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Faits divers.
ILLUSTRÉES,
OU DESCRIPTION HISTORIQUE ET PITTORESQUE DU GRAND CORTÈGE NATIONAL,
Vers midi, la nouvelle de la formation d'un minis
tère Brandebourg s'est répandue dans la ville, et y a
porté au comble la fermentation fort grande.
4 1/4 heures. On bat partout le rappel pour la garde
bourgeoise. La nouvelle s'est répandue que la troupe est
déjà tout près de la porte de Brandebourg. Le comman
dant de la garde bourgeoise vient de donner l'ordre de
la réunir. Plusieurs détachements ont occupé le Marché
des Gendarmes. Le corps des constructeurs de machines,
cette fois en armesvient aussi de paraître par ordre du
commandant. Une forte garde est placée l'intérieur de
la salle de spectacle. Les groupes populaires ne sont pas
très-nombreux, du moins dans le voisinage de la salle de
spectacle. Les étudiants ont constitué une légion acadé
mique, et ont. élu pour chef le capitaine de cavalerie
Vorpahl, connu pour être un républicain.
6 heures. Le bruit que des troupes étaient aux portes
de la ville et prêtes y entrer était dénué de fondement.
Jusqu'ici la tranquillité n'est pas encore troublée. De
forts détachements de garde bourgeoise occupent le pa
lais du roicelui du feu roi et celui de la princesse de
Liegnitz. De nombreux groupes stationnaient sur le
Marché des Gendarmes, la garde bourgeoise les tient
éloignées des issues de la salle de spectacle.
Dans la soirée du 4, la suite d'une sérénade donnée
Cologne M. Kyll, député de cette ville Berlin, des
charivaris ont été donnés plusieurs personnes entre
autres M. Wittgenstein et la Gazette de Cologne, dont
le bureau d'expédition a eu une fenêtre brisée.
La crise continue Berlin. Le roi n'a pas fait con
naître d'abord sa réponse la commission chargée de lui
porter Potsdam l'adresse votée par l'assemblée contre
la formation du ministère Brandenbourg. Il s'est retranché
derrière le principe constitutionnel que, n'ayant auprès
de lui aucun ministre pour contresigner une réponse
officielle, il ne pouvait pas en faire une pour le moment.
On conçoit que la séance dans laquelle cette réponse
évasive a été communiquée l'assemblée, ait été fort
agitée. L'assembléesans se déclarer en permanence, a
tenu plusieurs séances le 3. Enfin est arrivé un message
royal contresigné par le ministre Eiclunann. Le roi y
déclare persister dans la nomination du général Branden
bourg, président du conseil. L'assemblée de son côté, ne
parait pas décidée céder.
AUTRICHE. Viewe. D'après le récit d'un voya
geur, 13,000 Hongrois auraient péri dans le Danube.
Une dépêche télégraphique du 31, 3 heures, annonce
rait que 1 Université a été bombardée et s'est écroulée
que le palais impérial est en flammes, que les pertes sont
très-considérables de part et d'autre, et que les Viennois
combattent toujours comme des lions.
On lit dans le Moniteur prussien:
Les Hongrois ont été battus le 30 octobre. Ils avaient
24 canons, 3 bataillons de troupes régulières et en tout
18 20,000 hommes. L'armée qui a été envoyée contre
eux est forte de 16 18,000 hommes avec 60 pièces de
canon, et 42 escadrons de cavalerie. Le ban a le commande
ment en chef sur tout le corps d'opération. 11 paraît que
le principal engagement n'a été qu'un engagement d'ar
tillerie. La cavalerie impériale qui devait tourner les
Hongrois et leur couper la retraite est arrivée trop tard,
lis ont été poursuivis le 31, par le prince Lichtenstein
la tète de 4,000 hommes. On a aussi expédié de l'infan
terie par le chemin de fer, en destination de Neustadt,
pour empêcher une nouvelle attaque des Hongrois qui se
sont probablement retirés derrière la Leitha.
Pendant que la bataille était engagée avec les Hongrois,
les Viennois qui, en très-grande partie avaient déjà de-
posé les armes, les ont saisies de nouveau, n'ont pas en
voyé les otages qu'ils avaient promis et, au lieu de livrer
les canonsont fait feu de toutes leurs forces sur les
troupes impériales. Par suite de cela ces dernières ont
tiré pendant la nuit sur les faubourgs Marialiilf et Ler-
chenfeld et y ont lancé plus de 100 petites bombes non
incendiaires. Pendant ce temps làla tour de S' Etienne
faisait signaux sur signaux pour rappeler les Hongrois.
