JOURNAL D'YPRES ET DE L'ARRONDISSEMENT.
V yo2. 8' Année
Jcinli, 7rDceeinî)PC 1848.
Vires acquirit eundo.
INTÉRIEUR.
Le capitaine Mandrin.
ABONNEMENTS Ypres (franco), par trimestre, 3 francs 50 c. Provinces, 4 francs.
INSERTIONS: Annonces; la ligne 15 centimes. Réclames, la ligne 50 centimes.
Le Progrès paraît le Jeudi et le Dimanche. Tout ce qui concerne le journal doit
être adressé l'éditeur, Marché au Beurre. On ne reçoit que les lettres affranchies.
YPRES, le 6 Décembre.
VILLE D'YPRES. Conseil Communal.
Séance publique du Lundi4 Décembre 1848.
Présents: MM. le Baron Vandersticiiele de Macbos,
bourgmestre, président Alpii. Vanden Peereboom et
Iweins-Fonteyne, échevins; Théodore Vanden Bogaerde,
Pierre Beee, Gérard Vandermeersch Boedt-Lucien
Legraverand, Martin Smaelen, Edouard Cardinael, Au
guste De Ghelcke, Ernest Merguelynck. Boedt, avocat,
Louis Annoot, conseillers.
La séance s'ouvre par la lecture du procès-verbal de
l'assemblée du 13 novembre. La rédaction en est ap
prouvée.
Dans la dernière séance, il avait été décidé que des
cartes donnant droit' l'entrée de la ville pendant la ferme
ture provisoire, seraient débitées par paquet de cinquante
raison de cinq centimes, mais seulement dans la banlieue.
Le Conseil, sur les observations de M. l'échevin Iweins,
étend la vente par paquets de vingt-cinq, même aux ha
bitants intra-muros de la villeet décide que ces cartes
ne seront valables que jusqu'au lr Mai 1848.
M. Roffiaen, peintre de paysages Bruxelles, écrit au
Conseil, que, pour faire preuve des sentiments de recon
naissance dont il est animé l'égard de<la ville d'Yprcs,
qui a encouragé son début dans la carrière, il offre au
Musée des beaux-arts un de ses tableaux qui a été ex
posé au salon de Bruxelles, la Chùte de l'Aar. Le Conseil
accepte ce don avec gratitude, et décide qu'un cadre sera
commandé pour orner ce tableau, avant qu'il soit déposé
au Musée.
Il est donné lecture d'une lettre de M. Léonard qui
engage l'administration faire un essai de son système
pour clarifier l'eau qui sert l'alimentation des habitants
de la ville. Prise pour notification.
La demande de l'administration des Hospices civils
tendante être autorisée vendre une certaine quantité
d'arbres hors de croissance, ainsi que le cahier des char
ges, clauses et conditions pour la vente du taillis dans les
bois de la même administration, sont approuvées.
Il est donné lecture d'une transaction faite par le Bu
reau de bienfaisance avec M. Vanden Bulcke,commissaire
de district Tongresreprésentant les héritiers de dame
Susanne Vanden Bulcke, épouse de M. Vanden Bussclic,
ancien commissaire de police de cette ville qui a fait un
(Suite.)
IV. UN JOUR MÉMORABLE,
Peu de temps après ce voyage de mademoiselle de
Chavailles, dont le retour avait été marqué de quelque
danger, l'hôtel du maire de Saint-Romain avait cet aspect
de fête intérieure et modeste qui signale une réunion de
famille.
Depuis que l'incendie de la petite maison des bords de
l'Isère avait détruit sous les yeux d'isaure, la volière et
la serre chaude auxquelles elle attachait tant de prix, M.
de Chavailles s'était plu lui rendre ces objets d'agrément
dansson jardin delà ville; on y voyait une foule de plantes
rares et des oiseaux des îles dans des cages dorées.
Dans la salle manger, et devant un vaste buffet qu'elle
venait d'ouvrir, Isaure, les deux mains enlacées autour
des bras de son pèreet ia tête penchée sur son épaule
lui montrait avec orgueil le charmant dessert préparé pour
ce jour-là le gracieux édifice de porcelainede vermeil
et de cristauxpleins de fruitsde crème, de sucreries
que ses mains avaient élevé.
