'honneur du défunt, et la commission chargée des apprêts de cette cérémonie a pris soin de représenter, la nuit tombante, par un transparent magni fique le tombeau que la société se propose d'ériger sa mémoire dans la salle de ses réunions. On lisait sur ce transparent le quatrain suivant Enterrons dans ce gai repas, Pour le salut de la Concorde, Celui qui parmi nous, hélas Ne fut qu'un brandon de discorde. R. I. P. Un vol, aecompagné de circonstances assez singulières vient d'être commis dans une maison inhabitée, apparte nant M. Félix Beaucourt, ex-avoué, située rue Frères Meur, Bruges. Les fenêtres qui donnent sur la rue se ferment au moyen de persiennes; les voleurs en ayant- brisé quelques lattes ont réussi les ouvrir, puis ils ont coupé une partie de la vitre. L'ouverture qu'ils se sont ménagée de la sorte doit leur avoir servi pour déver rouiller le châssis, et le lever afin d'entrer par là dans la maison. C'est du moins ce que l'inspection des lieux a fait augurer. Une fois entrés, ils se sont mis une rude besogne, car ils ont enlevé tout le plomb des diverses gouttières, le cuivre qui garnissait les fenêtres et les portes et plusieurs serrures. Ces opérations doivent avoir pris assez de temps, car il paraît que la masse de plomb enlevé est assez con sidérable. En outre, ils doivent avoir eu de la lumière pour précéder la démolition de» gouttières et des ser rures en question, et certes il leur a fallu employer des instruments et faire du bruit. Cependant personne, ni veilleurs de nuit, ni police, ni patrouilles, n'a eu le moin dre soupçon du crime qui se commettait. Ce qui prouve du reste que les voleurs ont agi avec la plus grande sécurité du monde, c'est qu'après avoir fini leur besogne, ils ont ouvert toutes les fenêtres qui don nent sur la rueainsi que toutes les portes du moins c'est dans cet état que les voisins ont trouvé la maison avant-hier matin. L'inauguration du bourgmestre de Goyck a été célé brée avec un peu trop d'enthousiasme, et le genièvre y a joué un rôle beaucoup trop important. En effet, trois hommes sont tombés ivres-morts; l'un d'eux ouvrier et père de famille a succombé on espère sauver les deux autres. mettre sur les traces du ravisseur. D'après mes informa tions, il n'y avait pas de brise cette nuit en mer, le mistral n'a commencé venter que ce matin, et, selon toute pro babilité, le bâtiment sur lequel on a dû transporter M"' de Ravilliers ne. peut être loin. Soit qu'il file sous le vent pour se diriger dans l'est, ou gagner les lies Baléares, car il ne peut songer atteindre le détroit de Gibraltar, soit qu'il tire des bordées, nous ne pouvons manquer de l'a percevoir. Courage doncchevalier, tout n'est pas déses péré. Dieu vous entende, commandant. Mais venger et mourir est le seul sort que j'envie. Vous venger, chevalier, bien! je ne m'y oppose pas; mais mourir, c'est une autre affaire, morbleu Le roi a besoin de tous ses fidèles serviteurset comme vous êtes de ce nombre, j'espère que vous ne risquerez pas follement votre vie quoi qu'il arrive. Le chevalier fut dispensé de répondre par l'arrivée d'un élève qui vint prévenir le commandant que l'officier de quart attendait de nouveaux ordres. Le commandant monta sur le pontexamina la route suivie, et après avoir consulté l'état de l'atmosphèrela force des courants, le mouvement des vagues, la couleur de l'eau et d'autres indices qui sont autnnt de guides sûrs pour un habile capitaine, il fit quelques tours du grand mât la dunette en paraissant réfléchir profondément, et ordonna de virer de bord. Bien souvent déjà on a pu s'assurer, la suite de dif férents travaux exécutés dans la Campine, que sur une foule de points on trouve une très-petite profondeur au-dessus du sol sablonneux de la surface, de la marne et d'autres terrains dont on pourrait tirer un excellent parti pour les défrichements et pour la mise en culture de cette contrée. On pense aussi que la Campine n'est pas entière ment dépourvue de richesses minérales encore inconnues. On peut donc espérer de très-bons résultats d'un arrêté du ministre de l'intérieur en date du 26 octobre, qui dispose que, dans l'intérêt de l'agriculture, un cer tain nombre de sondages seront entrepris, en Campine et dans les Flandres, sous la direction de M. Dumont, pro fesseur l'Université de Liège, et chargé de l'exécution de ces sondages, et M. Lambert, aspirant des mines Mons_ Le nouvelles de Vienne sont toujours en retard