De son côté Bcm avait reparu auprès des combattants et
les enflammait par ses discours. Mais lorsqu'on apprit en
ville la défaite des Hongrois, une dépulalion du conseil
communal se rendit de nouveau la nuit près du feld-
maréchal pour lui annoncer la soumission de la ville
discrétion. Toutefois les corps armés n'ont pas voulu se
rendreet vers midi le bombardement des faubourgs a
recommencé.
Une dépêche télégraphique de ce soir, 6 heures,
est ainsi conçue:
Le bombardement a cessé 6 heures du soir, des in
cendies ont éclaté dans le voisinage de la place de l'uni
versité et de l'église des Augustins. Un garde municipal
assure que les troupes ont pénétré par la porte du palais,
et qu'elles sont déjà arrivées la place S1 Étienne. L'in
cendie gagné l'église des Augustins et une partie du
Palais. La tour et le toit de l'église des Augustins se
sont écroulés. Général Re.nxberg.
La lutte est terminée Vienne. Ainsi que nous le fai
sions pressentir, la nouvelle prise des Viennois n'a
servi qu'à ensanglanter de nouveau les rues de leur capi
tale. Après une défense acharnée qui a contraint les
troupes impériales enlever toutes positions une une,
les assiégés ont dû accepter une seconde fois une capitu
lation sans conditions. Les troupes impériales ont occupé
la ville et le désarmement a commencé presque aussitôt.
Pendant que les Viennois opposaient par une résistance
presque désespérée aux soldats de l'année impériale, des
désordres graves provoqués par cette nouvelle, éclataient
Briinn. La population demandait des armes pour mar
cher au secours de Vienne. La garde nationale a dû faire
feu. Les troubles qui ont commencé le 30 n'ont été com
plètement réprimés que dans l'aprcs-midi du 31.
L'insurrection dans la Valtcline est triomphante.
Les Autrichiens sont chassés ou faits prisonniers. Des
bateaux qui traversaient le lac de Côme et portaient des
renforts ont été arrêtés par les habitants.
La ville de Bergame a chassé la garnison elle est cou
verte de barricades. L'insurrection se propage dans toute
la Lombardie avec la rapidité de l'éclair.
Ces nouvelles sont authentiques. Dans la séance du
parlement sarde du 20 octobre, elles ont donné lieu des
interpellations; le ministre de l'intérieur est monté la
tribune et a déclaré qu'elles étaient officielles.
L'insurrection de la Valtcline et des petites vallées
environnantes continue de triompher. Mais jusqu'à pré
sent elle ne s'est pas étendue d'autres parties du terri
toire lombard. Les renforts que les troupes autrichiennes
ont reçus n'ont pu les rendre maîtresses de leurs anciennes
positions. Partout où elles se sont présentées elles ont été
repoussées avec perte.
Commencement d'insurrection en Lombardie.
Une correspondance particulière adressée de
Como, le a H octobre, au journal Estafette, confirme
le bruit qui avait couru d'une insurrection qui au
rait éclaté dans celle province, et donne ce sujet
les détails suivants que nous reproduisons sans les
garant ir
J'ai de grandes nouvelles vous donner, et elles
sont en ce moment si graves que je n'hésite pas
vous les transmettre, quoiqu'il y ait peu de proba
bilité que ma lettre vous parvienne.
Le commandant militaire do la ville et de la
province de Como, redoutant un coup de main de la
part de ces hardis montagnards, avait sommé le
chef de la municipalité d'ordonner par un décret,
tous les habitants de la province, de remettre leurs
armes de toute espèce entre les mains de l'autorité
militaire autrichienne, sous peine de, etc... Mais
l'honnête magistral lui répondit qu'il ne se trouvait
aucun droit de décréter une telle mesure.
Celte nouvelle s'élant aussitôt répandue sur les
rives du lac, tous les habitants prirent les armes et
marchèrent sur Como, d'où ils ne tardèrent pas
expulser le commandant autrichien et sa garnison
croate le combat ne cessa qu'à deux lieues de Como
sur la route de Milau, où les croates battaient en
retraite.