Et pour lequel de nos convives as-tu fait de si char
mants apprêts? demanda son père.
Pour vous, mon père de tous les hommes de talent
et de distinction qui se réunissent l'hôtel, je ne vois que
vous.
Il en est un autre, cependant, pour lequel j'aimerais
legs de 70 fl. P. B. ce bureau charitable que son épouse
était chargée d'exonérer. Un procès a été fait la veuve
Vanden Busschc et aux héritiers directs de l'ancien com
missaire de police qui refusaient de reconnaître la validité
du legs. Après la mort de Mm° veuve Vanden Bussche
M. Vanden Bulcke a transigé pour ce qui le concernait
mais il n'en est pas ainsi de M. Maertcns, procureur du
roi Bruges, héritier de M. Vanden Bussche contre lequel
l'administration est toujours en instance. Cette transaction
est approuvée.
Le cahier des charges, clauses et conditions pour la
location de quelques propriétés du Bureau de bienfai
sance, est approuvé. Les comptes de l'administration du
Mont-dc-Piété de 1840 1845 ont été soumis un nouvel
examen, par suite d'une erreur qui a été signalée.'De ce
chef, il revenait aux Hospices un solde de compte de fr.
1,864-20 sur les exercices déjà clossomme qui a été
versée par les héritiers Pilledans la caisse du receveur
des Hospices. Ces comptes rectifiés sont approuvés.
Le compte de cet établissement charitable'pour 1846
est approuvé, mais on n'a pu examiner le budget de
Tcxercicc 1848, par suite du défaut de production de piè
ces importantes qui n'y ont pas été annexées.
Le compte du Bureau bc bienfaisance pour l'exercice
1847, sur le rapport de M. le conseiller Beke, dont les
conclusions tendent l'approbation, est arrêté par le con
seil avec les transferts qu'on a été obligés d'introduire, par
suite de l'insuffisance de quelques crédits, mais sans toute
fois que le chiffre total des crédits en ait été modifié.
Le budget de la même administration pour 1848 est,
sur le rapport du comité des finances, présenté l'appro
bation du conseil avec une diminution de fr. 965-67 sur
le subside demandé par la commission qui croyait ne
pouvoir suffire aux besoins éventuelsqu'avec une allo
cation sur le budget communal de fr. 10,014-43. Le con
seil ayant déjà alloué fr. 7,500 devra voter un subside
supplémentaire de fr. 1,534-33, pour faire face aux exi
gences du budget du bureau de bienfaisancetel qu'il a
été arrêté par le conseil, sur le rapport de M. le conseiller
Beke.
Le rôle de l'indemnité payer par les familles aisées
n'ayant point dans leur sein d'hommes en activité de ser
vice dans la garde civiqueprésenté par le conseil de
recensement, est approuvé quant la classification des
familles. Mais le taux de l'indemnité est majoré pour les
quatre classes et se trouve porté, par suite d'un vote an
térieur du conseil, 20 fr. pour la première, 15 fr. pour
la seconde, 10 fr. pour la troisième et 5 fr. pour la
dernière.
L'ordre du jour public étant épuisé, le conseil se con
stitue en comité secret et la séance continue.
te voir de flatteuses attentions.
Pour David de Marillac?
Pour David, ton jeune futur, certainement, mais
aussi pour le baron d'Alvimarqui t'a sauvée d'un grand
danger, et abritée ensuite le long de la route contre ceux
qui auraient pu renaître. Lorsqu'il a fait demander de tes
nouvelles après ce périlleux voyage, je l'ai prié d'assister
un de nos repas de famille, afin que j'eusse le plaisir de
le remercier en personne, et nous l'attendons aujourd'hui.
Je suis certainement flattée de ce qu'a fait pour moi
un homme aussi distingué par son rang....
Et ses avantages personnelsce que tu m'as dit.
Mais... je l'ai très-peu vu... je ne sais...
Fanchette, qui courait partout après sa jeune maîtresse
pour mettre la dernière main une toilette qu'Isaure
n'avait pas eu la patience de laisser terminer, saisit le
moment où le léger trouble de celle-ci la retenait immo
bile pour passer son cou un collier de plusieurs rangs
de perles, et autour de sa taille une cordelière semblable,
qui en retombant sur sa robe de soie bleu de ciel, com
posait toute sa simple parure.