de vingt-quatre heures. Les dernières portent la date du 20. Elles n'annoncent encore aucun changement dans la si tuation, mais la position de Vienne s'aggravait de plus en plus. Le manque de vivres commençait se faire sentir plus vivement, et la ville, cernée de tous les côtés, hormis un seul, ne s'approvisionnait qu'avec les plus grandes difficultés. Le motif de la non-apparution de l'armée hongroise est enfin connu. On sait que la Diète de Pesth avait déclaré que cette armée ne franchirait la frontière autrichienne que sur l'appel de l'assemblée de Vienne. Or, l'assemblée de Vienne a refusé de faire cet appel, ne s'en reconnais sant pas le droit et ne voulant pas sortir de la légalité. L'empereur a publié un manifeste très-énergique, dans lequel il se prononce avec une grande vigueur contre la ville insurgée, et déclare qu'il emploiera tous les moyens, la force au besoin, pour la réduiresi elle ne rentre pas dans le devoir. Par des proclamations du 16 et du 19, l'empereur a nommé le prince Windischgratz généralissime de son armée et l'a chargé de venger l'assassinat du comte Latour et d'en punir les auteurs. Dans cette même proclamation, l'empereur déclare qu'il reconnaît toutes les résolutions prises par la diète avant le 6 octobre, jusqu'où le minis tère a été complet, et que le prince Windischgratz est tenu de les maintenir et de les protéger mais que toutes les résolutions prises par la diète illégalement réunie et sans la participation d'un ministère responsable sont nulles et que, conséquemmentWindischgratz doit s'op poser ce qu'il y soit donné suite. D'après les renseignements produits par le liquida teur général de la liste civile, le revenu du domaine privé s'élève 3,200,000 fr. celui des biens de la reine 200,000 fr.; celui des biens de Mmo Adélaïde d ,300,000 fr.; total 4,900,000 fr. Les dépenses d'administration, d'entretien, d'assurances, s'élèvent un million 900,000 fr. reste net 3 millions. Ce revenu servirait a peine payer l'intérêt des créances. Il n'est bruit que de la découverte d'un nouveau remède qu'on dit presque infaillible contre le choléra. Ce remède est un composé chimique jusqu'à présent peu employé le trichlorure de carbone. La découverte a été faite par un jeune médecinemployé aux hôpitaux de Berlin, où il paraît avoir produit des effets surprenants. Si nous sommes bien informés, M. Dumas, l'habile chi miste français, s'occupe, en ce moment même, de la question. On sait que le gouvernement voudrait ajourner l'assemblée nationale pendant un mois parce qu'un grand nombre de représentants ont annoncé leur inten tion d'appuyer de toute leur influence la candidature du général Cavaignac quand ils seront de retour dans leurs départements. Une cure réactionnaire. Un docteur de notre connaissance possède en ce" moment, parmi ses clientes, un cas pathologique assez singulier. On se rappelle la funeste alerte qui, dans la nuit du 25 juin, eut lieu sur la place du Carrousel, par suite de la débandade d'une partie de prisonniers. Le commandant de la Victorieuse était un de ces hom mes rares et intelligents, comme on en rencontrait fort peu une époque où le favoritisme triomphait du mérite. Doué d'un esprit droit et ferme, d'un savoir immense, il aimait sa profession avec fanatisme, et consacrait l'é tude tous les instants dont il pouvait disposer hors du service. Aussi était-il rare que le succès ne couronnât pas les entreprises qui lui étaient confiées, quelques difficiles et périlleuses qu'elles fussent. Le chevalier n'ignorait aucun de ces détails, et cette confiance qu'il avait dans le mérite incontestable de son chef, sans influer directement sur les angoisses poignantes qui lui dévoraient le cœur, ne contribuaient pas peu faire luire -une vague espé rance dans son esprit agité. Le commandant quittait très-rarement le pont. Il faisait jeter le loch devant lui toutes les dix minutes, et comme le navire courait des bordées au plus près, il trouvait toujours moyen d'accélérer sa marche, soit en faisant amurer ou hâler sur les boulines, soit en allégeant l'ayant du navire par un ingénieux déplacement dans la cale. Gaston ne perdait rien de ce manège, qui servait si bien ses vues, et toutes les fois que ses yeux rencon traient le regard significatif du commandant, ils ex primaient assez sa reconnaissance. (La suite au prochain n°.)

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Le Progrès (1841-1914) | 1848 | | pagina 2