Sur la place de la cathédrale (de Como) on a
aussitôt arboré sur un grand mit le drapeau trico
lore italien, et les trois couleurs flottent dans toutes
les communes au bord du lac; tous les bateaux
comme toutes les poitrines en sont ornés. Il n'y a
plus un autrichien dans toute la province. Au reçu
de ces nouvelles, toute la flriauza a imité la province
de Como et tous les habitants ont juré de rester
libres ou de mourir.
Ce mouvement donne la main celui qu'a pro
voqué la rentrée du général d'Apice en Valteline
la tête d'environ 2,000 émigrés qui ont déjà obtenu
des succès partiels.
Dans toute la province de Bergame on rencon
tre des guérillas composées de 3ojusqu'à 100 com
battants tous armés de carabines, et, ce qui est plus
curieux, de carabines autrichiennes; plusieurs com
battants portaient des écharpes tricolores ce sont
peut-être les ofliciers.
La mortalité des impériaux Milan est d'envi
ron soixante-quinze par jour. La fièvre tierce qui
sévissait dans la garnison, est dégénérée en aiguë et
fait des victimes. Dans tous les cabarets de Milan et
delà province, on chante sans peur Vive l'Italie!
Mort aux Autrichien» Vivent no» frère* Hon
grois!
Le fameux Aureggi, chef des espions de l'Au
triche, dans les provinces de Como et de Lecco, a
été tué et pendu dans un village près du lac de
Como.
A bientôt d'autres nouvelles plus positives et
peut-être plus rassurantes sur le sort de cette nou
velle levée de boucliers qui paraît devoir êLre fatale
l'Autriche.
Le Journal dit qu'il n'y a rien de vrai dans le
récit que plusieurs journaux ont fait de la mort de
M. Combes, consul de France Damas, qui, suivant
ce récit, aurait été tué par une foule fanatique, en
revenant de l'enterrement de sa fille.
M. Combes, ajoute le Journal, est mort du cho
léra, sa maison de campagne, comme on l'avait
dit précédemment.
M. Cominerson, l'homme de lettres, profes
seur, dont nous avons annoncé la réclusion l'hos
pice d'aliénés de Bicèlre, puis la mise en liberté,
vient de porter plainte en séquestration contre le
médecin en chef de Bicêtre.
Le nouveau Moniteur de l'empire, la Preste
répond aussi la question qui lui a été adressée nous
ne savons par quisur la raison qui crée des droits
au prince Louis pour se présenter la présidence,
plutôt que son cousin Jérôme et son cousin
Pierre Vous n'avez donc pas lu les senatus con-
sultus du 28 floréal an XII et du iS brumaire an
XIIIqui ont réglé la question d'hérédité.
Aussi il est bien entendu que M. Louis Bonaparte
aspire la présidence par voie d'hérédité. Il avait
commencé par vouloir gouverner la France par
droit de conquête. Il ne lui manquera aucun des
droits que Voltaire reconnaissait Henri IV.
On a placardé hier dans Paris des affiches
jaunes dans lesquelles on fait demander par un pré
tendant un emprunt de 3oo,ooo fr. Ces affiches ont
été sur plusieurs points lacérées et arrachées.
État-civii, d'urnes, du 29 Octobre au 4 Novembre.
Naissances: Sexe masculin 3. Sexe féminin 7.
Total 12.
Un mort-né du sexe féminin.
Mariages. Maslerleet, Alexandre-Joseph, âgé de 28
ans, journalier, et Ta/jin, Sophie-Amélie, âgée de 20 ans,
faiseuse d» coiffes. Vanden Kerckhove, Fidèle-Amand-
Constantâgé de 46 ansfabricant de chandelleset
Bouckaert, Marie-Joséphine, âgée de 43 ans, couturière.
Becuwe, Charles-Louis, âgé de 43 ans, pharmacien, et
Verrue, Eudoxie-Virginie-Sopbie-Marieâgé de 28 ans,
négociante.
Décès. Dormez, Pierre, âgé de 41 ans, journalier,
époux de Colette Schoonhecre, rue de Menin. Barbier,
Sophic-Cornélieâgée de 68 ansdentellièreveuve
d'Emmanuel Schockccl, rue de Lille. De Wancker,
Joseph-Jean, âgé de 32 ans, journalier, époux de Rose-
Victoire-Mahieu, rue de Menin.
Enfants au-dessous de 7 ans. Sexe masculin 2.
Sexe féminin 2. Total 4.
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