Monsieur de Chavailles était vivement préoccupé ce
jour-là des nuages d'inquiétude passaient sur sa véné
rable figureordinairement si sereine. Il voulait causer
en particulier avec sa fille avant la soirée, et l'emmena
s'asseoir sur un banc ombragé qui faisait face un tapis
circulaire de gazon, orné au milieu d'une corbeille deroses.
Mon Isaure, lui dit-il avec tendresse, penses-tu bien
Un arrêté royal en date du 17 Novembre 1848, auto
rise le conseil communal d'Ypres, acquérir, moyennant
une somme de 3,800 francs, une maison avec dépendan
ces, située en cette ville.
Un arrêté royal, en date du 23 Novembre, approuve
provisoirement jusqu'au 31 Décembre prochain, la déli
bération du conseil communal, tendant obtenir l'auto
risation de maintenir les prescriptions actuellement en
vigueur en cette localité.
Une question d'une minime importance a failli devenir
ces jours derniers un brandon de discorde, qui fit surgir
la désunion entre le ministère et la chambre des repré
sentants. A la discussion du budget des dotations, M.
Dclfosse fit la proposition de diminuer le crédit alloué
pour traitements du personnel de. la cour des comptes
de 8,000 francs. Certes, rien ne pouvait faire prévoir
qu'une économie aussi misérable pouvait mettre en ques
tion l'existence du cabinet. Cependant le ministre des fi
nances ayant soutenu que des traitements fixés par une
loi, ne pouvaient être modifiés qu'en suivant la même
marche qu'on avait adopté pour les arrêter, la chambre
s'est dressée, comme si elle voyait dans cette opinion très-
juste, très logique de M. Frère, une véritable injure. On
a abasourdi les nouveaux représentants de prérogatives
parlementaires blessées et autres balivernes, dont il eut
été plus sage de ne pas s'occuper, attendu qu'elles n'étaient
pas contestées.
Cependant la chambre poussée par une irritabilité qui
accuse son inexpérience et son ignorance des traditions
se raidissait de plus en plus et a été un moment au point
de ne voir partout que plaie et bosse. Quelques-uns de
nos représentants, propos de la prérogative, ont fait du
chauvinisme parfaitement ridicule. Et tout cela pour une
économie de huit mille franes et une question mal com
prise par la chambre qui en faisait une d'amour-propre
Il est bon de faire des économies et nous le répétons
encore, nous regrettons beaucoup qu'on n'en ait pas senti
le besoin plutôt, car aujourd'hui on les opérerait avec plus
de maturité et les diminutions que subiraient les budgets
que c'est aujourd'hui même que nous devons fixer le jour
de ton mariage?
Sans doute, mon père.
Mais as-tu bien interrogé ton cœur? es-tu bien sûre
d'aimer le jeune Marillac?
Oui, je l'aime, mais très-peu, dit-elle avec le sourire
le plus tranquille.
Comment
Je l'aime plus que les étrangers qui viennent la
maison, mais moins que ma nourrice.
Que dis-tu?... Mais alors ce mariage....
Oh je serais désolée qu'il ne se terminât paset je
n'en voudrais point d'autres. C'est vous qui avez choisi
David pour mon mari, et ce choix le rend tellement sacré
mes yeuxqu'à défaut d'une affection bien vive pour
lui, j'ai une confiance entière au bonheur que je dois en
attendre et il me semble que loin de cette union que
vous avez projetée pour moima destinée serait brisée.
Tu m'effraies, ma chère enfant, par eette abnégation
si grande de toi-même la responsabilité qui pèse sur moi
en devient encore plus redoutable.
Mon père, vous défiez-vous de vos lumières
Que sais-jc Je n'ai que le jugement d'un homme.
Cependant j'ai tout fait pour m'éclairer ce sujet. En
jetant les yeux sur les hommes qui prétendaient ta
main, mon choix s'était tout d'abord porté sur David. Il
est jeuneinstruit, d'un extérieur agréable, riche très-
bien placé dans le monde, et toutes ces considérations me